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BABEUF
TEXTES CHOISIS
IN T R O D U C T I O N ET N OTES
PAR
C LA U D E M A Z A U R IC
A G R ÉG É DE L ’ U N IV E R S IT É
ÉDITIONS SOCIALES
168, rue du Temple, PARIS (3e)
Service de vente : 24, rue Racine, PARIS (6e)
Tous droits de reproduction, d ’ adaptation et de traduction réservés
pour tous les pays,
© 1965, Éditions Sociales, Paris.
BABEUF
(1760-1797)
I. LE JEUNE BABEUF
(1785-1789)
L a jeunesse de Babeuf.
Né en 1760 à Saint-Quentin, François-Noël Babeuf est de la
génération de Robespierre et plus encore de celle de Saint-
Just.
Sa jeunesse, son adolescence se sont déroulées au milieu des
grandes crises politiques, idéologiques et économiques qui
marquent la fin de l’Ancien Régime. Aîné d’une famille nom
breuse et peu aisée, il peut paraître surprenant que Babeuf
ait reçu une éducation intellectuelle. Il fut pourtant instruit
par son père, Claude Babeuf, soldat condamné pour désertion,
amnistié en 1755 et devenu employé des gabelles, autodidacte
par nécessité et pédagogue à ses heures. Claude Babeuf enseigna
à son fils, non sans user de brutalité, le français tel qu’il s’écrit,
l’arithmétique et la géométrie. Ainsi, paradoxe s’il en est,
Babeuf, qui n’était pas d’origine bourgeoise, acquit néanmoins
la faculté de participer en toute lucidité aux grands débats
de pensée de ce troisième quart du xvm e siècle. Mais, si Babeuf
ne peut être crédité d’une formation intellectuelle de la qualité
de celle d’un Robespierre, du moins est-il patent que son savoir,
plus encore que l’origine sociale et la profession de son père,
le faisait émerger des couches les plus opprimées de la société
de l’Ancien Régime. Babeuf, socialement, s’inscrit dans cette
catégorie si nombreuse au xvm e siècle d’acteurs, de journa
listes, de serviteurs administratifs qui se situe au niveau où
s’enchevêtrent la petite bourgeoisie déclassée et les plus éman
cipés des travailleurs sans biens propres; milieu duquel sont
sortis tant de révolutionnaires de 1789.
Au fait des documents fiscaux, par la grâce de son père,
François-Noël est très tôt placé dans la domesticité d’un grand
de la région de Roye en Picardie, Monsieur de Bracquemont;
BABEUF 9
Patriote et sans-culotte.
Babeuf pouvait espérer devenir secrétaire de Coupé de
Sermaize, mais il est déçu par l’homme sur ce plan comme sur
d’autres. La misère s’installe au foyer. Ne renonçant pas à sa
vocation nouvelle, il cherche dans l’administration révolution
naire une place à la hauteur de ses ambitions. La vague démo
cratique qui suivit le 10 août 1792 lui permet d’être élu, le
17 septembre, administrateur du département de la Somme.
Il y fait preuve de zèle, de dévouement, de qualification et de
patriotisme, en dénonçant par exemple la tentative de trahison
des aristocrates de Péronne qui prévoyaient, la guerre étant
déclarée depuis avril 1792, de livrer la ville aux Prussiens. Mais
ce démocrate, qui osa se réjouir de la mort du roi au milieu
de la consternation des modérés picards, n’avait pas limité
sa propagande orale à la seule réclamation de l’égalité des
droits politiques; il s’était affirmé au cours de sa campagne
électorale partisan de la « loi agraire », c’est-à-dire au
20 BABEUF
Babeuf thermidorien.
« Le Tribun du peuple. »
A partir du 15 brumaire an IV (6 novembre 1795), Babeuf
se consacre essentiellement à son activité de journaliste au
Tribun du peuple. Il en rédige presque seul, de bout en bout, tous
les fascicules. A l’occasion, il reproduit des lettres de corres
pondants ou de collaborateurs, soit pour illustrer ses thèses
propres, soit pour susciter autour de ses articles une discussion
publique. Il inspire des lettres interrogatives, peut-être même
les rédige-t-il, afin de faire progresser sa critique ou de
répandre ses propositions dans le public (ainsi la lettre de
M . V... (Vadier?)1 qui appelle la réponse à M . F... rédigée par
Buonarroti). Matériellement, Le Tribun se présente comme
une suite de méchants fascicules, mal imprimés sur du mauvais
papier. Une typographie incertaine, des caractères fréquem
ment différents du début à la fin du cahier : reflet de la crise
économique, mais aussi témoignage de la pauvreté et de l’insé
curité dans laquelle se débat le rédacteur. De fait, Babeuf,
comme autrefois Marat, est condamné à la clandestinité dès
le troisième numéro de la nouvelle série. Souvent, il s’excuse
en fin de paragraphe des fautes qui maculent sa feuille.
Le tirage du journal varie sensiblement autour de deux mille
exemplaires. C ’est peu si l’on songe au tirage des grands
3
34 BABEUF
ÉPILOGUE
LA M O R T DE BABEUF
Œuvres de Babeuf.
Les manuscrits de Babeuf et ses textes imprimés, les copies
de certains documents essentiels faites par Victor Ad vielle en
1884 sont aujourd’hui extrêmement dispersés. M. Dommanget,
en France, en détient plusieurs dans sa collection; l’Institut du
Marxisme-Léninisme à Moscou conserve un grand nombre
de copies et de manuscrits originaux; le reste est accessible
aux Archives nationales, à la Bibliothèque nationale, aux
Archives départementales de l’Aisne, de la Somme et de
l’Oise. Les Archives de l’Académie d’Àrras sont conservées au
château de Fosseux et la plus grande partie des lettres de Babeuf
avec cette Académie s’y trouve.
Nombreux sont les textes qui ont été publiés et, sans l’exis
tence de ces recueils, cet ouvrage eût été irréalisable. Signalons
que les extraits publiés ici ont été tirés des éditions suivantes :
— Correspondance de Babeuf avec VAcadémie d’Arras publiée
sous la direction de M. Reinhard, professeur à la Sorbonne.
Paris, P.U.F. i960. Coll. « Textes », publications de la Faculté
des Lettres et des Sciences humaines de Paris.
— Victor A dvielle : Histoire de Gracchus Babeuf et du babou
visme, d’après de nombreux documents inédits. Paris, chez l’auteur,
1884; deux volumes in-8° (300 exempl.). Recueil de documents
dans le tome IL
— Maurice D ommanget : Pages choisies de Babeuf recueillies,
commentées, annotées, avec une introduction et une bibliographie
critique. Paris, A. Colin, 1935. Coll. « Les Classiques de la
Révolution française ».
— Les Annales Historiques de la Révolution Française (A.H.R.F.)
ont publié, de 1950 à 1963, de nombreux inédits de Babeuf
auxquels nous avons eu recours.
— L ’Annuaire d’ Études françaises, Éditions de l’Académie des
Sciences de l’U.R.S.S., Moscou, i960, a fait connaître quelques
documents conservés dans le fonds de l’Institut du Marxisme-
Léninisme.
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 45
Cl
L E J E U N E BABEUF (1785-1789)
LE FEUDISTE BABEUF
ET L ’A C A D É M IE D ’ARRAS
Monsieur,
BABEUF.
Monsieur,
LA Q U Ê T E D U BONHEUR SO CIA L
Monsieur,
Monsieur,
1. J .-J . R ousseau '.Ém ile..., ouv. jardin... » (idem.), Livre II, cha
cité, Livre I, chapitre x m , p. 102, pitre x x x iv , pp. 139-140. Babeuf,
et Livre II, chapitre x v i, p. 110. dit-on (mais cette tradition est
2. « Qu'Émile coure le matin à très sujette à caution), faisait
pieds nus, en toute saison, par la prendre des bains glacés à son
chambre, par l'escalier, par le fils, hiver comme été...
5
66 TEXTES CHOISIS DE BABEUF
Monsieur,
1.
Est-ce un usage abusif de laisser anuèlement en jachère,
le tiers des premières qualités, ou même de toutes les
sortes de tères à labour3 ? Dans le cas de l’afirmative,
pour l’un ou l’autre état de la question, déterminer
2.
Quels seraient les moyens d’établir la plus juste fixacion
de la quantité, de la situacion locale, des limites, des
droits et des devoirs de toutes les parties de Biens-Fonds,
de tèles condicions qu’èles pussent être envers la Loi, et
même, de perpétuer cète fixacion, quelques changements
qui survinssent dans les formes distributives et les atenan-
cements des objets : de manière à prévenir toute espèce
de procès entre les citoyens, à l’ocasion des propriétés
foncières.
3 -
L ’ENTHOUSIASM E R ÉFO R M A TE U R
Monsieur,
R ÉALISM E ET U TO P IE
Monsieur,
6
82 TEXTES CHOISIS DE BABEUF
Monsieur, '
BABEUF, PÈRE ET É D U C A TE U R
Monsieur,
Monsieur,
1. Babeuf paraît las des ques porte l’année suivante sur les
tions hétéroclites abordées par Académies : « ... Cela prouve que
l’Académie. Il n ’apprécie pas les Sociétés Académiques ne sont
cette encyclopédisme superficiel pas toujours des sociétés tout à
qui consiste à tout poser et à ne fait philosophiques. » {Le Cadastre
rien ordonner. Il sait d ’autre part perpétuel, note, p. 42.) Philosopher
que les interrogations de l ’Acadé pour Babeuf, c’est agir et prendre
mie sont telles qu’elles ne pour parti.
ront aboutir à aucune solution 2. Il s’agit sans doute de l’abbé
concrète autre que spéculative, au Nauton, docteur en théologie et
moment où gronde la révolte dans membre du Musée de Paris.
le royaume. Nous en trouvons la (D’après Correspondance..., ouv.
preuve dans ce jugement qu’il cité, p. 158, note 9.)
D e u x iè m e P a r t ie
LE CADASTRE PE R PÉTU E L1
DISCOURS PRÉLIMINAIRE
BABEUF G A ZE TIE R D É M O C R A T E
CORRESPONDANCE DE LONDRES
(ier-8 octobre 1789)1
Du vendredi 2 octobre12
Du mardi 6 octobre1
Il est difficile de se peindre l’inquiétude générale dont
tout Paris était rempli relativement au résultat du
voyage à Versailles par plus de vingt mille citoyens au
sort desquels il était bien naturel de s’intéresser. On ne
pouvait croire qu’ils en reviendraient triomphants.
On désirait de ne point apprendre qu’ils eussent fait
couler beaucoup de sang, et on en revenait au refrain prin
cipal : Plut au Ciel qu’ils pussent nous ramener du pain !
Dès le matin l’Assemblée de la Commune publia le
Décret de l’Assemblée Nationale rendu la veille pour la
libre circulation des grains dans l’intérieur, et pour
obliger ceux qui feraient transporter des grains et farines
par mer, de faire leur déclaration exacte par devant les
Municipalités des lieux, du départ et du chargement,
et de justifier de leur arrivée et de leur déchargement
aux lieux de leur destination, par un certificat des Muni
cipalités desdits lieux : l’exportation à l’étranger est
provisoirement défendue.
Au bas de ce Décret était un autre acte de l’Assemblée
Nationale du même jour 5, par lequel elle reconnaît que
Du mercredi 7 octobre
[...] M. Marat déploya ce jour, dans le n° 2612 de
L'Ami du Peuple, un zèle véhément qui ne plut pas à tout
le monde. Il tonna très haut contre la Dénonciation de
M. de Joly dont on a vu que l’affiche qu’il qualifiait
de Placard injurieux avait paru le 4. Il apprend que le
nom qu’il n’avait pu savoir lors de l’impression de sa
feuille n° 24 et qui de là était resté en blanc, est celui
du Comte d’Épernay, Commandant de la Milice de la
Banlieue de Paris, mandé à l’Hôtel de Ville pour l’objet
qui a donné lieu aux faits racontés dans le n° 24 et les
quels ont motivé le Placard. Il interpelle ce M. d’ Éper
nay de rendre un témoignage public à la certitude du
contenu au n° dénoncé et de dire si L A m i du Peuple a
articulé une seule syllabe qui s’écartât de la vérité.
Les pinceaux de M. Marat avaient été trempés dans
le fiel pour travailler l’ébauche du noir tableau de la
Municipalité, auquel il avait projeté de donner un fini
parfait. Ces mêmes pinceaux conservèrent une teinte des
couleurs dont ils étaient enduits. Ne pouvant s’arrêter
en si beau chemin, il court de toute force, et tombe écu-
mant sur le premier Ministre des Finances3. Il promet de
LA R É V O L U T IO N ! M AIS PO U R Q U O I FAIRE ?
Messieurs,
8
114 TEXTES CHOISIS DE BABEUF
ticle II, d’ailleurs mal reproduit). tout pénétré des idées du Contrat
On trouve déjà, ici, une attitude Social. L ’ Institut du Marxisme-
qui sera celle de tous les révo Léninisme, m ’a communiqué V. M.
lutionnaires dans les régimes dits Daline, possède des extraits de
« libéraux » des x i x e et x x e siècles : 1790-1791 de la main de Babeuf,
revendiquer les libertés fondamen fort probants sur cette question.
tales et les droits reconnus par le Mais, au niveau où Babeuf se place
libéralisme lui-même pour mon ici, il n’est pas nécessaire de sup
trer l ’hypocrisie bourgeoise qui poser qu’il ait eu une connaissance
abandonne ses propres valeurs, approfondie de Rousseau.
selon les circonstances. 2. Henri G régoire : né en 1750
1. Percutante défense ! Babeuf en Lorraine, l’abbé Grégoire fut
s’éclipse derrière les masses pour élu député du Clergé de N ancy aux
ruiner toute possibilité de diver É ta ts généraux. Il fut l’un des
sion de la part de l ’adversaire. prélats les plus favorables à la
Babeuf cite ici la locution rous- Constitution civile du Clergé.
seauiste « volonté générale ». Il Il devint évêque constitutionnel
semble qu’il soit en cette période de Blois et député à la Convention.
BABEUF PENDANT LA RÉVOLUTION 115
Monsieur,
BABEUF A DE LAURAGUAIS1 ( 2 0 ju i l l e t I ? g o )
9
13° TEXTES CHOISIS DE BABEUF
LE C IT O Y E N PAU VR E EST-IL UN
C IT O Y E N A PA R T EN TIÈR E ?
Messieurs,
Q U ’EST-CE Q U ’UN D ÉP U T É ?
1. Les droits féodaux pesant sur titres primitifs déposés dans les
les biens et non sur les personnes greffes municipaux. (Cf. Albert
furent maintenus par la Consti S o b o u l : « de la pratique des
tuante et ne seront abolis par la terriers au brûlement des titres
Convention que le 17 juillet 1793 féodaux (1789-1793) », A . H . R . F . t
par l’ordre de destruction des 1964, n° 3 pp. 149-158.)
152 TEXTES CHOISIS DE BABEUF
C O N TR E LA PROPRIÉTÉ,
PO U R LE BONHEUR CO M M U N
LETTRE A ANAXAGORAS CHAUMETTE1
Paris, 7 mai, l’an 2 de la République française12
Tribun du Peuple3
Quel moment... que celui qui paraît ! De lui vont
dépendre les destinées du monde ! Quel moment... pour
1. C h a u m e t t e : né à Nevers le vement cette administration va
24 mai 1763, il collabora avec étendre son recrutement dans le
Prudhomme aux Révolutions de personnel sectionnaire après les
Paris. Républicain et démocrate journées du 31 mai-2 juin qui
convaincu, il fut membre de la virent la chute des Girondins. En
Commune insurrectionnelle du attendant, la pression du milieu
10 août 1792. É lu Procureur de sans-culotte conduit l’Assemblée
la Commune de Paris, il fut l’un des à proclamer le premier maximum
artisans des journées du 31 mai- des prix et, par la pratique de la
2 juin 1793. Généreux, proche du « fraternisation », la plupart des
peuple des faubourgs, il s’affirma sections modérées passent sous le
l’un des plus énergiques «déchristia- contrôle des sans-culottes. (Cf. :
nisateurs». Il fut condamné à mort A. S o b o u l : Les Sans-culottes,
le 13 avril 1794 lors de la répres ouv. cité, chapitre IV , et Albert
sion du mouvement sans-culotte. M a th ie z : L a vie chère et le
2. Babeuf, qui a dû fuir la mouvement social sous la terreur.
Picardie, est à Paris. Grâce à Paris, Librairie Payot, 1927.
l’appui de certains de ses amis 3. « Je ne donne à l’acception
proches du mouvement sans- de ce titre que la latitude de qua
culotte, il a pu trouver un emploi lifier convenablement un véritable
dans l’administration des Subsis défenseur de la sans-culotterie. »
tances de la capitale, Progressi {Note de Babeuf.)
BABEUF PENDANT LA RÉVOLUTION 153
BABEUF E T L ’ É Q U IV O Q U E
DE T H E R M ID O R
C O N TR E LA D IC T A T U R E ROBESPIERRISTE
LE « BONHEUR C O M M U N »
11
162 TEXTES CHOISIS DE BABEUF
P O U R Q U O I G R A C C H U S BABEUF ?
O U V A LA R É P U B LIQ U E ?
CO N TR E LA R É A C T IO N TH ER M ID O R IEN N E
1. Les 31 mai-2 juin 1793, les contre la journée. Mis hors la loi,
Girondins furent exclus de la ils furent néanmoins protégés par
Convention sous la pression des Robespierre pendant la Terreur.
Sections parisiennes. Les « 71 » Ils furent réintégrés à la Conven
étaient les Girondins les moins tion après le 9 thermidor (non pas
compromis, ceux qui n’avaient 71 mais 77). Cette réintégration
fait que signer une protestation symbolisait la « dérévolution ».
176 TEXTES C H O ISIS D E B A B E U F
12
iy8 T E X T E S CH O ISIS D E B A B E U F
M ILLIO N D O R É E T VEN TR ES C R E U X
LE D R O IT ET LE D E V O IR DE S’INSURGER
ERRATA
io thermidor an II I 1.
Général12.
18 fructidor an I I P .
14
2 10 TEXTES CHOISIS DE BABEUF
i. Babeuf confirme ici son athéisme, ou mieux, sans doute, son pan
théisme naturaliste.
« BRISER LES CHAINES » 213
i. Babeuf montre ici aisément et elle sera reprise par les socia
tout ce que sa doctrine doit à la listes utopistes dans leur projet
pratique de l’an II : taxation et « d ’armées industrielles ». (Cf.
réquisition. La même idée était M. D o m m a n g e t : Pages choisies...,
fréquemment émise en ce temps ouv. cité, notes, p. 262.)
« BRISER LES CHAINES » 217
LA R É V O L U T IO N C ’EST L ’OR D RE !
POUR UN « FR O N T PO PULAIRE »1
AU C IT O Y E N JOSEPH BODSON
15
226 TEXTES CHOISIS DE BABEUF
L ’APPEL A L ’A R M É E
U N M O T PRESSANT A U X PA TR IO TES
CO M B A TTR E !
1. Babeuf fait ici allusion à une de la Police Cochon, qui était une
provocation possible du ministre créature aux ordres de Carnot.
240 TEXTES CHOISIS DE BABEUF
LA M O R T DE BABEUF
Les jurés, mon ami, vont aller aux voix pour prononcer
sur ton sort et sur le mien. Suivant tout ce que j ’aperçois,
tu en échapperas et non moi. Si ma femme te remet
cette lettre, elle y joindra celle que je t’écrivais le 26 mes
sidor de l’an dernier. N ’ayant pas eu alors, comme je
l’avais cru, l’occasion de te la faire parvenir, je l’ai conser
vée jusqu’à ce moment : je ne puis aujourd’hui te rien
ajouter à ce qu’elle contient ; d’ailleurs l’approche de
l’instant fatal ferme mon esprit et peut-être mon cœur
à toute expression de sentiments que j ’eusse pu dévelop
per quelques jours plus tôt. Je ne sais, mais je ne croyais
pas qu’il m’en coûterait autant pour voir la dissolution
de mon être. On a beau dire, la nature est toujours forte.
Il fu t parfaitement vertueux.
III. B r is e r le s c h a în e s ! ( 1 7 9 5 - 1 7 9 6 ) ............... 28
« L e T rib u n du peuple » ...................... 30
L e communisme de B a b e u f en 1 7g 6 ....... 34
B a b e u f c h e f de p a r t i ..................................... 39
É p ilo g u e : L a m ort d e Ba b e u f ............................ 42
N o te s b i b l i o g r a p h iq u e s .................................................. 44
C h r o n o l o g ie s o m m a i r e ................................................... 47
TE X T E S CHOISIS
2e partie : B A B E U F P E N D A N T LA R É V O L U -
T I O N (1 7 S 9 -1 7 9 4 ) ........................................ 93
Le cadastre perpétuel........................... 93
Discours préliminaire........................ 94
Babeuf, gazetier démocrate.................. 102
Correspondance de Londres (ier-8
octobre 178 9 )................................ 102
La Révolution! mais pour quoi faire?., m
Lettre de Babeuf au Comité des
Recherches.................................... 112
Lettre de Babeuf à J. Rutledge....... 117
Babeuf à de Lauraguais.................... 123
Le citoyen pauvre est-il un citoyen à
part entière? .................................... 130
Démocratie politique et démocratie
sociale : un article du « correspon
dant picard » ................................. 130
Qu’est-ce qu’un député ? ....................... 136
Lettre à Coupé sur les élections à
l’Assemblée législative.................... 136
Démocratie sociale et loi agraire........... 145
Seconde lettre de F.M.C. Babeuf
citoyen à J.-M. Coupé, législateur. . . 145
Contre la propriété, pour le bonheur
commun ........................................... 152
Lettre à Anaxagoras Chaumette....... 152
3* partie : B A B E U F E T U É Q U IV O Q U E D E
T H E R M I D O R ................................................. 159
Contre la dictature robespierriste......... 160
Le « Bonheur commun » ...................... 161
TABLE DES MATIÈRES 25 3