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Composition d’un portefeuille optimal
Dinh Cung Dang
Docteur en gestion de l’IAE de Paris — Ingénieur Conseil
Résumé : Dans ce travail, le risque est défini comme étant la probabilité de réaliser in fine
une rentabilité inférieure à une rentabilité minimale acceptable pour un investisseur ou qui lui
est promise. À partir de cette définition, nous définissons une fonction limite inférieure de la
rentabilité en fonction de l’écart-type. Avec cette fonction et en faisant la distinction entre les
préoccupations d’un investisseur et d’un gestionnaire de portefeuilles, nous pouvons proposer
une procédure de recherche d’un portefeuille optimal pour chacun de ces intervenants sur le
marché boursier.
Abstract : In this work, the risk has been defined as being the probability to reach, in fine, a
return lower than the minimal return that can be regarded as acceptable by the investor, or
which was promised to him. Starting with this definition, we define a function of the return lower
limit which depends on the standard deviation. With this function and by distinguishing between
the priorities of an investor and those of a portfolio manager, we can suggest a procedure for
researching an optimal portfolio for each of those stock managers.
1 Définitions
R0 E(R)
La probabilité pour que la rentabilité réelle soit inférieure à R 0 est représentée par la surface
comprise entre
- la courbe représentant la distribution statistique,
- la ligne horizontale correspondant à la distribution nulle,
- et la ligne verticale passant par le point d’abscisse R 0 .
Plus cette surface est grande, plus l’actif est risqué.
R0
l’actif D. Par conséquent, l’actif C est moins risqué que l’actif D. Nous dirons que l’actif C sur-
classe l’actif D.
Figure 3 : Comparaison de deux actifs : moyennes différentes et même écart-type
R0
De ces deux constatations, nous pouvons dire qu’un actif surclasse l’autre quand :
- pour une même moyenne, l’écart-type de sa rentabilité est inférieur,
- ou, pour un même écart-type, la moyenne de sa rentabilité est supérieure.
Sur un marché comportant un ensemble d’actifs, un actif est dit efficient s’il n’est surclassé
par aucun autre actif. L’ensemble des actifs efficients constitue la frontière efficiente de ce mar-
ché. Ainsi, dans l’exemple de la figure 2, l’actif B surclasse l’actif A et, dans l’exemple de la
figure 3, l’actif C surclasse l’actif D.
IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1998.02 - 4
Nous pouvons représenter chaque actif envisageable par un intervenant sur le marché bour-
sier dans un plan dont l’abscisse représente l’écart-type de la rentabilité et l’ordonnée, la
moyenne. Pour la simplicité du langage, nous désignerons ce plan par "plan moyenne-écart-ty-
pe" ou plan [ σ ; µ ].
Dans la figure 4, qui représente dans un plan moyenne écart-type un marché comportant six
actifs A, B, C, D, E et F,
- l’actif A surclasse l’actif B,
- l’actif C surclasse l’actif D,
- les actifs A, E et F, ne sont surclassés par aucun autre actif et constituent la frontière effi-
ciente du marché.
Figure 4 : Représentation des portefeuilles dans un plan moyenne - écart-type
Moyenne
E
C
F
D
A B
Ecart-type
Moyenne
Frontière efficiente F(σ)
G(σ)=F(σ)-tασ
Ecart-type
R Min + t α σ et il n’existe pas de portefeuille dont la rentabilité ait une moyenne supérieure à cel-
le d’un portefeuille efficient.
Par conséquent, connaissant la moyenne et l’écart-type de la rentabilité du portefeuille, un
portefeuille P est une solution acceptable quand la moyenne de sa rentabilité satisfait à la double
inégalité R Min + t α σ ≤ R Inv ≤ F (σ) .
Dans un plan [ σ ; µ ], l’ensemble des portefeuilles faisables est l’intersection de l’ensemble
des points situés au-dessus de la droite représentative de R Min + t α σ et de l’ensemble des
points situés en dessous de la courbe représentative de F ( σ ) .
Le portefeuille optimal est le portefeuille efficient qui, non seulement satisfait à cette double
inégalité, mais qui a aussi une rentabilité dont la moyenne est maximale. Cela veut dire que,
dans un plan [ σ ; µ ], il est représenté par le point le plus à droite de l’intersection d’ensembles
définie ci-dessus (voir figure 6).
Figure 6 : Première interprétation de l’utilité de l’investisseur
Moyenne
RInv PInv
U(σ)=R Min+tασ
RMin
σMin=σ2 σMax
σ σ Ecart-type
Min 1
comme étant la limite inférieure de l’intervalle de confiance des rentabilités dont la moyenne
est F ( σ ) compte tenu d’un risque biaisé mesuré par t α .
L’inégalité R Min + t α σ ≤ F (σ) implique que R Min ≤ G(σ) .
Pour que le problème ait une solution, il faut que la rentabilité minimale acceptable R Min
soit inférieure ou égale à la limite inférieure de l’intervalle de confiance des rentabilités G ( σ ) .
Le portefeuille correspondant est un portefeuille efficient, donc représenté par un point de la
frontière efficiente (voir figure 7).
Figure 7 : Deuxième interprétation de l’utilité de l’investisseur
Moyenne
P Inv
RInv
RMin
G(σ)=F(σ)-tασ
σ1 σMax
Dans un plan [ σ ; µ ],
- R Min est représentée par une droite horizontale,
- la courbe représentative de G ( σ ) est déduite de la courbe représentative de F ( σ ) par une
transformation suivant la droite d’équation y = – t α σ ,
- et le portefeuille optimal est le portefeuille optimal qui a le même écart-type que le porte-
feuille correspondant à l’intersection la plus à droite de la courbe représentative de G ( σ )
avec la droite représentative de R Min .
Moyenne
Frontière efficiente F(σ)
R Gest
P Inv
RLim
G(σ)=F(σ)-t ασ
σMax
5 Conclusion
Dans le présent travail, grâce à notre définition du risque et de la variabilité et notre repré-
sentation graphique des portefeuilles dans un plan moyenne-écart-type, nous avons démontré
que nous pouvons trouver un portefeuille optimal pour l’investisseur et un portefeuille optimal
pour le gestionnaire de portefeuille, ces deux portefeuilles optimaux ne sont pas obligatoirement
les mêmes. Comme ces définitions et cette représentation graphique des portefeuilles ne sont
pas en contradiction avec celles adoptées par Markowitz et de nombreux auteurs de la théorie
du marché, nous pouvons envisager de réutiliser les résultats de leurs travaux pour faire avancer
la théorie de marché.
IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1998.02 - 12
Moyenne
(σ )
eF
ient
effic
ère
nti
Fro
G (σ
)= F(
σ)-t
ασ
Ecart-type
6 Bibliographie
[1] Jacquillat B. et B. Solnik : Marchés financiers, Gestion de Portefeuille et des Risques,
Dunod, Paris, 1990.
[2] Markowitz H.M. : Mean-Variance Analysis - Choice and Capital Markets, Basil Blac-
kwell, Oxford, 1990.
1998.02
Composition d’un portefeuille optimal
DANG Dinh Cung
Docteur en gestion de l’IAE de Paris — Ingénieur Conseil