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fiscale,deuxexperts débattent.
Oui
Michel Taly,
L’Etat envisage de remplacer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par une taxe
sur l’enrichissement.
Qu’en pensezvous?
Le principal intérêt de cette proposition est de faire avancer le débat stérile sur l’utilité
de l’ISF. En présentant comme des solutions alternatives une simple réforme de l’ISF et
Dans ses travaux récents, l’économiste Thomas Piketty a montré que ces contribuables
parvenaient
à échapper partiellement à l’impôt, car leur patrimoine est détenu dans des entités
intermédiaires (sociétés civiles, holdings, sicav…), qui distribuent peu de revenus, alors que
distribués.
raisonnableéconomiquement
et équitable ? Pour les revenus effectivement perçus et capitalisés, c’est possible. Pour les
placements à revenu fixe (par exemple les obligations), les plusvalues et le revenu sont de
(19 %). Quant aux revenus d’un contrat d’assurance-vie en euros, on saurait faire ce qu’on
del’évolution desmarchésfinanciers,nemesemblepasréaliste.
Lorsqueleur valeur baisse, on pourrait reporter les moins-values sur dix ans, suggère Bercy.
Celame paraît acrobatique. On ne peut taxer une plus-value que si elle est acquise.De plus,
une telle mesure risquerait de détourner les épargnants des unités de compte.
Et pour l’immobilier?
sicav ou d’un contrat d’assurance-vie, l’intermédiaire a perçu les revenus sur lesquels il
être obligées
de vendre leur bien pour acquitter l’impôt. Je ne vois pas comment les politiques et l’opinion
l’accepteraient. De plus, les loyers, qui sont soumis à l’impôt sur le revenu, et les plus-values
gestiondusystèmepourles contribuables
franchissant le seuil d’entrée de 1,3 million d’euros serait trop compliquée. Enfin, cela ne
Que préconisez-vous?
Ona le choix entre deux méthodes. Soit on taxe « au réel », par transparence, mais cela ne
peut
concerner que les revenus capitalisés, pas les plus-values latentes. Soit on met en place un
impôt sur
lafortune forfaitaire etnonplafonné, mais avec un taux plus faible que celui de 1,8% en
vigueur pour
la dernière tranche de l’ISF. Mais cet impôt doit se substituer à l’impôt sur le revenu, pas
s’y ajouter.
Sinon, ceux qui perçoivent le revenu sont taxés deux fois et l’impôt peut devenir
confiscatoire. C’est
ainsi que, aux Pays-Bas, une telle taxe a remplacé à la fois l’IR et l’ISF. Pour qu’il soit
équitable, cet
impôt devrait toucher tous les actifs, y compris ceux qui bénéficient d’exemptions ou
agricoles). Il pourrait
fiscal. p
Propos recueillis
Non
Lesrecettesfiscales
deviendraient
complètementimprévisibles»
Michel Aujean, économiste, associé du cabinet Taj, membre du Cercle des fiscalistes
Taxer des revenus non réalisés n’est pas unebonne pratique fiscale.
etaboutiraitàtaxerdavantagel’investissement
des sommes importantes échapper à l’impôt, car elles sont placées dans desstructures
défiscalisantescomme
l’assurance-vie, mais ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi. Je suisd’ailleurs
convaincu
que l’idée a été avancée par ceux quisouhaitentquelescénarioalternatif soit adopté, celui
d’un simple
réaménagement de l’ISF…
Estimer les plus-values sur les valeurs mobilières est le plus simple. Les établissements
financiers
le font pour les comptes-titres de leurs clients. Ils pourraient le faire pour l’assurance-vie
ou les plans
contribuables
à estimer tous les ans leur patrimoine immobilier. On voit avec l’ISF que cela pose des
problèmes.
crédit d’impôt sur dix ans. Ce serait créer une usine à gaz alors que tout le mondeveut
simplifier la fiscalité…
Que préconisez-vous ?
Une grande partie des problèmes vient du fait que le gouvernement se refuse à alourdir
de 1,3million d’euros
réforme.
Son objectif devrait être d’assurer des recettes régulières à l’Etat. Sion taxe
Notre système fiscal, caractérisé par des taux de prélèvements élevés et de nombreuses
possibilités
l’onreste dans le système actuel, si l’on essaied’augmenter encore les taux pour augmenter
assiette
large et des taux modérés,enréinstaurant une vraie progressivité. Cela passe par le
réexamen des
niches fiscales. Celles dont l’utilité n’est pas démontrée doivent être supprimées. Il n’est
pas normal
d’enveloppes
l’épargne
salariale. Quant à l’assurance-vie, ses avantages fiscaux ont été rognés en 2005. Si les
Allemands
Faut-il remettre en cause le statut fiscal privilégié de l’assurance-vie pour les plus
fortunés?
On pourrait imaginer un système où les revenus seraient taxés quand on place plus de
2millions
d’eurosdansuncontrat d’assurance- vie. Cela obligerait les épargnants à se tourner vers des
placements
alternatifs, choisis pour leurs propres attraits et non pour leurs avantages fiscaux.
La réforme de 2007 était nécessaire, mais est allée trop loin. Les Français sont incapables
de prédire
sur quel montant ils seront imposés à leur décès. On devrait s’inspirer du système
britannique
: jusqu’à 325 000 livres (372000euros), les successions sont exonérées ; au dessus, une