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tS~n~~~M essai debibliographie
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~M 1891
COLLECTfON
DOUVRAGESRELATIFS
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SCIENCES
HERMETIQUES

THËORfES & SYMBOLES


DHSA!.Ct!tS'i'S
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ALBERT POISSON

~ËORIES ~SYM~
AÏ-CHIMISTES
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~J~~ES~.ALCmM~STES.
\LE GRAND-ŒUVRE
~~<Wt ~M~Mt Mr~ ~~fa~M~tMtt~H~X~ .S~C~ ~L
~OOVRAGË
ORt)Ë.OE !'tAt<CHES;.REPRÉSE?!TAti'r;42
FtGURES

BI&HOTHÈQHB CHACORNAC
ff, ~«Jt SJM~-AftC~~ PARtS
:t8~ '/f,~
~i~ëG'~<

~ET~LA~tR~~SMUJ~TiO~N 'DES~.MÉT~~
~ParT.,TtFF'EREAU~
L'Atchimisteduxtx'sit'ido
Procédé de Paracetseet l'Alchimieau xw si&cfer
-J Par FRANCK~de t'tnstHut
tvot.ia-S.ReitureanctenM.. (<r,

;A,BRULER.7~
Goate astra). par .tutes LERMtNA
J Pf~fttco de PA.F'US.drccKHrde tf~t<M<<~
t vot. in-S.Rëttttre ancienne }

CINQ. TRAITES D'ALCHIMIE ?


DES PLUS GRANDS PH~.OSOP~ES ~S~
PÂRÀCBt.SB, ALBERT LE GRANB, ROGER BACON, R. LULLE,
~AtU)AUL& OE VH.LEHEUVE
rm~fh <~ ~jFran~afi:
ParAtberfPO'SSON
t vo).'n-8.Reti6. Figures, ;ff. -~v

EN PRËP~ATTOJV
~~– ~A. ,PÔ!SSON'\– '–
Histoiregdn~rate de t'Atctiimie depuis ses onginesJB~qu'&aotfe-
temps \f; <
f~?KO~!7C7'2'<9~

L'A~fMM M<b science plus nJM<!HM que nous,


aK~K~ Ma~eft-4~c.La Scholastique avecson ar-
~Mmcn~Mnt~mm~ :!<??, ? T~<fd~d~të apec sa-
p&Mï~o~~amM~Ë~FA~ro~rc stf~~ stcomp~-
q~, ne ~onf~M/mA: ~'<;nyfïn&, eompar~s l'Alchi-
'~t~ ~A~s~~
ÔM~r~ ces vénvtablestraitds hermdtiqües dû
~uot~~goa~<t MtpJme~c~ e«f'M~7 St foss K'aM~
~t'~M~K~M~CMfM sur le sujet, XtMtUft'~M~tt
tftfMsAla terminologie alchimique,M enfin vous~'Cf~
unecertaineeoM~cnee chimieinorganique,vous
/gfmer~MenM<<<:M7Mm6~M~~60Hra~
QM~aM-uns ~tront~ CM a vides de
SCM,~6 CM symbolesm~MfMtM XM<desfiguresfaites
~<!Htr. ffM</f!Ct~<<e~t!~r une chose que rOK
nf-
cn<M~p~,maMt&ïon~pgH nom&re~ ceuxque la
sislanceirrite et qui atmen~ Me. CetMC-MMn<<M
~M~~KtMe~,? on<~per!~f4ncc qui est
~t-RR.~A< ,:°:

m~re~M <~ Mt'anf. Çf<'M~t prj~me M ~~M~ d


ettx, t~ ~ŒM~~n~ MMr~McAëAjM <K~r jb ~M-
~fo~ J't~M~ cAMM~t! Dum~ ~r~t!nf ~'Mnfait, mS
<ftx ah! ~o<tr ~eOM~r;r !ot ~M!M~t<tf<tOM1
f~! ~KM~ &erm''<M M~oscars, f< Mt ~rat, ma
souscelleobscuritése cac~ hm~re. Unefois fa théo-
neaikAtmt~tte
<:on<m< ~an{6 clef ~('s~rmefjpfïffX
~mëofM) MM~bMrr~~A~<m~ft<M<r~f~rc~
de J?<ncs<f Lulle, ~aMM~e, B~ncrJ Tr~Man,:
~ame~ ~o~rBjcon, PMa~c. Ce ~M MM-paraM-
Mt<pMetfe Mtï, WM <fouMf< bj~<~M,ces !m&o!M
~mf0t<s ~onnatett', poa~fM~M:comme Mar.Ke f(M~`:
M~'o~'pAM, fOM ~prOMM~~un ~rd~ ~atHr d
~e6~efMM-m~
~MeM.COMK~, M.tfC~<' ~iM. mais Ï~Mn!M<MM
~!hm~

~i. n

CofMtttc MM~'ait~ï B<s':e~, fj~At/n est /t~ dans


fan~tM E~c. rpH~tM b connaissanceen
r~Mn'~e atM~f~<rM~taM Mt~~ut n'o~JrjM~a~
le ptus ~'ran~ m/ï~re <fatMfe~f&nce sanctuaires.
VM~acon~M~ romame7 7~ MC~~ ~s~rMf
oax n~o-p~ontCtens et aKx g'noï~KM. C'e~ c~ ~o-
~p~pACB" 'Vt!

~«e~* ?" !t~6~ r~ c~tMne) que date ~n<a-


~menf f~tfcMmte. e'M< alors que /MfM(~c'<!
~j~s ~j' Q~ nOtMï<!n<par-
fMMSMtM~î aomï~'O~m~, P~a~, & ~M~o-D~tHe!-
cnfe, S/n~mï, ~oHm~, jH~m~ r~.nott~m~ chrétien,
C~o~CM &o[f~o&a~ trou~e à
c~ ~fK~M métallurgiques et économiquesont
~~ï~mMaa/OMrj&arM. B~Ag~~aMMn Intro-
cfMC~Mnd l'étude de fa Chimie Mr<o;t<~aM xa
« Co~M<tO~~M<!fcAtn!M<M grecs. » L'on j[)<:H<
constater
q'UC ~S lors MYcAtmiee:t constituée ffe <0!<KSpt~CM,
SM~or<M fraMer~fonï~sd~'M sans changer,/t<t'<th
TtO~'6~MMhf~<rMMMr.
fmï !M Bsr&arM MM~tMMf~'FM~ sciences,
ar~ morfs'~nüctiâent. ~sten t?rienl-
.6 nous les retrouvonsM<relesmains ~M~AM~ Leurs
cAtmMfM,observateurs ~a<Mt~ et opérateurs habiles,
ccerMrM~~ ~o~ ~Mt'MM de
SM ~'nMb (Mnnt~rï, fM~e, cabale et mysticisme.Le
p~ c~&rs ~'6n<Mgttx Cï< G~~r, qui par~k~MntKf
fact~e ~~o~e ef & reM r~a~. Q!t'f< noMSïH~e de-
citer eJM<fe M~M~fM nomï AMce'M;, RA<!ï~,
Alphidius, ArjÈMMorien, ~A~c'ttmM,
~~A~M,Cj~,MoMn,/tM~oaf.
e~
efde
Avec les Arabesfinissen1 les-débuts de t'A-tc.ii~nie~
= pa~xormaMmareAer~~r~MMMMa<
D~rEMro~ ?! ~rrMM An Mil,
PRÉFACE

t~ commeuneMr&Mt!MM~M6<'MKOM
c~ aMcArMMmc aw ~n<f MM la cAoM~. Les °
CroisadesaMHMt permisà l'Occidenta'acaMjnrgloireet
science.Ce ~tM~Crot~ï ra~porM~ft~e p~p~etCH~
ce furentles aMfrMd'Aristoteelles <rat~ desalchimis-
<MAra~. n~
La PAt7oMpMg un nouvelMMf< f<<mtg
comptaen ~fo~tM ~em~ grands Ma~M~.A~K
deLille, A~Gr~ Ro~r Bacon, Saint-Thomas
d'Aquin,Ra~mon~~t<HBLa voieétaitformat!
mentouverte,nonïM~ms/ttd ~~ctt'mtemats4 Mt<<M les
sciencesde ro&Mr~Mn Roger Bacon ~rt-fe-
Grand~a~afe'!h'&pas substituél'expérience à faK~dn'~
~<M<
LesAlchimistesse multiplientsurtout à la fin du xtV
6~ttxv° !tM<M Angleterre,GeorgesR< /Vor-
ton, ~ar~o~m~, en France, Bernardle Trévisan,lé
célèbre Mco<a!Flamel, en AllemagneEck de St<
&acA, Ulsted, rn~efm, Basile Fa~<M,~aae& ~0~-
landais.

AvecBacileValentinnousentronsdans MM noa-
yeMe,~/l?eA<mM
tend aumystisisme,elle s'allie de nou..
PRÉFACE tX

Moa, cotKfMdans sonen fanceavec la cabale et la magie,


en m~me~m~hcAf'mMpropMme~ dite apparatt et peu
itj&ëSM~ar~~Mm~.
r~M~ant~ plus illustre de <'A<cMntM(!Mxvt°
siècle est Paracelse. Jamais réformateur ne fut plus M'o<
~n~ /tmt!M homme n~t<<tfamtï aussi cn~o~t-M~ ci
d'ennentis aussi acharnés. Mt voiume entier ne XM/<M<<
pas JnumJrcr lesn'H~r~!de ses disciplesci les pamphlets
de ses ~MC~t<fï.L!:sfftfï connusdes paracelsistesfurent
7'AK~ Cro~, Dcra, \R~Bjt~f/, B~r~r~
P<'no<Q~rc~MM!et surtout Lt'~t'fK}.Les at~-s alchi-
mMfM celte époquen'appartenant d aucune école sont
~/amMA:Dcn)-~ Zaclaaire, Blaise de Vf~f~re, Bar-
naHM, Grcxpaff~ Vteo~ G~~KC~fM pM D~co, n.
~5M~~M~ft: Ccïmcjt'0~. On ~H< meRre
à cdMo"eMX Jean-Baptiste Por:a, l'auteur bien connu de
la « Magie M<M~) et de la P~t'onomM humai-
ne~.
AKXVtt".S<JC~M<cMfHfee~ dans tout son JC~~M
la
-adeptessillonnent l'Europe, ~monfrM~ ~nM
SCMM6d'~fn~par des transmutations réellement ('ton-
nai. Véritablesapôtres, vivant pauvrement, se cachant
sous une misérableapparence, ils vont par les grandes
est
villes,ne s'adressentqu'aux Mfanb; leur unique désir
~HM~r &f<'n~~f'cMMK par des faits. C'est
ainsi que Van Helmont,B~ard' Pise, CroH~
'X -1 PRÉFACE

Maamert'e,~~f~Tw /~r~CMM~M r~~HM~.f~


f~&t!</a< a~M~la soif de l'or s'emparadu monde e
M<Kr,<OM~!COMMftb MfKnMoP~OtMttMprMM!<
~roMMCompa~AMfmMi)Md ~'a~e~MfHentau L
~')'at!<p«fr~les médecins surtoutet les pharmaciens
ï'<~onngn< l'hermétisme.En m~me<em~ ~M«
/am~M!eM6t'~ des Rose-croixsur laquelle oaM Mt<
~neoM~a/M~'Af<t~'M~eMMMrf<!<n.
Les traitésa'afc&ftn'e~«t Oft(ft<le /0t<ratt X~ff°
st~e ïont innombrables,maisil n~' a paï di grand
nom~ct~r, M!f/PAt~<A< p)'JïMMt~?~M~te<e<
MichelMayer. ~MMconjf fat~noMtrouvons CAaf-
tier, ~Vurseme~, Co~Mon,~fr~<t!0~,Salmon,~~f
&ÏfeAt(! P~~HEaM~ &!MtR<M!a))t~

-!V

AuXV~e~ M~eAt'm'e~Mp~Mg~M~MCt!,
~aeAt'mMa pM~rM~ (ta contraire,~CM~t~g M
science,lesdécouvertes
M XMC~M<, ? faits s'entassent..
L'Alchimiea bienencoredespartisans, mais ils se ca-
<;<n<a~apour travailler,on les regarde commedes
MïM!<'x.~n'a~Mïa'adep<M,OKMCo'!<M~~r~tn!-
primer~M traitésanciens, ou de produireau /0tfr~s
sans valeur aucune.P~R nomsà citer:
compilations
PRÉFACE Xt

.F~me~, R~oar, Lenglet Dtt/rMno~ auteur de r~M-


toiré de !a philosophie hermétique, JLf<'OMt Saint-Ger-
m<!tn. f.MMtM {'A~cAtMtgau X~ !~e~ ~nf~=
avec deux charlatans, Cagliostro et E'~tta.
BaMno~MJc~f/cA<m<e semble morte, ce n'est plus
~tt'tt~~ MM~ce CK''MMM, intéressante à eoMaKr<:pour
l'histoire de la chimie. D'alchimistes attachés A l'anti-
que doctrine, nous n'M trouvons que deux C~~M: et
Cambriel. Quant à r~reaM et LoaM Lucasc'est sur
&! eAt'tnMnïOt~r~ ~tt'f'~ s1appuient pour arriver aux
m~mMCOM~MStonï que tes abttmt!<M proprement dits,
cor chose curieuse, les ~Mt~MS d~Oto'gf~ï de la
sctencetendent Adémontrer <'Ht<Mde la nt~M~ par
e<!M~MM< pO!S<6tffM ~<: h-<rans'MMMMa.Hest frat
~Kg ~<Aa~or0 apaf< (f~ dit positivcment terre
tourne autour du soleil, et après deux mille ans d'erreur
Copernfcr~a&Mce~MCt<~ vérité 1

Quelquesmob n)<!t'f!~naf!<sur ce livre. On s'est <~a~Ct'


de, le rendreaussi clair que possible, niais toutes choses
s'y <Mha~<M<rigoureusement comme en une ~moM-
~ra<Mf:, est n~MtH'~ lire avec ~(Mt'Ot et mé-
?0~. Les gravures ont été reproduites par des procédés
.~XU.EMfACE_

pnotot~-pt~tMï, ctfMne MMMn< aonc rien dMfr~f pOKr


l'exactitude, Les nombreuses citatians ~f<! ~~tM<<n<f[s-
pensables pour ~pt<)-er ce que nous avançons ont été
traduites /t~<emM< OMsi ellesétaientM ft'~Kxfrançais
reproduitesavec leur orthographe.
On trouvera /a volumeun ~Mftjftndff~r~H-
mant la significationdes ~tK~o~x hermétiquesles plus
communs,une liste des auteurs cités dans ecyo~med
un essai sur la bibliographieaMim~N~ de notre ~cf~
enfin une table analytiquc Mï A'StHjt!.
Cet ouvrage continue une~nc ~x sur rAMt-
mie, ïJrfC que nous avions COmm~Cjë ~r la puhlica-
lion- des Cinqtraités d'Alchimie.Nous nous proposons de
fM'rer MCc~tMment r~jfM FA~c&MtM&ptt<ï-
~n~Mt'M/ttï~M'd nos /oars, puis une ~a~ sur les
laboratoires alchimiques,les instruments~< ~s opérations
chimiquesdes Philosopheshermétiques.

A. PotSSON.
THÉORIES & SYMBOLES
DESAZC~A~r~
LE GRAND-ŒUVRE

PREMIËREPARTIE

LES THEORIES

CHAPITRE 1

DÉFINITION DE L'ALCHIMIE. L'ALCHIMIE VULGAIRE ET

LA PHILOSOPHIE HERMÉTIQUE. SOUFFLEURS ET ADEP-

TES. LESBUTSDE L'ALCMMÏELE GRAND-ŒUVRE,


LA PALINGÉNÉSIE,
L'ALKAEST,
L'HOMUNGULUS, LESPI-
RtTUSMUNDI,LA QUINTESSENCE,
L'OR POTABLE.

Qu'est-ce que l'Alchimie? pour nous ce n'est guère


qu'une science naturelle, mère de la Chimie. Mais les
Alchimistes eux-mêmes, comment définissaient-ilsleur
2 THéORtES ET SYMBOLES

science. « L'Alchimie, dit Paracetse, est une science qui


apprend à changer tes métaux d'une espèceen une autre
espèce, a (Le cie! des philosophes). C'est la dé6nitioa
qu'en donnent ta plupart des alchimistes,ainsi Denys
Zachaire, dans son «O~Mc«/c philosophien~Kr~~
des métaux,a dit: «. C'est une partie de j-hitosophienatu-
relie, taquette démontre la façon de partage les métaux
sur terre, imitant la Nature en ses opérations, au plus
prèsquetuyestpossibte RogerBacoft, esprit exact, F
donne une définition plus précise :« L'Atchimie esth
science quienseigne à préparer une certainemédecineou =-
étixir, lequeléfantprojcté sur les métaux imparfaitsleur
communiquela perfection dans te momentmême de ta
projection)). (Miroir d'Atehimie.)E)emême (efÂrgyro-
pée et la Chrysopée est l'art qui enseigne à donner à la
matière prochaine de l'or et de l'argent, la forme dec.s /,J~
métaux (G. Claves: Apo~og-MC/t~'sop~'ta'c<~r~ '5
ro~M~. Au xvttt"siècle où la chimiebrillaitdans tout f(~
son éclat, it fallut din'érencierles deux sciences, et voici
commenten parle domPernety: « La chymie vulgaire
est fart de détruire les composés que la nature a formés~
et-la chymie hermétique est l'art de travailler avec ta
nature pour tes perfectionner ".(Fables grecques et
égyptiennes).
LESTHÉORtES

Mais tous ces alchimistesn'ont envisagé que la haute


Atchimie it y avait en effet deux espèces d'alchimistes
les souffleurs, gens dépourvus de théorie, travàiBantà
l'aventure, itscherchaient il est vrai ta pierre phitoso-
phate, mais empiriquement, entre temps, ilsfaisaientde
la chimie industrieUe,fabriquant des savons, de fausses
pierres précieuses, des acides, des alliages, des cou-
leurs ce sont eux qui donnèrent naissance aux chimis-
tes ce sont eux qui vendaient pour-de l'argent le secret
de faire de l'or, charlatans et filous, ils faisaientde la
fausse monnaie,plus d'un souffleur fut pendu au gibet
doré, supplice réservé à cette sorte d'imposteurs; les
philosophes /hermcttques au contratre, dédaignantces
travaux qu'ils flagellaient dunom de sophistications,
s'adonnaient à la recherche de la pierre philosophale
non par avarice mais pour l'amour de la science, Ils
avaient des théories spéciales qui ne leur permettaient
pas de s'écarter de certaines limites dans leurs recher-
ches.
Ainsi, dans la préparation de la pierre philosophale.
ils ne travaillaient que sur les métaux et généralement
sur les métaux précieux, tandis que les souffleursfai-
saient déMèr dans leurs cornues les produits hétéro-
clites du règne végéta!, animal et minéral. Aussiles.
4 THÉORIES ET SYMBOLES

Philosophes perseverent-its dans la voie qu'its se sont


tracée, leurs doctrines traversent intactes dessiècles,
tandis que les soufreurs abandonnent peu à peu des
recherches coûteuses et très longues pour s'cccuper
de choses prosaïques mais d'un bon rapport, peu à
peu ta Chimie se constitue en science et se sépare de
~Alchimie.
On ne peut mieuxrésumer la questionqu'en citant un
passage de [af/~MMMMefMnM. de Beccher.
<{Lesfauxalchimistesne cherchent qu'à fairede l'or,
les vrais philosophesne désirent que la science, tespre-
miers ne fontque teintures, sophistications, inepties,les
autres s'enquierent des principes des choses ».
Nous allonsmaintenant examiner les problèmes que
les atchimist~sse proposaient de résoudre. Le premier
et te principal consistait dans fa préparation d'un com-
posa, nommé élixir, magistère, médecine, pierre philo-
sophique ou philosophale,doué de la propriété detrans-
muer les métauxordinaires en or ou en argent. On recon-
naissait deuxélixirs, un blanc transmuant tes métauxen
argent et un rouge les transmuant en or. Les alchimistes
grecs connaissaientcette distinction en deux élixirs,le
te second tes
premier blanchissaittes métaux,~uxM:
{aunissa~t,~M&M?t; (voir Berthelot Oft~MM Mf~f-
t.ËSTH6oR!ES

mM).L.a p'erre philosophalen'eut d'abord quun simple


pouvoirtransmutatoire sur les métaux, mais plus tard les
philosophes hermétiques tui reconnurent une fbute~'au-
;tes propriétés produire des pierres précieuses, du dia-
mant, guérir toutes les maladies, prolonger la vie humai-
ne au-delà des timites ordinaires, donner à celui qui la
possède !a science infuse et le- pouvoir de commander
aux puissances cétestes, etc. On trouvera ce point, plus
développé dans ta secondepartie de cet ouvrage.
Les premiers alchimistes n'avaient pour but que la
transmutationdes métaux, mais ptus tard ils se proposè-
rent plusieurs autres problèmes. Dans leur orgueil, its
crurent pouvoir s'égaler à Dieu et créer de toutes
ptèces des êtres animes/Déjàsuivant ta tégehde'Atbërt
le Grand avait construit un automate en bois, un an-
droïde auquel il avait donné la vie par des conjurations
puissantes. Paracetseatlaptustoin et prétendit créer un
.être vivanten chair et en os, t'homuncutus. On trouve
dans sontraité De natura rcrunt (Parace~t opera omnia
m~teo c&MKco chirargica, tome 11) lamanière de procé-
der. Dans un récipient on place différents produits ani-
maux que nous ne nommerons pas et pour cause les
.inftuencesfavorablesdes planètes et une douce chaleur
sont nécessaires pour la réussite de l'opération. Bientôt
t
6 THÉORIES ET SYMBOLES

une tégêfe vapeur s'élève dans le récipient, elle prend


peu &peu la forme humaine, la petite créature s'agite,
elle parle, t'homuncutus estné! Paracets~indique très
sérieusementte parti que t'en en peut tirer et la façon
de le nourrir.
Les alchimistes cherchaient encore l'alkaëst ou dis-
solvant universel. Ce liquide devait dissoudre tous les
corps qu'on y plongerait. Les uns crurent te voir dans
Glauber
tapotasse caustique, d'autres dans t'eau régaje,
dans son sel admirable (sulfate de soude). Ils n'avaient
oubtté qu'un point, c'est que l'alkaëst dissolvant tout,
aurait attaqué te vase qui le contenait. Mais comme il
n'y a d'hypothèse si fausse qui ne fasse découvrir quel-
que vérité, en cherchantt'atkaëst tes alchimistes trou-*
vërent plusieurs corps nouveaux.
La Patingétiésie, peut commeconception, être rap-
prochée de t'homuncutus. Ce motsignifie résurrection,
c'était en effet une opération par laquelle on reconsti-
tuait un arbuste, une fleur, avec sesseules cendres. Kir-
cher dans son AftM~M~rnMMM a indiqué la façon.
de faire renaître une fleur de ses cendres.
Les alchimistes essayèrent aussi de recueillir te Spi-
titus mundi, l'esprit du monde. Cette substance répan-
due dans l'ait, saturée des influencesplanétaires possé-
LES THÉORIES 7

dait unetoute de propriétés merveilleuses, notamment


de dissoudre l'or. Ils la cherchaient dans la rosée, dans
tej~MC~Kouhostoc,sorte decryptogame,qui apparaît
après tes grandes ptuies « La ptuye de t'ëquinoxeme
sert d'instrument pour faire sortir de ta terre le flos ca~<
ou ta manneuniverselle que je vais cueillir pour la faire
corrompre,afin d'en séparer miraculeusementune eau
qui est la vraie fontaine de Jouvence qui dissout l'or
radicalement (de Respour.; Raresexpériencessur f<?ï-
prit minéral).
Le problème de la Quintessence était plus rationne!,
il s'agissait d'extraire de chaque corps les parties les
plusacttves te résultat nnmëd.atfut le perfectionnement
des procèdes distittatoires.
Enfinles alchimistescherchaient l'or potable. Suivant
eux, l'or étant un corps parfait, devait être un remède
énergiqueet communiquant à l'organismeune résistance
cônsidérabteà toute espèce de maladies. Les uns se
servaient d'une solution de chlorure d'or ainsi qu'on
peut levoir par te passage suivant « Si on verse abon-
damment de l'eau dans cette solution et qu'on y mette
de l'étain, du plomb, du fer ou du bismuth, l'or étant
précipité,a accoutumé de s'attacher au métat. Et aussi-
t&tque vous remuerez t'eau, t'or précipité qui ressemble
8 TttÉORtES ET SYMBOLES

à un timon trouble se rassemble dans l'eau M(Glauber


L.i m~ectac Mm't'erM~c).
~ais gëneràtëm.ënt [es empiriques vendatént fort cher
sous le nom d'or potabte, tout liquide offrant une belle
couleur jaune, notamment la solution de perchtorure de
fer.
Comme on le voit, les Alchimistesne manquaient pas
de sujets pour exercer leur patience mais le plus grand
nombre délaissant les probi&messecondaires,ne poursui-
~aient que la réalisation du grand-œuvre. La plupart
des traites hermétiques ne parlent que de la pierre phi-
losophale, aussi n'examinerons-nous que ce seul point,
sans ptus nousoccuper des proHètnes de second ordre~
qui au reste n'apparaissent que fort tard dans l'histoire
de l'Alchimie, et qui furent soumis a une toute de varia-
t;ons, chacun modifiant te problème ou lui donnant une
solution différente.
LES THÉORtKS s 9

CHAPITRE H

LESTHÉOR!ES – UNtTÉDELAMATIÈRE.
ALCHIMIQUES.
LES TROISPRINCIPES SOUFRE,MERCURE, SEL OU
ARSENIC.– THÉORIED'AR/TÉPHÏUS. LES QUATRE
ÉLÉMENTS.

L'on a souvent répète que les alchimistes travaillaient


en aveugles, c'est une grave erreur, ils avaient des théo-
ries très rationnellesqui émises par les philosophes grecs
du second siècle de ['èrechrëtienn. se sont maintenae-;
A peu près sans altération jusqu'au xvm<'siecte.
Ar fà basa ctâ ta théorie ttermetique, on trouve une
grande toi: l'Unité de ta Matière. La Matière est une,
mais elle peut prendre diverses formes et sous ces for-
mes nouvellesse combiner à elle-même et produire de
nouveaux corps en nombre indéfini. Cette matière pre-
mière était encore appelée semence, chaos, substance
universelle.Sans entrsr dans ptus de détails, Basile Va-
lentin pose en principe t'unité de ta matière. « Toutes
choses viennent d'une même semence, elles ont toutes
été à l'origine enfantées par la même mère (Char de
triomphe de l'antimoine). Sendivogius, plus connu sous
tO THÉORIES ET SYMBOLES

le nom de Cosmopolite, est plus explicitedans ses Let-


tres « Les chrétiens, dit-it, veulent que Dieu ait
d'a&ord crée une certaine matière première. et que
de cette matière par voie de séparation, ayant été tirés
des corps simples, qui ayant ensuite été mêlés tes uns
avec les autres, par voie de compositionservirentà faire
ce que nous voyons. H y a eu dans la création une
espèce de subordination, si bien que les estres les plus
simples ont servi de principes pour la compositiondes
suivanset ceux-ci des autres. H résume ennn tout ce
qu'il vient de dire dans ces deux propositions « Sca-
voir t* la production d'une matière premièreque rien
n'a précède; 2° La division de cette matièreen étémens
et en6n moyennantcesctëtnensta fabrique et ta compo-
sition des Mixtes (Lettre x<°'°). entend par Mixte
toute espèce de corps composé.
D'Espagnet complète Sendivogius, en établissant
l'indestructibilité de ta matière, il ajoute qu'ette ne peut
que changer de forme. «. Tout ce qui porte le
caractère de l'être ou de la substance ne peut plus te
quitter et par les lois de la nature, il ne lui est pas per-
mis de passer au non-être. C'est pourquoiTrismégiste
dit fort à propos, dans le Pimander que rien ne meurt
dans te monde, mais que toutes choses passent et chan-
LESTHÉORtES JI

gent s (Enc~t'rMt'onpA)'S!CtrrMït~a*). Naturellement


il admet l'existence d'une matière première. « Les Phi-
losophes ont crû, dit-il, qu'il y avait unecertaine matière
première, antérieure aux éléments. » Cette hypothèse
ajoute-t-il se trouve déjà dans Aristote. !t examine
ensuite les qualités que tes métaphysiciensont attribuées
à la matière. Barlet nous renseigne sur ce point c La
substance universelle est toute tout intérieurement sans
distinction de genre ou de sexe, c'est-à-dire grosse,
féconde et empreinte de toutes choses sensibles&t'ad-
venir (Bartet La ~o~c~Mf'e ergocosmique).Ce qui
revient à dire que la matière première ne contient aucun
corps en- action et tes représente tous en puissance.
Génératëmertt l'on admettait queta matièrepremière est
liquide, c'est une eau qui à l'origine du monde était te
chaos. « C'était ta matière première contenant toutes
les formes en puissance. Ce corps uniforme était
aquatique et appelé par les Grecs SX~, dénotant par le
mêmemot l'eau et la matière (Lettre philosophique).
Plus loin it est dit que ce fut te feu qui joua te rote
de mate par rapport à ta matière femelle, ainsi pri-
rent naissance tous tes corps qui composent l'univers.
Comme on le voit l'hypothèse de fa matière première
était ta base mêmede l'Alchimie,partant de ce principe,
<2 THÉORIESET SYMBOLES

Ilétait rationnel d'admettre la transmutation desmétaux.


La matière- se différenciait d'abord en soufre et en
mercure, et ces deux principes s'unissant en diverses
proportions formaient tous les corps. <f Tout se com-
pose de matières sulfureuseset mercurielles x dit l'Ano-
nyme chrétien, alchimiste grec.
Plus tard on ajouta un troisième principe te sel ou.
arsenic, mais sans lui donner autant d'importance qu'au
soufre et au mercure. Ces trois principes ne désignaient
en aucune façon des corps vulgaires. Ils représentaient
certaines qualités de la matière, ainsi le soufre dans un
métal, figure la couleur, tacombusttbitité, la propriété
d'attaquer tes autres métaux, la dureté, au contraire te
mercure représente l'éclat, ta votatitité, ta fusibilité, la
maMéabitité.Quant au set c'était simplement un moyen
d'union entre le soufre et le mercure, comme lesprit
vital entre le corps et l'âme.
Le sel, fut introduit comme principe ternaire, surtout
par Basile Valentin, Khunrath, Paracelse, en un mot
par les alchimistesmystiques. Avant eux Roger Bacon
en avait bien parlé, mais incidemment sans lui attribuer
de qualités spéciales, sans s'en occuper beaucoup, au
contraire Paracetse s'emporte contre ses prédécesseurs
qui ne connaissaient pas Je sel. (f Ils ont cru, que ie Mer-
LES THÉORIES !)

cure et le Soufre étaient des principes de tous tes mé-


troi-
taux, et ils n'ont pas mentionné même en songe le
set est
sième principe (~ ~Mor des- ~!OM). Mais le
fort peu important et même après P~racetse, nombre
d'alchimistesle passèrent sous silence.
Le Soufre, le Mercure et le Sel ne sont donc que des
abstractions, commodespour désigner un ensemble de
propriétés, un métalétait-it jaune ou rouge, difficilement
fusible, on disait que le Soufre abondait en lui. Mais il
ne faut pas oublier que le Soufre, le Mercure et le Set
dérivaient de la Matière première: « 0 merveille, le
Soufre, le Mercure etle Selmefont voir troissubstances
en une seule matière (Lumière sortant par soi-même
des Ténèbres :Marc-Antonio).
Éliminer dans un corps certaines propriétés, c'était
séparer le Soufreou le Mercure, par exempterendre un
métal infusibleen le transformant en chaux ou oxyde,
c'était avoir votatitiséson Mercure et extrait son Soufre.
Autre exemple,le Mercureordinairecontient des métaux
étrangers qui restentdans la cornuequand on le distille,
cette partie fixe était considérée comme le Soufre du
Mercure vutgairepar les alchimistes; transformantle vif-
argent ou mercureen bichlorure, ils obtenaient ainsi un
corps complètementvolatilet croyaient avoir extrait par
t.t TMÉORtES ET SYMBOLES

cette opératton le Mercure-principe du Mercure-méta!.


Nous ne pouvons quitter la question des trois princi-
pes sans mentionnerta théorie d'Artphius.atchimiste du
xf siecte. Pourvu! le Soufre représente dans les métaux
les propriétés visibles, le Mercure, les propriétés occul-
tes ou latentes. Dans tout corps il faut distinguer les
propriétés visibles couleur, éclat, étendue, c'est le Sou-
fre qui représente cela puis les propriétés occultes qui
ne se revêtent qua par l'intervention d'une force exté-
rieure fusibilité, mattéabifité, volatilité, etc., propriétés
dues au Mercure. Cette explication diffère peu de celle
donnée ci-dessus.
A coté du Soufre, du Mercure et du Sel, les alchimis-
tes admettaient quatre éléments théoriques~ ta Terre,
l'Eau, t'Air et ie Feu ces mots étaient pris dans un sens
absolument différent du sens vulgaire. Dans la théorie
alchimique tes quatre dé.Ttents pas plus que les trois
principes, ne représentent des corps particuliers, ce sont
de simples états de la matière, des modalités. L'Eau est
synonyme de liquide, la Terre c'est t'état solide, l'air
l'état gazeux, le Feu un état gazeux très subtil, tel qu.:
celui d'un gaz dilaté par la chaleur. Les quatre étéments
représentent donc les états sous lesquels la matière se
présente à nous, on pouvait par suite dire logiquement
LES THÉORtES t~

que les éléments composent tout l'Univers. Pour un


alchimistetout liquide est une Eau, tout solide est Terre
en dernière analyse,toute vapeur est Air. G'estpour cela
que t'en trouvedans tes anciens traités de physiqueque
l'eau ordinaire chaufféese change en Air. Ceci ne veut
pas dire que l'eause transforme dans le mélange respi-
rabte qui constitue l'atmosphère, mais bien que t'eau,
d'abord liquide se change en unnuide aëritbrme,en un
gaz comme on l'a dit plus tard.
Les Éléments représentaient non seulement des états
physiques, maispar extensiondes qualités.
« Tout ce qui était de qualité chaude a été appelé par
les anciens: feu ce qui était sec et solide,terre ce qui
était humideet nuide.eau; froid et subtil, air~.(Ép!-
tre d'Alexandre).
L'Eau se transformanten vapeur ainsi que tous tes li-
quides quand on les chauffe, d'autre part les corps soli-
des étant généralementcombustibles, des Philosophes
Hermétiques avaient cru devoir réduire le nombre des
Eléments à deux visibles, la Terre et l'Eau, renfermant
en eux tes élémentsinvisibles, le Feu et l'Air. La terre
contient en soile Feu, et l'Eau renfermel'air à état invi-
sible. Qu'une causeextérieure vienneà agir, le feuetl'air
se manifesteront. Rapprochons ceci de la théorie d'Arte-
16 THÉORtES ET SYMBOLES

phius mentionnée plus haut, la Terre correspondra au


Soufre, l'Eau au Mercure et réciproquement. En somme
tes quatre éléments avec !e Soufre et te Mercure repré-
sentaient à peu près les mêmes modifications de ta ma-
tière première, destinées à composer le reste des corps.
Seulement te Soufre et le Mercure représentant des
quatitésmétatttquesétaientptus spécialement réservés aux
Métaux et aux minérauxtandis que les quatre Eléments
s'apptiquaientaurogne végétât et a.mmat. Quand un alchi-
mistedistillaitun boisetobtenait un résidu fixe, une essen-
ce ou huile, et des produits inflammables,il disait avoir
décomposéce bois en Terre, Eau et Feu. Plus tard aux
quatre Etéments on en surajouta un cinquième, ta Quin-
tessence «L'on peut nommertes parties iesptussoti-
des terre, les plus humides eau, les plus défiées et spi-
rituelles air, ta chaleur nature~e, feu de la nature et
les autres occultes et essentielles s'appellent fort à pro-
pos des natures célestes et astrales ou Quintessence. »
(D'espagnet Enchiridion ~KCtB n~fMa;.) Cette
quintessence correspondrjit au Set. L'on voit combien
les théories des alchimistes étaient cohérentes. Alors
qu'un Soufreur se perdait dans ce dédate, trois principes
quatre éléments, une Matière universette, un Philosophe
conciliait facilement ces différences apparentes. Et
LES THÉORtES t/

maintenant l'on comprendra commentil faut entendre


ces paroles du moine Hélias. «C'est avec les quatre
élémentsque tout ce qui est en ce mondeà été créé par
la toute-puissance de Dieu (Hétias :Mf'rotf~AM[-
mie).
Ces théories existaient des l'origine de l'Alchimie.
Chez les Grecs l'alchimiste Synésiusdans son Conim~-
taire sur le livre de DJmoen~ nous fait remarquerque
dans ['opérationalchimique l'artiste ne crée rien,itil modi-
fie la Matière, il change sa Forme. L'AnonymeChrétien
que nous avons cité appartient à la mêmeëpoque. Quant
aux quatre élémentsils étaient connus depuis longtemps.
Zosime donne à leur ensmblele nomde Tétrasomie ou
tesQuatreCorps.
Voicisous forme de tableau le résumé de ta Théorie
alchimiquegënérate.

Soufre (Terre(visibte,c<atsotide.
principe Rxe jFeu (oecuhe, <!ta( subt't.
Mati&repre- tQuintessenec, 6<a[compaMb)e& à
miere.unique. Sel { t'~therdesphysi-
indestructibte. ci<:n!).
Mercure tEau(visib)e.~t!)t)iquide.
principevo)ati)jAir(oceu)te,ctatgMcux.
tg THÉORIES ET SYMBOLES

CHAPITRE H!

– LEUR
LES SEPTMÉTAUX. LEURCOMPOSITIQN.
GENÈSE. LE FEUCENTRAL. CYCLEDE FORMA-
PLANÉTAtRES.
TtoN. INFLUENCES

Les alchimistestravaillantsurtout sur les Métaux, on


sur la genèse
comprend qu'ils se sont beaucoup étendus
et la compositiondes métaux.Ils en reconnaissaient sept
auxquels-ilsattribuaient t&nBmetiesigne dessept pla-
nètes Or ou SoleilÔ. Argent ou Lune €. Mercure 5.
Ptomb ou Saturneh. Étain ou Jupiter~, Fer ou Mars d*.
Cuivre ou Vénus$. Ils les divisaienten métaux parfaits,
im-
inaltérables,qui étaient l'or et l'argent et en métaux
au feu ou à
parfaits, se changeant en chaux, (oxydes)
« L'étëment
t'atr, tacitementattaquables par les acides.
feu corrompt les métaux imparfaits et les détruit. Ces
métaux sont au nombre de cinq f? c? o. Les métaux
feu » (Paracelse Le
parfaits sont inattérabtes dans le
Ciel des philosophes).
fa théorie hermé-
Voyonsqueue est l'application de
LES THÈORtES !9

tique aux métaux. D'abord les métaux doivent tous dé-


river d'une mêmesource ta Matière première.Les phi-
losophes hermétiques sont au reste unanimessur ce
point. » Les métaux sont tous semblables dans leur
essence, ils ne diffèrent que par leur forme » (Albert le
Grand De A~Af'mM). Il n'y a qu'uneseu!e matière pre-
mière des métaux, elle revêt différentesformesselon le
degré de cuisson, seton ta fbrcj plusou moins puissante
d'un certain agent naturel (Arnautdde Villeneuve Le
~cmm du eAemm).Sjit dit en passant ta théorie est
absolumentapplicable aux minéraux. « H n'y a qu'une
matière pour tous les métaux et tes minéraux ? (Basile
Valentin)et enfin « La nature des pierres est la même
que cëHe-desautres choses M~<: CosmopoMt!
Le passage d'Albert le Grand est on ne peut plus ex-
plicite la matière une pour tout ce qui existe, dirait-on
ta forme,
aujourd'hui, se diNérencie d'elle-même par
c'est-à-dire que les atomes identiques entre eux, afïec-
tent en se groupant diverses formes géométriqueset de
là vient la différenciation entre les corps. En chimie,
voir.
l'allotropiejustifie parfaitementcette manièrede
It s'ensuit que le Soufre et le Mercure, principes se-
condaires (par oppositionà la Matière,principe premier)
ne représentent qu'un ensemble de qualités « Et ainsi
20 THÉORIES ET SYMBOLES

tu peus voir clairement que Soufre n'est pas une cho e


à part hors de la substance du Mercure, et que ce n'est
ta Matière des
pas Soufre vutgat.Gar si ainsi estoit,
métaux ne serait point d'une nature homogénée, ce qui
est contre le dire des philosophes » (Bernard le Tré-
visan Lt~r~ PMoM~ttC naturelledes m~atue). Dans
le même ouvrage, Bernard le Trévisan revient sur ce
chose qui
sujet important « Le Soufre n'est point une
soit diviséedu vif-argent, ne séparée mais est seule-
ment cette chaleur et sécheresse qui ne domine point à
la froideur et humidité du Mercure, lequel Soufre après
digéré, domine les deux autres qualités, c'est-à-dire,
froideur et moiteur et y imprime ses vertus. Et par ces
divers dëgrez de décoctions se font tes diversité
métaux B(~m). Le Soufre, de nature chaude, est ac-
tif, le Mercure de nature froide est passif: « Je dis il y
a deux natures, l'une active, l'autre passive. Mon ma!tre
me demandaquelles sont ces deux natures ? Et je ré-
t'autre du froid.
pondis l'une est de la nature du chaud,
Quelle est la nature du chaud? Le chaud est actif et le
froid passif (Artéphius: Clavis m~orMMptM/M').
Le Soufre ou le Mercure peuvent dominer dans la
composition des métaux, en un mot certaines qualités
peuvent l'emporter sur d'autres. Quant au Sel, nous
LES THÉORIES M

avons déjà expliqué que ce principe inconnu aux pre-


miers alchimistes, n'eut même plus tard qu'une impor-
tance restreinte malgré les Par~eétsistes. Le Set ou
Arsenic n'était que le lien qui unit les deux autres prin-
cipes « Le Soufre, te Mercure et l'Arsenic sont les
principes composants des métaux. Le Soufre en est
le principe actif, te Mercure, te principe passif, t'Arse-
nic est le lien qui les unit (Roger Bacon Br~g bre-
ff'arMm <f<m<~ Roger Baconattachait tui-memest
<<<:t.)
peu d'importance au Sel, que dans un autre de ses ou-
vrages iln'en fait pas mention comme principe composant.
<f Notez, dit-il, que les principes des métaux sont te
_Mercure.ette Soufre. Ces deux. principes ont donné
naissancetous tes métaux et à tous )ës mfnérauxdont
it existe pourtant un grand nombre d'espèces différen-
tes (Miroir ~cAt'mt'e).
Donc on peut dire que tous les métaux sont compo-
sés de Soufre et de Mercure, tous deuxréductibles à la
matière première.

t Cartous métauxde Soufresont


Formezet Vif-Argentqu'ilsont
Cesont deuxspermesdes métaux,x

Ft.AMBt.
(NtCOI.AS SomtMfft).
}
H THÉORtES ET SYMBOLES

Le Soutre est te pere ~p~~nc~pc acm~ uestucmu~,


disaient encore les Alchimistes,et le Mercure(principe
pass!f)est!eur[nere.

< Mcrcttfiusest Vif-Argent


Qui a tout legouvernement
Dessept métaux,carc'estleur mère.o
de science.
Fontainedesamoureux
(JSBtHDEL4FOHTAtSB

Nous ne nous occuperonsque du Soufre et du Mer-


cure et de leur rôle dans la Genèse des métaux. Ces
deux principes existent séparés dansée sein de la terre.
Le Soufre sous formed'un corps soMe,nxe, onctueux,
le Mercure sous forme de vapeur. « Le Soufre est !a.
Mines par une
graisse de la terre, épaissie dans les
cuisson modérée, jusqu'à ce qu'eue durcisse, alors elle
constitue le Soufre (Albert le Grand: De A~cAtmM.)
Attirés sans cesse l'un vers l'autre, les deux principes
se combinent en diverses proportions pour former
métaux et minéraux. Mais il v a encore d'autres cir-
constMccs q-i .it -c des deuxprincipes le
Les
degré decuisson, la pureté, les accidents divers.
Alchimistes admettaient en effet l'existence d'un feu
situé dans les entrailles de la terre, le mélange de Sou-
LES THÉORIES

ffe et de.MeKure plus ou moins cuit et digéré, variait


par suiteda~ropriétés « On a observé que la nature
~des m~M, telle que nous ta connaissons, est d'être
'"engendrée par le Soufre et te Mereure. La différence
seule de cuisson et de digestion produit la variété
dans {'espèce métattique ') (Albert !e Grand le, Com-
posé des compoj~). Pour ce qui est de ta pureté, nous
citerons le passage suivant « Selon ta pureté ou l'im-
pureté des principes composants, Soufre et Mercure,
il se produit des métaux parfaits ou imparfaits(Roger
Bacon Miroir d'Alchimie). Ceci nous amène à dire
que les métaux imparfaits naissent tes premiers, ainsi
le fer se transforme en cuivre puis se perfectionnant
ie cuivre se change en plomb, ce dernier à son tour
devient étain, mercure, puis argent et enfin Or. Les
métaux parcourent une sorte de cycte « Nous avons
en effetdémontré clairementdans notre T~ttM~M MM<f-
rattx, que la génération des métaux est circulaire; on
passe facilement de t'un à l'autre suivant un cercle.
Les métauxvoisins ont des propriétés semblables c'est
pour ceta que l'argent se change facilement en or n
(Albert le Grand le Composé des compM&). Glauber
va plus loin, il émet l'opinion singulière que tes métaux
une fois arrivés à l'état d'or, parcourent le cycte en
THÉORtE~ ET SYMBOLES
2~

sens inverse, devenant de plus en plus imparfaits jus-


qu'au fer, pour remonterensuite en perfection et ainsi
de suite indéfiniment.« Farta vertu et par ta force des
Éléments, il s'engendre tous les jours de nouveaux
métaux et les vieux tout au contraire se corrompent en
même temps » (Glauber fŒ~urc mM~ra~). Le mot
Étëment est pris dans le sens de Force minératisante.
L'Or qui est ta perfection est donc le but constant de
ta nature; outre un degré insuffisant de cuisson ou t'im-
purëté du Soufreet du Mercure, divers accidents peu-
vent entraver son action. « Je dis de plus que )a Nature
a pour but et s'efforcesans cesse d'atteindre la perfection,
t'or~ Maispar suites d'accidents quientra vent.sa marche.
naissent tes variétés métalliques» (Roger Bacon Àff-
rofr ~'AfcAmuc).Undecesaccidents c'est quela minière
où se développent les métaux vienne à être ouverte.
« Par exempte si une Mine étoit éventrée, l'on y pour-
roit trouver des métaux non encore achevez, et parce
que l'ouverture de la mine interromperoit t'action de la
nature, ces métaux resteroient imparfaitset ne s'accom-
pliroient jamais,et toute la semence métattiquecontenue
en cette mineperdrait sa force et sa vertu a (7~ ~7-
cA;'nw).
Nous ne pouvons terminer ce chapitre sans parler
LES THEO!UE&

des influences planétaires qui intervenaient dans la ge-


nèse métallique. Au moyen-âge on admettait une rela-
tion absolue entre tout ce qui avait-lieusur la terre et tes
Ptanetes. « Rien ne se produit, en la terre et en t'eau.
Le rapport permanent entre
qui n'y soit s~me du ci;;t.
ces deux grands corps pourroit être figurépar une pyra-
midedont le sommet appuye sur le Soleil et ta base sur
la Terre (Btaiseet Vigenère Traitédu /ëu et du sel).
De même « Sachez donc, o monfils et le plus cher de
mes enfants, que le Soleil, la Lune, et les étoiles jettent
le centre de la
perpétuellement leurs influences dans
terre ..(Vatois ŒtfM-iMnMnMCf<<M).L'onadejà vu plus
haut que les sept métaux étaient consacrés aux sept
On contbndait
pfanetes qui leur donnaient naissance.
et te même signe.
planètes et métaux sous le mêmenom
Ces théories remontent à l'origine mêmede t'Atchim'e.
Proclus, philosophe néo-ptatonicien du V"' siècle de
notre ère, dans son Commentairesur le Timée de P~-
ton expose que « l'or nature!, t'argent et chacundes mé-
taux commedes autres substance, sont engendrés dans
ta terre sous t'innuence des divinitéscélestes et de leurs
effluves.LeSoteit produit l'or, la Lune l'argent, Saturne
le plomb et Mars le fer (Voir B:rthetot M-~MC~'ot
à Mt<~ de la chimie). On peut même remonter plus
26 THÉORtES ET SYMBOLES

haut, chez tes Perses tes métaux étaient aussi consacrés


aux planètes, mais ils necorrespondaientpas aux mêmes
astres qu'au moyen âge, ainsi t'étain était consacré à
Venus et le fer à Mercure.
Les Alchimistes reconnaissaient donc unanimement
faction des planètes sur les métaux, Paracelse va plus
loin et spécifiecette action. Selon tui chaque métaldoit
sa naissance à la ptancte dunt il porte le nom. les six
autres ptanôte; unies chacune deux conste!!ations xo-
diaea!es lui donnent diverses quatMs. Ainsi « La Lune
doit &-'n 0 d*sa dureté et sa sonorité agréabte. Elle doit
fi $ !I et sa résistance à la fusion et sa maKéab.tité.
Enftn et ~tut donnent ss densité et un corps ho-
mogène, etc. "(Parace!se:~Cf(;<~pMj~M).
En résumé, métaux et minéraux, formésà ta ba~e, de
la Matière première sont composésde Soufreet de Mar-
cure. Le degré de cuisson, ta pureté va-iable de; com-
posants, divers accidents, les tnnuences p)ané:air~ cau-
sant les différencesqui séparent tes métaux tes uns des
autres.
LES THÉORIES 27

CHAPITRE IV

– THÉORIES FANTAIStSTES. t.A


L'ALCHIMIE MYSTIQUE.

TRIPLE ADAPTATION DE LA
CABALE ALCHIMIQUE.

THÉORIE HERMÉTIQUE. LE SANCTUAIRE.

L'Atchimtechez les Grecs était, en raison même de


sonorigine, mê)ée à la magie et à la théurgie. Plustard,
cette science s'épura et
grâce aux philosophes arabes,
ce n'est qu'au xv et au xvf sièctesqu'elle s'allia de nou.
veau aux sciences occultes proprement dites.
Des tors un grand nombre d'atchimistes demandèrent
à ta Cabafe. à h Magie, à "A~r&!ogte, !à c~fduGrand-
Œuvre. Paracelse n'admett-ot parmi ses disciples que
d~s gens versés dans l'astrologie, eomms il l'affirmelui-
meme :« Mais it me faut revenir à mon sujet pour satis-
faire mes disdples que je favorise volontiers quand ils
sont pourvus des lumièresnaturelles, quand ifsconnais-
sent l'Astrologie et surtout quald ils sont habiles dans
la Philosophie qui nous apprend à connaître ta matière
de tout (Parace)se: Le TrJMr ~~s trésors).
A'orsque sss prédécesseurs ou contemporains, Catid,
Valois, Blaise de Vigenère admettaient simptementt'ac-
iS THÉORfES ET SYMBOLES

tion des astres dans ta génération des métaux, Paracetse


allaitplus loinet prétendaitcalculerquandet commentles
ptanëtes inHuaIentsur tes métaux. Suivantcette doctrine,
à
quelques alchimistes alliaient intimement l'astrologie
l'hermétisme et ils ne commençaientjamais une opéra-
tion sans s'être assurés auparavant que les planètes
étaient favorables.
C'est encore à Paracetse que l'ont doit d'avoir intro-
duit des données cabalistiquesdans t'Atchimie. !t a con-
densé ses doctrines occultesdans son Traité de Philoso-
phieocculte et dans sesArchidoxesmagiques.
Ceci nous amène à parter de laCabate. Cette science
consiste à décomposer !es mots, &additionner!a valeurr
humëtique des tettre:ret a en tirer selon des reg!es spé-
ciales toutes tes déductions possibles. Ainsi le nombre
de l'or en hébreu est 200, c'est t'ornement du règne
minéral, il correspond à Jéhovah dans te monde des
esprits.
HceSer dans son Histoire chimie, a consacré
métaux. L'AI-
quelques pages la cabaleappliquée aux
chimie, science d'observation, ne pouvaitprofiter en rien
deson attianceà la Cabale, science purementspéculative.
L'adjoncMond'éléments étrangers ne devait que ia ren-
dre plus obscure, aussi Paracelse eut-ittort sur ce point.
LES THÉ&RtEi 29

Avant lui B. Valentin avait fait quelques essais dans te


même sens, il décompose le mot Azoth de la façon sui-
vante aAzoth, commencementet tm, car i! est A et 0,
présent en tout lieu. Les philosophes m'ont orné du
nom d'Azoth, les latins A et Z, les Grecs x et M les hé-
breux Hn aleph et thau, tous lesquels signifient et font
Azoth o(jL'o<A des philosophes.)
Après Paracelse on ne trouve guère que deux auteurs
ayant traité spéciatement de Cabale alchimique. Ce sont
Panthée, prêtre vénitien et Jean Dee, alchimiste et ma-
thématicien anglais. Panthée a écrit deux traités, l'un
est rArx et Theoria fr<:Mmt<~f<MKMe~tca!,etl'autre:
Voarc&a~tttKM.Qny trouve quele nombre de la généra*
Uonest ~4. celui de ta putréfaction'772.que te mercure
t'or et l'argent correspondent aux lettres hébraïques,
seth, he, vau, et autres rêveries semblables. Jean Dee
dans son tratté: la Monade Atf'rog'~Atqtt~ a essayé
de constituer une cabate particutiére à l'aide des sym-
boles alchimiques. Ainsi pour lui te symbole du mer-
cure représente la Lune Soleil Q et tes quatre
é!éments -î<. De plus le signe du Soleil représente la
monade figuréepar le point autour duquel te cercle sym-
botise le Monde. Ce curieux traité se trouve imprimé
dans le second votume du Theatrumchimicum.
!0 THÊORtESSf SYMBOt.ES

Ces alchimisteset quelques autres tels que Khunrath


Mayer, Btaisede Vigenère introduisirent dans ta Science
une interpétation nouvettedelathéorie atchimique.Alors-
que tes sciencesexactes et naturelles procèdent par in-
ductionet déduction, tes sciences occultes procèdent par
anatogie;its appliquèrent la méthode de l'analogie à l'al-
chimie.Ainsi ifs disaient: it y trois-mondes, !e matériel
rhumain,)e divin. Dans te monde humain, nous avons le
Soufre,le Mercure et le Set, principes de toutes choses
et uneMatière dansle monde humainou microcosme le
corps,t'esprit ett'&meréunis en l'homme, dans !e monde
divintroispersonnesen unssut Dieu.'<Ainsiest Trinité en
unité, etunité en Trinité, car là sont corps, esprit et âme.
tàestausstSoutphrë, Mercure, Arsenic '(~ Ië-
Trévisan: la Parole JJ~Kï~). Le Grand-CEuvre a par
suite un triple but dans te monde matériel la transmu-
tation des métaux pour tes faire arriver à l'or, à lu perfec-
tion danste microcosme,te perfectionnement de t'hom-
me moral dans le monde divin la contemplation de ta
Divinité danssa splendeur.D'après ta secondeacception,
l'hommeest t'Athanor philosophiqueoù s'accomplit l'éla-
borationdes vertus, c'est dans ce sens setontes mystiques
qu'it faut entendre ces paroles: (c Car t'Œuvre est avec
vous et chez vous, de sorte que le trouvant en vous-me-
LES THÉORtËS 1

me, où il est continuellement, vous l'avezaussi toujours,


quelque part que vous soyez, sur terre et sur mer a (Her-
mës:~&~c~'t'<rM). <
Les Alchimistes mystiques entendaient par Soufre,
Mercure et Sel, la Matière, le Mou~emenf'et la Force.
Le Mercure, principe passif et femelle, c'est ta matière
te Soufre principe actif et mâle, c'est ta force, qui façonne
ta matière et lui donne toute espèce de formes par le
moyen du mouvementqui est le Sel.
Le Set, c'est le moyen terme, c'est le résultat de t'ap-
plication de la force &ta matière, symboliquementc'est
le nouvel être qui prend naissance par l'union du m5tc
et delà femette.Cette haute theor!~ ne sembla pas en
contradiction avec la science actuelle. La chimie n'~
répugne pas à l'hypothèse d'une Matière unique, hypo-
thèse admise depuis longtemps par la mctaphysiqu°
comme indispensable à l'explication du Monde. Le
savant anglais Crookes appelle cette Matière unique le
Protyle; dans sa théorie nos corps simples actuels ne
sont que des polymèresdu protyle. D'autre part il est
très juste que la Matière n'agit, n'a de propriétés parti-
entières que lorsqu'elle est en mouvement, tout mouve-
ment suppose chaleur; par suite à 27~ degrés au-des-
sous de zéro, au zéro calorique absotu les propriété i chi-
THÉORIES ET SYM&OLES

miques sont nuttes, l'acide sutfuriqueest sans action sur


ta potasse caustique; enfin l'unité de la Force s'impose
aussi aux physiciens. Que! est te savant qui fait aujour-
d'hui une différence entre la causedu magnétisme,de !a
chaleur, de l'électricité, de ta lumière, du son les flui-
des n'existent plus, its sont rempiacés par des forces
réductibles les unes aux autres; ce qui différencie la
Force d'elle-même à nos yeux, c'est le nombre de vibra-
tions qu'elle imprime à tel ou tel corps et encore n'y a-
t-it pas de limite absolue, un corps vibrant ou ent
mouvementce qui est la mêmechose, produit d'abord
un son; que les vibrations deviennent plus nombreuses
lecorps s'échauffe sensiblement et bientôt il se produit
des phénomènes tnm~nëux.Oe finit le Son, où com-
mencent la Chaleur et la Lumière? !i n'y a pas d'in-
tervalle.
Nalura non /~<< M&
!t faut ajouter que les alchimistes n'avaient qu'en-
trevu cette haute théorie, l'état des sciences à leur
époque ne leur permettait pas de lui donner le dé veto?-
ment que nous lui avons donné. Pour eux, comme nous
l'avons démontré, la Matière était unique en principe
ils l'appelaient Matière pemière ou Hyle; ils reconnais-
saient aussi une force universelle. Baudoin l'appelle
LES THÉOKtES

Magnétisme universel, Soume Magnétique, pour les


mystiques ta Force, c'est le Soufflede Dieu, principe
premier de la vie, du mouvement. Paracelse l'appelle
Archée. L'Archée, c'est la force, toujours active qui
en s'appliquant à la matière la met en mouvement,lui
donne une forme. Les termes Aras et Clissus ont dans
Paracelse à peu près le même sens.
Quant au mouvement, its l'assimilaientau feu, qui est
en eSet l'image ta plus parfaite de la matière actionnée
par ta force.
Telle était la haut~ théorie alchimiqueque peu d'a-
deptes ont possédée; que l'on ne s'étonne pas de cette
admirable.-Synthèse~ le raisonnement avait suffit ici-aux
a)cnim!stescomme it suffit jadis à Pythagore, à Démo-
crite et à Platon pour s'élever à la conception des ptus
hautes vérités.
Les alchimistes représentaient cette théorie par un
triangle, symbole de l'équilibre absolu, au premier angle
te signe du Soufre, symbote de la Force au second le
signe du Mercure, la Matière au troisièmele signe du
Set, te Mouvement.
Pour terminer, voici le tabteau analogiquede la triple
adaptation de la théorie alchimique.
)4 THÉORtES ET SYMBOLES

Soufre M&te Force Cause

Mercure Femette Matière Sujet

Sel Enfant Mouvement Ef~et

Et pour résumer toute la théorie: ta Matière, une


dans son essence, se différencie d'eHe-memepar la
Forme, effet du Mouvement que lui communique la
Force.
DEUXIEME PARTIE

LES SYMBOLES

CHAPITRE PREMIER

POURQUOtLESTRAtTÉSD'ALCHIMIE
SONTOBSCURS.
MOYENSEMPLOYÉSPARLESALCHIMISTES
POURCÉLER
LE GRAND-ŒUVRE.
–StGNES. –SYMBOt.ES.– NOMS
MYTHOLOGtQUËS.MOTSÉTRANGERS. ANAGRAM-
MES. FABLES. ÉNtGMES. ALLÉGORtES.CRYP-
TOGRAPHIE.

Les traitëshermétiques sont obscurs pour le lecteur,


d'abord parceque les théories alchimiques ne sont g~nt!-
ratement pas connues, ensuite et surtout parce que des
philosophes les ont rendus obscurs volontairement. Les
Maîtres, regardaient l'alchimie comme la plus précieuse
des siences. L'Alchimie est l'art des arts, c'est lascience
par excelteace M s'écrie emphatiquement Caliddans le
;6 THÉORIES ET SYMBOLES

mvc des trois paroles. Une tette science ne oevattselon


eux, n'être connue que du petit nombre. Faut-il les bta*
mer d'avoir voulu réserver exclusivement pour eux ta
science ? Ceci nous semble aujourd'hui excessif, mais
dans l'antiquité qu'étaient-ce que les mystères, sinon ta
transmission sous le sceau du serment, de quelques
secrets naturels, de quelques points peu connus de haute
phitosophie. Au moyen-âge les corporations de métiers
avaient des secrets pratiques qu'aucun membre ne se
serait avisé de divulguer. La préparation de certaines
couleurs constituaient un héritage précieux que les
grands peintres ne léguaient qu'à leurs disciplesles plus
chéris. Les savants n'hésitaient pas à vendre la solution
u
deproMëmesemëarrassants.
Les Philosophes hermétiques s'i!s cachaient la science,
ne ta 'vendaient pas cependant quand its rencontraient
un homme digne d'être initié,ils le mettaient dans le droit
chemin sans jamaislui révéler tout. n fallait quête disci-
ple travaillât à son tour pour trouver ce quilui manquait.
C'est de cette façon qu'ils ont procëd~dans leurs écrits,
l'un indique ta matière du grand-oeuvre, l'autre fe degré
du feu, celui-ci les couleurs qui apparaissent pendant les
opérations, celui-là le dispositif de t'Athanor ou fourneau
philosophique mais it n'y a aucun exemple connu de
LES SYMBOLES }y

traité hermétique, parlant ouvertement à ta fbisdetoutes


les parties du Grand-Œuvre. Les alchimistes auraient
cru en agissant ainsi s'exposer aux châtiments célestes,
seloneux te révélateur aurait été frappé de mort subite.
«Je ne représen'~Mypoint,dit F!amct en partant du livre
d'Abrahant Je Juif, ce qui estoyt écrit en beau et très
intelligible latin en tous tes autres fueillets écrits, car
Dieu me puniroit (Explication des Figures de Nico-
las Flamel).
Quant à ce qu'on a dit, que les Alchimistes écrivaient
d'une façon obscure et symbolique pour se préserver des
accusations que des théologiens trop zétés auraient pu
porter contre eux, cela nous semble absolument faux,
-attendu qtterien ne prêtait ptus te nane à t'aëeusation de
magie, que les symboles et figures étranges qui encom-
brent leurs traités. Roger Bacon, Albert le Grand, Ar-
nauld de Vitteneuve, n'ont pas échappé à l'accusation
de magie.Et cependantles alchimistes étaient fort pieux,
on trouve à chaque instant dans leurs écrits des invoca-
tions à Dieu, its partageaient leur temps entre l'étude,
tetravaitetta prière. Quelques-uns prétendaient avoir
reçu de Dieu lui-même le secret de la Pierre des Philo-
sophest
Avant d'exptiquer les symboles relatifs à chacune des
4
~8 THÉORtBS ET SYMBOLES

parties du Grand-Œuvre, nous aHbns indiquer d'une


manière générale quelsétaient les moyens employés par
!es A!chim!stespour dérober aux profanes !a science de
la Pierre bénite.
Et d'abord viennent les signes. Ils sont nés avec t'At-
chimie. Ce sont les Grecs qui les employèrent les pre-
miers. Tenant eux-mêmes leur science de l'Egypte, on
voit que les signes alchimiquestirent leur origine directe
des hiéroglyphes. Le signe de l'eau employé par les alchi-
ulistes n'est autre chose que l'hiéroglyphe de !'eau, et
ainsi de quelques autres, tels que les signes de l'Or et de
l'Argent (Voir Hoeffer M~o<f<!de la chimie, tome I, et
Berthelot Origines de MMf'mM). Les signes alchimi-
ques sont très nombreux dans certains traités (ainsi
ceÏui de K.hunrath mtituM Cott/CMt~de cAao p~fc<~
eAtmtCOfCM, où ils remplacenttous les noms de matières
chimiques et d'opérations, aussi importe-t-it de tes con-
naitre. Dans cette intention, nous avons fait reproduire
les principaux signes alchimiques dans la planche ci-
jointe.
Les Symboles étaient aussi fortement employés,c'est
ainsi quedes oiseauxs'élevant figuraient la sublimationou
un dégagement de vapeurs, que des oiseaux tombant à
terre figuraient au contraire la précipitation. Le Phénix
.1-
"'t.BS~S'YMBOt.ES~
LE,S SYM_B©LES: Il ic~ ~:1

J~ajp&<M<h~<C~~ttn<0~t~~t~yntMT~
~fct<~b'<ntM<nv – tï~B~~c*. -– ~nM&'e– ~T; p
~!foM<n<- –– <j~b~?t«~ff- -f – -;P Ama~Bf-–~ ––
,< – .&<«. J!7.aa~R~M._ – -où

~i~M- 'B
~~t~c- ~c~)
?X~<=t''<t-– ~jBM~at–~r.
.<~K<nnsttat– – 0 dï Aw<& V J!M~& om~n~t~~ .<S'. (~
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~~M~tme. -<Mt<t~A j?~~ ~yp.<S_p.f~-< Ja/~<<e~v_ C C~
~t<tM ~L~ J'<~<tytt~ ~T~~
~<aM<nt~~p. ~c
<ft<tM<~M- 0.0 & -A J~MU«t<«~. {
~tM~M<~<nt&~b<feaB-=TS:<E< – q&' J~M«nt.– A
;~<~?cMOM~<Me- – <C~ .@ .7~
~Mt<&f<ntt~ Jbtnyicn~~tetM&ffe-
~'y<CM~e~'<*o'e--Q /'Mt<'i&ta<–):S -J~tB&L-? C
J&- OttM<c~ <~ J'm~~tMc~
~Mto- -tw~S~&.< -–? ~'n<t~o<tc<mt<M<e.
~6*a<tM~<WMi6r'M~tVtyt.<jH- ~ett~- f~Ob-cttt .–<
J~c~tMM~
? -Bo*M;- –– –– -B ~Zatt~t~aM&TMtnt~ 5 *f<n«&- – ~~–
~~P<tM.'K<MTe- ~–- .~B <mrM- '~t~ ~<n<e- –~ -A A.
-TB ~?A
AtCtt<eMc- ~«-e -~S -'<c~'6-t~L
? ~J~t/.t<J~< AM&- --<~ J'c~T~ -<~
~°~- ––– <~
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jPR~)<e~ M /itTnit<!n~~tM< S Ja~Stt~ – J~ --r' ~'T;
j&/o~ 0\~a& --– ~Ze~ ~~– -– X
CM~e – – x-o-~o ..<-o Xt~A-e- –– –. r-! ~(
J!MM<X<<aeM!<nt<<<
Ctm~ott.&y-eM~-e-- 6~ J&tot~M!M~e< – .</& ?«-fe –
Cy~<yMCe&~<k~& Zt<!&cy<– 3-( 7aM-eat&,J~M ~«fte-- 0
<~M6-att<<M-~ --T–I~t<~w&OttJ~<!<Mnt~t~< ?e<<entCf~ -.–)
<~<<.<. -B .t. $S~ ,Z~- –
C!*T~t –– &<Ù'r– – ~r-a 0–<t
<M-- --– C.G ~~t&fM O~K. @
~<e& O'-M~
C~ ? ~<tt-e<M.<ËM'oy<ytet~.<-&
K~ V
~-Ù~<–––e<
<'MUM~re~ ––3~ X
.Me~etM'<;JM/mru:l -b~. ~My~c – – 'T~,
~'e–~–––-– A'e!-OKr~/n'te~Me– ~K!Mre<~<.t'&&-l-f'
t Co~tt/C'– H.B ~CM-~ – L –– – -<P-
.~S~M~
<C6~0t!'o<fe~~otc~.e- C 3 .NKfec~ Ja~etfa– ..0 ~S~MC_ – -C 3
.C C ~Mtt- ~T~ <~
S -t
? C-etf«'< 'i'O 0 ~t~t.- – -– D
~-OM.Jo&A- -.––
.Cy~t~ -–<Q ~wte"t-– ~T-o=~
'Ûtttt~t~tJ~UM' <ntJaÛf7M h~ ~tt P
9 ~'&m!~
0<M<~<tnf~Kt t&t-Mfta~. J~M~<nMtJmM~e&ft6 –J~

~e.~3.'
40 THEORtES ET SYMBOLES

~a!t le symbole de la Pierre parfaite, capable de trans-


était t~c~mhf
muerles métaux en or et en argent. Le corbeau symbo-
lisait le couleurnoire que prend d'abord ta Matière du
grand-œuvrequand on ta chaufle. Un livré hermétique
ne cor.-
singulier: te f.i'&CfAf~MïouLffresans parole,
tient en effet pas une ligne de texte, il se compose sim-
la marche
plement d'une suite de gravures symbolisant
à suivre pour accomplir le Grand-Œuvre.
Les Noms mythologiques étaient en grand honneur
dans la nomenclature alchimique,Mars désigne te fer,
Vénus le cuivre, ApoUon l'or, Diane, Hécate ou la
la
Lunel'argent, Saturne le ptomb; la Toisond'Or c'est
Pierre philosophale et Bacchusla matière de la pierre.
C'est encoreta unetfad!Hongréco-égyptienne;aumoyen-
Bge,on se servit seulement ou à peu près des noms my-
thologiques des métaux, mais à partir de la fin du
xvt° siècte, leur usage prit une telle extension que te
bénédictin Dom Joseph Pernety dut écrire deux gros
volumes(Fables grecques et t~M/M! ~o;V~) pour
exp'iquer leur sens et leur origine.
Aux noms mythologiques vinrent se joindre un grand
nombre de mots étrangers, hébreux, grecs, arabes. En
raison mêmede l'origine de l'alchimie, on doit forcément
y trouver des mots grecs, en voici quelques-uns hylé,
LES SYMBOLES 41

matière premiers; hypoclaptique, vase à séparer les


huitesess~nticttes; hydretœum, émutsiond'huiteet d'eau,
etc. Les man arabe; sont de beaucoup les plus nom-
breuXjqu~tquM-urtttetsqus: élixir,alcool, alcali, borax,
sont venus jusqu'à nous. d'autre tombes dans l'oubli
se retrouventdans les traita hermétiques tels atcani,
étain, atafar;matras;.atcahat, vinaigre ;atmizadir,airain
vert zimax,vitriolvert, etc., etc.Quant auxnoms hébreux,
on ne les rencontre guère que danstes traités des Alchi-
mistes cabalistes. Nous renvoyonsp~u~ tous ces mots
au Dictionnaire mW/to-t'n))J<f~M.! de Pernety et au
Z.M<<:o~ cAt'ancumde Johnson.
On comprend que déjà cette glossologie spéciate
devaitsuffu'esouvent à écarter tes profa:nes, mais !e~
At.himistesusaient encored'autres moyens pour ceter te
Grand-CE-tvre.
Ainsitrès souvent ils employaientl'Anagramme. A la
fi du « So/!g'i!Verd », on trouveplusieurs anagrammes,
voicil'explication de deux d'entre eux Seganissegede
signifie Génie des sages, et Tripsarecopsem esprit,
corps, âme.
s procédaient encore par é.ligmes. En voici une
facileà résoudre, « Tout te mondeconnait la pierre, et
)3 t'aMrmepar le Dieu vivant, tous peuvent avoir cette
42 THÉOMES ET SYMBOLES

matière que j'ai nommée ctairement dans te livre


« M~rfHnt», seton les ignorants, mais il faut y ajouter L
et 0, ta question est de savoir où it faut placer ces
lettres 0 (Hetias MfMff d'alchimie).
Le mot de t'énigme est vitriol.
Une curieuse énigme fort connue des alchimistes se
trouve dans le troisième volume du 'ntM<nmte&M!<ct<M,
page 7~.)..accompagnée d'un commentairede dix pages
de Nicolas Barnautd. La voici: ~Ëtia Lœ)ia Crispis est
mon nom. Je ne suisni homme, ni femme,ni hermaphro-
dite, ni vierge, ni adolescente, ni vieille. Je ne suis ni
prostituée, ni vertueuse, mais tout cela ensemble.Je ne
suis morte ni de faim. ni par le fer, ni par le poison
mais par toutes~ces chose~â ta {bts. Jfene repose ni au
ciel, ni sur terre, ni dans l'eau, mais partout. Lucius
Agatho Priscius qui n'était ni mon mari, ni mon amant,
ni mon esclave, sans chagrin, sans joie, sans pleurs, m'a
fait éte~er, sachant et ne sachant pas pour qui, ce monu-
ment qui n'est ni une pyramide, ni un spéculcre, mais
les deux. C'est ici un tombeau qui ne renferme pas de
cadavre c'est un cadavre qui n'est pas renfermé en un
sépulcre. Le cadavre et le séputcre ne font qu'un. »
Barnauld établit dans son commentairequ'il s'agit de ta
pierre des philosophes. Une autre énigmenon moins
LES SYMBOt-ES <n
.44 THÉORIES Et SYMBOLES

Explication de la Planche Ill.

Figure 1 (Tirée de t'Azoth des philosophes de B. Valentin).


Les première! lettres de chaque mot étant réunies on trouve
Vitriol: Visiiabis 7/)<t:rtt)r;! 'r'<;rffc, R.:eAt~<:im<<affttesOccM~-
<MtnJ~!pM<:tn.On y voit de ptus tes signes des sept mëtitttx:
t'Aigfe, symbofe du vota(i) et te Lion symbole du fixe.

fty~ZT(Tiree duMM~MSMMtfffMCtM du Père- Kircher).


Pour tes t premières phrases concentriques, le procédé de lec-
ture est le tn&no que dans la ligure précédente, on trouve

Su~/Mr ft.<ft<M.Pour la troisième phrase B'< Sic Tuos Leyc


Omnes So/)Ao~. )t faut partager la phrase en deux parties,

tft premierëdonne Est,; )a seconde lue ea cotnntençafH; par


~/Mï, donne Sot. Le tout veut dire Le Soufre fixe est te
Soleil. C'cst-a-direle Soufre ou principe t)x: est synonyme de
Soteit ou Or (voir chapitre Ht).

Pour ces deux figures voir chapitre L


N. B.
– Toutes tes figures se rapportent a ta seconde par-
tiède cet ouvrage /<M~-mh~M. H
s'agira donc pour tes ren-
~oiî des chapitres de cette seconde partie.
LESSYMBOLES 4$

célèbre est- ta suivante, tirée des alchimistes grecsr


« J'ai neuf lettres et quatre sy!tabas. retiens-moi.
Les trois premières ont chacune deux lettres. Les
autres ont le reste, il y a cinq consonnes. Connais-
moi et tu auras ta Sagesse. » Le mot de l'énigme est,
parait-il, ARSENICON.
Une autre forme d'énigme, l'acrostiche consistait à
présenter une formule,où tes premières lettres de cha-
que mot réunies, formaient un mot que le Philosophe
hermétique ne voulait pas révéler directement. Nous
avonsfait représenter deux de ces formules la première
tirée des ouvrages de Basile Valentin donne le mot
vitriol V<!t<a<'MF~fMra 7'<:f/\B,~c~fCtM~o fm'tMf'M
.OccH~m~~f~M. L'autre signifie SM~At<r_XMm.;e!t&
ajoute comme complément Sol est. Ette est tirée du
tome second du Mundus~M&Mn~t<ïdu P. Kircher.
Tous les moyensprécédemment énumérésne cachaient
que des mots, nous allons voir maintenant comment les
alchimistesvoilaientles idées.
Au premier rang se placent les fables tirées de la
mythologiegrecque ou latine, voire même égyptienne.
On ne les trouve guère que chez les atchimistes posté-
rieurs à ta Renaissance. Non seulement on se servit d.:s
mythes pour voilerte Grand-Œuvre, mais admettant ta
46 tHÉOR!ES ET SYMBOLES

réciproque, on s'efforça de prouverqu'Homëre, Vtrgtte,


Hésiode, Ovide avaient été des adeptes et avaient
enseigné la pratique de ta Pierre dans leurs œuvres.
Cette opinion extravagante est sœur de celle qui donnait
à Adam la connaissance de la Pierre.
Pernety dans ses
Fables grecques et égyptiennes n'hésite pas à donner
l'explication hermétique de l'Iliade et de l'Odyssée.
Aucune fable n'échappe à sa fureur d'expliquer. Son
ouvrage est des plus curieux, mais sa lecture prolongée
est indigeste. Disons )a décharge de Pernety qu'il
avaitéte précédé daus cette voie par Libois (Encyclo-
p~M~MMxe~M héros Mr& quatre ~Jm<:n&et
de ~H)-quititessence,~Ktf<jn< sciencehermétique, 2 vol.)
Les Atchimiste~ont aussi emptoyé de fout tem
tégorie. Le Grec Zosime en a fait une assez typique, rap-
portée par Hœffer dans son Histoire de la chimie. En
voici une plus moderne où se trouvent indiquées les cou-
leurs de la Matière pendant le Grand-Œuvre noir, gris,
blanc, jaune, rouge. « Or, comme j'étais atté faire un
voyage, je me rencontrai entre deux montagnes, où j'ad-
miraiun hommedes champs, grave et modeste en son
maintien, vêtu d'un manteau gris, sur son chapeau un
cordon noir, autour de lui une écharpe blanche, ceint
d'une courroie jaune et botté de bottes rouges a (Cas-
LESSYMBOLES 47

M~e ~«~tf~a~Mn, par Ph. Vr). L'allégorie se con-


tinue ainsi plusieurspages. On trouvera plusieurs a![é-
gories curieuses,- notammentt'a'tégorie de. Merlin, rap-
portées soit dans Hœffer, soit dans ~'AMfmfC ef ~x
alchimistes de Figuier. Ces deux auteurs en donnent
des explications fort réjouissantes, notamment Hœffer
qui voitdans l'allégoriede Merlin l'indication de l'ana-
lyse chimiquepar voiesèche et par voie humide1
H ne nous reste plusqu'à parler de la cryptographie,
c'est-à-dire l'art d'écriresecrètement en emptoyant des
signes inconnusou détournésde leur signification primi-
tive. Les alchimistesemployaientdes alphabets, compo-
sés tantôt de signes hermétiques )( a, c, &d,
5 f, été.. tantôt de tettres eatrem&téesde chiffres,
ainsi Mercure s'écrivait~2t)C~<)z,borax B~tX. Tri-
thème dans sa « Polygraphia cite quelques alphabets
hermétiquescomposésde signes particuliers.
D'autres fois les alchimistes écrivaient à rebours
Zenerp al ereitam euqsuov ~fjx, c'est-à-dire prenez
la matière que vous savez. Ou bien ils ajoutaient au
corps des mots des lettres inutiles « l'azoth des philoso-
phes est leur mercure devenait M. fa~o~t tït~M~
s~tb~M~AeM~ïa~~MrMrt tmëracarc~. D'autres sup-
primaient au contraire des lettres, Paracelse tronque
~[8 THEORtES ET SYMBOLES

ainsi « AromapMoso~orttMet enfait: ~{fo~A.D'Atre-


mont dans le « T~m~jM pauvreté Il va plus loin,
i!femptacedes ntembresde phrases-entiers par des mots
forges à plaisir, ainsi « La cinquième quatité est la
pureté et transparence de notre Se! afin qu'il pénètre
m~ux et cela s'acquiert o~rŒn~t~s~~H~
eo~tfttesem d~tci-après t. Heureusement qu'à la fin du
volumese trouve une clef ou traduction de ce~terfHC!
baroques ceux ci-dessusc~ésstgniHent « par la Httra-
tion aprèsta résolutionen vinaigre d!sti!t6."»
Raymond Lutte affectionne un genre particulier de
cryptographie, il désigneles principales opérations, tes
produits, tes appareils,par de simples lettres de t'atpha.
&ët. Ainsi dans son a C&mp~nAttfH ~MmM? ~MtM)!M(a<M-
? on lit '< Vois,ô mon fils, si tu prends F et quetu te
poses dans C et que tu mettes te tout en H tu as la pre-
m:ère figure FGH, etc. » F signifie les métaux, C une
eau acide qui dissouttes métaux et H te feu du premier
degré.
Chaque alchimistepouvait employer des moyens par-
ticuliers de cryptographie, cette ~tudedetai!tée est inu-
ttte et nous entraînerait trop loin. Qu'itnous suffised'a-
voir parlé des plus communs.
LES SYMBOLES 49
~0 tHÉOR!ËS ET SYMBOLES

/V~
Explication~Ja p&mcAc

Figure (Tir<'e du Liber ~M~/i!ft! de B~rchusen). L'Alchimiste


en pricres dans son Laboratoire, supptie Dieu avant de com-
mencer te Grand-Œuvre, qu'it lui aptanisse les difficultés et
qu'il lui donne l'intelligence des ouvrages des PMosophes (Voir
chapitre 1).

F<~Nr<(TMedes Doute clefs de Sagesse de B.Vaientit)).


Le Dragon symbolise la Matière première. Deux petits cercles
l'entourent t'un ses ailes, pour indiquer te Volatil, l'autre ses
pattes pour indiquer le Fixe. Les trois serpents et le triangle
represMtentJes;troisp)-tncipes. Letoutest renfefmMaMt'ocuf-
des Phitosophes (Voir chapitre iff).
LES SYMBOLES 1

CHAPITRE
II

DE LATHEOR!E
SYMBOLES LA MADÈRE.
ALCHIMIQUE.
LESTROISPRINCIPES,
LESQUATRE LESSEPT
ÉLÉMENTS,
MÉTAUX
ET LEURSSYMBOLES.

On appelle pantacles des figuressymboliques, com-


posées des ëtéments les plus ptusvariés et qui résument
en elles seules toute une théorie. Un pantacte fait eont.
prendre d'un seul coup d'œi) et graveplus facilement
dans la mémoirece qu'il serait difficilede retenir autre-
;ment. C'est une~fbrmute bre~eet concise~quet'en peut
développer àvotontë. Les pantactes ne sont pas rares
dans les traités d'Alchimie.Les œuvres de Basile Valen-
tin Les <fou~eclefs, etM;;o~MpMoM~M, principa-
lement, en contiennent un grand nombre, de même
Mm~M&Ct~rMm M~fcnh'ffo'~rn<cde Khunrath. Les
<'jE7en!Cnfac/umM'a de Barchusen,sont suivis d'un traité
de ta Pierre philosophaleoù la suite des opérations est
exposée en soixante-dix-huit pantacles. Les quatre
grandes figures du J<Mt(orPansophus résument toute la
philosophiehermétique. Nous aurons l'occasion d'expli-
$2 T~ÉORÏES ET SYMBOLES

quer plusieurs de ces figures et nous ne le ferons que


brièvement,leur dévetoppementcomplet demandant par-
fois plusieurspages.
Nous allons examiner en ce chapitre tes symboles ou
pantacles par tesquets les Alchimistes résumaient leurs
théories
Les Grecs figuraient la matièrepremière par un serpent
qui se mord la queue. C'est le serpent Ouroboros des
gnostiqu&s.Au centre du cercle ainsi formé, ils ëcri-
vaient la formule ev ta x~ un !eTout. Cette figure se
trouve dans ta Chrysopee de Ctëopatre (Berthelot
Origines de l'Alchimie). Dans la suite l'unité delà ma-
tière fut toujours ainsi ngurée un dragon ou un serpent
se mordant ta queue. Quelquefois on se eontenta!t de
formuler cette loi par un simple cercle.
Les trois principes avaient des signes spéciaux sauf la
MercureQontt!&signe désignait aussi l'argent vif ordi-
naire. Le Soufre des phitosophes était figuré paruntrian-
g'e souscrit de trois flèches ou d'une croix, te Set par
un cercte traversé par une ligne le Mercure par un cer-
cle surmonté du croissant lunaire et souscrit d'une
croix.
Les trois principes sont sybolisés dans les figures de
Ltmbspfinck par trois personnages:le Père, le Fils et
LES SYMBOLES 1

Les sept métaux. Les quatre é~ments, tes opérations et tes cou)OMrs
de t'CEuvre
THÉORtES ET SYMBOLES
t~

Explication de la planche V.

Cette figure se trouve en <C(e du Gloria ms~t~' dans le ~K-


tevieitfardct
!Mm hermeticum. D'abord t'lni<iM"uretl'tnitié,
le jeune homme. Puis la Matière universelle symbolisée par t'ar-
avec leurs
bre métallique portant tes sept meiaux. t'or et t'argcnt
symboles ordinaires, tes autres métaux simplement figuras par
des étoiles. On y voit aussi les éléments, la Terre symbotisée
Lion, le Feu symbolisa par le Dragon,
par t'Hommeette
l'Eau par la mer, te dauphin et la Femme, l'Air par t'oiseau
accessoires
place près de la Femme. Les Sept petites figures
et te
ont rapport aux opérations et aux couleurs. Le corbeau
Les
cr&ne: Noir, mortification. Les deux corbeaux~ distillation.
troiscorbeaux: subt'tnàtton. Les deux oiseaux et ta couronne
et t'ar-
couleur blanche, fin du petit magistère. Les dcux.piseaux
licorne et
bre, régime de Mars. tes couleurs de t'arc-en-ciel. La
la fin de
le rosier, couleur rouge. Enfin l'enfant qui natt indique
la Pierre parfaite (Voir chapi-
t'Œuvro c'est te symbole de
tres 11, Vï et Vit.)
LES SYMaObES

le Saint-Esprit. On tes représentait âussr par trois ser-


têtes pour indiquer qu'~g
pents, ou par un serpent trois
On les com-
n'avaient qu'une seule racine: la Matière.
sainteTrinité, trois personnes en
parait volontiers à ta
un seul Dieu, trois principes en une seute matière.
Nous avons déjà vu que les principes étaient ta plupart
les
du temps réduits à deux: Soufre et Mercure, on
formant cercle, l'un aité
figurait alors par deux serpents
femelle et volatil, l'autre
pour indiquer le Mercure,
sans ailes pour le Soufre,matent nxe.
l'Air un triangle
Lesquatre étémentsavaientpour signe,
à
à sommet supérieur, traversé par une' ligne parallèle
un trian-
sa base, l'Eau prise dans le sens d'élément
!e feu: un-triangteA sommet
gte à sommet inférieur,
la Terre: un-triangle à sommet inférieur tra-
supérieur,
résu-
versé par une ligne parattèteà la base. Le pantacle
l'étoile à six
mant les signes des quatre éléments est
branches.
été-
On trouve ces signes correspondant aux quatre
Les
ments dans une figure du V~orMM sp~n'MM.
un
étéments étaient encore symbolisés l'Air par oiseau i
vaste étendue
l'Eau par un navire, un poisson ou une
un vomissant
d'eau te Feu par une salamandre, dragon
Terre par une mon-
des flammes, un flambeauattumé,ta
THÉORtES ET SYMBOLES
~6

tagne, un non rot ces ammauxterrestres, ou un nomme.


C'est ainsi qu'on les trouve représentés en tête du Glo-
t-Mman~t imprimé dans te Mmeut!/icrnM<<CMn!. L'ar-
bre qui occupe le centre de la figure représente l'or,
t'argent et tes cinq autres métaux. Quant aux sept
figuresplus petites enfermées dans des cercles, elles
symbolisent diverses opérations du Grand-Œuvre (voir
chapitres VI et VU.) Enfin le carré était le pantacle
synthétique des.quatre éléments.
Nous avons déjà parlé des signes des sept métaux,
disons seulement à propos du signe du mercure que les
uns y ont vu la représentation du caducée, d'autres un
dieu égyptien à tête d'ibis surmontée du disque solaire
et de- cornes, symboles de- ferutit~. Les Alchimistes
représentent souvent les métaux sous t'aspect de dieux
de l'Olympe, Saturne armé de sa faux c'est le ptomb,
Mars, le casque en tête et la lance au poing c'est te fer
Mercure, avec son caducée, ses ailes aux talons et à la
tête, c'est t'argent vif, etc. C'est ce que représente la
figure tirée du VM~ofMM spagyricum. Une gravure sur
boisde ta Pretiosa margarita nous montre les métaux
sous forme de six jeunes gens à genoux aux pieds d'un
Roi sur son trône, qui est le septième métat, le plus par-
fait, t'Or. Le texte nous apprend qu'ils demandent au
LES SYMBOLES ~7

Roi unroyaume pour chacun d'eux. Après divers épi-


"sodes, symbolisantle Grand-Œuvre, le Roi leur accorde
ce qu'ils demandent et une dernière figure tes représen-
te couronnes,fois à leur tour, c'est-à-dire changés en
Or; maisceci a plutôt trait au symbolisme du Grand-
Œuvre que nous traitons complément dans les chapi-
tres suivants.

CHAPITRE III

THÉORIE GÉNÉRALE DU GRAND-ŒUVRE. LA MATfÈRE

DU GRAND-OEUVRE. – SOUFRE ET'MER.CU&E. – EEURS

SYMBOLES. LES DRAGONS DE FLAMEL. LISTE

DES SYNONYMES HEKMÉTtQUES DU SOUFRE ET DU MER-

CURE.

Le Grand-Œuvre ou préparation de ta Pierre philo-


sophale,était comme nous l'avonsdéjà dit, le but princi-
pal desatehim!stes,leurs traités ne roulent gétiëratement
que surce seut sujet, aussi dans les chapitres qui vont
suivre,nous parlerons exclusivementdu Grand-Œuvre.
Maisavantde donner la clef des symbotes hermétiques
sa-
nous allons exposeren peu de mots ta marche que
vaient les Alchimistespour la préparation de la pierre
phïtosophate, ensuife nous reprendrons chaque partie-
séparément.
rgent, unis
La matièredu Grand.Œuvre était t'Or et l'Argent,
au Mercure et préparés d'une façon spéciale. L'Or était
comme contenant
pris comme riche en Soufre, l'Argent
un Mercure très pur, quant au vif-argent il représentait
te Set. moyenterme d'union. Ces troi&corps préparés
selon certains procédés étaient enfermésdans un matras
tout
de verre, t'œuf philosophique, fermé avec soin. Le
était chauné dans un fourneau nomméAthanor. Aussitôt
te <euaHumé,le Grand-Œuvreproprement dit commen-
cristallisa-
çatt; diflérents phénomènes se produisaient:
tions, dégagementde vapeursqui ensuite se condensaient,
etc, cela constituait tesopérations.Au cours desdites opé-
l'on
rations, la Matière prenait diversescolorations, que
nommait tes Couleurs de t'Œuvre. Enfin la couleur
ta matière,
rouge annonçaHla findet'Œuvre. On prenait
de trans-
ontuicommumquait une plus grande puissance
mutation à l'aided'une opérationnommée fermentation et
t'en avait enfin la Pierre philosophale.
Nous aftons examinerfa composition théorique de la
Matièredu Grand-Œuvre. D'après la théorie alchimique,
LES SYMBOLES _9
60 THÉdtUËS ET SYMBOLES

Explicationde la plancheVA

Figure 1 (tirée du Viatarium spagyricum de Jamstbater). Sym-


boles des quatre <~)~ments, se reporter à la planche H qui don-
nera ta significatIon des triangtes, signes des etcments (Voir

chapitre!

Figure tï (tirée de l'Azoth des philosophes, imprimé au tome


tt de ta B<MM<7t<:«t chimica M~t~it). Les signes des sept mé-
taux. Au mitieu Rebis, t'h~rtnaphrodite chimique, homme et
femme, Cmet vo!atit. Soufre et Mercure, Legtobe ait6, sym-
bote de ta Matière, mise en mouvement par la Force, t'Archeo.
Le Dragon, symbote de t'unité de la Matière. Le Tr!angte: les
trois principes. Le Carré et la Croix, les quatre éléments (Voir
chapitres Il, Ht et IV).
LES SYMBOLES 6t

it était rationnel que ta Matière de la pierre des philoso-


phes f(tt composée de Soufre,de Mercure et deSel. Ces
trois -principes pris l'état de pureté absolue, unis et
cuits selon les règles de l'Art devaient composer un
nouveau corps, qui sans être un métal par lui-même
pouvait communiquer la perfection métattique au vif-
argent, au plomb, à t'étain.
Les Alchimistesen parlant de la Matière de ta Pierre
t'envisagèrent tantôt comme une, en se rapportant à
sa composition invariable, tantôt comme triple, en se
rapportant aux principes qui la formaient, tantôt ils l'ap-
pelaient quadruple, remplaçant les principes par les
éléments. "C'est ainsi que notre Magistère est tiré d'un,
se fait avec. un, et se compose de quatre et troisrsont
en un » (Arnauld de Vitteneuve <ëChemin du c&emm).
Un c'est ta Matière de la pierre considérée dans son
ensemble, c'est aussi la Matière unique universelle.
Quatre les quatre ëtéments trois Soufre, Mercure et
Set. Les quatre élément! sont réductibles aux trois
principes, ce qui ressort d'un autre passage d'Arnauld
de Vitteneuve K M existe une pierre composée de
quatre natures le feu, t'air, l'eau et la terre. Le
Mercure est t'étément humidede la pierre, l'autre ëté-
ment est ta Magnésie, qui ne se rencontre pas vulgai-
<t! THEOfUESET SYMBOLES

fêlent (Lettre aj roi d. Niptes). Le Mercure


froid et humide représente l'eau et !'a!f,ta Magnésie ou
Soufre, représente le feu et la terre, le chaudet le sec.
Ceci explique ce que disaient énigmatiquement tes
Philosophes que ta Matière de la pierre a trois angles
en sa substance (tes trois principes), quatre angles en sa
vertu (tes éléments), deux angles en sa matière (fixeet
volatil) un angle en sa racine (la matière universelle).
Cabalistiquement le nombre de la matièreest ta, car
en traduisant en chiffres ce paragraphe on trouve t -(-2
+3+4==!0.
Ils disaient encore que fa Matière est végétale, ani-
male et minérate. Végétale parce qu'elle a un esprit,
minérate parce qû'eUe&uncor~psetamm~ par~~qu`ell-~
a une âme nous retrouvons encore ici la tritogie
Soufre, Mercure, Sel « Ce Set, ce Soufre, ce Mer-
cure, qui sont le corps, l'esprit et l'âme, sortent tous
trois du chaos où ils étaient en confusion ou plutôt de la
mer des philosophes (Psautier d'Hermophite). Cette
mer des philosophes, ce chaos, désignent l'unité de ta
Matière. Ce tangage symbolique a ruiné bien des
souffieurs, au tieude travailler sur tes métaux, prenant
tes paroles des philosophes à ta lettre, ils passaient
leur vie à distiller des plantes, des urines, des excré-
LESSYMBOLES 6;

ments, des cheveux, du lait, espérant trouver enfin ta.


Matière de la pierre des sages.
Untriangle ou un carré symbolisaientla Matière de
la pierre, seton qu'on t'envisageait comme formée des
principes ou des éléments. Parfois ce (nangte est
enfermé dans un carré, tel est le symbole qui se trouve
en tète de ce volume, il a été tiré du traité intitulé
<' L~ GnM~-Œtt~ ~ot~ en faveur ~M e~/an<ï de lu-
mt~r~.?La matière présentait donc ta même composi-
tion que les métaux « Examine donc avec soin de
quoi est forméle métal. Je te dis en vérité qu'en cela
consiste tout t'œuvre des sages (Texted'Alchymie).
Mais ainsi que nous l'avons vu un grand nombre de
philosophes ohtpasse~oussitence te Set commetroi-
sième principe des métaux et ils ne se sont guère occu-
pés que du Soufre et du Mercure. Ils donnaient au
mélange de Soufre et de Mercure, préparés pour t'Œu-
vre, le nom de Rebis. Philippe Rouittac donne à ce mot
t'étymotogie suivante « Voità pourquoi les Philosophes
ont appelé la matière de leur bénite pierre ~<H,
qui est un mot latin <brméde Res et de Bis, qui est
autant à dire une chose deux, nous voulant induire à
chercher deux choses, qui ne sont pas deux, mais une
seule chose, qu'ils ont nommée Soufre et Mercure Il
64 THÉORIES ET SYMBOLES

Le Soufre
(Abrégé du et le oeuure
grana par principes
Mercure, l'n. rç,OUIIUIC,
mâle ~utucuc;
curUI;II\;lj.
Le Soufre et te Mercure, principes mate et femette,
étaient symboHsés par un homme et une femme, ordi-
nairementun roi etunereine.C'est ainsi qu'ils sont repré-
sentés dans le Grjn~~OMt~ imprimé au tome H, page
:4) de t'~r~s ~an/gnp. C'est encore sous le symboledu
roi et de ta reine qu'ils sontreprésentés au premier sym-
bote des douze clefs de Basite Valentin, page 30) du
Museum~c~mg~Mum.
L'union du roi et de la reine constituait le mariage
notre œuvre
philosophique. « Sois averti, mon fils, que
est un mariage philosophiquequi doit être composé de
maleet de femette » (Ph. Rouittac ~r<~ du grand
~H~re)yC'est ~proprement partefapr&a ce managë bu
union, que la matière prenait le no'n de Rebis on
symbolisait Rebis par un corps humain surmonté de
deux têtes, une d'homme,une de femme. Cet herma-
hermétt-
phrodite chimique est commundans les traités
ques. On le trouve notammenten tête du: De Alchimia
o~MïCKh ~om~r~ puis dans te VM<jrM'n~M~ncMm.
dans la traduction allemandedu « Crede Mihi de Nor-
thon, etc.
Dans les traités hermétiques manuscrits le roi est
vêtu de roug2, et la reine de blanc, car te Soufre est
LES SYMBOLES 6,

'9
66 THÉOtUES ET SYMBOMS

Explicationde la planche~!tt

ft~m-<: .f ~Tiree du Viatorum ~n'~m).

Les sept métaux symboUs~ par tes divinités de t'Otympe


t-ayen, Apotton, Diane, Jupiter. Saturne, Mercure, Mars,Vunus
(Voirchapttren).

Figure ~Me de ta Mar~rfta ~f<'ttOM.

Le Roi figure t'Or, tes enfants agenouittcs a ses pieds Hgurcn~


;es six Mtrcs métaux. Us ifrptorentt'prpourqu'itteureommu-
oiqucsa perfection~'diccftapitre!!)-
LES SYMBOLES 67

rouge et !ë Mercure blanc. « C'est là notre Mercure


double, cette matière blanche en dehors, rouge en de-
dans a ( Texte ~tb~mte).
L'on figurait aussi le Soufre et le Mercure
par les
signes de l'or et de l'argent, cela indiquaitque le Soufre
doit être tiré de l'or et le Mercure de l'argent. On
trouve tes signes de l'or et de l'argent correspondant à
ceux du Soufre et du Mercure dans un des pantaclcs
du « Liber singularîs de ~tMtt'mttt,de Barchusen. Ce
point sera développé dans te chapitre suivant.
Le Soufre étant fixe en son essence et le Mercure,
volatil, les alchimistes représentaient le Soufre par le
lion, roi des animaux terrestres et te Mercure par l'aigle,
roi des oiseaux Le Mercure; des philosophes est la,
partie volatile de leur matière le lion est la partie fixe,
l'aigle la partie volatile. Les philosophes ne parlent que
des combats de ces deux animaux" (Pernety: Fables
~~p<tMnM.)Par suite un aigle dévorant un lion signi-
fiera la volatitisationdu fixe inversement un lion terras-
sant un aigle signifiera la fixation du Mercure par le
Soufre. Disons.en passant que le mot aigle a dans Phi-
lalèthe une signification différente de celle que nous
venonsde donner, c'est pour lui le symbole de la subli-
mationen tant qu'opération, ainsi sept aigles, signifie,
68 THÊORtES ET SYMBOLES

sept sublimations(voir Entrée ouverte au pafà!s fermé


duroi..)
On employaitencore dans. le mêmesensle,symbole de
deux serpents dont l'un est aué et t'autre sans ailes, !e
serpent ailé c'est le principe volatil, le Mercure; le prin-
cipe 6xe, Soufre, est représente par le serpent sans
ailes. a Le Secret anima! est représente par un cercle
fait de deux serpents, t'un ailé, t'autre ~ns ailes, qui
signifientles deuxesprits, Hxeet volatil,unis ensemble, a
(Lebréton CÏe/ de 7e: ~tfo!O~M ~r~M). Les
deux serpents sont tantôt unis, commedans le caducée
de Mercure, tantôt sépares.
Dans les figures d'Abraham le Juif (t) se trouve repré-
sentéunserpeRte!ouesur une croix, ce qui alchimique-
ment signifieque le volatil doitêtre fixé.
Les dragons ont absolument la mêmesignificationque
tes serpents. Le dragon sans ailes que l'on trouve dans
tes figures d'Abraham le Juifet de Nicolas Flamel, c'est
te Soufre mâle et fixe, le dragon ailé, c'est le Mercure,

t. Comme nous aurons plusieurs fois & parler de ces figures


dans dincrents chapitres et qu'on ne pouvait tes séparer, nous
les ayons fait placer en t&te de t'onvrage, avec celles de
F)ame!.
LES SYMBOLES 69

6
70 THÉORtES ET SYMBOLES

Explication de ~/mcAg V//f

Ft~Mre~.–(Tirée d'une édition attemande du Crede Mihi


deNorthon.)Rebis, l'hermaphrodite chimique, Soufre et Mer-
cure, couché dans un jardin entouré de murs qui symbolisent
te triple vaisseau Athanor, bain de sable, oeuf philosophique.
Mercure a la mCme signification, ptacc près de Rebis il indique
que t'hermapKrddite est le Mercure des phttoosphes pris dans
le sens de Matière du Grand-Œuvre (Voir chapitres tt! et IV).

Figure – (Tirde'du fM/on'a'n ~<n'tMm). Nous retrou.


vons Rebis. Le corbeau symbole du no[F, veut dire que te
mariegc phitosophiqoe, t'union du" Sodffëefdu ~feure, du
mâle et de la (etneHe a lieu pendant la couteur noire. Les tro~s
serpents, symboles des trois principes. Le croissant et t'arbre
lunaire signiCent qu'it s'agit ici de la Pierre btanche, du petit
magistère (Voir chapitres M, Hï et !V.
LES SYMBOLES y;

votatitet omette.<t Considérez ces deux dragons, car


ce sont les vrais principes de la phitosophie des sages.
Cetui qui est au-dessous sans ailes. c'est te fixe ou te
fn~te, celui qui estau-dtessus, c'est té vo!àtito.i bien !a
femelle noireet obscure qui va prendre la domina-
tion pendant plusieurs mois. Le premier est
aopeté
Soufre ou bien calidité et siccitéet le second Ardent-
vif, ou frigiditéet humidité. Ce sont le Soleil et fa Lune
de source mercurielle et origine sulfureuse (Le livre
de Nicolas Ftamet).Les dragons de Ftame)étaient c~è-
bres parmi les atchimistes et souvent cités « Flamel
veut que ce soient deux dragons, dont un a des ailes et
l'autre n'en a point. Il les exptique tai-rnëme, l'un est
mate, !'au{refeme)te,_runest te t'autre- le volatil,
l'un !eSoufrë,t'autre le Mercure, qui ne sont pas le
Soufre et le Mercure du vulgaire, mais ceux des phi!o-
sophes (Ff~t ~tn<<)
U n seul dragon peut représenter tes trois principes
mais alors it a trois têtes « La toison d'or est gardée
par un dragon à trois têtes, l'une c'est t'eau, ta seconde
c'est ta terre, la troisième c'est l'air. Ces trois têtes
doivent se réunir en une seute qui sera assez forte et
assez puissante pour dévorer tous tes autres dragons »
(D'Espagnet Arcanes de la philosophie d'Hermès).
72 THÉORIES ET SYMBOLES

L eau c est ie Mercure,ta terre, c est i&Soufre et. t a<r


c'estteSet.
Trois serpents dans un calice, indiquent tes trois corps
composant la matièrede ta pierre, placés dans t'œufphi-
losophique. ce symboleaccompagnegénéralementt'Her-
maphrodite chimique.
Pourquoi les alchimistes figuraient-ilsle Soufre et le
Mercure par des dragons? Flamel va nous répondre:
« La cause que je t'ai peint ces deux spermes en forme
de dragons, est parceque leur puanteur est très grande
comme cette des dragons » (Le ~'rc de f~m~f).
Nous avons Farlé des principauxsymbo!es du Soufre
et du Mercure, il en existe une infinité d'autres que l'on
comprendra facilementsi l'on se rappette cette règle
t Le Soufra étant fixe et mate, te Mercure vo!at!! et
femelle, on tes représentera soit par des choses naturel-
lement contraires (Bxe et volatil), soit par des animaux
de sexe différent (mate et (émette).Dans les figures de
Lambsprinck, on les trouve sous forme de deux pois-
sons, puis d'un tion et d'une lionne et d'un cerf d'une
licorne, enfin de deux aigtes. Le symbole le plusemployé
est celui de deux chiens, le Soufreétait appelé chien de
Corascène et le Mercure, chienne d'Arménie « Mon
fils, prends te chien maslede la montagne de Corascène
LES SYMBOLES

et ta chienned'Arménie, jointz-ies ensemble et engen-


dreront.)(Catid:&:cn:MtmM).
Le Soufre et te Mercure avaient un très grand nom-
bre de synonymes, dont il est indispensable de connat-
tre tes principaux.
Synonymes de Soufre: gomme, huile, soleil, fixité,
pierre rouge, caitté, safran, pavot, laiton rouge, sec,
teinture, feu, esprit, agant, sang, homme rouge, terre
vive, Gabricius, roi, époux, dragon sans ailes, serpent
m&te,lion, chien de Corascène, airain brulé, or philo-
sophique, etc.
Synonymes de Mercure: principe femelle, blanc,
Beïa, !une, argent, or blanc, or cru, azoth, eau, lait,
couverture Manche, manne b!aMhe,urme~b!anc~
froid, humidité, corps, matrice, femme blanche, habit
changeant, volatil, patient, lait virginal, plomb blanc,
verre, fleur blanche, fleur de sel, écorce, voile, venin,
alun, vitriol, air, vent, arc-en-ciel, nuée, etc.
THÉOfttÊS ET SY~&OLEg

CHAPITREIV
DE LA MATIÈRE DU GRANB-ŒUVRE. LE~ DEUX
PRATIQUE

VOIES. L'OR ET L'ARGENT.- LEUR PURIFICATION,

LA FONTAINE DES PmLOSOPHES.–BAtNDUROt ET DEL~

REINE. DtSSOLUTtON DE L'OR ET DE L'ARGENT. LE

PETIT MAG!STERE ET LE GRASD-CEUVRE.

Dans techapttr~pr~c~detit.nousavonsvu quêtes st-


chimistes prenaient le Soufre, te Mercure et te Set
extraits des métaux comme matière de la pierre. Mats
ici ils pouvaient employer plusieurs méthodes qui toutes
tesconduisareHC au m&me but, c'e&'ains~qtt~ certains
alchimistes prétendaient tirer la matière, de t'etaLin,du
plomb, du vitriol. Nous rev:endroni surce point.
Quant à la marche génërate du grand-œuvre, les mai-
tres les plusillustres del'hermétisme n'en reconnaissaient
qu'une seule « It n'y a qu'une pierre, une seule maniera
d'opérer, un seul feu, une seule façon de cuire, pour par-
venir au blanc et au rouge, et tout se parfait en un seul
vaisseau o (Avicenne .CM~Mfto lapidis~A~et). Ce-
pettdantàpartirduxv[t° sièctetes aichimistesdistinguèrent
deux voies, t'humide et la sèche. < Ils appellent voie hu-
LES SYMBOLES y;

mide,l'opération suivante, le Soufreet te Mercure de&


philosophessont cuits à un feu modéré dans un vaisseau
fermé jusqu'à ce que la matièredevienne noire, on aug-
mente !e feu et eUedevient blanche, enfin un feu ptus
violentla teint en rouge. la voie sèche consiste à
prendre le Sel céleste, qui est le Mercure des philoso-
phes, à le mélanger avec un corps métallique terrestre
et à le mettre en un creuset, à feu nu, en quatre jours,
t'œuvre est parfait. C'est ainsi qu'opérait ['artiste dont
Hetvétius fait mention dans son « v~tttt <for (Bar-
chusen LiberïM~K~nï ~j A~cAfmM).
Mais cette voie sèche fut fort peu en honneur et nous
ne connaissonsaucun traité spécial sur ce sujet aussi
nous ne nous occuperonsque delavoiehumide universel-
tementreconnuepartes adeptesdetous les pays et de tous
les sièctes.
Le Soufre, le Mercure et le Set constituent la ma-
tière de la pierre, mais tous tes corps renferment ces
trois principes. D'où les extraire plus spécialement ?
C'est ici qu'erraient les SouStaurs, prenant à ta lettre
les paroles des philosophes, its ne savaient distinguer
le fait de son symbole. Le Soufre est appelé fleur rouge,
la matière de la pierre est encore dite végétale, arbre
métallique, les Souffleurs s'empressaient de piter des
76 THÉORIES ET SYMBOLES

herbes; de fëcùeittir des sucs, de Tdtstitter des neufs


ailleurs on appelait ta matière de la pierre, sang, mens-
true, cheveux, chien, aigte, etc.; on dit aussi que la
matière est une cho;s vite, qu'on la trouve partout
que de causes d'erreur Généralement les soumeurs
malheureuxs'étonnaient de n'avoir pas réussi et accu-
saient tout, sauf teur ignorance et leur ineptie ils fai-
saient ainsidénier dans tsurs alambics les produits les
plus multiples et les plus bizarres. « Je fis amasser
morve, crachats, urine, matière fecate, de chacun one
livre, que je fis mélanger ensemble, et mettre dans un
alambic pour en tirer l'essence, laquelle étant toute
tirée, j'en fis un sel, que {'essayai en ta transmutation
des métaux, mais ettva!n, }e ne réussispas a (de~a.
Martinière Le chymique inconnu, ou rtM~Mf~ la-
Pierre ~M<M<~Aaf6.)
Les philosophes hermétiques sont unanimes à dire
que la matière doit être cherchée dans les métaux car
le but du grand-œuvre est de faire del'or, l'or est un
métal, on doit donc s'adresser aux métaux « Nature
prend ses ébats avec Nature et Nature contient nature,
et Nature sçait surmonter Nature (f~ d'Alchy-
ntM).Cet axiome célèbre, qui mit Bernard le Trévisan
sur la voie, se retrouve dans les PA~~M! M~t~M
LESSYMBOtES 77
dé Dêmocritë !ë mystagoguë, alcnimiste grec « La
nature triomphede ta nature. Les adeptes ne ces-
saient de répéter cette formule sous toutes ses formes,
ainsi Arnauldde Villeneuvedans son jMoï~orMm, dit
la même chose. « L'homme n'engendre que des hom-
mes, le chevalne produit que des chevaux, d~ même
aussi les métauxne peuvent être Froduits que par leur
propre semence. Voici une autre citation conçue dans
le même esprit. « Maintenant toi, mon nts, va trouver
l'Agriculteur ef demande-lui quétte est ta semence et
quelle est la moisson. Tu apprendras de fui que celui
qui sème du blé, moissonne du blé, q-<ecelui qui sème
de l'orge moissonne de l'orge. Ces choses mon fi!s te
conduiront à t'idee de !a création et de fa génération.
Rappelle-toi que l'homme engendre un homme, que te
lion engendre un lion et le chien un chien. C'est ainsi
que l'or produit de l'or, voitàtout te mystère» (Ep!tre
d'Isis sur !'Art sacré ms. grec passage déjà cité par
HœSër). Donc la matièredoit être tirée des métaux,
mais de quels métaux? des métaux parfaits, c'est-à-dire
de !'0r et de l'Argent, du Soleil et de la Lune.
« Le soleil est son père, la lune est sa mère M(Ta-
ble d'Emeraude d'Hermès). « La matière dont est
extraite ta médecinesouveraine des philosophes est tant
78 THÉORIES ET SYMBOLES

semementor très-pur e[ argent ires nn et notre vtt ar-


gent 0 (Bernard le Trévisan La parole (f~a~e).
« L'Or, l'Argent et te Mercure constituent la matière
de la pierre, après qu'its ont été préparés selon t'Àrt
(Libavius paraphrasis Arnildi).
Les passagesindiquantt'or, l'argentetle mercurecom-
me matière,sont innombrables: les précédents sont suf-
fisammentexplicites, sur'outcetut de Libavius. En voici
un dernier très intéressant. « Mais je te le dis, travaille
avec te Mercureet ses semMabtes,tu n'y a) muterassur-
tout rien d'étranger sache cependant que t'or etl'argent
ne sont pas étrangers au mercure (Saint Thomas d'A-
quin S~cr~ï~'A~eAtmM). Ce qui revient dire travaille
avec te mercure, foret l'argent.
Maiscestroisniét:<ux ne constituaient que la matière
éloignée de la pierre, ta matièreprochaine c'est le Soufre,
le Mercure et le Set qui en sont tirés. De t'or on tire
le Soufre, de l'argent le Mercure, et du vif-argentvul-
gaire te Sel. D'après les théoriciens de l'Alchimie (Roger
Baeon en particulier dans son Miroir ~'AMt'fnM),l'or
contient unsoufre principe très pur. fixe, rouge, non
combustible, et l'argent contient un Mercure-principe
pur, volatil plus ou moins, brillant, blanc. Quant au Sel
il était fournipar le vif-argent. La matière de ta pierre
!.ES SYMBOLES 79
consistait donc--encorps extraits- de t'or et
[argent. « H
y a d'autres philosophesqui prétendent qu'on extrait la
pierredu Mercure non pas du vulgaire, ma de celui que
l'on peut tirer par le secours de i'Art, des mé:aux
par-
faits comme te Soleil et la Lune o (Atbertte Grand
OMcon~mM des philosophes sur le
Gmy~-Œut'M).
H semble y avoirici une
légère contradictionavec ce que
nous avons dit plus haut, il n'en est rien, tes
philosophes
désignaient souvent sous le nomde Mercure des phtto-
sophes, ta matièrede la pierre considëreedansson ensem-
ble ainsi ce mot de Mercure a quatre acceptions diffé-
rentes, il peut désigner: r" le métal,2°te principe,)-'l'ar-
gent prépare pour t'Œuvrc, 4° la matière de la pierre.
C'est dans ce dernier sens q~if faut-t'entendre dans e&
passade;

C'estle Mercuredes Mercurcs


Et maintesgensmettent[eurscures
Dele trouverpourleur attaire
Carce n'estMercurevulgaire)).
OELt FoXMttE f.J/Ot<Jt'M <!nM;;r<:iM:
(JEHt!< de Mf'MM).

C'est au contraire dans le sens d'argent préparé


pour
t'Œuvre, de Mercure–principeextrait de l'argent qu'on
en parte dans cette citation:
8o TH~OtUM Et SYMBOLES

at Cuides-tuHxer
tixer ['Argent-vif
fArgeni.vif
« Cil qu'estvotatitet vutgtt
<Et non cit dontje faismétat?
«Pauvre hommetu t'ftbusMbien
a Par ce cheminne f~rasrien
< Sttu nemarchesd'autrespas e.
DBM6UNQ
(JMM MhW~<'<!Mttn!Mf~
~.ftMnt~t'tfC~C cr~nt).

Nous avons déj&dit que le Set commetroisième prin*


c!pe est à peine mentionné par les anciens alchimistes,
aussine parlent-ils souventque duSoufre etdu Mercure,
or et argent, soteit et lune. Pour embarrasser le vulgaire
its prenaient plaisir à prendre ces termes tes uns pour
tes autres. "Le Soleilest te père de tous les métaux, ta
Lune est leur mère, quoique !a Lune reçoive sa lumière
du Soleil.De ces deux planètes dépendle magistère tout
entier (R. Lutte: Clavicule). Dans la première
phrase, Soleil et Lune sont synonymes de Soufre et
Mercure, principes universels, dans ta seconde, its si-
gnifient Soufre et Mercure, matière de t'CEuvre. Ces
quatre termes pouvaient donc être pris deux àdeux.
commesynonymesabsolus.
Une figure de Barchusen.représente le signe du Sou-
fre correspondant à celui du Soleil, de l'or, et celui du
LES SYMBOLES 81

Mercure&celui de ta Lune; de l'argent. Les symboles


du Soufreet du Mercure principessont donc applicables
à ceux du Soufre et du Mercure, matière de la pierre,
àt'Or et à ['argent (Pour ces symboles, voir chapi-
tres H et 1Il de cette seconde partie).
L'Or et l'argent préparés pour L'oeuvres'appelaient
or et argent des philosophes. Ils étaient d'abord purifiés,
c'est pourquoi Rhasès dit: « Le commencementde notre
oeuvreest subhmer (~t'frc des ~m/Jrcï). Sublimer,
c'est-à-dire purifier. C'est ainsi que Grever dit « L'or
du vulgaire est impur, souillé par la présence de métaux
étrangers,aigre, malade, et pour cela même stérite, de
même l'argent vulgaire. Au contraire, le Soleil et ta
Lune des phifosophes sont des pfus purs, ils ne sont
contamittéspar aucun métangëétranger, sains, vaillants,
plus abondants en semence génératrice n (Grever:
Secteluranobilissimum).En purifiant ces métaux on aug-
mentait leur perfection, et on teur donnait ainsi la fa-
eutté de croître en perfection pendant te grand oeuvre.
« L'Or vulgaire n'est que simplementparfait par nature,
c'est-à-dire, n'a qu'autant de perfection qu'il luyen faut
pour estre parfait, sans qu'il en puisse faire part aux
métauximparfaits et partant si on veut que l'or vutgaire
introduisela forme d'Or vutgaire dedans tes métaux
8: THÉORtESET SYMBOLES

imparfaitspour tes par<aire,it est nécessaire que- t'or


vulgaire soit rendu plus que partait') (Cot)eson:e
parfaite p/t~oïo~A;~ Aerm~Më). C'est cet excès
de perfection que t'or et t'argent transmettaient aux
métaux vils pendantle phénomènede la transmutation.
On purifiait l'Or par tacémentàticn ou par !'antimoino
et ['Argentpar la coupellation,c'est-à-dire par te plomb:
« On demande si tes corps parfaits ou luminaires do'-
vent être préparés avant de servir t'œuvre. Réponse:
t'or doit être puriné par cémentation et l'argent p~r
coupellation. Ensuite it fautles réduir.: en limaille ou
en feuilles semblablesà ce:!es dont s~ servent les pein-
tres »(Arnauldde Villeneuve: QfM~~n~ tant essentiales
~MOfK <!FeMM<a~ï<Bof!<<an! OC~KM).
Tout ceci s'entend pour t*0r et l'argent monétaires ou
du commerce, qui sont toujours attiés à des métaux
étrangers on pouvaitemployer l'Or natif directement,
parce qu'il est suffisamment pur par tu:-m&me « On
trouve dans les entraides de la terre de l'Or parfait-,et
il s'en trouve parfois en petits morceaux et grains comme
du sable. Si tu en peux recouvrer de cehi-tà, tel qu'il se
trouve et sans être mélangé, il est assez pur sinonil te
!e faudra purger et purifierpar i'Antimoine (Phitate-
the:~nfr~o«M~M~<s~rmf'~t<ro').
LESSYMBOLES
B~ TH~ORtES ET SYMBOLES

B'~t6a(<on<f<;
~fanc~fX.

Figure (Tirée du Liber s~~fM de Barchusen}. EUe


indiqueque le Soufre et le Mercure des phitosophes sont t rës
de l'Or et de l'Argent (Voir chapitre !V.

Figure – (C'est le premier des douze pantactes accompa-


gnant les douzecte& de sagesse deB. Vatent!n).Purineàtionde
l'or, te Roi, par t'antimoine, le toup dans un creuset et de t'ar-
gent, ta Reine, far [eptomb Saturne, dans une coupelle (Voir
chapitre tV).
LES SYMBOLES 8~

1t y avait, avons-nousdtt, dëtix manières de purifier


For Passe l'or par le ciment royal ou par t'Antimoi-
ne (Ph. Rouillac: A&rJ~ du Gr~Œwre.) Le ci-
ment ou cément royal se composait, suivant Macquer
(Dictionnairede chimie.) de quatorze parties de briques
pilées, une partie de vitriol vert cateinée ou rouge (c'é-
tait par conséquent du sesquioxydede fer ou cotcothar),
et une partie de set commun. On formait une pâte du
tout avecde l'eau ou de l'urine, et on le mettait dans un
creuset avec !'or, en superposant--des couches d'or et
de cernentalternativement. Pour ta purification parl'an-
timoineon se contentait de fondre t'or avec l'antimoine.
La coupellation de t'argent se faisait par les mêmes
proGëddsquetesnotFes..
Pour désigner ces opérations les alchimistes em-
ployaientune foule de symboles. L'or et l'argent sont
généralement figurés par un roi vêtu de rouge et une
reine en blanc. « Le mate est rouge, la femelleest blan-
che » (Isaac le hollandais Opera m;/t6njfM),)'oret rar-
gent sont ainsi représentés dans le grand Rosaire. Leurs
habits désignent les matières étrangères, les impuretés
quttes souillent. La figure suivante du Rosaire tes repré-
sente nus, c'est-à-dire purifiés, débarrassés de leurs im-
puretés, de feurs habits. Les alchimistes disaient encore
7
86 THÉORtES ET SYMBOLES

que le roi etja reine s'étaient purinês dans- un bain


« Mais avant de couronner la chasteté de leur amour et
de les admettre aulit con~ugat,il faut les purger
soigneu-
sement de tout pêche tant originel qu'actuet.
Prépa
rez-leur donc un bain doux, dans lequel vous tes laverez
chacun en particulier, car la femellemoinsforte et moins
vigoureuse ne pourrait pas supporter l'acrimonie d'un
bain aussi violent que celui du mate. Elle seraitinfailli.
blementdétruite. C'est avec feStihium que
vous prépa-
rerez te bain du mate. Quant au bain de la (emeHe.
Saturne vous enseignera quel il doit être
(Huginus
a Barmâ Le r~ne de Saturne cAtt~d en siècle
d'or).
Nous trouvonsici désignée allégoriquementla
purifica-
tion de!'or par l'antimoine (stibium, en
!atM) et de t'ar-
gent parle plomb(Satume). L~purification était symbo-
tisée par une fontaine où le roi et la reine, le Soleil et la
Lune venaientse baigner, on trouve ce
symboledans tes
figures d'Abraham le Juif et dans le Rosaire.
L'antimoineest symbolisépar un
loup et le plomb'par
Saturne armé de sa faulx. Ainsi dans la
premièredes fi-
gures de Basile Vatentin (les tz ctefsde sagesse) qui a
trait à la purification,l'antimoine
symbolisépar un loup
est placé du côté duroi, symboleduSoleil, ouor.t'opéra-
tion se fait en un creuset: le ptomb
symbolisé par Sa-
LESSYMBOLES 87

turne est ptacé du coté de la reine, lune ou argent, de-


ce même côté est placée une coupelle. Quant aux trois
fleurs que tient la reine, ettes indiquent que la purifica-
tion doit être répétée trois fois.
La première figure d'Abraham le Juif représentant
Mercure poursuivipar Saturne a trait à la purificationde
t'argent par te plomb.En effet, l'argent vulgairecouper
perd de son poids, à cause des métaux étrangers qu'il
contenait, dont les oxydes sont absorbés par les parois
de la,-coupelle. Les alchimistes voyant que dans cette
opération ~argent avait perdu de son poids primitif,
admettaient que ses parties votatites s'étaient évaporées.
Saturne ou te plomb poursuit Mercure ou l'argent et
tui cou~e les jambes, c'est-à-dire, te rend immobile, te
fixe, enunmot te rend inaltérable. C'est ta véritable
fixation du Mercure sur laquelle tant de Souffleursse
sont trompés.
L'or et l'argent purifiésconstituaient la matière étoi"
gnée de la Pierre. Le Soufre extrait de l'or, te Mercure
extrait uû t'argent, étaient la matière prochaine. Tous
les philosophes concordent sur ce dernier point <[L'or
est le plus parfait de tous les métaux, c'est te père de
notre Pierre, et cependant ce n'en est pas ta matière
la matière de la pierre, c'est la semence contenue en
88 THÉORtESET SYMBOLES

t'Or't (Phitatethe: Fonfame ~~MM~AteeAtntt'~M).


De 'nême « C'est pourquoi je vous consente, o mes
amis, de n'opérer sur le soleil et sur la lune qu'après
les avoir ramenés à leur matière qui est le Soufre et le
Mercure des philosophes (R.. Lutte: la Clavicule).
Huginus a Barmadit positivement« Le Soufre de l'Or
est le vrai Soufredes philosophes. })
La marche suivante était employée par tes~Atchimis-
tes pour extraire te Soufre ou le Mercure de t'Or ou
de l'Argent ils dissolvaientd'abord ces deux métaux,
suivant leur vieil axiome Corpor~ non agunt nfït M~H~.
Puis ils congelaient ces solutions, c'est-à-dire les fai-
saient cristalliser; ils décomposaient ensuite par la cha-
leur les sets atnsi obtenus, redfssofvatentJe résidu. or et
argent putvérutent, et après divers traitements qui va-
riaient un peu d'un philosophe à l'autre, its avaient
enfin le Soufre et le Mercure pour ta pierre.
Quant au Sel, c'était généralement un sel de mercure
volatil, tel que le bichlorure de mercure ou sublimé cor-
rosif, que les Alchimistes appelaient mercure sublimé.
Avant d'être transformé en set, te mercure devait être
purifié par distillation.
Nous avons vu que les philosophes faisaient usage
d'acides pour dissoudre t'or et l'argent. « En notre
LES SYMBOLES 8')

pierre ~st caché tout le secret du magistère qui est le


soteit, la luneet l'eau-de-vie » (R. Lulle Éclaircisse-
ment ~K testament).Eau-de-vie désigne les liqueurs aci-
des. « Il faut premièrement que le corps soit dissouset
que les pores en soient ouverts, afin que la nature
puisse opérer (Le Cosmopolite). C'est surtout cette
partie du Grand-Œuvre que tes Alchimistes ont tenue
secrète, c'était selon eux l'opération ta ptus difficileà
trouver.

« Le ptusrude travail,la peinetout entière


Està parfaitementpréparerla matière,t
(AUGURELC/<r;'Mf<'f).

La plupart des adeptes ont mêmepasse sous silence


cette partie de t'œuvre, et ils commencent la description
du Grand-Œuvre en supposant la préparation de la ma-
tière connue. C'est ce que nous affirme au reste Colle-
son « Ils ne partent quefort peu et encore très obscu-
rément de lapremièreopération du Magistère hermétique
sans laquelle toutefois on ne peut rien faire en cette
science transmutatoire ') ~MJe parfaite de la philoso-
phie hermétique).
Cependant nous avons réussi à trouver quelques pas-
THÉORIES ET SYMBOLES
90

sages pour éctaircir cette question, Hen résulte que t'or


était dissous dans l'eau régate et l'argent dans !'eau-<brte
ou acide azottque,et quetque!ots dans t'huitedevitrio!
(acide sutfurique). Artéphiuss'étend ptus que tout autre
sur l'Eau ou acide employé pour dissoudre l'or, it J'ap-
pelle premier mercure, vinaigre des montagnes. « Cette
eau, dit-it, dissout partiellement tout ce qui peut &tre
fondu et liquéfié. C'est une eau pesante, visqueuse,
gtuante. Elle résout tous les corps en !&urmatière
tu
première, c'est-à-dire en Soufre et en Argentvif. Si
mets dans cette eau, quelque métai! que ce soit, en li-
maille ouen tamines déliées, et que tu t'y laisses quelque
temps à une chaleur douce, te Métai! se dissoudra tout
ëtitsërr entièrement changé en une~eau visqueuse.
Elle augmente de poids et de couleur le corps parfait »?
(Artéphius T'ratMMcrei de la pierre des philosophes).
Le dernier paragraphe est fort juste, te chlorure d'or
obtenu par l'action de l'eau régate sur l'or est jaune-bril-
tant et plus lourd naturellement que te méta! employé.
L'auteur anonyme du T'Mt~At Blanc et du Rouge,qui
sur tes
parle très ouvertement du Grand-Œuvre, opère
sets obtenus par la dissolution préalable de l'Or et de
l'Argent. Voici sa recette de « l'Eau pour l'Or a. C'est
simplement t'eau régate. « Prends du vitriol de Hongrie
LES SYMBOLES 91

bleu,bien sec et du salpêtre, plus- une livre de sel am-


moniac. Fais-en une eau-forte dans un vase de verre
bie.i luté, muni d'une chape de verre ~TratM du
Blanc et tfft Roa~e~. Enfin, Riplée entre dans les détails
de t'expérience. « Le corps étant prépare, verse dessus
de l'eau composée, pour qu'il soit recouvert d'une épais-
seur d'un demi-pouce. L'eau se mettra aussitôt à bouil-
tir sur tes chaux du corps, sans aucun feu extérieur.
Le corps se dissoudra et on t'éteveraà la forme de glace
en desséchant te tout (Rip)éë AfoJ~ d'~e~MM~.
Étever ta solution à la forme de glace c'est la faire cris-
talliser, cette dernière opération s'appelait aussi congé-
lation ou coagulation. t Tu sauras que tout le magistère
ne consiste qu'en uns dissolution e~ en une coagula-
tion a ( Albert le Grand Le livredes At<f< c/M~rM.).
Les 'ets ainsi obtenus ne servaient pas directement à
t'Œuvre « Les sets n'ont aucune qualité transmutatoire,
ils servent seulement de ctefs pour la préparation de ta
Pierre (Basile Vatentin Char de triomphe de r/tft<f-
moine). Mais ils subissaient diverses manipulations après
lesquelles il étaient transformés en oxydes ou de nou-
veau en sets.
On symbolisait tes acides par des lions dévorant le
Soleil ou la Lune. Toute figure représentant le Soleil
.9~ THÉORIES ET SYMBOLES

ou ta Lune,Apottottou Diane, vaincus et dévores par


un animalfort et courageux, tefs le tion, l'aigle, le tigre,
etc., symbolisela dissolution des métauxprécieux. Phi-
!à!èthe, dit Avant de faire le dernier œuvre, i! faut
trouver une liqueur ou humidité dans laquelle l'or se
fondecomme la glace dans l'eau. Cette eau acide,
l'appelle Estomac d'autruche, de mêmeque t'autruche
digère tout, de même ce liquide dissout tous tes mé-
taux.
Dans tes Rgures que Ftame) avaitfait scutpter au ci-
metièredes Innocents, la dissolutionest représentée par
un dragondévorant un homme qu'il a terrassé.
On figurait la matière préparée par un liquide enfermé
dans une note~commedans.la figure du titre de ce vo-
lume.Enfin on la représentait par !'hermaphroditechimi-
que « Elle est hermaphrodite et elle donne accrois-
sementà toutes choses se mêlant indifTéremmentavec
elles,parce qu'elle tient renfermées en soitoutes les se-
mencesdu gtobeéthéré M(Venceslas Lavinius Traité
du ciel terrestre). L'hermaphrodite était figuré
par un
corps à deux têtes, il s'appelle Rebis et symbolise le
Soufre et te Mercure préparés pour t'CEuvre. <tRichard
l'Anglaisrend témoignagede moidisant ta première ma-
tière de notre pierre s'appelle Rebis (deux fois chose),
LES SYMBOLES <)-;

c'est-à-dire uhëchosequiareçudëtànàture une dou-


ble propriété occultequi lui fait donner le nom d'Her-
maphrodite(Le <non!~<? /Mrm<'<~Me).
Nous ne saurionsfaire mal en répétant ici ce que nous
avons déjà dit que le Mercure des philosophes,quand
il est donné comme seule matière dé t'Œuvre, désigne
l'ensemb:e des corps entrant dans la compositionde
la matière. Pris dans ce sens ce n'est pas un corps
spécial, c'est te synonymede matière de l'oeuvre, c'est
du reste ce qui ressort parfaitement du passage suivant
de Riptée « Maintenant, monfils, pour vous airequet-
que chose du Mercuredes Philosophes, apprenez que
quand vous aurez mis votre eau-de-vie avec l'homme
rouge qui- est notre Magnésie )e~ avec !a iemme
blanche, qu'on appelle atbinque, et qu'ils seront tous
conjoints ensemble,en sorte qu'tts ne fassentqu'un même
corps, c'est alorsen vérité que vous aurez le Mercure
des philosophes (Riptée Traité du Mercure).
Nous termineronsce chapitre par quelques mots sur
le petit magistèreet ,te Grand-Œuvre ou grand Magis-
tère. Le petit œuvreou petit magistère se faisait avec le
Mercure (sels d'argents), mais la pierre philosophais
ainsi obtenueétait blanche et ne transmuait les métaux
qu'en argent. Le Grand-Œuvre se faisait avec un mé-
<t THÉORIES BT SYMBOLES

lange de sets d'or et d'argent, avecte Soufreet le Mer-


cure, on obtenaitla véritable pierre philosophale,rouge,
transmuantles métauxen or.
On représentait ?5 deux pierres et !es deux magistè-
res par des arbres; l'un, l'arbre lunaire porte des tunes
en guise de fruit, c'est le petit oeuvre l'autre, l'arbre
notaire porte des soleils, c'est le symboledu Grand-Œu-
vre. Cette distinctionentre deux ceuvres est ancienne,
tous les Alchimistesta connaissaient.'< Les philosophes
affirment expressément que l'or a d'abord passé par
t'état d'argent. Si donc quelqu'un voulait parfaire t'Œu-
vre avec l'argent seul, it ne pourrait avancer au delà du
blanc, et il ne pourrait convertir les métaux imparfaits
~[i'en argent, etjamaisen or ') (Voge! DëJsp<~K~
s<Ct eon~Maf'&M). Geber reconnaissait deuxpierres phi-
losophales ou élixirs, puisqu'il dit: « La Lune fermen-
tée pour l'Elixir blanc se prépare en dissolvantta Lune
dans son eaucorrosive » (Geber Livredes /bt<rnMM~).
La marchedes deux œuvres était identique, sauf que
le petit magistère s'arrêtait à l'apparition de ta couleur
blanche, tandis quête grand magistère poursuivait jus-
qu'à ta couleurrouge le Traité du blanc et du rouge
distingue aussiles deux oeuvres, après avoir parlé tout
au long du Grand-Œuvre ou œuvre au rouge, il se con-
SYMBOLES
-LES 9!
96 THÉOKtES BTSYMBOt.ES

ExpftM&~ la planche X.

Cette figure se trouve dans le MM~nt /t<:nKf<tCfM).L'athanor


et les principaux animaux symboliques de l'Hermétisme. Cet
athanor a une forme un peu fantaisiste, mais on y retrouve tcs~
parties principates.Latoursurmonteed~dô'ne, tebafnd&sabte-
et rccuf philosophique. Le serpent enfermé dans ['oeuf repré-
sente la matière de la pierre. Le lion est le symbole du fixe
du Soufre, l'aigle symbole du volatil, du Mercure. Le serpent et
le dragon, symbotes de taMatjcM. Le corbeau repre.iente ta
couleur noire, le cygne ta couleur blanche, te paott teseouteurs.
de t'arc-~n-ciet, enfin te phénix symbotise la couleur rouge.
(Voir chapitres !t,V et Vt.
LES SYMBOLES 97

tente d&dire que pour te petit œuvre, it suffit de répé-


ter les mêmes opérations en ne traitant que sur l'ar-
Les philosophes
gent dissous dans son eau spéciale.
n'ont guère traité que du Grand-Œuvre, aussi nous dé-
laisserons Je petit magistère. Hest cependantbien entendu
te tes opérations, les
que le fourneau, le vaisseau, feu,
couleurs sont semblables dans tes deux cas, mais te
Grand-Œuvre est plus long, car après tacouleur blanche,
fin du petit oeuvre, d'autres couleurs apparaissent dans
de nous parlerons
tegrand. En somme, en parlant l'un,
implicitement de l'autre.

CHAPfTREV

– LE SCEAU
ET SES SYMBOLES.
L'ŒUFPHILOSOPHtQUE
– LE FEUDES PHILOSO-
D'HBRMÈS. L'ATHANOR.
PHES. LES DEGRÉS.

La Matière de la pierre étant préparée, il s'agissait


de lui donner par une cuisson ménagée la propriété de
transmuerles métaux. Pour cela on enfermait la matière
dans un petit ballon ou matras, décoré du nom d'œuf
Q8 THÉORtES ET SYMBOLES

philosophique; on plaçait le tout sur une écuelle pleine


de cendres ou de sable, et t'en chauffaitselon certaines
rëgtes dans une espèce de fourneau à réverbère~t'Atha-
nor.
Les Alchimistes sont généralement assez explicites
sur ces parties accessoires de t'Œuvre. Le matras dans
lequel on place la matière se nomme œuf des philoso-
phes, c'est un ballon en verre assez résistant, quelque-
fois il est enterre cuite, quelques-uns se servaient d'œufs
pMosophiques en métal, cuivre ou fer. Le ballon en
verre était !'œuf philosophiquele plus employé. « Le
vase de l'Art est l'ceuf des philosophes, qui est fait d'un
verre très pur, ayant le cou de longueur moyenne il
faut que la partie supérieure du cou-puisse-être scellée-
hermétiquement et que la capacité de l'œuf soit te!te
que la matière qu'on y mette n'en remplisse que le
quart s (Huginus a Barma RJ~M Saturne).
vaisseaude
Roger Bacon se servait indiitéremment d'un
verre ou de terre. « Le vaisseau doit être rond, avec un
en une terre aussi
petit col. Il doit être en verre ou
résistante que le verre on en fermera hermétiquement
l'orifice. avec un couvercle et du bitume s (Roger
Bacon Miroir d'~kA<fnM/ Philalèthe insiste surtout
sur la fermeture et la capacité. « Aye un vaisseau de
LES SYMMt.ES 9~

verre fait en ovale, qui soit rond et assez grand-pour


contenir une once d'eau distittée dans toute ta capacité
de sa panse. H te faut sceller par haut avec cette pré-
caution qu'i! n'y ait ny fente ny aucun trou, autrement
ton ouvrage serait perdu (Phitatethe BnM~ ouverte
au-~aM~crmJ du roi).
On appelait ce vaisseau œuf d'abord à cause de sa
orme, ensuite parce que de lui comme d'un œuf devait
sortiraprès incubation dans t'Athanor, la Pierre philo-
sôphate, l'Enfant couronne et vêtu de ta pourpre royale,
ccmme disaient les Alchimistes. C'est à peu près dans
ce sens que Rouillac donne l'étymologie de ce mot
« Tout ainsi qu'un œuf a tout ce qui lui est nécessaire
pour la~gënération du poutet, qu'il n'y faut nen,a{puteF
et qu'il n'y a rien de superflu qu'il faine ôter, de même
aussi, il faut enclore en notre œuf tout ce qui est néces-
saire à la génération de la pierre o(RouiHac:/H'rt'~
du Gran<f-Œufre).
Dans les passages cités plushaut, on voit que les phi-
losophes insistent beaucoup sur la fermeture comptée
de l'œuf, les uns comme Bacon employaientun couver-
cle qu'ils fixaient avec un lut ou avec du bitume, mais ta
plupart employaient le sceau d'Hermès. Le Filet d'A-
riadne, traité anonyme, nous donne des détails fort inté-
tOO THÉORtESET STMBOt.ES

fessantssur Cetteopération. H donne trois manièresde


scetter hermétiquementun ballon 1°)on plaçait le col
sur un feu très ardent, mais en le séparant du feu par
unetuile percéeen sorte que le verre ne se ramottissait
qu'en un point du eo! quand je verre était ramoiti, on
coupait te col à cet endroit avec une paire de ciseaux~
les bords coupés se soudaient, absolumentcomme quand
on coupe un tube de caoutchouc :") on ramollissait le
col de la mêmefaçon puis on tordait le col en tirant tégè.
rement, et à la flammed'une chandeite, on fondait l'ex-
trémitépointue de façon à produire une petite perte de
verre }°) on chauffait l'ouverture du ballon et un bou-
chonde verre pouvant s'y adapter, on fermait le ballon
avec son bouchonet on coûtait dessusduverre fondu.
Quelques alchimistes préféraient au simple ballonde
verreun appareil formé de deux matras, le col de l'un
entrantdans le cot de l'autre. « Il y a deux vaisseauxde
mêmeforme, grandeur et quantité en haut, ou le nez de
t'un entre dans te ventre de l'autre, afin que
par l'action
de la chaleur c6 qui est en l'une partie, monte dans la
tète du vaisseauet après par l'action de la froideur qu'
descende,dans le ventre » (Raymond Lutte Eclaircis-
MmM<~tt <M&M;<). De même c Les uns se servent de
vaisseauxde verre ronds ou ovales. D'autres préfèrent
LES SYMBOLES lot

a
t03 THÉORtES ET SYMBOLES

Explicationde fap~nc~~XI.

F~HrC (Edition Allemande du Crede MfAf).


L'oeuf philosophique double. Les deux oiseaux indiquent
qu'une matière votatite s'est sublimée dans te ballon supérieur
(Voir chapitre V).

F~Mre (Viatorium j~o~ftCtfm).


Le Roi et la reine Soufre et Mercure, enfermés dans te sé-
putcre philosophique. Le Squelette indique que nous sommes
pendant t'operation nomméeimortiSefttion.
Le boiteux ou Vutcain, symbole du (eu, indique que t'on doit
chauffer l'oeuf philosophique (Voir chapitre V).
LES SYMBOLES t0;

ta form&d'atudet, ils prennent un vaisseau dont te cet


court pénètre dans un autre vaissau qui sert de couver-
cte, on les tute (Libavius De lapide p/tfYcïO~ofMm).
` On les
scellait,soit avec untut résistant, soit en fondant
le col du premier ballon sur te col du second. Cette dis-
position offrait tes avantages suivants les vapeurs se
condensaient plus facilement au contact des parois fro!-
des du ballonsupérieur, puis la capacité intérieure étant
plus grande, l'appareil courait moinsde risques d'éclater.
Les alchimistesdonnaient diSérents noms à t'œuf phi-
losophique. Selon Flamel ils fe nommaient sphère,tion
vert, prison, séputcre, fiole, cucurbite, maisondu pou-
let, chambre nuptiale. Les nomsde sphère, fioleet de
cucurbitc lui ont été donnés à cause de sa forme;l'ex-
pression maison du poutet n'est qu'une périphrase
chambre nuptiate,prison, sépulcre, sont des images très
CompréhensiNes, si l'on se rappelle que le Soufre et le
Mercure, matièrede la pierre, étaient appelés homme
rouge, femmeblanche t'oeufétait une prison parce que
une fois que tes époux philosophiques (le roi et la reine,
l'homme rouge et la femme blanche, Gabricius et Bêta)
y étaient entrés, ils y étaient détenus jusqu'à ta fin de
t'GEuvre. Sépulcre parce que les époux y mouraient,
après s'être unis, après leur mort naissait leur fils (la
!0~ THÉQRtBS ET SYMBOLES

pierre philosophai car toute génération procède- de


putréfaction, la mort engendre la vie, selon une théorie
en vogue au moyen-âge(Voyez chapitre VIt). Ce sym-
bole du sépulcre est assez fréquent pour dësignert'oeuf
philosophique « Prends garde que la conjonction du
mari et de son épouse ne se fasse qu'après avoirôté teurs
habits et ornements, tant du visage que de tout le reste
du corps afin qu'ils entrent dans te tombeau aussi nets
que quand ils sont veuusau monde (Basile Valentin
Les ~«~ c.'e~ <ïeM.g-<'sM.) C'est sous formede tombeau
qu'il est symbotisé dans tes figures qui accompagnent
le Rosaire dans « rAr~'ï aarf/~r~ ~a~TMcAemMfHfo-
CM~.Dans te VMfor<Mmïpf!~rfCKmt'œuf avec la matière
est figuré par un sépulcre de verre où sont renfermés le
'~roietl~reine~
L'œufest appeté chambre nuptiale, lit nuptiat, parce
que c'est en lui qu'avait lieu la conjonction du Soufre et
du Mercure, l'uniondu roi et de la reine. Dans te Son-
ge vert, il est parlé d'une maison de verre fermée com*
ptetement, on y introduitles époux et l'on ferme ta porte
avec la matière mêmedont la maisonest composée.
L'œuf était encore nommématrice par analogie,parce
que « La matrice de ta femme après qu'elle a conçu, de-
meure close et fermée, afin qu'il n'y entre aucun air
LES SYMBOLES t0~

estrange et que !e <ntit ne se perde. Ainsi notre pierre


doit toujours demeurer close en son vaisseau (Bernard
te Trévisan la Parole ~~Mï~) et aussi parce qu'on
y enferme les deux spermes minéraux. Soufre et Mer-
cure d'où doit nattre la pierre des philosophes.
L'oeufétait enfin appeté ventre de la mère, mortier,
crible. Crible parce que les vapeurs qui s'élèvent, après
s'être condensés, retombent goutte à goutte comme un
liquide passant à travers un crible.
L'oeufrempti et fermeétait ptacé dans une écuette ou
bassine contenant des cendres ou du sable fin. Hélias
dans son MÏrofr~A~eAf'mfërecommandede placer t'œuf
dans une coupelle contenant des cendres tassées, de
tacon quetesde~x tiers sup~neurs_du ba~qn~
seuls. Quelquesphilosophes au lieu du bain de sable
employaient le bain-marie, qu'ils appetaient feu humide.
L'écuefle et t'ceuf étaient logés dans un fourneau spé-
ciat nommé Athanor, du mot grec a9~6Ke;, immortel,
parce que le (eu une fois allumé, devait brû!er jusqu'à
la fin de !'Œuvre. Certains alchimistes ont fait figurer
dans leurs ceuvres divers modèle d'Athanor un des
plus curieux se trouve dans le « Bouquetchymique de
Planiscampi. I! se compose de deux fourneaux accolés,
dans l'un des deux on fait du feu et les gaz provenant
t0<) THÉORfES ET SYM&OLËS

de tacombusttdh, passantpar un trou de communication,


vont échauffer l'autre fourneau. L'Athanorde Barchusen
est un fourneau ordinaire. Maistevéritabte Athanor, ce-
lui qui était connu des premiers alchimistes occiden-
taux Albert le Grand, Roger Bacon, Arnauld de Ville-
neuve, est une sorte de fourneauà réverbère pouvant
se démonter en trois parties. La partie inférieure
contenait le feu, elle était percée de trous pour per-
mettre l'accès de l'air et présentait une porte. La partie
moyenne, cylindrique aussi,bfhait trois saiHiesdisposées,
selon un triante, sur lesquelles reposait l'écuelle con-
tenant t'œuf. Cette partie était percée selon un de ses
diamètres de deux trous opposés, fermés par des disques
d&:cfistal,-ce qui permettait d'observër~cequi se passait-
dans !'ceuf. Enfin la partie supérieure, pleine, sphé-
rique, constituait un dômeou rénecteur, reverbérant la
chaleur. Tel était ['Athanor génératementen usage. Les
<~sposttionsprincipales demeuraient invariab'es et les
changements que les alchimistesy apportaient person-
nsUementn'avaient aucune importance. Ainsion trouve
figuré dans le Liber mt<<M un athanor assez étégant en
forme de tour crénelée.
Le symbole du fourneauest un chêne creux, on te
trouve ainsi représenté danstes figuresd'Abrahamle Juif.
LES SYMBOLES t07

Oft donnait & ['ensemble foumeatr, écue!te, oeuf


« Ce
philosophique, le nom de triple vaisseau.
vaisseau de terre est appelé par les philosophes tripte
va:sseau car dans son milieuil y a une écuette pleine
de cendres tièdes, dans lesquelles est posé Fœuf philoso-
phique « (Le ~rc de Nicolas Flamel).
Les alchimistes,si jaloux de tout ce qui concernait le
Grand-Œuvre, n'ont eu garde d'être clairs sur le feu ou
le; degrés de chaleur nécessaires pour t'œuvre. La con-
naissance de ces degrés était regardée par eux comme
'une des clefs les plus importantes du Grand-Œuvre
« Beaucoup d'alchimistes sont dans l'erreur, parce qu'ils
ne connaissent pas la disposition du feu qui est la clef
désœuvré, car it dissout et coaguleen même-temps-ce
qu'ils ne peuvent saisir, parce qu'ils sont aveuglés par
t~ur ignorance ') (RaymondLulle Vade mecum seu de
tincluris cont~MJfam~. En effet, la matière une fois pré-
parée, la cuissonseule pouvait la changer en pierre philo-
sophale. « Je ne vous commande que cuire, cuisez au
commencement, cuisez au milieu, cuisez à la fin, et ne
faites autre chose e (La Tourbe des philosophes).
Les alchimistes distinguaient plusieurs espèces de
feu te feu humide, c'est le bain-marie qui fournit une
température constante le feu surnaturel ou artificiel
:o8 THÉORtES ET SYMBOLES

dësignaitdesacides, cecivient de ce que te~atehtmistes


avaient remarqué que les acides produisent une é!éva-
tion de température dans leurs diverses réactions, et
aussi qu'ils ont sur tcscorps té mêmeeffetque te (eu, ils'
les désorganisent, détruisent rapidementleur aspect pri-
mitif. Enfin le feu naturel, ordinaire.
En générât, les alchimistesn'employaientni charbon
ni bois pour chauffer l'oeufphilosophique, il aurait <attu
une surveillancecontinuelleet il aurait été de plus à peu
près impossible d'obtenir un? température constante.
Aussi Marc Antonio s'emporte-t-Hcontre les souffleurs
ignorants qui se servaient de charbons <f A quoy bon
ces flammesviolentes, puisque tes Sages n'usent point
de charbons ardens, ny de bois enftammés pour faire
l'œuvre hermétique a (La fttm~re sortant par Mt-m~otc
des ~n~&rM).Les philosopheshermétiques employaient
une tampe à huile à mèche d'amiante, dont l'entretien
est facile et qui fournitune chaleur à peu prés uniforme,
c'est là le feu qu'ils onttant cachéet dont quelques-uns
seulement parlent ouvertement.
t!s admettaient plusieurs degrés à leur feu, selon que
t'œuvre était plus ou moins avancé ils parvenaient à
régler leur feu en augmentant le nombre des brins qui
composaient !a m&che « Fais d'abord un feu doux,
LES SYMBOLES t0<~

commesHu n'avais que quatre Nsà ta mèche, jusqu'à


ce que ta matière commenceà noircir. Puis augmente,
mets quatorzefils, la matière se lave, elle devient grise,
ëhnh mets vingt-quatre filset tu Mras lablancheur par-
faite )' (Happetius, Aphorismibasiliani).
Le premier degré du feu, celui du commencement de
l'oeuvre,équivalaitenviron à 60 ou 70 degrés centigra-
des « Faites votre feu à proportion qu'est la chaleur
dans les mois de juin et de juillet (DM~M Marie
el tfAfM). 11ne faut pas oublier que c'est un égyptien
qui parle au reste, le premier degré était encore appelé
feu d'Egypte, justement parce qu'il égate à peu près la
température estivale de l'Égypte. Quelques alchimistes
oubliant ce point ont indiquépour le premier degré une
moyennetrop faible, tel-Ph. Rouillac <cO~serve~~s~~
tout le feu et ses degrés, que le premier soit fébrile,
c'est-à-dire, éga! à la température du soleil au temps du
mois de février (Abrégé du Gra~-Œ~f~). On s'as-
surait au premier degré que l'on avait atteint la tempé-
rature voulue, en approchant ta main de t'œuf, on devait
pouvoirle toucher sansse br&ter.<[Tu ne laisseras ja-
mais le vaisseau s'échauffertrop, de façonque tu puis-
ses toujours to toucher avec la main nue sans te bruter.
Ceci durera tout le temps de la solution (Riptée
Traité des ~c~ por~.
110 THÉOtUES ET SYMBOLES

Les autres degrés se trouvent facilement en doublant,


triplant, etc., àpeu près la température du premierdegré.
Uy~navait quatre en tout. Le second oscille entre la
température d'ébuttition de l'eau et de fusiondu soufre
ordinaire,le troisième est un peu inférieurà àlafusion de
t'étitin et te quatrièmeà celle du ptomb.
Les symboles du feu sont les ciseaux,t'épëe, la lan-
ce, la faux, te marteau, en un mot tous les instruments
pouvant produire une btessure <cOuvre-tu! donc les
entrailles avec une tame d'acier a dit !e7~x<J~A?ehjr-
mie, en partant du minéral d'où s'extrait l'huile de vi-
triol. Dans les figures d'Abraham le Juif,Saturne, armé
d'une faux, indique que l'on doit purifier l'argent par te
ptomb &t'atdc de ta chaleur. Dans tes figures-de Ras~e
Va!ent!non voit égalementun chevalier qui combatavec
l'épée deux lions mâle et omette, ce qui indique que
c'est par te feu qu'i! faut fixer le volatil. Enfin nous re-
trouvons aussi t'ëpëe comme symboles du feu dans les
sculptures de Flamel au cimetière des Innocents.
Pour terminer voiciseton Bernard le Trévisanles q :a-
lités que doit avoir le feu philosophique < Faites un (eu
vaporant, digérant, -continuel, non violent, subtil, envi-
'ronnë, aëreux. clos, incomburant, attërant x (Bernardte
Trévisan H'MMO~M n~ur~Mm~fM).
LES SYMBOLES ttt
H: TH~ORtES ET SYMBOt-ES

Explication de la planche X/f.

Figure (Margarita pretiosa).

L'or matière de la Pierre est enfermé dans le sépulcre ou


oeuf phtosophique. Mais du temps qu'on t'y enfermait il a en-

gendré un fils, c'est-4-dire, il s'est produit un corp; nouveau,


l'alchimiste ensevelit le père et le fils (Voir chapitre V).

\F<~ttr<M ctM (~t&sf !M~t<~rM_ de Barchusen),

Deux œuf* phUosophiques scellés, renfermant la Matière de


ta Pierre, or et argent. Dans l'un il y a subtimation, ce qu'indi-
que l'oiseau qui s'ctève. Dans l'autre, la matière sublimée s'est
précipitéeou condensée, ce qu'indique t'oiseau quidescend (Voir
chapitre VI).
LES SYMBOLES H~

CHAPITRE V!

– CAUSES
LES OPÉRATIONS. ENTRELES
DESNFFÉREXCES
DESOPÉRATtONS.LAPUTRÉ-
AUS.UJET
ALCHIMISTES
FACTION. DEPHtLALÈTHE. FERMEN-
– LESRÉGIMES
TATtON.– PROJECTION.– SYMBOLES
DES OPÉRA-
TtONS.

La matière étant enferméedans t'Œufphitosophiqueet


le feu attume. les corps mis en présence réagissent aussi-
tôt les uns sur les autres. Il se produisait diverses ac-
tions chimiques précipitation,sublimation,dégagement
de gaz ou de vapeurs,Gristattisation,etc., en mêmetemps
la Matière changeait plusieurs fois de couleur. Dans ce
chapitre nous nous occuperonsdes phénomèneschimiques
nommés opérations par tes alchimisteset dans le suivant
nous traiterons des couleurs.
Les alchimistes diffèrentnotablement tes uns des au_
tres au sujet du nombre et de ta dénomination des opé-
rations. Cela se conçoit, prenons un exemple la ma-
tière émet des vapeurs en devenant noire, puis les va-
peurs se condensent et retombent sous forme de liquide.
Un premier alchimiste ne considérantque l'ensemble du
!t4 THÉOR!ES Et SYMBOLES

phénomène, lui donnera le nom de distillation, parce


qu'en effet dans toute distillation on trouve deux parties:
vapcnsation, condensation. Un autre distinguant les
phases du phénomène, dira qu'il y a eu sublimation (va-
porisation) et précipitation ~condensation)~ un dernier pré.
nant la couleur noire en considération ajoutera une troi-
sième phase la putréfaction. Et pourtant tout cela ne
désignera qu'un seulet même phénomène.
n en est de même pour toutes les autres opéra-
tions.
Aussi constate-t-on de grandes différences d'un philo-
sophe à l'autre. Tandis que Pernety établit douze opé-
rations calcination, cûngéiation, fixation dissolution,
d!gestiQn,-disti!!ation,su&timation,séparation,incération,
fermentation, multiplication, projection, Bernard le
Trévisan n'en admet qu'une seule.
« Combien que les philosophes divisent le magistère
en plusieurs opérations selon le degré des formes et de
leurs diversités, toute fois il n'y en a qu'une en la for-
mation de t'oeuf (Bernard le Trévisao~ De la M~rc
de ~<BH/).Mais c'est là une opinion légèrement para-
doxale, et les autres alchimistes analysent un peu plus.
Hélias compte sept opérations sublimation, calcination
solution, ablution, cération, coagulation, fixation et
LES SYMBOLES Il S-

Albert te Grandquatre purincation, tavage, reductfon


fixation.
Ce qui ne contribue pas peu à embrouillerla question,
c'est que les uns comptent les opérations depuis ta pré-
paration de ta Matière, tandis que tes autres commen-
cent à compter seulement du moment où la Matière est
enferméedans Fceuf. Mais, en somme, on peut partager
le Grand Œuvre en quatre parties: t. Préparation de ta
Matière; 2° Cuisson danst'œufphitosophiqueet appa-
rition des couteurs dans t'ordre voulu; 3" Opérations
ayant pour but de donner ta Pierre philosophale une
plus grande force, ce sont la fixationet la fermentation.
4" Enfin la transmutation à l'aide de la Pierre, des
mëtauxvilsen or, etenrafgent,c*est:tapro}eettpn.
Toutes les opérations diverses qui ont lieu pendant le
Grand-Œuvre peuvent se ramener à une seule, la cuis-
son, car tout se fait par le feu. C'est au reste ce que dit
Ataifi de Utte: « Les noms de décoction, commixtion,
mélange, subHmatioa, contrition, dessèchement, igni-
tion, dëaibatton, rubineation et de quetqu'autre nom
qu'on puisse appeler l'opération, ce n'est qu'un seul
régime, qu'on nommesimplementcontrition, décoction.')-
Basile Valentin tuin'admet que deux opérations, ta solu-
tion ettacoaguiation c'est-à-dire des passages successifs.
!t6 THEORIES ET SYMBOLES

de la Matière de l'état de repos à t'état de mouvement


« L'Esprit. ~!M c< libi M/~cMn<.Albert 0 cé-

ieste parole, commentdoy-~efaire ceta. L'esprit So:ve,


de
coaguta, dissous et coagule )) (CoHo~He l'Esprit
Mercure avec frtre /K~)-<).
nous allons
Malgré cette grande diversité d'opinions,
ce chaos. La pré'
essayer de jeter quelque lumière dans
miëre opération (la Matière étant préparée), est la con-
du Soufre et du Mercure,
jonction ou coït. C'est l'union
du mate et dela femelle. On chauffe et la couleur noire
la putréfaction. Nous verrons
apparaît. C'est alors
a donné le nom de putréfaction
plus loin pourquoi l'on
à l'ensembledes phénomènesqui se produisent du temps
ntàtier& est noire. On a'donné bien ~es noms
que ta
à la putréfaction. Voici ses principaux synonymes:
Mort, destruction, perdition, calcination, dénudation,
commixtion,
séparation, trituration, assation, extraction,
liquéfaction,division,dtstfHatfon,corruption, imprégna~
tion.
A !a suite de la putré&cHontvient l'ablution. Cette
la blancheur après
opération consiste à faire apparaitre
la noirceur, à laverpour ainsi dire la pierre, puisque de
noire elle devient blanche, Les philosophes ont symbo-
lisé l'ablution par la salamandre qui se purifie dansle
LES SYMBOLES t!7

feu, par t'asbeste ou amiante que ta nammeblanchit sans


la consumer. <t Ablutionn'est autre chose que l'abstrac-
tion de ta noirceur, tache, souillure et immondieité,
laquellese fait par la continuation du second degré du
feu d'Egypte"(Rouittac :.A&r<M Gran~-ŒMfrc).L'a-
blution est encore nommée déatbation, abstersion,
résurrection.
Enftnvientla rubification, caractérisée par l'appari-
tion de ta couleur rouge indiquant que l'oeuvre est par-
fait. Acette classification basée sur la succession des
couleurs on peut ramener toutes les opérations qu'ont
imaginéesles alchimistes.
Philalèthetui-mcmcrattache les opérations aux cou-
leurs, it ne leur- donne pas de noms partieutiers~it se
contente de tes designer par les nomsdes métaux, qui
servaientde symboles aux couleurs (Voyez le chapitre
VU). Voici le résumé de ce qu'il dit & ce sujet dans
ff t'Entrée ouverte au Palais fermédu roi f Ré-
gime de Mercure la matière passe par diversescou-
leurs, s'arrête un peu au vert et finalement noircit. tt
dure cinquante jours. Des vapeurs cotorées qui x'éfe-
vent, se condensent et retombent dans le fond sur la
matièresolide. 2° Régimede Saturne. C'est la noirceur.
La matièreest noire fondue, elle bout, d'autres fois elle
9
Ïl8 THÉORIES ET SYMBOLES

se solidifie. Ce régime dure quarante jours. Régime


de Jupiter. Du noir au commencement du blanc. Va-
toutes
peurs et condensation. « Durant ce temps-tà
sortes de couleurs que l'on ne saurait imaginer parai-
tront, les pluyes seront ators plus abondantes de jour
à autre et enfin, après toutes ces choses, qui sont très
agréables à voir, it paroist au costé du vaisseau une
btancheur en façon de petits filaments ou comme des
cheveux a. Ce régime dure vingt et un jours. 4" Ré-
gime de la Lune. C'est la blancheur parfaite ta
durée en est de trois semaines, la matièrese solidifieet se
liquéfie alternativement plusieurs fois par jour. Elle est
enfinrsous forme de petits-grains btançs.~ Régime de
Vénus. La matière passe du blanc au vert, bleu livide,
rouge-brun. Elle fond et se gonfle. Ceci dure quarante
jours. 6. Régime de Mars La matière se dessèche,
elle est successivementorange et jaune brun, puis elle
présente les couleurs de l'iris, ceci dure quarante-cinq
jours. 7° Régime du Soleil la matière passe de l'o-
rangé au rouge, elle émet des vapeurs rouges, puis s'af-
faisse, devient humide, se dessèche, coule et se soliditie,
cela plusieurs fois en un jour, enfin elle se met en petits
grains rouges ».
Phitatethe ne parle ici ni de la fermentation ni de la
LES SYMBOLES H<)

Frojection, il traite de ces deux opérations séparément.


Les régimes ne comprennent que les phénomènesqui
ont lieu dans t'œuf philosophique.
La fermentation est t'opération qui suit l'apparition de
laconteur rouge. Elle a pour but d'accroitre la puissance
de ta Pierre et de lui permettre de transmuer plus rapi-
dement les métaux. Généralement on brisait t'ceufphito-
sophique, on recueillait la matière rouge, on la mèlait à
de l'or fondu, on obtenait une masse friable-rouge, à
laquelle faisaitsubir des traitements variantd'un philo-
sophe à l'autre selon les Alchimistes,ta Pierre allait
ainsi en augmentant, non seulement de quantité mais
encore de qualité, et ceta. indéSniment,on comprend des
forsl'exclamationenthousiastede RaymondLullet M~f~
<tft~rt?m,si nMrcMrmx~Mg! La plupart des philoso-
phes opéraient ainsi que nous venons de le dire. « Si tu
veux te servir de la teinture physique pour transmuer,
tu en projetteras d'abord une livre sur millede soteit
fondu. Alors seulement la médecine sera prête et propre
à faire disparaitre la lèpre des métaux » (Paracelse
T'f'nc~rt!t'At-MorMM;. Eck de Sultzbachdécrit t'opération
avec soin « Prends deux marcs d'or pur. fonds-lesen
un creuset, projettes-y un quart de livre de la médecine
susdite, elle sera immédiatement absorbée par l'or et
t20 TKÉORtES ET SYMBOLES

ne fera plus qu'un avec lui projettes-y de nouveau un


quart de livre de la médecine pour convertir tout l'or
broie, puisexpose à un feu violent et !e tout se conver-
tira en une poudre rouge comme du minium. Projettes-
en unepartie sur cent parties de Lune pure et tu obtien-
dras un orexcellent » (Eck de Sultzbach Clavis philo-
so~!ort<m).
Quelques alchimistes suivaient une autre méthode
pour la fermentation ils prenaient la matière au rouge
et après l'avoir mëtée avec du mercure sublimé (bichlo-
rure de mercure) la faisaient digérer à une douce cha-
leur dans un matras, mais le résultat obtenu était le
même.-
La matière étant fërmentée est des tors apte à trans-
muer les métaux. L'opération parlaquelle les métaux vits
étaient changés en or et en argent, était nommée pro-
jection. Pour cela on prenait un métat, mercure, plomb,
ét.lin, te premier était fortement chaulé sans atteindre
toutefois son point d'ébuttition, tes deux autres étaient
simplementfondus, puis dans le creuset où se trouvait le
mét.)ichaufféon projetait un morceau de pierre philoso-
phaleenveloppédans de la cire. On laissait refroidir et
l'on trouvaitun lingot d'or égal en poids au métal em-
ptoyéseton les uns, moindre selon les autres, ce qui dé-
LES SYMBOLES m
t22 THÉORtES ÈT SYMBOLES

Explication de la plancheXW.

Ces deux figures sont tirées du Vialorium ~<-«:Mnt.

Figurel. Fin de la putréfaction, symbole par tes sque-


lettes et tes corbeaux, Il se d&gagedes vapeurs qu se conden-
sent, ta matière est très agité:, ce qu'indiquent tes corbeaux
votant dans toustes sens (Voir chapitres VI et VII).

par ts squetette, !a
Figure If. Putréfaction symbatisee
sphère noire, le corbeau (Voir chapitrei Vt et V[t).
LES SYMBOLES !2;

pendait de la qualité de t'étixir ou pierre phitosophate


~mptoyé. L'enveloppe de cire était, paraït-it, indispen-
sable, car c'est pour avoir négligé cette précaution
qu'He!vétius manqua sa première projection ainsi qu'il
!eraconte dans son Veau d'Or n. ne réussit ta se-
conde qu'en enveloppant son fragmentée pierre dans
une boulette de cire.
Nous allons maintenant examiner les symboles des
principales opérations. La première ou conjonction était
symboliséepar le mariage du Soufre et du Mercure, du
roi et de la reine. Le pantacle de la sixième ctef de
Basile Valentin qui représente le Roi donnant l'anneau
nuptial à la Reine pendant qu'un évêque les bénit, sym-
botise ta conjonction. N'oubuonspas-que ta conjonction
état aussi nommée mariage philosophique. Dans !es
figures qui accompagnent le grand Rosaire (imprimé
dans l'Artis ~r</jnr) la conjonction est figurée ptus
crûment par l'union charnelle du roi et de ta reine.
La putréfaction était symboliséepar tout ce qui pou-
vait rappeler t'idée de mort ou de noirceur, cadavre,
squetette, corbeau, etc. C'est ainsi que dans le V;a<o-
rMtKspagiricum ta putréfaction est symbolisée par un
squelette debout sur une sphère noire, il tient dans sa
main droite un corbeau. Le pantacle de ta quatneme clef
!2<t THÊORtES ET SYMBOLES

de Basile Valentin a té même sens, il représente un


squelette debout sur un catafalque.
La dëatbatiOtt,opération qui suivait ta putréiaction.
était assimiléeà la résurrection suivant la mort, comme
le blanc (symbolede la vie) vient dans t'œuvre après te
noir (symbolede la mort).
Le huitième pantacle de Basile Valentin est relatifà
cette opération. On peut le commenter ainsi dans son
double sens, mystique et alchimique Toute vie pro-
cède de corruption et de putréfaction. Le grain mis en
terre s'y corrompt (selon tes idées en vogue au moyen-
âge), puisil renaît sous formede Me. Notre corps misen
terre s'y décompose, mais au jour du jugement il res-
suscitera. La matière misedans t'ceuf meurt, elle se pu--
tréfie, puis elle renaît, elle perd sa noirceur, elle blan-
chit, etteest ressuscitée~ Deux hommes visent la cible,
l'un touche le but, il a saisite sens du symbole, l'au-
tre ne l'atteint jamais ce sont te fou et le sage du Ta-
rot.
La déalbationétaitencore nomméeablution parce qu'il
se faisaitalors une distillation intérieure dans t'œuf, à la
suite de laquelle la matière, lavée pour ainsi dire
par
cette circulation continue de liquide, blanchissait. On la
trouve figurée dans ce sens, dans le v'ta~ortftmspagyri-
LES SYMBOLES
t26 THÉORtES Et SYMBOLES

Bx~tca&M ~&)!< X/V.

Figure A – (JLth;r «n~f~ff! ~f BarctuKt!).

L'enfant dans t'œuf symbolise la couleur rouge qut


enfermé
annonce la fin du Grand-œuvre. (Voir chapitre VU).

Figure Il. (C'est te pantact.: de ta Vt' clef de B. Valentin).


Conjonction, union ou mariage du Roi et de la Reine. Soufre
et Mercure. Or et Argent. Le Soleil et ta Lune se rapportent au
rot et ta Mine. t-es appereits distittetoire~ et ta; ptuie du
fjnd, indiquent que pendant t'operatioa de ta conjonction, i) se
passe des phénomènes d'émission de vapeur et de condensation.
Ceci a lieu pendant la couleur blanche symbolisée par te cygne.

Le prêtre, moyen d'union c'est te Set.


Voir chap!<re Vt.
LES SYMBOLES 12;

cum des squetettes sortent de leurs tombeaux, ils res-


suscitent, une foule d'oiseaux voltigentau-dessus, les
uns s'élèvent, les autres descendent, ce quiindique la dis-
tillation.
La distillation était parfois décomposée en deux
temps ou opérations t" ascension des vapeurs ou subli-
mation, symboliséepar un oiseau qui s'élèvela tête diri-
gée vers le haut de la figure 2° condensation des va-
peurs en liquide précipitation oudescension, symbolisée
par un oiseau qui descend, la tûte dirigée vers le bas de
la figure. Dans te grand Rosaire, un enfantqui s'élance
dans les airs sortant du sépulcre où est enfermé l'herma-
phrodite chimique, figure la sublimation.
La ftxatfon,opération finale pendant laquelltapparatt
ta couleur rouga, est figurée dans le Vialoriurnpar un
enfant nouveau-né et dans Barehusen (Liber ~M~farM
~e Alchimia), par un jeune roi couronnéenfermé dans
l'oeuf phitosophique. Dans tes figures de Lambsprinck
le père, le fils et l'Esprit régnant dans leur gloire ont la
même signification.
t28 THÉORtES ET SYMBOLES

CHAPITRE VII

LES COULEURS DE L'ŒUVRE. CONCORDANCE DES

PHILOSOPHES. LES COULEURS PRINCIPALES ET LES

COULEURS INTERMÉDIAIRES. LE NOIR, PUTRÉFAC-

TIOY, TÊTE DE CORBEAU. LA BLANCHEUR. –

L'IRIS. LE ROUGE.

Au cours du Grand-Œuvre, ta Matière changeait plu-


sieurs fois de couleur. Ces couteurs apparaissaient les
unes après tes autres dans un ordre invariable; leur suc-
cession rêguHere indiquait que t'œuvre était en bonne
voie. Les alchimistes grecs faisaient déjà menttOtt des
couleurs de la matière pendant le Grand-Œuvre. Ils en
reconnaissaient quatre qu'ils assimilaient aux quatre
points cardinaux. f Nord, metanosis, noir; ï" couchant.
leucosis, blanc; }" midi, iosis, violet; orient, jaune
ou rouge (Voyez Berthelot Or~MM <~ f~fmx:).
Depuis les Grecs, tous tes alchimistes ont parlé des
couleurs, et ils ont toujours été d'accord entre eux sur
ce point. Leurs différences apparentes viennent de ce
que quelques-uns regardent comme importanteset citent
des couleurs que d'autres passent sous silence, mais c<.s
LES SYMBOLES t2t,)

tegeres différences ne portent que sur des couleurs


secondaires.
On peut; eneffet, diviser les couleurs de ~œuvre en
deux classes: t°)!escou[eurs principales, au nombre de
trois, dont tous les alchimistesparlent, ce sont le noir,
le blanc et te rouge 2")les couleurs secondaires ou in-
termédiaires qui servent de transition pour passer du
noir au blancet du blanc au rouge. Ainsi avant le noir
il y a un mélangede couleurs assez confus entre le noir
et le btane se trouvele gris, entre le blanc et te rouge, le
vert et le bteu, lescouleurs de t'arc-en-cief ou du spec-
tre sotaire, puis le jaune, l'orangé, et eonn le rouge.
Les couleurs principales se succèdent dans l'ordre
suivant, noir, btanë,rouge « C~ëst pourquoi !eyPni!o-
sophes disent Notre pierre atrois couleurs, elleestnoire
au commencement, blancheau milieu, rouge à la fin.
Albert te Grand Com~osddes composés).De même
a Cet esprit comme un phénix renaissant de ses cen-
dres, se revêt d'un corps noir,btanc,rouge]i(Prt'c<'jM(:x~M
pJrt: Abrahamtiïon ~). Quelques philosophesajoutaient
au nombre des couleurs principales le jaune ou oran-
gé, ou bien les couleursde t'arc-en-ciet qu'ilsnommaient
iris ou queue de paon, en sorte que le nombredes cou-
leurs principalesse trouvait porté à quatre, ainsi « Les
1)0 THÉORt&S ET SYMBOLES

couleurs critiques sont au nombrede quatre, le noir, le


btanc, le citron et le rougeparfait. Quelques philosophes
teur'ont donnéte nom-d'étéments (HuqinusaBarma! ¡
La Pierre de touche). Mais ee nombrede quatre n'était
jamais dépassé; les couleurs intermédiairesentrele blanc
et le rouge avaient seules de l'importance les alchimis-
tes parient peu de celles qui précédent le noir et qui
sont entre le noir et le blanc.
Les symbotes des couleurs sont nombreux, et très im-
portants à connaître. fis ne portent que sur les trois ou
quatre couleurs principales. On les figure assez souvent
par quatre oiseaux, le corbeau représente le noir, le cy-
gne le blanc, le paon les couleursde t'iris et te phénix
te rouge. On tes trouvesainsi nguréësdans te pantacte
qui accompagne la neuviene clef de Basile Vatentin.
Parfois le phénix est remplacé par un roi portant le scep-
tre, comme dans le Cr~<? mt/tfde Northon (traduction
allemande, en tète du chapitre cinquième)On sym-
bolisait les couleurs par les quatre saisons, printemps.
été, automne, hiver (septième ctef de Basite Vatentin
On désignait aussi attégoriquementles couleurs par
les métaux, ainsi Saturne ou le plomb symbolisela noir-
ceur, l'argent ou Lun2 c'est la blancheur, le cuivre, ta
rougeur, Mars ou le fer figure l'Iris. Theobald de Ho-
LES SYMBOLES t;t

ghelande dans son « TrmMifM~t~CH~k~tmis


dit en parlant des énigmes des philosophes « Au com-
mencement de tacuisson, quandla pierre est noire etpres-
que crue, on la nomme plomb, quand ayant perdu [a
noirceur elle commenceà blanchir,on l'appelle étain.
on rappelle or quand elle est arrivée au rouge parfait. »
Une note manuscrite que nous avons lue en marge de
ta Somme de Geber dans la Bibliothèque des philoso-
phes chimiques, affirme la mêmechose « La noirceur
est appetée plomb. Ce ptomb se change naturellementen
argent. MC'est-à-dire après le noir vient le blanc. Plus
loin la même main a indiquéallégoriquement la succes-
sion des trois couleurs, dans ces signes KBlanchisdonc
le plombqui deviendrala lune, rocgts la lune. ~t
Phitatethe s'est servi des noms des métaux pour dé-
signer les couleurs, il parte de toutes les couleurs qui
apparaissent, principaleset intermédiaires.
Voici ces <f régimes )) dont nous avons déjà parlé,
mais au point de vue des opérations. t" Régime de
Mercure, aussitôt le feu allumé pendant vingt jours.
apparaissent un grand nombre de couleurs, vers le tren-
tième jour le vert domine,et ce n'est qu'au quarantième
jour qu'apparaît la véritable noirceur. 2" Régime de
Saturne, c'est la couleur noire. ;° Régime de Jupiter; la
THÉORtES ET SYMBOLES
t)2

matièrerevêt toutes les couleurs intermédiaires entre le


noir et te blanc. 4° Régimede la Lune, c'est la couteur
te
blanche. Régime de Vénus où l'on voit ïe~ert,
bleu, le livide, le rouge foncé. 6" Régime de Mars
t'iris et de ta queue
jaune orangé, puis les couleurs de
du paon. 7" Régime du Soleil, c'est te rcuge par-
fait.
On ne peut être plusclair; te lecteur comprendra dès
lors facilement le passage suivant déjà cité par Hoeffer
quin'y a rien entendu ¡

a Apr~svientSaturnetenoir
« QueJupiter de son manoir
< tssfmt.d&bOMte-d&t'empire
« Attque!ta Luneaspire.
.f Aussifait biendameVénus
Qui est l'airain,je n'end~splus;
t Sinonque Marsmontantsurelle
<t Seradu fer l'aagemortelle
<tAprèsfequeta~pareistra
t Le Soleilq'. andil renattraf.

(LE G)t<!<D
OLYMPE,
p~mc ~AtfCM~tf~M).

Les couleurs sont citées dans l'ordre vouluet portent


les mêmes noms que dans Phitatèthe. Terminons en
t.ES SYMBOLES

disant que les symboles des métaux s'appliquaient aux


couleurs quand on désignait les couleurs par les noms
desmétaux.
Ona aussi symbolisé tescouteurs par des fruits; dans
te passage suivant, il est question des couleurs intermé-
diaires entre le blanc et le rouge et du rouge lui-
même. « Donnant ensuite le troisième degré du feu,
toutes sortes de fruits excellents vinrent &cro!tre et à
pousser, comme des coings, des citronset des oranges
agréables à voir, lesquelles se transmuèrent en peu de
temps en aimables pommes rouges (CtKMH<: du ~M
paysan).
Bernard le Trévisan parle des couleurs sous forme
allégorique. « Pour ce, il est dit que la chose dont le
chef est rouge, lëspieds blancs et tes yeux noirs, est
tout le magistère M(Z.a ~ttro~ ~'faM!~), et ailleurs
« Adoncques, ;e luy demanday de que'le couleur le Roy
estoyt Et il merepondit qu'il cstoyt vêtu de drap d'or
ait premier. Et puis il avaitun pourpoint de velours noir
et la chemiseblanche comme neigeet ta chair aussi san-
guine comme sang » (Bernard teTrevisan ~(yrc de
la pAt~MpAt'e na<Hr~~cdes m<'<at<.<).
Enfintes couleurs étaient assimilées aux quatre e!ê-
ments « Quatre couleurs se manifestentdans t'œuvre.
)0
1~ THËÔtUES Et SYMBOLES

NoTr commete charbon blanc comme la flèur du tys; `


dit
}aune commeles pieds de l'oiseau émerillon; rouge:
commele rubis. On appelle la noirceur: air, la btan-
cheur terre, le {aune eau et le rouge feu » (David
Lagneau Harmonia chimica).
![ faut ajouter que les alchimistes variaient dans t'ap-
l'un appe-
plicationdes nomsdes éléments aux couleurs,
lait la noirceur air. et un autre ta nommait terre, aussile
sous ce rapport du
passage qui suit diffère notablement
est noire, on
précédent. «Au premier régime ta pierre
de toutes choses
l'appelle Saturne, teRre, et des noms
noires. Ensuite, quand elle blanchit, on la nomme eau-
vive et des noms de toutes eaux, sets, terres blanches.
Puisquand--elle- jaunit et se' suMime,on-t'appet!eair,
huile jaune et des noms de toutes choses volatiles. Enfin
es-
quand elle rougit on la nomme ciel, soufre rouge, or,
carboucte et des noms de toutes choses rouges pré-
cieuses, tant minérales qu'animales et végétâtes "~C~m-
gor ~UCCM~
Nous allons maintenant étudier spécialement tes trois
couleurs principales, noir, blanc et rouge. La première
se sont beaucoup
qui apparait est le noir, les alchimistes
étendus sur cette couleur parce que c'est elle quiindique
voie « La matière mise
que t'œuvre est dans la bonne
LES SYMBOLES
!}6 THÉORIES ET ~SYMBOLES

Explication de la plancheXV.

ff~/ff: – (Edition allemande du Crt~c Aff7i<).

Le Roi et la Reine, Or, et Argent. Le Serpent à trois fûtes, la


Matière triune, une dans <:on essence, triple dans sa for<n<:
Soufre, Sel et Mercure. Le corbeau, symbote du noir, le cygne
du blanc, le paon des couleurs de t'are-en-ciet et le roi v~m de
la pourpre, symbote du rouge(Voir chapitres !t, t\* et Vf!).

Figure Il. (Pantacle de la neuvième clef de B. Vatoititt.

L'homme rouge et la femme blanche, F~e et Votati), Soufre et


Mercure. Les trois serpents: tes trois principes. Le corbeau;
couleur noire. Le cygne couleur blanche. Le paon cou-
leur de t'arc-ett-eict. Le phénix couleur roug~ (Voir chapitres
ft, IV ctVtt).
LES SYMBOLES '!7

en mouvement par une chaleur convenable commenceà


devenir noire. Cette couteur est la clef et !e commence-
ment de t'œuvre. C'est en elle quetoutes les autres cou-
teurs. la blanche, la jaune et la rouge sont comprises
(Huginus a Barma Le r<'yncde Saturne).
Les philosophes hermétiques ont donné plusieurs
nomsaunoir. « C'est la noirceur, signede taputréfaction
les philosophesl'ont appelé occident, ténèbres, éclipse,
~t'-M~<
lèpre, tête de corbeau, mort » (Filet
Mais son symboleprincipal était le corbeau. <tScachez
aussi que le corbeau qui vole sans ailes dans la noirceur
de ta nuit et dans la ctarte du jour, est la tête ou lecom-
mencementde l'art (Hermès; Les sept chapitres). On
le nommait aussi tête de corbeau. « L'indice de cette
fécondation est cet Aleph ou commencement ténébreux
que tes anciens ont appelé tète de corbeau a (Huginus
a Barma Le f~M &rn<~ D'après Rouillac (A&
le noir par te cor-
~t! du Gr<m~-Œa!~M)on a symbolisé
blancs et
beau, parce que, dit-il, les corbeaux naissent
leurs parents les abandonnent jusqu'à ce qu'ils aient
doit
plumes noires comme eux, de même l'alchimiste
abandonner t'œuvre si la noirceur n'apparait pas. C'est
alors signe que t'œuvre est manqué et qu'il faut recom-
mencer.
THÉOtUES ET SYMBOLES
t;8

L
Tête de corbeau, corbeau, couleur noire, sont abso-
lument synonymeschez tes alchimistes.Flamel appelle le
noir « teste de corbeaunoire du noir très noir.
Nous avons vu encore que Saturne est le symbole de
la noirceur, et quand les philosophes disent a Saturne
doit surmonter toutes tes autres ptanètes cela signi-
fie que la couleur noire précède toutes les autres dans
t'œuvre.
`
Le noir était l'indice de l'opération appelée putréfac-
tion. On prenait souvent ces termes t'un pour l'autre.
En voici ta raison, selon unethéorie en vogue au moyen-
vie procède
âge, rien ne peut nattre sans putréfaction, la
de !&mort. a H n'est pas possible qu'it se fasse aucune
L<t
génération sans corruption ') (Hùginusa Barma
Pierre de <OHeA(!,).
On croyait que tes mouches naissaientdu limon cor-
vu de vieux linges
rompu, et Van Helmont assurait avoir
théorie
pourris donner naissance à des souris. Cette
le commen-
s'appliquait aux trois règnes de la nature
cement de t'œuvre devaitdonc être corruption et putré-
faction, après quoi la matière vivifiée évoluaitet se per-
fectionnait jusqu'au rouge. De plusla putréfactton est le
la
symbole de la mortd'où jaillirata vie. La mort c'est
nuit, *!enoir, ta viec'est la lumière, le blanc, on com-
T.ES SYMBOLES !~9

nommé le noir:
prend donc pourquoi les atchimistesont
putréfaction.
« Ainsi à la prenuere opération de notre Pierre oa a
donné le nomde putréfaction, car alors notre Pierre est
noire (Roger Bacon Miroir d'alchimie).
Le noir apparait environquarante jours après que l'on
a commencéde chauffer t'œufphitosophique "Chauffez
modérément la solution philosophiquedans un vaisseau
sceité hermétiquementpendantquarante purs~usqu'&ce
est la
qu'il se forme &la surface une matière noire, qui
tête du corbeau des philosophes (Alain de Lttte
Dicta /~<M' lapide ~MOM~MO).
Pendantla noirceur, selon Phitatethe et Flamel, it se
manifeste une odeur forte quet'en peut sentir s! pendant
cette partie de t'ceuvre le vaisseau vient à se rompre.
Avant ta Confection, la matière est très fétide, mais après
son odeur est agréable c'est pourquoi le sage a dit
Cette eau enlève son odeur au corps mort et inani-
mé » (Morien: Detransmutatione m~<a~orMm).L'eau
dont il est parlé ici est te liquide formé par la conden-
sation des vapeurs dans l'œuf philosophique. En eftet,
pendant te noir, il se dégage des vapeurs jaunes,rouges,
vertes (composésoxygénasdu chlore, chlore, acide hy-
à de
poazotique) qui emplissent t'œuf, ces gaz mélanges
THÉORtES ET SYMBOLES
1~0

là vapeur d'eau se condensent et retombentsur ta matière


en~rutnesedégage ptusde gaz, la noirceur complète
arrive, tout est en repos.
Les Alchimistes ont beaucoup moins longuement trai-
té de la couleurblanche. Après le noir vientle gris La
couteur grise parait ensuite la noire (Note manuscrite
en marge de la Bibliothèque des philosophes chimiques).
Enfin leblancapparalt mais par degrés.
« Le signe de tabiancheurpar&ite est un petit cercle
très mince qui apparaît dans le vaisseau à la périphérie
dé la matière, sa couleur tire sur l'orangé (L'EcAe~
il émettait
<<Mp/M~op~ï). Puis ce cercle grandissait,
cheveux
de petits protôngemenfsNancs, 6ns commedes
con-
(d'où le nom quelquefois de blancheur capillaire)
se multi-
vergents vers le centre, ces prolongements
blanche.
pliant, finalement toute la massedevenait
Flamel dans son livre dit que la blancheur est le sym-
bole de la vie, le noir te symbolede ta mort, et qu'il a
du cimetière
par suite représenté dans ses hiéroglyphes
des Innocents, le corps, l'esprit et t'ame ou matière de
la pierre, comme des hommeset des femmesvêtus de
blanc, et ressuscitant d'entre les tombeaux, pour signi-
Ser ta blancheur vivificatricequi vient après la mort, le
nofr, la putréfaction.
LES SYMBOLES t4t

Les philosophesont donné plusieurs noms à )a blan-


cheur nummus. ethelia, arena, boritis, corsufle, cam-
bar, atbor cëris;duenech,rondenc, kuM, thabitris, ebi-
semeth, ixir.
Enfin pour ce qui est des allégories et symbole; de la
blancheur, Pernety tes résume parfaitement dans son
Dictionnairem~~o-n!t< f Les philosophes disent
matière du Grand-
que lorsque la blancheur survient à la
Œuvre, la-vie a vaincu la mort, que leur Roi est ressus-
cité, que la terre et l'eau sont devenus air, que c'est ie
enfant est né, que le ciel
régime de la Lune, que leur
et la terre sont mariés, parce que ta blancheur indique
l'union ou mariage du Ëxeet du yolatit~du m&teet de
la femelle.
tes alchimistes en partent
Quant à la couleur rouge,
t'œuvre. La matière se
peu;elle indiquelafin heureuse de
dessèche complètement et se transforme en une poudre
ne
d'un rouge éclatant, on chauffe plus fortement qu'on
t'a fait jusqu'alors, on brise t'œufet l'on a la Pierre phi-
au rouge com-
losophale. « Lorsque la pierre parvenue
mence à se crevasser et &se gonfler, on ta met calciner
au feu de réverbère où elle achève de se fixer complè-
tement et parfaitement (Arnauld de 'Vitteneuve: ~Vj-
Mtn: lumen).
t~2. THÉORtES ETSYMBOLES

Le symbole de l'oeuvre achevéest un triangle à som-


met inférieur, dont ta base est surmontée d'une croix.
Ontêtrouvëdàns!a!2'°'~tameduTârbt.
Maintenant que le Grand-Œuvre nous est connudans
sa pratique et dans ses symboles nous pouvons compren-
dre les paroles suivantes quiauparavant nous eussent
semb!é dénuées de sens, sinon risibles. « Eximiganus
dit Mouillez, séchez, noircissez, blanchissez, pulvéri-
sez et rougissez, et vous avez tout le secret de t'Art en
ce peu de mots. Le premier est noir, le deuxième est
blanc, et le troisième est rouge, 80, 120, 280, deux les
font et its sont faits tM. Gomme, lait, marbre, Lune,
28otAiram, fer, safran, sang, 80. Pêche, poivre, noix.
Si vous m'entendez, vous eies bien heureux sinon ne
cherchez plus rien, car tout est enmes paroles « (La Tour-
be des PAf~M~AM).Mouillez, séchez, c'est ta dissolution
et ta cristallisation dans ta préparation de ta matière
(voir chapitre IV~. Noircissez, blanchissez, rougissez,
indication des trois couleurs principales. Pulvérisez,
c'est-à-dire agissez par le feu, toute opération violente,
tout instrument pouvant produire blessure étant le sym-
bole du feu (voir chapitre V). Tout le reste est relatif
aux couleurs. Le premier est noir, etc., c'est-à-dire ta
première opération est caractérisée par lenoir, la secon-
LES SYMBOLES '4?

de par le blanc, ta troisième par te rouge. Gomme, lait,


marbre, Lune, symboles du blanc. Airain, safran, fer,
sang, symbolesdu rouge. Pèche, poivre, noix, symboles
du noir et du gris. Les nombres 80, 120, 280 représen-
tent ces trois couleurs, et deux tes font, c'est-à-dire le
Soufreet le Mercure seuls suffisent pour parfaire t'Œu-
vre en passant successivemenr par les trois couleurs.
Fort heureusement les traités d'atchimie ne sont pas tous
aussi obscurs que la Tourbe des philosophes,et l'on arri-
vera très facilementà les comprendre et à y démêler te
wai du faux avec un peu de réflexion. A ceux qui vou-
draient pénétrer plus avant dans l'étude de l'hermétisme
nous~ecommandonsles traités d'Albertle Grand, Roger
Bacon, Bernard teTrévisan, d'Espagnet, Ffamet, Hu-
ginus a Barma, Khunrath, Raymond Lulle, Paracelse,
Phitatèthe, Riplée, Sendivogius, Basile Valentin, Ar-
nauld de Vitteneuveet Denis Zachaire, et parmi les trai-
tés anonymes -le Texte d'Alchrmis et la Tourbe des
philosophes.
1~ THÉOKtES ET SYMBOLES

CHAPITRE V!!L

LA PtE~RSPHILOSOPHALE. ESSAIDE LAPiERRE.–


SESPROMUÉTÉS. TRANSMUTATION DESMÉTAUX.
L'ÉUXH~DE LONGUEVIE. SESEFFETSSURL'AME.

L'Œuvre étant parvenu au rouge, ta matière ayant


été <ermentce, on avait ta Pierre phitosophate ou étixir
rouge ou grand magistère. Nous savons, en effet, que
l'on appelait élixir blanc, petit magistère, ta matière par-
venue au blanc, mais ce petit magistère ne transmuait
!es tnétaux.qu'en argent, te grand magistère transmuait
en or et possédait en outre bien d'autres propriété!:
nous ne parlerons que de ce dernier.
La Pierre philosophale se présentait sous formed'une
poudre rouge éclatant, assez lourde. Cependant ce;
caractères physiques ne sumsaient pas aux alchimistes;
une lame
pour s'assurer de la qualité, ils la projetaientsur
de métal chauffée au rouge, la pierre devait fondre sans
« Prends une lame d'airain propre.
répandre de fumée:
frotte-la et ta potis, place dessus un peu de ta matière.
et place-la sur des charbons incandescents. Si la ma-
tière se fond et s'étend sur la lame chaude, ta médecinj
LES SYMBOLES t-).~

est parfaite rends alors grâces à D!eu? (fsaac té Hottan-


dais Opère mfnera~a~. Grever dit à peu près la même
chose <t Prends de ta matière rouge un grain, place-
la sur une tame de fer ou de euhre et chauffefortement
il ne s'éteve
jusqu'à ce que la lame blanchisse. Si alors
aucune fumée, et que retirée du feu la matièren'ait r:en
bonne qua-
perdu ni en poids ni en volume, elle est de
lité (Secretunt not't'~ïtmMm, Calid ajoute quelques
détails « Quand ta pierre est parachevée on en met
une parcelle sur un fer rouge ou sur uné plaque d'airain
ou d'argent fortement chauffée, si alors elle coulecomme
de ta cire, sans fumer, en adhérant fortement au métal,
elle est parfaite (Livre des trois ~ro~M
L'heureux afchimistequFpQSsédait la Pierre philo-
user
sophafe prenait le nom d'adepte, it pouvait des lors
à son profit des propriétés mcrveilleuses de la Pierre.
Denis Zachaire dans son Op~Cft~ ta philosophie
na~r~Hc des métaux et PMMéthe dans t'Ë'a~L'gouverte
au t't:t!/(:rmJ duroi, tui reconnaissent trois propriétés:
t" Transmuer tes métaux en or et en argent. 2" Produire
des pierres précieuses. }° Conserver ta santé.
Les alchimistesgrecs ne reconnaissaient à t'E lixir rouge
que ta propriété de transmuer tes métaux, ce ne fut que
plus tard qu'on lui assigna une foule d'autres propriétés.
!~6 THÉORIES ET SYMBOLES

Les alchimistesne concordent pas sur le résultat des


transmutations à l'aide de ta Pierre. Selon les uns, on
n'obtenait qu'un petit lingot, une partie du métal seule-
ment était transformée en or, selon les autres tout le
méta! était change en une masse d'or du même poids.
« D'une once de cette poudre de projection, blanche
ou rouge, tu feras des Soleils en nombre infini et tu
transmueras en Lune tout espèce de métal sorti d'une
mine o (R. Lutte: C/<!MCt<). et « Tu projetteras
cette matière sur mille parties de mercure vulgaire et il
sera transmuéen orfin n (Même ouvrage). Roger Bacon
affirmeta même chose à la fin de son Miroir d'Alchi-
mfc. Mais la Pierre pouvait avoir une vertu plus ou
moins grande setoK quitte avait été- <ermëntéeptus ou
moins de fois « En sorte qu'après une opérationunepar-
tie de l'Elixir change cent parties de n'importe quel
corps en Lune, après deux opérations nxtte, après
trois: dix mille,après quatre cent mittc, après cinq: un
million, après six opérations des milliers dj mille et
ainsi de suite à l'infini') (Albert te Grand k Cornet*
des cjmrjMi). Albert le Grand a été pourtant dépassé,
un alchimistea prétendu que t'or produit par l'Art her-
métique était à son tour doué de la propriété de trans-
muer les métaux en or!
LES SiTMSO~ES t~7

La Pierre guérissait non seulementles métaux vits de


leur lèpre, c'est-à-dire de leur infériorité, mais par ana-
logie elle guérissait l'hommede toute espèce de mala-
dies et d'innrmités elle prolongeait même la vie, son
infusiondans l'alcool constituait l'Elixir de tongue vie.
Artephius prétend par son usage être arrivé à l'âge de
mille ans passés. Jean de Lasnioro insinuemême qu'elle
ressuscite les morts: «Je vous te dis en vérité si un
hommeà demi mort pouvait contemplerla beauté et la
bonté de notre Pierre, toute espèce d'infirmités'écarte-
rait de tui fût-il même à l'agonie, il ressusciterait H
(Jean de Lasnioro. TMC~M aureus de ~M(' p/tf7oso~)f-
co). Quelques phitosophes ont donné des détails sur
l'action thérapeutique de la Pierre phitosophate.:Selon-
Arnauldde Villeneuve -1 E)te conservela santé, elle
accrott le courage; d'un vieitfard elle fait un jeune
homme. Elle chasse toute acreté, elleécarte le poison
du cœur, elle humecte les artères, fortifieles poumons,
purifiele sang et guérit les blessures. Si la maladiedate
d'un moi- elle la guérit en un jour, sic'est d'un an, elle
guérit en douze jours, et si elle date de plusieurs années,
en un moison est guéri a (~ Rosaire). L'auteur anonyme
de l'Aurora coftSM~M!,lui attribue des propriétés en-
core plus spéciales « Elle remet le tin gâté, aigre,
!~8 TKÊORtES ET SYMBOLES

elle détruit les paits follets elle fait disparattre compte-


tement les rides et les taches de rousseur, elle rend aux
femmesun visage {uvénite eHe aide à la parturition
sous forme d'emptBtre elle expulse le fœtus mort; elle
fait uriner; elle excite et donne des forces pour l'acte
de Vénus elle dissipe l'ivresse elle rend la me.
moire. (tarera consurgens).
Khunrath admet son influence non seutement sur le
et sur rame. « Si l'on
corps, mais encore sur l'esprit
administre ta pierre à un malade, elle expulse toutes tes
matadies tant de t'amc que du corps. Elle chasse la
la surdité,
lèpre, t'hydropisie, l'épilepsie, l'apoplexie,
la cécité, la folie, Forguei! et l'ignorance (H. Khunrath
De même.
C<t~H~ cAao, ~'M~
« Avec t'aide de Dieu tout-puissant, cette pierre vous
délivrera et vous garantira de maladies, si grandes
de toutes tristesses
qu'elles soient; elle vous préservera
et afflictionset de tout cequi pourrait vousnuire au corps
et à l'esprit a (Hermès Les sept c~fffM).
Non seulement elle guérissait le moral attaqué, mais
encore elle augmentait l'intelligence et donnait même le
et de voir Dieu dans
pouvoir de commander à la nature
sa gtoire. « !t me dit encore que si pendant neuf jours
consécutifsj'usais de neuf gouttes ou de neuf grains de
LES SYMBOLES t~f~

la Pierre, je serais doué d'une intelligenceangélique et


qu'il me semblerait être dans le Paradis M ~C<!K~ du
petit ~M~. Sperber ya plus loin « Enfin elle puri-
fie et illumine tellement le corps et i'ame que celui qui
la possède, voit commeea un miroirtous lesmouvements
célestes des constellations et les influencesdes astres,
même sans regarder le firmament,tes fenêtres fermées,
dans sa chambre a (Sperber /.M~c~ ma~rM ~t-
dis). En un mot l'adepte peut contemplerle monde invi-
sible fermé aux autres hommes.
Nous avons vu que ta Pierre philosophaleproduisait
des pierres précieuses, qu'elle réunissait plusieurs
petites
perles en une seule, enfin dernière merveitte te « Clan-
~or .SMCCM<pnous apprend qu'ette:reffd fe verre. mat-
téabte!
Nous voici arrivé à la fin de notre vo'ume nous
pou-
vonsaffirmer que la personnequi l'aura lu avec attention
et qui aura retenu les principaux traits, est à même de
comprendre n'importe quel traité d'aiehimie,si attégori-
que qu'il soit. Ci-joint un pantacte de B. Vatentin dont
nous laissons au lecteur à trouver ta signification.
ÏjtO T
THËORÏES ET SYMBOLES
DICTIONNAIRE

DES SYMBOLES HERMÉTtQUES

Dans la seconde partie de cet ouvrage nous avonsex-


pliqué les symboles hermétiques, mais en prenant une
théorie et en lui rapportant ses symboles. Nous allons
maintenantfaire l'inverse prendre te symbole et dire à
quoi on peut te rapporter. L'un complète l'autre; on
pourra déchiffrerune figure alchimique à l'aide de ce
présent résumé, puis raisonner sur sa significationen se
rapportant aux différents chapitres de cett& secondepar-
tie.
Ange. Symbolise parfois la sublimation, ascension
d'un principe volatil, comme dans les figures du Viato-
fMn!~M~nCMfn.
Aigle. Symbole de la volatilisationet aussides acides
employés dans t'œuvre. Un aigte dévorant un lion signi-
fie la volatilisationdu fixe par le volatil. Deux aigtes se
combattant ont la même signification.
Animaux. Règle générale quand l'on trouve repré-
sentés deux animauxde même espèce et de sexe diffé-
THÉORIES ET SYMBOLES
I52

rent comme lion et lionne, chien et chienne, celasignifie


Soufre et Mercure prépares pour t'Œuvre, ou encore
fixeet volatil. Le mate représente le Hxe,le Soufre fa
femelle représente le volatil, le Mercure. Ces animaux
sont unis conjonction (Figures de Lambsprinck), ilsse
combattent: fixation du volatil, ou volatilisationdu fixe,
(figures de B. Valentin).
2° Un animalterrestre en regard d'un animal aérien
dans une mêmefigure-:fixe et votati).
)° Les animaux peuvent enfin symboliser les quatre
éléments: Terre (lion, taureau),Air (aigte),Eau(baleine,
poissons), Feu (salamandre, dragon).
~p~on. -–M~mesignincatipnquetesoteit.
Ar~rM.–Un arbre portant des lunes sigmnerœu-
vre tunaire, petit magistère s'il porte des soleilsc'est le
symboledu Grand-Œuvre, œuvre solaire: S'il porte les
signes des sept métaux, ou les signes du soleil, de la tune
et cinq étoiles, il représente la matière unique d'où nais-
sent tous les métaux.
Bain. -Symbole: t° de la dissolution de l'or et de
l'argent de ta purificationde ces deux métaux.
Carré. Symbole des quatre éléments.
C~MO!. – Symbole de l'unité de la Matière et
quelquefoisde la couleur noire et de la putréfaction.
tMCTtONNAfRE t~

C~.Tm~c. – Symbo~ de t'oejf phitjsophique, quand


le Roi et la Reine y sont renfermés.
C~tfM. Symboledu Soufre, de l'or. Le chien dé-
voré par un loup signifiela purification de t'or par t'an-
timoine. Chien et chienne fixeet volatil.
Circonférence. Unité de la matière, harmonie uni-
verseHc.
Corbeau. Symbolede ta couleur noire et de t~ pu-
tre&ction.
Couronne. Symbole de la royauté chimique,de la
perfection métallique. Dans ta Margarita ~re<:OM, les
six métaux sont d'abord représentés commedes escla-
ves~ nu-tete, au pied du roi, de for, mai&après leur
transmutation, its ont une couronne sur la tête.
C/~M. Symbole de la blancheur.
Diane. Même significationque la Lune.
Dragon. Un dragon qui se mort ta queue unité de
ta matière. Un dragon dans les flammes symbole du
feu. Plusieurs dragons se combattant indiquent la putré-
faction. Dragon sans aites te fixe dragon ailé te vo-
latil.
Enfant. -Revêtu d'un habit royal ou simplementcou-
ronné, c'est le symbole de ta pierre phitosophate, quel-
quefois de la couleur rouge.
t~4 THÉORtES ET SYMBOLES

B'pA:. Symboledu feu.


Fa~x.–Mcmesignification que t'épee.
Fleurs. – En générât représentent les couleurs du
Grand-Œuvre.
Fon/atM. – Trois fontaines représentent tes trois
principes. Fontaineoù le roi et la reine viennent se bai-
gner, voir Bain.
– Soufre et te Mercure après la
Hermaphrodite.
conjonction porte souvent écrit sur lui le mot Rebis.
Homme <'</<!mm< Le Soufre et Mercure. Nus or
etargent impurs. Se mariant conjonction enfermés
dans un séputcre le Soufra et le Mercura dans t'œuf
philosophiques
Jupiter. Symbolede t'étain.
LfM. Symboledu fixe.du Soufre, quand il est seul.
S'ila des aites, it représente le votatit, te Mercure. Le
lion représente encore te minéral (vitriot vert) d'où l'on
extrait l'huilede vitriol (t acide sulfurique) qui servait
tant aux alchimistes. Le tion opposé à trois autres ani-
maux, représente ta Terre. C'est enfin la symbole de la
pierre philosopha'e. La lionne est le symbole du vota-
til.
Lit. Symbolede t'œuf phi!osoph!que.
Loup. Symbole de l'Antimoine.
DICTIONNAIRE

Lune. Principe vo)ati), femelle, Mercure phitoso-


phique, argent préparé pour t'œuvre.
Mariage. Symbotede la conjonction, uniondu Sou-
fre et du Mercure, du roi et de la reine. Le prêtre qui
officiereprésente le Set, moyen d'union entre les deux
autres principes.
Mars.- Symbole du fer et de la couleur orangée.
Mercure.–Symbote del'argent préparé pour i'œuvre.
M<M<a~M.– Fourneau des philosophes. Sommetde
t'œuf philosophique.
Neptune. Symbolise l'eau.
Oiseaux. S'élevant dans le ciel, volatilisation, as-
ceasiont sublimation- redescendant vers !a terre, précb-
pitation,condensation. Ces deux symbolesréunis en une
mêmefigure, distillation. Des oiseauxopposés à des ani-
mauxterrestres signifientl'Air ou le principe volatil.
PMfHX.– Symbotede la couleur rouge.
Pluie. –Condensation, couleur blanche (albification).
Roiet Reine. – Voyezhomme et femme.
~OM.–Lacouteurrouge. Une rose blanche oppo-
sée à une rose rouge le fixeet te volatil. Soufreet Mer-
cure.
Salamandre. Symboledu feu. QuelquefoissigniSe
la couleur rouge oula blanche.
t~& THÉOfUES ET SYMBOLES

Saturne. Symboledu plomb. Figure aussi la couleur


noire, la putréfaction.
Sépulcre. – Œuf philosophique.
Squelette. Putréfaction,couleur noire.
Serpent. En général même significaticn que le
dragon. Trois serpents,tes trois principes. Les deux ser-
pents du caducée signifientle Soufre et le Mercure. Ser-
pent ai!ë, principevolatil;sansailes, principe fixe. Ser-
pent crucine.nxationdu vo!ati!.
Soleil. Or ordinaireou préparé pourt'Œuvre, Sou-
fre phitosophique.
S~Mrë. – Unité de la matière.
~M~– Symbole des trois principes.
V~KM.-Symbole du cuivre.
Vulcain. – Symboledufeu ordinairement représenté
sous forme d'un hommeboiteux.
TABLE DES TRAITÉS

CtTÉSDANSCET OUVRAGE.

Abraham. Préceptes et instructions du père Abra-


ham à son nts contenant la vraie sagesse hermétique.
Abrahamle Juif. – Figures.
Alain Z.{~. Dicta Alani de lapide phitosophico
(Aphorismessur la pierre phi!osopha!e).
Atbert &GM~. –t~ D~aIchimia(Trait¡f <fAMt'
mie). 2* Concordantia philosophorum de tapide phitoso-
phico (Concordance des philosophes). )* Le Composé
des composés. ~Liber octo capitutorum de lapide phi-
losophorum(Livre des huit chapitres).
Anonymes. t" L'Anonymechrétien. fAurorscon-
surgens (Le lever de l'Aurore). }" Cassette du petit
paysan ou l'arche ouverte. 4" Clangor buccinoe (Z/Jc~
de la from~Me). Scala philosophorum (L'Echelle des
pMoïO~M. 6' Epttre d'Alexandre. 7'' Epttre d'Isis sur
l'Art sacré. 8' Le filet d'Ariadne pour entrer avec s&-
reté danste labyrinthe de la phitosophie hermétique.
THÉÔRtES ET SYMBOLES
t~8

<y Gloria mundi (Gfot'r~ de l'univers). to* Le Grand


Olympe ou philosophie poétique. t Janitor Panso-
phus. 2° Lettre philosophique. t ~° Attus Mutus liber
(Le livre mt<~<).!4° Psautier d'Hermophile. t~" Le
Songe Verd. !6" Le Texte d'Alchymie. ty* La Tourbe
desphitosophes. t8° Traité phitosophique du blanc et
du rouge. !9" Le triomphe hermétique. 20" Le Grand-
CEuvre dévoilé en faveurdes enfants de lumière.
XriS'MtM.– Ctavis mapris sapientlse (Ctefdes
2" Traité secret de la pierre philoso-
hautes sciences).
ehate.
– Le Tombeaude la pauvreté.
f)'A<r<:moft<.
~M~K~Lt~Çhrysopée,
Atpicenne.– Dectaratio lapidisphysici(Révélation de
la Pierre).
Rager Bacon. Breve breviarium de donc Dei
(Court traité du don de Dieu). 2' Miroir d'Alchimie.
Barchusen. t" Etementa chemie (Eléments de chi-
mie). 2" Liber singularis de Alchimiœ (Curieux traité
d'Âfchimie).
Barlet. La théotechnie ergocosmique.
Beccher. Physica subterranea (Physique souter-
raine).
Bernardle TY~tsan. f De lanature de l'ced. 2° Le
TABLE DES TRAITÉS 159

livrede la philosophienaturelle des métaux. La parole


délaissée.
Berthelot. !° Introduction à l'étude de la chimie
des anciens. 2" Les Origines de l'Alchimie.
Berthelot et Ruelle. – Collection des Alchimistes
grecs.
CaM. f Le livre des trois paroles. 2° Secret d'A!-
chimie.
G. C~MS. – Apoto~ià Chrysopœioe et Argyrcpœioe
(Apologiede l'art ~/jfM <'oret de l'argent).
C~o~d~. – La Chrysopée.
Collections. t" De Alchimia opuscula complura
(RMMt~~& <<<MrsopMca~M aMfmf~M~).2" AurUerce
artis quam chemiam vocant (~CMt< traités de la
science nommée chimie). }°BiMiothëque des philosophes
atchimiques. Cinq traités d'aichimie. Museum her-
meticum(Le Musée hermétique).6° Theatrum chimicum
(Le <Md<Me~ffnt~He).7* Bibttothecachemica Mangeti
(BtMto<M~Mchimiquede Maft~
Co~MK.– !dée parfaite de la philosophiehermétique.
J. DM. – La Monadehiéroglyphique.
jEMmoert~.– Physiques et mystiques.
R~ & Stt~&acA. – Clavis phitosophorum (Cby
philosophique).
t6o THÉORIES ET SYMBOLES
"I~ ~l,

f)'F~M~M<. Arcanes de la philosophied'Hermès.


2' Enchiridipn physicœ restituae (E<M~ttrt~oKde la
physiquer~aMte).
Figuier. L'alchimieet lesalchimistes.
JV.F~<Mt~.–t'Expitcationdes figuresdu cimetière
des Innocents. 2° Le livre de Flamel. }° Le sommaire.
G~f. f La somme de perfection, z" Le tivre des
fourneaux.
Grever. – Secrëtum nobiiissimum (LeS~efei! <r<S!
<<~fJ).
Glauber. t° L'Œuvre minéral. 2" La médecin?
universelle.
~fap~t'Kî.– AphonsmibasHiattt.
/~«K. – Le Miroir d'alchimie.
~eh'e<ftM. Vitulus aureus (Le veau ~'or).
~fm~. – f La table d'Emeraude. 20 Les sept
chapitres.
~B~r. Histoire de la chimie.
T'A.de Afo~A~M~e. De difncuttatibus a!chimio&
(D~Ct<fA&&<mM).
~ftt~HHMaBanM.– La pierre detouche. 2"Ls
règne de Saturne changé en siècle d'or.
/Mac le Hollandais. Opéra mineraIia(Œt<ffMminé-
M~i).
TABLEDES TRAtTÉS t6t

Jamsthaler. – Viatoriumspagyricum(Le bagage s/M-


~r~Me).
jM~~MeM~.–Comptainte de nature àratchi.
miste errant.
Jehan <~ Fontaine. La fontaine des amoureux
de science.
Jo~Mon.– Lexiconchimicum(DtC<Mnnat~ e~fm~).
Kircher. Mundus subterraneus (Le mo~~<:souter-
rain).

KA!<nra<&. Amphitheatrum sapientiœ aeternae
(AmpAt~df~ sagesse (f~rne~). z" Confessiode
chao physico chimicorum(Con/Mf: du chaos des
sico-chimistes).
RMtMtM. – Pretiôsa macgarita(Z.<: yÈrre ~e&KM).
Lagneau. L'harmonie chimique.
Z.om&ïprmc~. Libellusde tapide phitosophico (Pe-
M &'aAJde la pierre philosophale).
J.~î.asntoro.– Tractatus aureus de lapide philo-
sophorum (TrafM ~'Or la pierredes philosophes).
Z.afMf'MVenceslas,– Traitédu ciet terrestre.
Lebreton. – C!efs de la philosophiespagyrique.
Libavius.– t" De lapide philosophorum (Traité de
la ~tcrre/ 2° Paraphrasis Arnaldi (Commentaires sur
Arn. de ~f~Mcrn'i~.
!Û2 THÉORtES ET SYM,BOLES

Libois. Encyc!opédie des dieux et des héros.


R. Lulle. – La clavicule. 2GCompendium animœ
transmutation:isY'R~t<m~<n<<MK.SMt~<!<Mf!
Elucidationdu testament. 4° V~ m~MmMM h'M-
~n'x compendium(Vade mecum ou fJïHm~des tein-
ft<rM~.
MfTc~Mr. Dictionnaire de chimie.
Marc Antonio. La lumière sortant par soi-même
des ténèbres.
Marie <f:/K[pe. Dialogue de Marie et d'Aros.
De la Ma~Mt'Jrc.– Le chymique inconnu.
Morien. De transmutatione metaHorum(Traité ~f
la transmutationdes m~~m:
~oMo!). --Crede MiM~CroM-mo:
Pan~Jc.–[<'Arsettheotiatransmutattonismeta!ti-
cae r/tJjnc <!<
pra~tM <r<!<MmHMon m<!h!~M~.
2oVoarchadumia.
Paracelse. f Le ciel des philosophes;x° De natura
rerum (Traité de l'histoire naturelle ou de la nature des
c~OM~;)''Tincturaphysicorum~T'gM~f-
ciens) 4° Le trésor des trésors.
Pernety. t" Dictionnaire mythe-hermétique.2° Fa-
bles grecques et égyptiennes dévoitées.
Planiscampi. Le bouquet chymique-
TABLE DES TRAITÉS t&~

PMoM~e. L'entrée ouverte au palais fermé du


roi. 2" La fontaine de la philosophiechimique.
Porta.–t* Magia naturatisYMa~e fM~r~/e~
2° Physiognomia humana~PA~M~-nomM fAomm~.
De Respour. Rares expériences sur t'esprit miné-
rat.
Rhasès. Le livre des lumières.
R<pfJ< t" Moëtte d'Atchimie. Traité des douze
portes. }° Traite du mercure.
Ph. ~oMt~ac. – Abrégédu Grand-Œuvre.
Sendivoginus. Le cosmopotiteou ta nouvellelu-
mière chimique. 2° Lettres.
Sperber. – tsagoge de materia lapidis (Résumésurla
ma~r~ ? ~pf'erre~.
Synésius. – Commentaires sur le livre de Démo-
crite.
St. Thomas <fA~«M. Secrets d'alchimie.
TntA~ng. – Potygraphia.
Basite Valentin. – t" L'azoth des philosophes.
x"Char de triomphe de l'antimoine. )<'Cottoque de
l'esprit de Mercure avecfrère Albert. 4" Les douze ctefs
de sagesse. De naturalibuset supernaturalibus(Traité
des choses naturelles e<ïttrn~ttreMM~.
N. Valois. Œuvres.
t64 THÉOfttES ET SYMBOLES

B~M~M~.–Tfaiteda~ënetdusë!.
~rMMM Vt~MfMyc. – Le chemin du chemin.

2" Ffos florum ~ia F~Mf ~M F~Kr~. Lettre au rot

de Naptes. 4" Novmn lumen ~OMM~~Mt~r~. Ro-

sarium ~Le fOMt'r~. 6° Qtlœsttones tam essentiales

quam accidentales ad BonifactUtnoctavum~QHM<MMïur

f~Mnce r<!cc:WM<, a~rMïJM att ~a~ BoKf/ac<?~.


– De conditionibus
~o~ iapidts physici (Des ~M-

~'n'~(~ de la pierre ~MpMjMa~.

D.Z'a~a<re.–Opuscutede!aphi!osophte naturelle

des métaux.
BIBLIOGRAPHIE ALCHIMIQUE

OU X!X' S!ÈCt.B.

Nous avons fait entrer dans ce court exposé nonseu-


lement les traités purement hermétiques, mais encore
les ouvrages historiques, les
biographies et les produc-
tions littéraires qui ont paru depuis l'an 1800sur ce
sujet, tant en France qu'en Attemagne et en- Angle-
terre.

Ano~ME. – Légendes populaires Nicolas Flamel.


Paris, brochure in-4".
BALZAC.–La Recherche de l'absolu. Paris, r vot.
in-!8.
BARRETT. Lives of the aIchemysticalphilosophers
with a catalogue of books in occult chemistry,
Londres, ï8t;, vo!. in-8.
BAUER. Chemieund Alchymiein Oesterreich bis zum
beginnendenXfXJahrhundert. Vienne, t88).
il
166 THÉORIESET SYMBOLES

BERTHELOT. Les Origines de TA!chimië, t vo!.


in-8. Paris, !88;; 2" Introduction aFétude de
}n chimiedes anctenset du moyen-&ge.Paris,
!88c, i vo!. in-4. Nombreuses figures d'appa-
reils, reproductions de textes par laphototypie.
BERTHELOT ET RUELLE. Collection des anciens
alchimistes grecs. Texte et traduction. Paris
différents
1887à t888, ) vot. in-4". Dans ces
une
ouvrages, M. Berthelot a fait connaître
à
période de l'histoirede !à chimie peine indi-
quée avant lui et très obscure.
E.BERTHET.–Le dernier alchimiste.
– Cours de philosophiehermétique oud'al-
GAMBRtEt..
chimie en t~ teçons. Paris, t~n.m-S'
Planche. Ouvragecurieux et très- rare.
E. CHARLES. Roger Bacon. Sa vie, ses ouvrages,
ses doctrines. Paris, !86!,in.8. Rédigé.sur-
tout au point de vue philosophique.
CRUVBILHIER.– Paracelse, sa vie et sa doctrine. Ga-
zette médicale, 7 mai t842.
CYUAN!. – Hermès dévdiM. Paris 1812. Brochure
rare. L'auteur prétend avoir opéré la trans-
mutation des métauxpar tes procédés alchimi-
ques ordinaires.
BtBDOGRAPH~ ALCHIMIQUE !~7

DELÉCLUZB.–– Raymond Lulle. Revue des Deux-


Mondes, t~ novembre 840. Article excellent
sous bien des rapports, sauf un, t'auteur assure
que Lutte, Bacon, etc., n'étaient pas des alchi-
· mistes, mais des chimistest
A. DuMAS.–L'alchimiste, drame.
ESCODECADEBOtssE. Les Alchimistesdu x)x°siècle.
Epitre à Nicolas Flamel.Brochure. Paris, :86o.
L. FtGUtER. L'alchimie et les alchimistes. Paris,
t8;4, !8~), f86o, t vo!. !n-tï. Exact pour
tout ce qui est fait historique, mais l'auteur
ignore comptëtement les théories hermétiques,
et quand it cite, c'est pour se moquer de ce
qu'il n'entend pas; 2°~ics des savants illus-
tres. Paris, ti~oà t! vol. in-8. Gravures
et portraits. Nous ne citons que trois volumes:
Moyen-âge, Renaissance, xvf!" siècle, à cause
des biographies intéressantes de Geber, Avi-
cenne, Atbert le Grand, Roger Bacon, Ray-
mond LuUe, Van Helmont, etc., relativesau
sujet qui nous occupe.
– Paracelse et l'alchimie au xv:° siècle. Im-
FRANCK.
pfimé en tête de l'Or et la transmutationde
Tiffereau.
t68 THËORtÉS Et SYMBOLES

F.HALM.–-DerA~dept,trauërspiet.
VotfHARt-EPS.–Jacob Bohme und die atehytnistea.
Bertin,t8~o.
HŒFFER.– Histoire de la Chimie depuis !es temps tes
plus reculés jusqu'à notre époque. Paris, !8~2.
2 vol. :n-8~ Le premier volume et une par-
tie du second traitent de l'alchimie.
HOFFMANN. Bertmer Alchimisten und Chemiker.
Berlin, 1882.
HoRTE!<S!usFLAME!– Résumé du màgtsmë,des sc!en-
ces occultes et de la philosophie hermétique
Paris, t8.t2.in-t8.
JACOB(bibliophile). Curiosités des sciences oceuttes.
paF;~ t88~;[voLtn-tz. La moitié du volume
& peu près traite de l'alchimie.
JACQUEMAR. La pierre phitosophateettephtogist)-
que. Paris !8y6. Brochure in-8".
JsHANDELAFONTAINE. – La Fontaine des amoureux
de science, poème hermétique du xv° siècle.
Paris t86t. Assez rare.
Kopp. Die alchemie in atterer und neuerer Zeit.
Heidetberg, 1886, 2 vol. in-8". Travail
consciencieux, plein de documents intéres-
sants.
BtBLtOGRÀPmE AbCmMtQUE 169

LEBRUN
DE vtRLOY. Notice sur accroissement de ta
matière métaHique.Paris, t888. Brochure!n-!2.
– Die aîchemie und die atchemistecr.Ber-
LEW!!<STEtN.
!io, tSyo. Brochure !n-tï.
Louts LucAS. t* La chimie nouvelle. Paris, i vol.
in-t:. Rare; Le roman atchim!qne. Paris,
t8;7~ 1vol.m-n. Rare.
MANDON.– Van Helmont, btOgraphte, histoire criti-
que de ses oeuvres. Bruxelles, t868, in-
MARCHsBE VÈzE. – Alain de LiHe. Numéro to de
l'Initiation. Juillet t88o.
MASSOK.– Essai sur la-vie, et tes ouvrages de Van-
Helmont. Bruxelles, !8~, in-! 8.
L. MENARS.–- Hermès Tnsmegistes.Pafts.m-S.
MtCHBA.t–Stttdia auctoris. Traduction de l'autobio-
graphie de Vati-Hetmont. Cazette médicale,
ï84~.
Vot< MoRR.– Literarischen Nachrichten zu der Ces-
chichte desGotdmacheas. Braunschweig, t8.}4.
NENTER.-Bericht von der alchymie. Nuremberg t827.
Brochure.,
PAPUs.–Lapterre philosophale, preuves irrëfutaMes
de.son.existence. Paris, t889. Brochure in-8*.
Planche. L'auteur étaNit togiquement t'exis-
t~O THÉORfES ET SYMBOLES

tencedd!aPierrepart'ana)ysedetransmuta-
tionshistoriques.
AtB. PotssoN.–Cinq traitée d'a!cMm:e des ptus
grands philosophes.P<tris,t8()oin-8. Figures.
,– Traités d'Arnauldde Vftieneuvje,R. LuUe,
Atbert le Grand, Roger Bacon, Paracelse,
`
traduits du latin.
PouCHRT.–Albert le Grand et son époque.. Paris
t84),jn-8..
RAGON. – Orthodoxiemaçonnique,suivie de l'initiation
hermétique.
RHEMHAR.t – Albert le Grand et saint
DE LtËTCHY.
c Thomas-d'Aquin,tyoLin-t2.
RoMKEï.AE!tE.–MemoirësurVanHe!mont, présente
à l'Académie de médecinede Belgique. Bruxel-
!es,t867.
ScHM!EDER..– Geschichteder Atchemie. Hatte, t8~.
DE SAtNT~GSRMAttf.– Conservation de l'homme
puisée d ans ta seience hermétique. Brochure.
Sir.iiAR-r..– Àtbeft te Grand, sa vie et sa science.
Paris, !86z,in-n. Portrait..
So!.tTAHtB.–Diana diaphanaoder dieGeschichte der At*
'chinustenhnbecMKaMtei[t.Nordhausen,t8(~.
THQMSOtt.– History ofchemistry. Londres, t8;o.
BtBL!OGRAPH!E &LCHtMtQUE !/t

TtFpEREAU.–t''Lesm~tauxsottt3ëscorpscompôsés,
t8~,m-!2;2"L'oret la transmutation des
métaux, Pans. 1889, in-8;}'' Lettre aux
sénateurs et aux députés sur ta production
artificiellede t'or. Paris, t888. Brochure, nt-
t2. Ouvrages très curieux de « l'Alchimiste
du X!X"s!ède u.
Da VtMVtU.B. Notice sur quelques ouvrages attri-
bués à Nicolas F!ame!.
TABLEDESMATIÈRES

!HT)<OMCTM!<
PREMtÈRE PARTIE, LES THÉORIES.
C~<t'<reA –DêBnttiondet'aiehimie.–L'atehimievutgatre
et ta pMtoso"h~e hermétique. – Soufoettra et adeptes.
Les buts de t'atchimie te Grand-CEuw:, t'Hontun.
cutus, t'Athae~t, la Patmgéoesie, te Spiritus mandt~ la
Quintessence, t'Or potabte. t
Chapitre 7~. – Les thëor{;;s atchMques; Un<t&<e la ma-
tiore. Les <roispnttcipes:Sot)ffe,Mereure,Setott Ar-
senic. Theoffe d'Artéphius. Les quatre etéméntt. 9
Chapitre f~. Les sept métaux. Leur composition. Leur
genèse. Le feu centrât. Cycte de formation. Influences
ptanetaires tS
C~NMfV.–L'atchitnie mystique. Théories fantaisistes.
La Cabalealchimique. Tripte adaptation de la théorie
hermétique. Le sanctuaire. :'77
DEUXIÈME PARTIE. LES SYMBOLES.
CA<f<–Pourquoi tes traités d'atchimie sont obscurs.
Moyens emptoyés par tes alchimistes pour ceier le
Gran<f-CE<tvre.
Signes.Symbotes. Noms mythotogiques.
174 TABLE &ESMATTÈRES s-.

Motsêtrangers. Anagrammes. Fabies.EnigtMS.AUe-


gories. Cryptographie.
C~f'~ Il. Symboles de ta théorie atchimique. La ma-
tière, tes trois prinetpes, tes quatre etêmeots, tes sept
métauxetteurssytnbote! ~t
C/M~fe W. – Théorie générale du Grand-Œuvre. La
Mati&fedtt Grand Œuvre. Soufre et Mercure. Leurs
symbole. Les dragons deFtamet. Liste des synonymes
hermétiques du Soufre et du Mercure ¡, !7
Chapitre J'V.–Pratique de la matière du Graad.ŒttVM.
Les deux voies. L'or et t'argent. Leur purMcation. La
<bhtainedesphMosopt'es.Bat)tduroietdetafeiM.
Disso)ut!ot)t*o l'or et de t'argent. Lepetit magistère
etteCrand-Œmvre.
CA<<'6'<;V. L'oeuf philosophique et ses symboles. Le
sceau d'Hermès. L'AthMOf. Le <eu des phitosophea.
S~degfe! 9~
Chapilre VI. Les opérations. Causes des différences en-
tre tes alchimistes au sujet des opérations. La putfefM-
tion. Les régimes de Philalèthe. Fermentation. Pro!e&-
lion. Symboles desoperattoM. a~J
C~<~ VM.– Les coufeursdet'cauvre. Concordance des
phitosophes. Les couteurs principales et tes couleurs
intermédiaires. Le noir, putréfactton, tête de corbaau.
La blancheur. L'trts. Le Rouge. <tS
C&a~tK VW.–L.a Pierre ph!tJsopha!e.Essai de la Pierre.
Ses propriétés. TraMmutatian des métaux. L'Etixir de
hMguevie.SeseCëtssurt'ame. t44
TÀ&BDESMATt&R.ES <7~

APPENDtCE
Dictionnairedes Sytabote; hermétiques. t;t i
Tebte destraités cités dMst'ouvrage. tj7
BibtiogMphieatchimiqttedu XK'si&cte.. t6{
Tabteg~nêMtedesmati&res. t7Ï
Table analytique '77
TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES

NMMM.– La lettre < après un chiffre indique que te mot


se trouve dans ta préface.

AMution, M, tt6. Alphidius, 7 i.


Abraham le Juif (Hj;nrM), 68, Anagrammes, 4).
?
8&,87,to<5,tN. Ange.t~t.
Acides, 88, 9t. Azottque.qo.)o. Animaux, t;t.
Sulfurique, 90. Anonyme chrétien, 7 i, [7, n.
Adëptc,t4;. Anonymes (traites). Aurora
Afgte,67,9!,t; t· consurgens, f~y.Casiiette
Air.t4,!{,7t. du petit paysan, 47, t~, 148.
Aia<ar,4tt Clangor baccinœ, t}~, t~').
A)aindeLiUe,3i.DictaAtani, ni, Epttre d'Alexandre, t;. Ep!-
tï< trcd'.s!s,Fitetd'Ar)adno-
Albert te' Grand, 8 De 7:, 90.U7-Gtona<nundi,
alchimia, 19, 22. Composé
)sé ;6. Grand (Buvre dévotté,
des composés, ~}, n<), !4&.(&. 6;. Grand Ot)'<ape,t}t.Ja-
Concordance des phitoso-so- nitor Pansophus, t. Lettre
phes, 79. Les huit chapitres,
es, philosophique, !t. Liber
9'. mutus, 40, to6. Merti.~t At-
Alcahal, 4t, tegoria, 47. Préceptes du
Alcani, 41. père Abraham,t:9. Psautier
Alchimie, dëCaitiona, J, J. d'Hermophile, 6t. Scala phi-
Buts, 4&8. tosophorum, 140. Songe
Alchimistes grecs, 4. verd, 41. !04. Texte d'alchy-
Atkaest,(;. mie, 24, 6}, 67, 76, no.
Atmizedif,<tt. Tourbe des philosophes,
.7~ TABLE ANAt. YTtQUS

!°y, <4.t, Traité .du Manc et Bartet. tMotheenie~ u.


da rougei 90. Triomphe her- Barnautd,9i,4). 4s·
metique,?!. Banho!otnee,8t. l,
Antimoine.86,87. Baudoin,)t..
ApoUon,40,<):<2. Bêcher physica snbterrehea,
Arbres, i~.tunaifeet so- 4-
taire.94. Beia,7),ta~.
Arch&e,}!. Bérigard deP!se. 9 i.
Argent, 18, 7), 78, 8t. 87. 88~ Bernard de Trévisan, 6 i, 8'.
97. y6; Le livre des métaux, xo,
Arsenic, t:. no, t?). Parote d<Haissée,
Artéphius. 14, t47. Cfavis, M. io, y8, tbj, t~). De la na-
Traité secret. <)0. turedet'œuf,tt4.
Athtsor,~o,;8,to; &to7. Berthetot tntrodùction a M-
Atremont,toi.Tombeaudela tude de ta Chimie, t,t;.
pat[vretë,.t8. Origines de t'atehimie, 4.
Auguret. Chrysopée, 89. )8,<jt.H8.
Avenïoat',7f. i. Bertbetot çt Ruelle CoUee*
Avicenne, 7!. Decfaratio tapi- tion dfes a)chim!stes grecs,
dis, 74. 7'-i.
Azoth, ?). Bt!.nchcur, tt8,t40, t4'.
Baéchus,40. Cabale, 18, 29.
Bacon (Roger), 6 t,8f, <.t, 99, Cag)iostro,iti. i.
Miroir d'alchimie, t, zi, 1!~ Gat.d,yi,ï7. Livre des trois
~4, 78, 98, t~9, ï4&< Brève parotes, ;6, t.M. Secret d'at*
breviarium, M. chimie,?;.
Bain, i~t, bain marie, to7, Caatbriet.tti~
bain de sable, to;. Carré, 6}, 67, t{t.
Barchusen, toi, to6. Elèmenta Cémentation, 8;.
chemiGe, ~t, t24. Liber de Cercle, !<;).
Rtcbimia,67,7!,8o. Chambre nuptiate,t04,t;y.
TABLE ANALYTtQUE !7<~

Chaos,6~ Degrés du feu.to~, tto.


Chartier.toi. Dctnocrite, û PHy.iiqu~~t
Chaux. t8,9t. mystiques, 77.
ChCne. 106. Diane, 40,
Ghies.7t,7!tt; DistiUation,tt4.7..
Claves, 9 i. Apotogia, ~t. Dorn, 6 i.
O&op&tf~, 7'. Chrisop~e. Dragon.û8,7t.7J,t~.
Collections. Bibliothèque des Dumas(J.-B ), 6 i.
Eau,t4, !8.$;. Forte,')o
phUosophes,t!t,t4o.De
Atchimia opuscula, 64. Artis Régale, gl, 9J.z.
Eckde Smzbach, 8i.0a.is,
attrifer<B,<)4,104, t~).Thé<i-
truin chimicum, 42, 29. Mu- t.!0.

seum t)crmeHeum,;6,~4. Etémrnts. t~ & ty. ~), ~6.


Colleson toi tdëepar(aite,82,89. E ixir blanc et rouge.'t4,t44.
Conjonction. [!&, M). De longue vie, t47.
Corbeau, ~o, t~. t~. Enfant, t;
Cosmopolite, t9, 8~. Voyez Enigmes, 4! à4~
aussi Senctivogim, Epee,tto,t;
eonteufs, t8, t~ ~t44. S'Espagneti toi. EnthU'Hion,
Çottpettation.S,. Dhysica:,n.t&. Arcanes, ?[.
Couronne, t; Estomac d'autruche, qz.
Croll, 9 Ehin. t8.
CMottS, Etteita, ni. i.
Crosset de la Haumerie, 9!.i. Fabtes.~6.
Cryptographie, 47,48. F'at)tx.tto,t;).
Cuivre, t8. remette.?!.ttô.
Cirgne,0,t;}. Fem'neManehe,7;,[0!.
Cyliani, !ti.i, Fermentation, ~S, tto, 146.
Feu (élément), t4, Feu de
bea~bation,t~4.
Des, :9. Monade hiéroglyphi- ['oeuvre, 107 à tro. Feu cen-

que, '9. trat.~t.Fett d'Egypte, to9.


t8<~ TA~E ANAt.YTtQUB

Fer,t8. !t7, t48. Tabted'Btoeraade,


Hguier t.'AtchimTë, 47. '"77.
Fixation du mercure, 67. H<BfFef:H~totre detaeM-
Fixe, 7t. )nie.8,jt8,46,77.
Ftamet, & J. 8 t. Sommaires Hoghetand De (ttMcu)tMtbUs`-
n. Explication des figures, t! jr.
;7. Figures. 68,9t, ne, t~o. Homme rouge. 7;, M;, t~.
LeLivtedoFhmet, 7t. 7~ Homuneutus.
toy.t~o. Haginus a Bar<n& R&gM<te
Fleurs, tu. Fleur rouge. 7!. Saturne ao, 9?, ny. Ptefra
Fontaines, !!4- de touche, t ~o,t~8.
Foufneau,!o; a(07. HydrcBtëUtn.~i.
Fntits,i~ Hy~;]t.4<
Gabrteius,7}, f0). HypoctapUque,4t.
Geber, 7 Traité des four- !n8Pences ptentteh'es.
neaux, 94. Somme,t )t. tris,.t}0.
Oauber, 6. Médecine univer. tsaac te hottandais,Si.Opéra.
selle, 8. CEtivre minéral. )ni'!eratia,8;.t4;.
v
-– Jatnsthatef: Viatafttttn spagy-
Gfand-Œuffe. !8. 9!. 97. ricu:n, <6.64, !o.), h},t:t4.
Grever: Secrotu)n,8t,t4;. Jaune, t~9.t!4.
Grosparmy,9i. i. Jehan de ta Fontaine: Fot*'
Happetiuï Aphorismi, t09. taine desatnoureuxdesciea–
Hécate,4Q. ce~H,79.
Helias, n}. Miroir d'alchimie, Jehan de Meung Comptainte
t7.4!,to;. dénature, 80.
Van Helmont, 9 i, ï~8. Johnson:t.e)[icon,4t.
Hetvetiu$, 9 Vitutus attreus, Jupiter, t8,tt8,j'4.
7!}. K.ettey.~i. i,
ttefn)apnrodite,64,9ï,t~4. Kirchëf MundussubtetTaoeM
Hermès, 7 tSeptchapitfes, }c, <4!.
TABt. B A NA YTH<,) EU t8r

KtMMfath, 0,40. Amphithea- Magnésie, 6t,ç).


trumsapiëftise, t. Coi)tes Mftie,u6.
sto dechao, ~8,)~8. Marc Antonio: lumière sor-
Lacinias Margarita, ;6. tant des ténèbres,)~, M8.
~agaeaM:Hatatonia,t)4. Mariage,
Lantb$pfinck,;x,t:7. Marie: Dialogue, to9.
Hmpe, to8. Mars, !8, 40, !t8, t~.
:Lasnioro Tractatus aureus M~rtini&re ta chymique in*
147. connu, 76.
Laviaius Ciel terrestre, Matière de la pierre, 61 à 6.),
9:. 74&97.
Lebreton: Clefs de la philo- Mayer,toi,o.
sophie, 68. Merdes philosophes, <n.
Leng!etBufrcsnoy,n i. i: Mercure (principe), H &t4,
,Libavius,9 i. Paraphrasa, 79. t9& !61, 6t&k
De lapide, to). 7!. 80.
Libois, tt i. Encyclopédiedes Mercure (métal), 18,78.
dieux, 4<i. Mercure de~ phitosophes, ~9,
t~n, ;&, 67,7!. ~,Ho. 91. -–/
Lion vert, M). Mercure double, 67.
L(t, t04, t;4. Mercure de l'argent, 78, S?.
Loup,86,4. Mercure (dieu), ~6, t;
R. Lut[e,6 t,8 i, u~. Compen- Métaux, t8â:7.
dium, 48. Gtavicule,80, 68, Microcosme, !0.
t46. Ecta<rcissementdu tes- Montagne, tj!.
tament, 89, ioo. Vade me- Morien, 7 i. De transmuta-
cum, M7. tionei~f).
Lutte, t8, 77,81. n8, t; 5. Mystères, !6.
L. Lucas, ni.i. Neptune, t<
Macquer: Dictionnaire, 8;. Noirceur, «7, t}7 à t~o.
Magist&re(petit), 9~,04. Noms mythologiques, 40.

1}
-1

~82. TfABL&ANAtYTJi~UE

Northoa,8i. Crede ctiM,<4. 99, t!7. t4!. Fontaine, S8,


t}0. Philosophes hefoetiques, 4.
Nostoc, 7- Pierre phitosopbate, !t
Nuysement.tot. 94, <44. Son essai, t4<-t4!.
Œuf phitosophique, <)&&t04. Ses proprMtés, ~44
Oiseaux, ;8, t!~ t; Pierre v~ta'e, min~rate,9Ki-
Opérations, njr&t!?. ma)e,6.t.
Or, 18, :},Z4, ;8, 78, 8r, Ptantscsmpt, M Bouquet,
8~ M;.
Orpotab)e,7. Ptomb, t8, 86, t}t.
Orangé, t:~ Pfuie,t~.
Ostan&s,?!.1. Poisson Cinq traites, tti.
Pa)ing<~n~sie,6. Porta Mugie naturelle, 91.
PMtse)es,!t. Physiognon)fa,~i.
Pacth6s:Afs et théorie, :<). Pr&c!pitation,tt4.
Voarchaduntia, Principes des métaux, t9 &
Paott,t;o.
Paracetse, 6 <;i, tt, 26, Principes Mitersets~ ;t &~4;
Le cieC3M pfiitoMpttës, ï, Prisot)) Mt.
t8, au. De natafa rerum, Procius, ï;.
Opera omnia, Le Trésor Projection, ïo.
desTr6sors, t), 27. Tinctura, Protyle, ;t.
H9. Philosophieocculte, 28. Putréfaction, ta), 116,K), ~8,
Archidoxes magiques, t8. QttercetMUS.~i.i.
Potage,?:. Queue du paon, U9.
Penot.çi. i~ Quintessence, 7.
Pernety, tt i. Fables, J, 40, ReMs, 6}, çt, 64.
46, &7.Dictionnaire, 4t, !4t. Régimes du Phitalèthe, ny A
Phénix, t)o,ï! ït9. tit, U~.
PMtatëthe, 6 i, 9 Entrée Respour, n i. Rares exp~tien-
ouverte au palais, 68, <;t, ees,7.
TABLE ANALYTtQUE à '8!

Rhésus,7 t. Livre des tumte- Soufre de t'qr, 78~87.


8t.
fes,8i. Sperber Isagoge,1~9.
Riehar<tt'Mgta)!,9!. Sphère, to).t~6.
Rip)<'e, i. MoeHe, 91. Traité SpiritMtBundi,6.
du'mefCUre,9). L-e&douze- Squetettë,t!6.
portes, to9. Sublimation, 67, n~Hy.
Ro!<!6,7), 8!, T4t,i~. Syn<Hitts,7 i. Commentaires,
Rouge, ;8f!4t. '7.
Rouittac abrégé du grand- Synonymes de Soufre, 7;.
œuvre, <)!, 64, 8~. 99, M9, Synonymesde Mercure, 7~.
-"7\' Te-fe,
Rose,t$;. Tête de corbeau,t)/.
Ros&-Cmix,9i.i. Tetrasomie.ty.
RubiSçatton, tt?. Thomas d'Aquin(St.), 81. Se-
Salamandre, tt6, t; crets, 78.
Sàtmon,M!.L Thurne'sser, i.
Saint-Germain, n i. Titfereau, tt i.
Setot-Romain, Mt~ Toisot~d'Qr,<to.
Saturae.~B. 86, n?, ~6. Tmns<mttatton,8<,ft;, t~.
S~Mttd'Henx&s,M, too. Triangle, 6), !j6.
Se),t<,):},tt,jtt,;t,&ta7jt, 7J Tritheim, 8 i. Potygraphia,
~88. 88.. 47.
SendjvoEn's,9{. Lettres, !o. Utsted, Ot.
t.
Mputet-e, M), t;6. Unité de ta matière, 9 à tt.
Serpent, ;ï,7t,ij6. Valentin(Basile), 8 u,
Stgnes,)8,}8,;9. Char de triomphe, 9, 9t.
SonMeurs,87, De naturalibus, t9, L.'A-
Soleil, t8, 77, 8t, ![8, t;6. zoth, 29, ;t. Colloque, !t6.
Soufre (principe), n à )4, 19 Les dou~ ckfs, ![, 64, 8o,
& M 4?}, t04,t~}0.
So. Valois, 27. Œuvre!, ï;.
t84 ~"TABtK;:&N~~tQ~

J Y~nu~tSt .t«, t <8, t!6. nn n Vogeh Dotapide, 9t.


Vicot~i. Voies,y;, humide et :&:het
ViHenewe (AntauM de), ;7. 7!
Chemin du chemin, t9/6'. Votatit,?~
Ftos Cofum.7y. tettrë, 6!. Vu)c<nn,t!6.'
Rosaire, 64, S;, tœ(,t! Zachaire, <) Optiscute,
M4, !47. Quoestiones, 8!, '4!
Nov))tn)utnen,t4t. ZtmM,4t.
Vige<t&fe,9i, ~7,~o.Tmitë du ZQs!me,7i,'7t4~-
fet, t;.

FÏN

Achevé ({'unj'nmgr, le ri ntor~ Par~

ChetHMM JOUVE,t!,fueRaeine
MDCCCXCI
/i~

.t~ L'M
ET *L~ TKA~IUTATro~ DES'~Ët~

~t~
f.jrM.r'R.tX<t-<i.f"<ft.t

~MM~
.€:<).)?- ;~tfit!,F'.t!?J-ë~LE.)<-M~X.

~J~~f'P~r~~sr..t~f~'ft

''sji~e~ Rt:&a~!i;a~<i"s~ ~î' M't~

D'~LCMFmË
C~~TR~~

f~~Mf'~e~t'tBa-MM'ff~

A'Rtt)-M ~t.m~KaHt'8: jtÀëfî~. !-UKf:E.~


P~R~~së ~?S~
f~F \'IV
~RS.ttrË~M~Vt~t.F~t?

'7~r.K.S ~3~
p~tp~f\'\LFe F'f·t'É~ ~T~T

t~oR-S~ t-Ei:~ P~ ~S'

/T.~ PK~.trR.-t'F~_W
~p~

F~~fe''S:
~c~ .1:

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