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MEMOIRE
PRESENTE EN VUE D’OBTENIR
ANALYSE
ET
QUANTIFICATION
DU
RESEAU
HYDROGRAPHIQUE
Le réseau hydrographique
comme objet vectoriel
E.S.G.T ELF-EP
2 Avenue Pythagore Avenue Larribau
72 000 Le Mans 64 000 PAU
Tel : 02.43.43.31.00. Tel : 05.59.83.40.00.
Fax : 02.43.43.31.02.
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Sommaire
Sommaire
INTRODUCTION ............................................................................................................................................2
BIBLIOGRAPHIE .........................................................................................................................................60
1
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Introduction
Introduction
Le réseau hydrographique a été le sujet et l'objet d'études nombreuses et variées. Dans cette étude,
nous n'appréhenderons pas le réseau hydrographique comme les hydrauliciens ou les hydrologues
peuvent l'aborder. Mais nous nous attacherons plutôt à présenter une modélisation et une
informatisation du réseau hydrographique en vue d'une analyse quantitative.
Depuis les années 50, divers scientifiques, géologues, géographes ou géomorphologues ont défini
des modes d'analyse des réseaux hydrographiques. Le principal leitmotiv de leurs recherches était de
pouvoir utiliser la masse d'informations contenues dans la morphologie d'un réseau hydrographique.
En dépit des nombreuses lois et des méthodes développées, aujourd'hui encore ce type d'analyse n'a
jamais vraiment été utilisé autrement qu'à titre expérimental ou de manière parcimonieuse. Ce peu
d'utilisation s'explique alors par la longueur des calculs manuels et l'inadaptation des moyens
informatiques pour l'automatisation de ce type d'analyse. En revanche, depuis les années 80, on
s'attache à l'automatisation de l'extraction du réseau hydrographique à partir de modèle numérique de
terrain (MNT). Et c'est dans cet esprit d'automatisation et d'informatisation du réseau hydrographique
que nous proposons cette étude qui a pour but de concevoir un outil d'aide à l'analyse.
Pour ce faire, nous avons décidé de traiter le réseau hydrographique comme un objet typiquement
vectoriel (possédant toute la topologie et la particularité d'une arborescence), en proposant la
conception et la réalisation d'un outil informatique sous un logiciel de Système d'Information
Géographique (SIG).
Ainsi, nous livrerons, dans ce mémoire, les différents problèmes et les divers aspects que nous
avons rencontrés tant sur l'utilisation du réseau hydrographique comme objet morphostructural que
sur l'exploitation de l'objet vectoriel. Dans un premier temps, nous présenterons la morphogenèse puis
la morphologie d'un réseau hydrographique. Ensuite, dans un second temps, nous proposerons une
approche plus informatique du problème.
Toutefois, il est important de signaler que certains aspects ont été volontairement délaissés. Ainsi
n'a pas été représentée une analyse altimétrique des données (celle des pentes par exemple) qui n'ont
pas été introduites dans la modélisation ; d'ailleurs un travail sur ces données constituerait un sujet à
part entière. Egalement, il faut signaler que les réflexions relatives à l'acquisition (comme l'extraction
à partir de MNT ou le traitement d'images) ne feront l'objet que d'un court chapitre, puisqu'elles ne
représentent pas le vif du sujet, même s'il s'agit d'aspects importants. Enfin, les lecteurs doivent être
prévenus que par souci de se centrer uniquement sur l'outil d'analyse, un seul exemple a été traité pour
valider la programmation informatique.
Cette étude se veut donc essentiellement générale pour tenter d'approcher de manière informatique
et concrète le problème de la quantification en géomorphologie, et cela en proposant un outil d'aide à
l'analyse du réseau hydrographique.
2
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
Dans cette première partie, nous aborderons le réseau hydrographique dans son environnement
naturel en parcourant sa morphogenèse, sa morphologie puis en envisageant son analyse, enfin nous
définirons les intérêts de l'analyse du réseau hydrographique pour l'approche morphostructurale.
Sont désignés par le terme de facteurs internes, les causes uniquement géologiques, comme la
nature et la structure des roches.
1.1.1. La lithologie
La lithologie est l'étude de la nature des roches issues d'une formation géologique. La nature des
roches intervient dans les modifications du relief.
1
Deffontaines (B.) (1990), p 11.
2
Deffontaines (B.) et al (1988), p 1.
3
Fond de vallées, étroits ou larges, en eau ou à sec, formant un réseau de talwegs.
4
Fait de ne pas avoir d'écoulement des eaux vers une mer ouverte (cas des mers Noire et de Tibériade).
5
Fait d'avoir un écoulement des eaux vers une mer ouverte.
3
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
1.1.2. La structure
La géologie structurale (ou tectonique régionale) est un domaine de compétence en géologie qui
s'attache à l'étude des déformations des roches. Elle s'intéresse à :
− l'agencement originel des roches, incluant les pendages, les alternances géologiques,
les discordances4.
− les déformations en cours ou phénomènes néotectoniques affectent la lithosphère et
modifient la topographie et par conséquent façonnent considérablement le réseau
hydrographique (zones de divergence et de collision).
Les facteurs composites sont la résultante d'une combinaison de facteurs de nature diverse. Leur
importance diffère selon l'échelle à laquelle on observe le réseau hydrographique.
1.2.2. Le rajeunissement
Le rajeunissement est le début d'un nouveau cycle d'érosion. Il se produit lorsqu'il y a une reprise
de l'érosion sur un relief pénéplané ou aplani, par abaissement du niveau aval des cours d'eau ou par
surrection du niveau amont (Cf. Figure 1-2). En somme, ce phénomène a lieu lors d'une augmentation
de la pente longitudinale du cours d'eau qui accroît sa dynamique et rompt son profil d'équilibre 6.
1
Roche dure ou tendre.
2
Sensibilité à l'érosion différentielle, matériaux meubles ou non.
3
Ensemble des processus qui affectent un dépôt sédimentaire et le transforment progressivement en roche
sédimentaire.
4
Repos stratigraphique d'une formation sédimentaire sur un substratum plissé ou basculé antérieurement par
des efforts tectoniques et en partie érodé (Cf. Figure 1-1).
5
Foucault (A.), Raoult (J.-F.) (1995).
6
Profil provisoire atteint par un cours d'eau qui ne creuse ni n'alluvionne suffisamment son lit.
4
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
1.2.3. L’eustatisme
Est désigné par le terme d'eustatisme ou d'eustasie, le phénomène responsable des variations
générales du niveau moyen des mers. De telles variations agissent sur le potentiel érosif d'un cours
d'eau et donc sur sa morphologie. L'eustatisme est l'une des causes du rajeunissement (phénomène
expliqué précédemment) (Cf. Figure 1-2).
b a
A B C
Le cycle d'érosion normal concerne les trois étapes successives A, B puis C. Toutefois,
par un soulèvement de l'ensemble(a) ou par un phénomène eustatique (b), il est possible à
partir de la topographie C d'obtenir celle en A.
Figure 1-2 : Stades d'un cycle d'érosion : A. Jeunesse, B. Maturité, C. Vieillesse
− réseau fossile1 ;
− réseau palinspastique 2 ;
− réseau hydrographique dans les phénomènes d'antécédence3 et de surimposition4 ;
− héritage de réseaux de nature très différente, d'une vallée glaciaire ou d'un réseau sous
aquatique.
1
Réseau qui a été recouvert.
2
Avant des déformations d'ordre tectonique.
3
Cas d'un cours d'eau qui s'établit avant le soulèvement tectonique et maintient son cours pendant son
soulèvement (Cf. Figure 1-3).
4
Mise en place d'un cours d'eau sur une surface ou sur un manteau de dépôts masquant les inégalités sous-
jacentes (Cf. Figure 1-4).
5
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
Ainsi, dans cette partie, nous tenterons de cerner brièvement les formes que le réseau
hydrographique peut prendre entre sa source et son exutoire. Par conséquent, nous essaierons d'aller
de l'ensemble au détail. Nous traiterons d'abord des grands types de chenaux fluviatiles, puis nous
aborderons en détail le chenal qui nous intéresse , c'est-à-dire le chenal unique, en proposant diverses
classifications d'ordre morphologique3.
Les grands systèmes fluviatiles résultent du transport et de la sédimentation par les cours d'eau qui
d'amont en aval (Cf. Figure 2-1) s'organisent différemment selon les précipitations, les pentes
régionales (ces dernières varient énormément entre la source et l'exutoire, car si le Rhône a une
longueur déjà importante de 812 km, le Nil qui est le fleuve le plus long du monde lui a une longueur
de 6 670 km) et enfin selon la géologie traversée.
Quatre grands types d'organisation du chenal des rivières peuvent être distingués : le chenal unique
(en amont), les chenaux tressés, les inévitables chenaux "méandriformes"4 et enfin les chenaux
anastomosés.
unique
tressés
méandriformes
anastomosés
1
Derruau (M). (1974), p 405.
2
Derruau (M). (1974), p 405.
3
Du grec morphê "forme", étude de la forme, de la configuration, de l'apparence extérieure.
4
Néologisme (adj.) construit sur la racine de méandre, du grec maiandros "fleuve sinueux de l'Asie
mineure", terme qui actuellement semble être préféré à celui de méandrique.
6
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
(Landsat TM - Niger)
Figure 2-3 : Tressé.
1
Campy (M.), Macaire (J.J.) (1989), p 209 .
2
Terme utilisé en topographie, c'est le tracé des cours d'eau sur une carte topographique qui représente une
ramification identique à un chevelu (partie filamenteuse d'une racine).
3
Campy (M.), Macaire (J.J.) (1989), p 211 .
4
Sinuosité arrondie décrite par un cours d'eau.
7
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
Dans ce chapitre, nous allons reprendre plus en détail l'un des types de chenal fluviatile
précédemment définis : le chenal unique. Nous en énumérerons les différentes formes rencontrées sur
la planète, à travers des classifications.
Le principal travail sur ce sujet est signé par Howard2. Il a établi une classification descriptive des
différentes formes de réseau hydrographique. Cette classification est fondée sur l'aspect géométrique
(en plan : ce que nous étudions) à laquelle correspond un nom d'identification. D'autres travaux ont
été entrepris pour essayer de classifier les réseaux hydrographiques selon d'autres critères.
− les types de base qui définissent huit classes principales (Cf. Figure 2-6) ;
− les types modifiés ou qui détaillent les huit classes principales (Cf. Figure 2-7).
Types modifiés :
− sub-dendritique (1) : traduit un contrôle structural secondaire mineur;
− penné (2) : présente une texture souvent très fine, ce type est fréquent dans les
matériaux fragiles ;
− distributaire (ou dichotomique) (3 et 4) : caractérise les cônes alluviaux et les deltas.
1
Du grec anastomôsis "embouchure", communication de deux biefs de même nature.
2
Howard (A.D.) (1967).
3
Deffontaines (B.) (1990), p 34.
8
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
(D) Dendritique
(T) Treillis
(P) Parallèle
(R) Rectangulaire
(Ra) Radial
(A) Annulaire
(M) Mulitbassins
(Co) Contourné
Ra
1. sub-dendritique
2. penné
3. dichotomique
4. distributaire
5. tressé
6. sub-treillis
7. treillis directionnel
8. treillis de faille
9. treillis de joints
10. treillis recourbé
11. sub-parallèle
12. colinéaire
13. angulaire
14. centripète
15. karstique
16. thermokarstic
17. étiré
18. glaciaire
19. irrégulier
20. composé
21. palimpseste
22. palimpseste
23. yazoo
24. anthropogénique
25. dérangé
26. complexe
27. réticulé
28. entéromorphe
29. amorphe
NB : les types en
italique ne sont
pas explicités
9
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
Types modifiés :
− sub-treillis (6) : correspond aux formes des reliefs allongés ;
− treillis directionnel (7) : caractérise des monoclinaux modérés ;
− treillis de faille (8) : fréquent dans les régions affectées de failles grossièrement
parallèles, divergentes, convergentes ou ramifiées ;
− treillis de joints (9) : caractérise des zones où les failles sont parallèles ou bien met en
valeur les joints des roches ;
− treillis recourbé (10) : sur un substrat plissé où les axes des plis ont un prolongement
net.
Types modifiés :
− sub-parallèle (11) : traduit une pente intermédiaire ou un contrôle par des formes
topographiques parallèles ;
− colinéaire (12) : fréquent entre les crêtes de sable ou de loess.
Types modifiés :
− angulaire (13) : caractérise des joints ou des failles et se coupent suivant des angles
non droits. Il est fréquent de rencontrer un type mélangé angulaire et rectangulaire.
Types modifiés :
− centripète (14) : caractérise les cratères, les caldeira et les autres dépressions. On peut
également rencontrer des zones de drainage multicentripète.
1
Dépôt sédimentaire détritique meuble, nommé aussi "limon des plateaux".
10
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
2.2.1.9. Conclusion
Il convient de noter que dans cette classification des réseaux, la distinction n'est jamais clairement
faite entre ce qui ressort de la structure géologique et ce qui est du domaine des formes; l'existence
d'un réseau de type rectangulaire suppose, par exemple, non seulement un réseau de joints ou de
diaclases, mais aussi l'installation de ce même réseau sur une surface de départ qui peut être
structurale (revers de côte par exemple) mais aussi d'érosion.
1
Composé de migmatite, du grec migma, mélange de roche de types granite et gneiss.
11
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
rivière subséquente
2.2.3.1. Rectilinéarité
Des segments rectilignes, qui de part et d’autre des lignes de
séparation des eaux se correspondent, constituent une anomalie. Si le
type de drainage n'est pas rectangulaire ni en treillis de faille ni
angulaire, cette anomalie souligne alors une fracture, une veine ou un
dyke2.
1
Berger (Z.) (1994).
2
Anglicisme, lame épaisse de roche magmatique recoupant une structure.
12
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
2.2.4. Conclusion
Dans cette présentation succincte des différentes classifications, il faut constater la correspondance
entre type de drainage et environnement structural des bassins de drainage. Toute la démarche est liée
à la recherche d'accidents structuraux sans auparavant chercher à déterminer le rôle de la
géomorphologie qui influence le dispositif des réseaux par la création des pentes nouvelles.
13
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
Depuis J. Playfair (1800), initiateur des études sur le réseau hydrographique, de nombreux auteurs
comme Horton (1945) ou Strahler (1952) ont hiérarchisé les réseaux hydrographiques. Voici, ci-
dessous, un bref panorama présenté par Deffontaines Benoît1, des principales hiérarchisations
classiquement retenues et ayant une signification hydrologique et géologique.
3.1.1.2. Duffar
La hiérarchisation de Gravelius a été améliorée en prenant en compte des niveaux de base relatifs.
Le nombre de cours d'eau est égal au nombre de confluence + 1. Chaque bras multiple est compté
comme un cours d'eau ainsi que les rives des quelques rares lacs.
3.1.1.3. Horton
Dès 1945, Horton s'intéresse à cette question et développe une méthode pour classifier (Cf. Figure
3-1).
En fait, il s'est aperçu que des règles ou des lois statistiques organisent les réseaux
hydrographiques, et il en a déduit qu'une hiérarchisation était nécessaire.
La hiérarchisation faite par Horton est la suivante, elle se décompose en deux étapes :
1ère étape : attribuer à chaque segment du réseau un numéro ou un ordre, pour cela Horton
procède comme suit :
− tout tronçon sans affluent est d'ordre 1 ;
− toute confluence de segments d'ordre identique donne un segment d'ordre supérieur
qui reçoit des affluents d'ordre inférieur.
2nde étape : Redistribuer les ordres en fonction des longueurs des segments :
− il faut alors "remonter" le réseau en donnant l'ordre supérieur au segment le plus long.
1
Deffontaines (B.) (1990), Annexe 3.
14
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
Le principe de classification qu'il énonce est le suivant : il définit un bief1 comme étant un segment
de cours d'eau.
− tout bief sans affluent est d'ordre 1
− tout bief formé par la confluence de deux biefs d'ordre n est d'ordre n+1
− tout bief formé par la confluence de deux biefs d'ordre différent prend l'ordre du bief
le plus élevé
Le défaut des classifications exposées ci-dessus est de ne pas prendre en compte les cours de petits
ordres qui se jettent dans les ordres supérieurs ; les auteurs suivants essayèrent de pallier cet
inconvénient.
− les tronçons sont intérieurs lorsqu’ils relient deux confluences successives dans
l’arborescence ;
− ils sont extérieurs lorsqu'ils relient les sources aux premières confluences en aval.
Dans un second temps, il précise d'avantage sa classification en donnant des numéros (magnitudes)
à chaque bief, il procède selon la règle suivante :
Finalement, on s'aperçoit que la magnitude du bief exutoire correspond aux nombres de sources du
bassin versant.
1
Ou stream en anglais définit la partie d'un cours comprise entre deux confluences.
15
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
Horton Strahler
Légende
Ordre 1
21 Ordre 2
27 26 23 22 16 Ordre 3
15
9 Ordre 4
8 Ordre 5
7
6
Ordre > 6
Shreve
Cet effet est courant dans les vallées glaciaires vosgiennes où les cours d'eau affluent vers un
marécage mal drainé par un cours d'eau principal. L'utilisation d'une échelle plus petite peut résoudre
cela grâce à l'effet de généralisation. Enfin, un drain peut disparaître à la suite de pertes et resurgir
(résurgence ou exurgence) dans un autre bassin versant topographique mais tout en restant dans le
même bassin versant hydrologique. Des cas de captures récentes peuvent poser des problèmes qu'il
faut résoudre en mesurant strictement le trajet du cours d'eau lors de l'établissement de la carte
topographique.
16
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
Ces quantifications proviennent essentiellement des travaux d'Horton, mais aussi d'autres études. Il
est courant de retrouver les mêmes notions dans la littérature. Cependant, des manipulations peuvent
être faites sur ces quantifications. Aussi est-il essentiel d'en sélectionner pour nos propres objectifs et
applications.
Dans un premier temps, nous présenterons les principales lois énoncées par Horton, puis dans un
second temps nous tenterons de donner une liste des paramètres statistiques qui peuvent être
déterminés.
1
Néologisme fondé sur deux racines, forme et mesure, qui définit la mesure des formes.
17
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
Cette loi, établie par Horton, s'énonce de la manière suivante : "The numbers of streams of
different orders in a given drainage basin tend closely to approximate an inverse geometric series in
which the first term is unity and the ratio is the bifurcation ratio". Pour notre part, plutôt que "ratio de
bifurcation", nous préférerons utiliser le terme de "ratio de confluence" (Rc), car celui-ci traduit
mieux l'organisation des segments hydrographiques qui va du multiple à l'unique.
D'une manière individuelle, c'est-à-dire entre deux ordres successifs, le ratio de confluence
s'obtient en faisant le rapport du nombre de segments d'ordre n sur le nombre de segments d'ordre n+l.
Pour un bassin, un ratio global de confluence peut être obtenu de différentes manières :
− en faisant la moyenne arithmétique des différents ratios obtenus pour chaque ordre ;
− en faisant une moyenne pondérée par le nombre de segments de chaque ordre.
Horton a montré que le ratio de confluence avait des valeurs faibles dans les régions plates et des
valeurs élevées dans les régions montagneuses au relief fragmenté. Ce coefficient de confluence a
donc une signification géomorphologique.
De la même manière que l'on s'est intéressé aux nombres de segments hydrographiques des
différents ordres, on peut s'intéresser aux longueurs de ces mêmes segments, soit à la somme des
longueurs des segments de chaque ordre, soit à la moyenne des longueurs des segments de chaque
ordre. Dans ces deux cas, les lois suivantes ont été établies par Horton :
La loi de la somme des longueurs : "The sum of the length of stream segments of successively
higher orders in a basin tend to form a decreasing geometric series in which the first term is the
summed length L1 of the first-order streams and the ratio is the ratio RL of successive summed
length."
Loi des longueurs moyennes : "The average lengths of stream segments of successively higher
orders in a basin tend to approximate an increasing geometric series in which the first term l1 is the
average length of the first-order segments and the ratio is the ratio R 1 of successive average length."
RC
Les trois ratios, définis par les lois précédentes, RL, Rl, Rc, sont liés par la relation : Rl =
RL
1
Clément (E.) (1990), p 26 - 28.
18
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
− densité de drainage : D =
∑l ;
A
− ratio des longueurs moyennes : rapport entre deux ordres ;
− ratio des longueurs totales : rapport entre deux ordres ;
− moyenne par ordre ou global du rayon de courbure ;
− les différents indices :
− indice de dissymétrie : comparaison entre les longueurs des affluents
entre les rives droite et gauche :
− indice de concentration : comparaison entre les nombres des affluents
entre les rives droite et gauche ;
− indice de linéarité : pourcentage des biefs linéaires dans le bassin
versant ;
− indice des angles de confluence : en regroupant par classe les angles,
on peut calculer des pourcentages ;
− indice de parallélisme : par classe d'orientation, on peut calculer des
pourcentages.
La géométrie fractale1, d'après Moussa et Bocquillon2, est aussi utilisée pour quantifier la structure
arborescente du réseau hydrographique en détectant des propriétés invariantes d'échelle.
En effet, en considérant que les figures décrites par un réseau hydrographique se répètent
identiquement à différentes échelles, on aboutit à la notion d'objet fractal décrite par Mandelbrot. Cela
revient à imaginer que l'on peut regarder un réseau hydrographique à des résolutions de plus en plus
fines et retrouver toujours les mêmes figures.
Nombreuses sont les études orientées vers l'analyse du réseau hydrographique : en considérant que
les réseaux hydrographiques conservent, dans leurs formes, la signature des phénomènes endogènes3
ou exogènes1, nous ne présenterons que quelques uns de ces travaux.
1
Défini par le mathématicien français Mandelbrot comme une géométrie de structure complexe qui se
construit selon des règles utilisant le fractionnement.
2
Moussa (R.), Bocquillon (C.) (1993), p 188.
3
S'applique aux roches formées, au moins en partie, à l'intérieur du globe.
19
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Première partie : Le réseau hydrographique
Dans sa thèse, Prud'homme Robert est l'un des précurseurs français en matière d'analyse des
réseaux hydrographiques, il y consacre près de 40 pages. Il montre aussi l'intérêt de ces types
d'analyse pour les études géologiques, en expliquant que : "les caractères du réseau hydrographique
sont extrêmement dépendants au cours de leur évolution de l'état du bassin versant"3, et d'ajouter
ensuite : "les trois paramètres dont les variations nous semblent les plus importantes dans l'étude des
réseaux hydrographiques sont la topographie, les structures géologiques et la composition lithologique
du sous-sol"2. L'auteur expérimente donc l'analyse cartographique des réseaux hydrographiques et
donne un certain nombre de corrélations très pertinentes.
Kim Woo-Gwan, dans sa thèse, poursuit les travaux de Prud'homme et consacre aussi une très
grande partie de son travail à l'analyse des réseaux hydrographiques.
Egalement dans sa thèse, Deffontaines Benoît propose une étude du réseau hydrographique et
établit des corrélations3 en insistant sur l'intérêt du réseau hydrographique pour une approche
morphostructurale : "Le réseau hydrographique est principalement modifié par la lithologie et la
fracturation" 4.
Dans sa thèse, Riazanoff Serge6 propose quant à lui des méthodes automatiques d'extraction et
d'analyse de réseaux hydrographiques, en faisant apparaître quelques corrélations certes timides (car
elles ne font pas entièrement partie de son cheval de bataille), mais qui ouvrent les portes à une
analyse automatisée et informatique du réseau hydrographique. Il traite et exploite toutes les
caractéristiques élémentaires des biefs qui composent le réseau hydrographique : les directions, les
courbures, les longueurs, les angles de confluences, les densités et le parallélisme.
Enfin, très récemment, Delcaillau Bernard7 étudie la morphométrie des principaux bassins versants
de Taiwan à l'aide des réseaux hydrographiques, pour approcher géomorphologiquement la genèse de
cette île en cours de formation.
5. Conclusion
Dans cette première partie, nous avons désiré approcher le réseau hydrographique, non pas comme
un objet géographique (ce qu'il est), mais plutôt comme un objet morphostructural qui a une genèse et
une forme, et montrer que certaines corrélations peuvent être faites entre les causes et la forme. Ainsi,
nous avons voulu exposer que la forme n'est pas le fruit du hasard, mais d'un ensemble de
circonstances parfois très complexes ou très évidentes. A ce titre, la morphologie du réseau
hydrographique rassemble une multitude d'informations que dans la seconde partie nous tenterons
d'identifier, de quantifier. Un outil sera alors proposé : une méthode informatique permettant
l'exploitation et la gestion de ces informations.
1
S'applique aux roches formées, au moins en partie, à la surface du globe.
2
Prud'homme (R.) (1972).
3
Deffontaines (B.) (1990), p 39.
4
Deffontaines (B.) (1990), p 11.
5
Collina-Girard (J.), Griboulard (R.) (1990).
6
Razianoff (S.) (1989), p 66 - 81.
7
Delcaillau (B.) (1997).
20
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
Depuis les années 80, se développent en informatique de nombreux outils dénommés Systèmes
d'Informations Géographiques (SIG) (Cf. Annexe A) destinés à l'analyse et à la synthèse de
l'information géographique.
Ainsi, dans cette seconde partie, nous traiterons d'abord des différentes manières d'acquérir le
réseau hydrographique, puis nous définirons ce qui fait du réseau hydrographique un objet vectoriel,
ensuite nous présenterons une modélisation possible du réseau hydrographique, sa description et son
implémentation et enfin une application.
1.1.1. Digitalisation
La digitalisation1 est une technique pour saisir des données géographiques à partir de supports
papier de tout genre (cartes, plans, images). Grâce à une table à digitaliser, il est possible de saisir des
objets en prenant, à l'aide d'une souris, les coordonnées des points qui les constituent. Ainsi, la
digitalisation donne naissance à un fichier de points référencés par leurs coordonnées dans un système
plan, les points sont reliés entre eux suivant la nature de l'objet digitalisé. Leur représentation est donc
vectorielle (Cf. Annexe A).
La principale précaution à prendre lors de la saisie est de veiller au raccordement des lignes, à la
fermeture des polygones, à une saisie organisée dans l'espace et dans le temps.
La digitalisation est une opération manuelle par excellence, pourtant ce type de saisie est très
pertinent.
Quand on applique cette technique au réseau hydrographique, et en particulier quand on saisit
l'information à partir d'une carte topographique, il convient au préalable de tracer le réseau pour
mieux l'identifier.
1
Anglicisme très utilisé en cartographie informatique qui correspond à une conversion numérique des
informations données sous forme continue (carte, image...).
21
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
La première consiste à interpréter l'image à partir d'un logiciel de PIAO1, technique similaire à la
précédente (digitalisation) à la différence près que l'information n'est pas saisie sur support papier,
mais directement sur l'écran. Dans cette méthode le réseau extrait est finalement représenté sous
forme vectorielle.
La seconde méthode, quant à elle, est plus sophistiquée, car elle est en partie automatique et
nécessite d'être détaillée d'avantage. Il s'agit d'extraire le réseau hydrographique d'une image à l'aide
de sa radiométrie2, pour séparer l'information relative au réseau hydrographique du reste de l'image.
Cette technique consiste à transformer l'image en la filtrant. Le filtre appliqué sur l'image est un filtre
simple puisqu'il consiste à binariser3 l'image4, c'est-à-dire à transformer la radiométrie, à partir d'un
codage à 256 niveaux, il faut coder l'image en 2 niveaux (Cf. Figure 1-1).
En somme, on extrait d'une image où foisonnent les informations, seulement les pixels qui nous
intéressent, de manière à pouvoir traiter ces informations indépendamment comme des entités à part
entière. Dans cette méthode, le réseau est extrait sous forme raster, avec toutefois une possibilité de le
"vectoriser"5 automatiquement, mais cette dernière automatisation ne semble pas encore très
opérationnelle.
I II III
1
Photo Interprétation Assistée par Ordinateur.
2
Mesure de l'énergie rayonnée.
3
Vient de binaire, c'est-à-dire composé de deux unités, 0 ou 1.
4
Une image est codée sur 8 bits (28=256), donc sur 256 niveaux ou couleurs.
5
Néologisme couramment utilisé en géomatique pour désigner une transformation de données du mode raster
au mode vecteur.
22
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
En effet, dans cette technique, on ne parle pas de réseau hydrographique mais de réseau de talwegs
ou de crêtes. On ne peut pas extraire un réseau hydrographique à partir de données uniquement
altimétriques ; en revanche on peut extraire des réseaux de talwegs2, car ce sont des objets
géométriques définis par leur troisième dimension : l'altitude.
Ainsi, ces méthodes automatiques permettent seulement d'extraire le réseau de talwegs qui est a
priori différent du réseau hydrographique.
L'extraction automatique de réseaux (de talwegs ou de crêtes) fait l'objet de nombreuses études.
Riazanoff3 classe les travaux des auteurs en trois classes importantes. Les deux premières, qu'il
qualifie de "statistiques", s'intéressent à chaque point de MNT de manière individuelle; la troisième,
qu'il a nommée "démarche structuraliste", est inspirée du modèle physique du ruissellement de l'eau
sur un relief.
Riazanoff donne aussi un rapide résumé sur le principe de ces trois démarches :
"La première classe d'algorithmes est fondée sur la recherche de "points de talwegs". Dans
une fenêtre centrée sur le pixel à traiter, on examine le voisinage afin de détecter un
changement de pente concave ou un extremum positif de la dérivée seconde."3
"La deuxième classe d'algorithmes calcule le "graphe dérivé" du MNT qui attribue à chaque
point la direction de la maille voisine suivant la plus grande pente. Cet ensemble de "cellules
de drainage" décrit un bassin versant lorsque l'exutoire est situé sur le bord du MNT, ou un
"bassin de dépression" lorsque tous les chemins décrits en suivant les cellules aboutissent en
un minimum local." 3
Finalement cette méthode est très utilisée, car elle est automatique. Quant aux résultats, il
semblerait très intéressant d'en faire une étude comparative avec ceux issus d'autres méthodes, mais ce
n'est pas l'objectif de ce mémoire.
Dans ce travail, il est question d'analyser un ensemble de caractéristiques tant métriques que
statistiques, il est donc important de pouvoir appréhender la qualité des données manipulées. Or la
qualité est une notion très relative. Qu'est-ce qu'une donnée de bonne qualité ?
D'après Laurini4, une donnée dite de "bonne qualité" doit allier précision et fiabilité.
1
Modèle Numérique de Terrain.
2
Ligne du fond d'une vallée ou de façon plus abstraite, c'est aussi le lieu géométrique du point le plus bas de
chaque section transversale d'une vallée.
3
Razianoff (S.) (1989), p 53.
4
Laurini (R.), Milleret-Raffort (F.) (1993).
23
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
Ainsi, nous essaierons d'aborder le réseau hydrographique comme une donnée géographique, en
donnant quelques erreurs de saisie ou artefacts qui peuvent se rencontrer et affecter l'analyse.
Le tracé des réseaux hydrographiques se réalise à partir de données principales qui peuvent être,
comme nous l'avons vu précédemment (Cf. 1.1), soit des MNT, des cartes ou des images satellitales1.
Or, quelque soit le type de données, chaque donnée comme caractéristique intrinsèque possède une
échelle ou une résolution. En effet, pour une carte topographique nous parlons d'échelle, mais pour
des MNT ou des images nous utilisons plutôt la notion de résolution, car l'échelle et la résolution sont
des notions très proches.
En fonction de l'échelle du document initial, le réseau extrait sera forcément différent ; c'est
pourquoi il est important de faire attention et de bien choisir les données de références.
Le choix de la résolution des MNT ou des images est aussi très important. Or ce choix n'est pas
aisé, puisqu'il est fonction des produits proposés sur le marché.
Prenons l'exemple d'un MNT : il possède un pas altimétrique qui lui donne sa précision (par
exemple 50 mètres) et en fonction de son pas, il va "épouser" plus ou moins bien le terrain qu'il tente
de représenter. Le réseau extrait aura par conséquent une qualité intrinsèque fonction du pas du MNT.
Autre exemple, le cas d'une image satellitale traitée sur un logiciel de PIAO2, on peut interpréter
l'image différemment selon l'échelle ou la résolution3 de l'interprétation (Cf. Figure 1-2).
I II
Image Landsat TM du plateau de l'Hadramaout au Yémen, avec deux
résolutions différentes, donc deux échelles différentes. On remarque
que sur l'image I, on interprétera l'ensemble, alors que l'interprétation
sera plus détaillée sur l'image II.
Figure 1-2 : Les différentes résolutions d'une image
1
Néologisme couramment utilisé dans le milieu scientifique de la télédétection, adj. qualifiant une image
acquise à partir d'un satellite d'observation de la terre comme SPOT ,Landsat ou encore ERS.
2
Photo Interprétation Assistée Par Ordinateur.
3
La résolution correspond à la taille du pixel qui compose l'image.
24
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
Ainsi, il semble essentiel de pouvoir appréhender la notion d'échelle du document. Puisque les
résultats de l'analyse ne pourront être identiques entre des documents d'échelle différente, le réseau
hydrographique ne sera pas le témoin de la même information.
Lorsque le réseau est saisi manuellement, il est important de prendre quelques précautions de
manière à ne pas engendrer d'artefacts qui pourraient fausser l'analyse ; en voici quelques exemples :
a) erreur de saisie
engendrant un angle
différent qui ne peut être
remarquer sans réaliser un
zoom.
b) erreur de saisie créant un
bief supplémentaire par
débordement du tracé.
25
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
1967 et reprise par Prud’homme1, est fort valable pour les réseaux de drains que nous allons étudier
puisqu'elle implique un flux dirigé de la source vers l'exutoire. En revanche, cette approche du réseau
hydrographique comme objet vectoriel ne s'applique pas aux parties anastomosées des lits fluviaux
qui constituent en quelque sorte des circuits, mais elle peut être également utilisée pour des vallées
sèches, des drains, ou un réseau de talwegs.
Dans l'analyse que nous proposons, nous avons admis les considérations suivantes :
(Cf. Figure 2-1)
− un réseau hydrographique est composé d'un ensemble de tronçons (T);
− un tronçon est défini aux extrémités par deux noeuds (N).
Le réseau est composé d'un ensemble de tronçons
N6
T5
T4
N5
N7
N4 N8
T3
N1 N2 T2
T1
T6 N9 N11
T7
N3
T9
T8 N10
T : Tronçons N12
T10
N : Noeuds
Chaque tronçon est lié à un autre tronçon par les relations topologiques tout en conservant son
entité individuelle définie par des caractéristiques qui lui sont propres.
Or, un objet vectoriel tel qu'il est défini en cartographie numérique (Cf. Annexe A et B) permet de
gérer parfaitement les "arbres topologiques" en créant des liens entre les segments et les noeuds qui le
composent.
En effet, beaucoup d'études informatiques portant sur les réseaux hydrographiques ont été réalisées
à partir de données raster, sous forme de matrice de pixels, avec des programmations dans des
langages complexes et informaticiens.
En revanche, nous proposons une brève approche de ce qu'un SIG est capable de réaliser en
matière d'analyse et de manipulation d'objet vectoriel.
Aussi, dans cette partie, nous aborderons le réseau hydrographique sans tenir compte de sa
signification géologique, mais seulement comme étant un objet vectoriel avec une liste d'attributs qu'il
faut manipuler. Nous présenterons les différentes étapes de modélisation nécessaires à l'intégration du
réseau au sein d'un SIG.
1
Prud’homme (R.) (1972), p 10.
26
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
En fait, toutes les implémentations et les exploitations topologiques effectuées, par l'intermédiaire
d'un SIG, nécessitent une modélisation, c'est le cas ici ; il faut donc, avant d'aborder l'exploitation,
concevoir la modélisation.
En effet, le monde réel ne peut pas être saisi informatiquement. Pour cette saisie, il a besoin d'être
schématisé, on dit aussi modélisé. La modélisation externe revient alors à énumérer ou définir les
éléments primitifs qui composent le réseau hydrographique.
A partir de cet exemple (Cf. Figure 3-1), il faut essayer de se représenter ce qui est appelé le
monde réel. Dans notre situation, il s'agit d'un ou plusieurs bassins versants contiguës ou non,
recouvrant une surface drainée par un certain nombre de biefs. On peut s'apercevoir que la taille du
bassin versant est fonction de la surface drainée, mais surtout de l'ordre du bief principal. Un bassin
versant est donc un ensemble organisé d'éléments vectoriels que sont :
− des biefs ;
− un polygone qui recouvre le bassin versant.
− la longueur ;
− l'ordre de hiérarchisation (Strahler, Shreve)
− la surface
− etc.
Ainsi, toutes les informations doivent être organisées sous forme de modèles.
Les objets du monde réel peuvent être rassemblés en classes, chaque classe regroupant des objets
de même nature, ayant en commun les mêmes types de caractéristiques, et pour ce qui concerne les
données localisables, ayant en commun un même type de géométrie. Cette décomposition en classes
correspond à ce qui est appelé une modélisation conceptuelle des données. Dans le cadre d'un système
27
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
d'information géographique, les Modèles Conceptuels des Données (MCD) ont toujours une partie
graphique qui sert de base au modèle (Cf. Figure 3-2) :
MODELE CONCEPTUEL
Objets complexes
Lignes de crêtes Bassins versant
Biefs
est composé de
Objets simples
Linéaires
Surfaciques
Ponctuels
est
représenté
par
Primitives graphiques
Noeuds Polygones
Points
Arcs (vertex)
− les liens entre objets complexes et objets simples, puis entre objets simples et primitives
graphiques sont appelés liens de construction.
− les liens entre les primitives graphiques sont des liens topologiques.
− les liens entre les objets simples ou entre les objets complexes sont des liens sémantiques. il
peut exister aussi des liens sémantiques (non représentés ici) entre des objets complexes et
des objets simples.
28
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
Le niveau logique de la modélisation est le dernier niveau où il s'agit d'adapter le MCD à la fois
aux données et au SIG utilisé (Cf. Figure 3-3). On appelle également ce niveau le modèle interne, car
il intègre des parties qui rendent la modélisation non plus générale mais adaptée au logiciel utilisé
(TNTmips, Cf. Annexe D).
STAT_STRAHLER
POLYSTATS INTERNAL (Poly) Ordre
Area ElemNum LongCumul
BoundLength MinX LongMoy
CentX MinY RatioConfluence
CentY MinZ AnglAmontMoy
AreaIncl MaxX AnglAvalMoy
Eléments
BoundNotIncl MaxY EffectifAnglAmontAigus(0;80) surfaciques
CentXNotIncl MaxZ STAT_BASSIN
EffectifAnglAmontDroit(80;100)
CentYNotIncl Inside Densité
EffectifAnglAmontObtus(100;170)
CompactRatio NumIslands Texture
EffectifAnglAmontPlat(170;180)
CompactRatioI Numlines Fréquence
EffectifAnglAvalAigus(0;80)
Ratio M/O
EffectifAnglAvalDroit(80;100)
EffectifAnglAvalObtus(100;170)
EffectifAnglAvalPlat(170;180)
Cette description doit être considérée seulement comme un complément d'informations du MCD
(Modèle Conceptuel de Données) précédent.
3.4.1. Description des tables internes (tables avec une en-tête grisée).
La table INTERNAL(Node) concerne les éléments ponctuels : les points et les noeuds. Elle
possède les attributs suivants :
− ElemNum :identifiant de l'élément graphique qui est un attribut clé établissant les
liens avec les autres tables ;
− X : coordonnée X ;
− Y : coordonnée Y;
− Z : coordonnée Z;
− Inside : prend la valeur Yes ou No respectivement si l'élément est un noeud ou est un
point ;
− NumLines : nombre de lignes connexes, si l'élément est un noeud.
29
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
La table interne INTERNAL(Line) concerne les éléments linéaires qui sont composés d'un
ensemble de vertex, cette table a les attributs suivants :
− ElemNum : identifiant de l'élément graphique qui est un attribut clé établissant les
liens avec les autres tables ;
− MinX : coordonnée X minimum de l'ensemble des vertex composant la ligne ;
− MinY : coordonnée Y minimum de l'ensemble des vertex composant la ligne ;
− MinZ : coordonnée Z minimum de l'ensemble des vertex composant la ligne ;
− MaxX : coordonnée X maximum de l'ensemble des vertex composant la ligne ;
− MaxY : coordonnée Y maximum de l'ensemble des vertex composant la ligne ;
− MaxZ : coordonnée Z maximum de l'ensemble des vertex composant la ligne ;
Y
MaxY
MinY
MinX MaxX X
La table INTERNAL(Poly) concerne les éléments surfaciques qui sont composés d'éléments
linéaires, cette table a les attributs suivants :
− ElemNum : identifiant de l'élément graphique qui est un attribut clé établissant les
liens avec les autres tables ;
− MinX : coordonnée X minimum de l'ensemble des vertex composant le polygone ;
− MinY : coordonnée Y minimum de l'ensemble des vertex composant le polygone ;
− MinZ : coordonnée Z minimum de l'ensemble des vertex composant le polygone ;
− MaxX : coordonnée X maximum de l'ensemble des vertex composant le polygone ;
− MaxY : coordonnée Y maximum de l'ensemble des vertex composant le polygone ;
− MaxZ : coordonnée Z maximum de l'ensemble des vertex composant le polygone ;
− Inside : identifiant du polygone dans lequel cet élément est inclus s'il est une
"Islands", c'est à dire un polygone inclus dans un autre polygone (Cf. Figure 3-5) ;
− NumIslands : nombre des "Islands" incluses dans cet élément ;
− Numlines : nombre de lignes composant ce polygone.
30
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
c
b
Enfin la table POLYSTATS gère les informations géométriques des éléments surfaciques :
31
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
− AnglAmont (Float)2 : angle amont, angle entre un bief et son voisin situé en amont ;
− AnglAval (Float) : angle aval, angle entre ce bief et son voisin situé en aval.
A
B A : angle amont
B : angle aval
− Amax (Float) : amplitude maximum du bief par rapport à la ligne des extrémités ;
− Amin (Float) :amplitude minimum du bief par rapport à la ligne des extrémités
− Amoy (Float) : amplitude moyenne du bief par rapport à la ligne des extrémités
− OrientationExt (Float) : azimut géographique du segment de droite rejoignant les
extrémités du bief ;
− OrMoiCar (Float) : azimut géographique de la droite de régression qui est calculé par
moindres carrés ;
− NbPtInflexion (Integer) : nombre de points d'inflexion d'un bief ;
− GrdDiamFeret (Float) : grand diamètre de Féret d'un bief ;
− PetDiamFeret (Float) : petit Diamètre de Féret d'un bief ;
− SurfEtalement (Float) : surface d'étalement ;
− FactEtalement (Float) : facteur d'étalement ;
− Sinuosité (Float) : indice de sinuosité du bief.
1
Signifie que l'attribut a dans la table une valeur entière.
2
Signifie que l'attribut a dans la table une valeur réelle.
32
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
amplitude minimum
amplitude maximum
Points d’inflexion
La table GEOMETRIE_GRPT administre quant à elle tous les attributs relatifs au groupement :
− IdGrpt (Integer) : identifiant les groupements de lignes connexes qui ont le même
ordre et formant le même tronçon ;
− Amax (Float) : amplitude maximum du groupement ;
− Amin (Float) : amplitude minimum du groupement ;
− Amoy (Float) : amplitude moyenne du groupement ;
− OrientationExt (Float) : azimut géographique du segment de droite rejoignant les
extrémités du groupement ;
− OrMoiCar (Float) : azimut géographique de la droite de régression qui est calculé par
moindres carrés ;
− LongRéelle (Float) : longueur du groupement, soit la somme des longueurs des biefs
composant ce groupement ;
− NbPtInflexion (Integer) : nombre de points d’inflexion d’un groupement ;
− GrdDiamFeret (Float) : grand diamètre de Féret d'un groupement ;
− PetDiamFeret (Float) : petit diamètre de Féret d'un groupement ;
− SurfEtalement (Float) : surface d'étalement ;
− FactEtalement (Float) : facteur d'étalement ;
− Sinuosité (Float) : indice de sinuosité du groupement.
33
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
La table STAT_BASSIN est une table relative aux objets surfaciques que sont les bassins versants.
Ainsi les attributs, que cette table réunit sont des indices statistiques caractérisant le bassin versant :
La table STAT_STRAHLER réunit quant à elle des attributs qui permettent une approche
statistique du bassin versant pour chaque ordre de la hiérarchisation de Strahler :
En effet, nous avons défini une multitude d'indices statistiques qui permettent en les associant de
définir le bassin versant selon ces différents critères.
Hiérarchisation : C'est l'ordre du bief dans le réseau. Il peut être déterminé d'après Strahler ou
Shreve, nous introduirons les deux dans la base. Cette information n'est pas
directement obtenue, elle nécessite des requêtes dans d'autres champs.
En effet, d'après l'algorithme suivant, il est nécessaire de connaître certaines
informations.
Ainsi, nous allons présenter les algorithmes que nous avons utilisés pour déterminer les ordres de
chaque bief dans chaque hiérarchisation, celle de Strahler puis celle de Shreve
34
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
1) Strahler
• référencer tous les segments d'ordre 1 :
⇒ est d'ordre 1 l'arc qui a un noeud comme source ;
• référencer tous les segments d'ordre 2 :
⇒ est d'ordre 2 l'arc qui est composé de deux noeuds qui sont des
points de confluence, dont l'un des deux est commun à un arc
d'ordre 1 ;
• référencer tous les segments d'ordre supérieur à 2 :
⇒ tout arc composé de deux noeuds qui sont des points de confluence
prend l'ordre :
a) max (n, n’, n" ...) si tous les arcs ont un ordre différent;
b) n+1 s'il y a au moins deux arcs d'ordre n et si les autres sont
inférieurs à n, sinon l'arc prend l'ordre décrit en a).
2) Shreve
• référencer tous les segments d'ordre 1 :
⇒ est d'ordre 1 l'arc qui a un noeud comme source ;
• référencer tous les segments d'ordre supérieur à 1 :
⇒ est d'ordre (n+n’) tout arc composé de deux noeuds qui sont des
points de confluence, si les arcs précédents sont d'ordre n et n’.
Nous tenons à souligner que le principal problème rencontré est de pouvoir créer des boucles pour
implémenter successivement chaque bief, ou alors créer plusieurs programmes, c'est-à-dire un pour
chaque ordre. En définitive, nous avons utilisé un d'algorithme de type "récursif" provenant des
différents algorithmes traitant les graphes et notamment les arborescences (Cf. Annexe C).
Un algorithme est appelé récursif lorsqu'il applique la même règle, un nombre infini de fois. En
fait, il est souvent représenté par ce que l'on nomme "les poupées russes" ; dans notre cas, il se
compose de la manière suivante :
− définir le numéro du noeud exutoire, c'est une introduction manuelle qui est simple et
qui simplifie aussi fortement l'algorithme, puisque ce numéro permet d'y mettre fin
(comme il s'agit d'un algorithme récursif, c'est préférable) ;
− l'algorithme a pour but de traiter tous les biefs (en fait il y a plusieurs manières de
traiter les biefs, suivant les liens, mais aussi suivant leur ordre de création, c'est cette
dernière méthode que le logiciel utilise, car il a identifié chaque bief, lors de leur
création, par un numéro) ;
− c'est le même algorithme pour Strahler et pour Shreve à la différence près que les
règles d'affectation des ordres sont différentes, mais c'est le même traitement ;
− pour chaque bief d'identifiant i la procédure suivante est appliquée (Cf. Figure 3-9) :
− après avoir identifié les noeuds extrémités, et si l'un des deux noeuds est
Reprise de source, c'est-à-dire si ce noeud n'est commun qu'à un seul bief, alors on lui
la procédure affecte l'ordre 1 ;
− puis on recherche ses biefs voisins :
− s'il y a au moins 2 biefs qui n'ont pas été traité (c'est-à-dire, si aucun ordre ne
leur a été affecté), alors on passe au bief suivant, c'est-à-dire au bief qui a
l'identifiant i+1 ;
Reprise de − en revanche, s'il n'y a qu'un bief qui n'a pas été traités, alors on lui affecte un
la procédure ordre selon les lois de Strahler et de Shreve en considérant l'ordre de ses
biefs voisins ;
35
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
− puis il faut descendre l'arborescence en traitant les biefs voisins mais à l'autre
noeud extrémité, si ce noeud extrémité est l'exutoire, le parcours de
l'arborescence est fini.
Dans cet algorithme qui affecte les ordres aux biefs, nous avons introduit une autre boucle
permettant de déterminer ce que nous avons appelé les IdGrpt (Identifiant de groupement) :
1) traitement du bief n°1, on recherche ses biefs voisins au noeud amont, mais le noeud
amont est une source, alors on lui affecte l'ordre 1 ;
2) recherche des voisins au noeud descendant du bief n°1, ils ne sont pas encore traités ;
3) traitement du bief n°2, on recherche ses biefs voisins au noeud amont, mais le noeud
amont est une source, alors on lui affecte l'ordre 1 ;
4) recherche des voisins au noeud descendant du bief n°2, ils ne sont pas encore traités ;
5) traitement du bief n°3, on recherche ses biefs voisins au noeud amont, mais le noeud
amont est une source, alors on lui affecte l'ordre 1 ;
6) recherche des voisins au noeud descendant du bief n°3, ils ne sont pas encore traités ;
7) traitement du bief n°4, on recherche ses biefs voisins au noeud amont, mais le noeud
amont est une source, alors on lui affecte l'ordre 1 ;
8) recherche des voisins au noeud descendant du bief n°4, un seul n'est pas traité : le bief
n°8, on lui affecte les ordres 2 de Strahler et de Shreve ;
9) recherche des voisins au noeud descendant du bief n°8, ils ne sont pas encore traités ;
10) traitement du bief n°5, on recherche ses biefs voisins en amont, il y a le bief n°7 qui
n'est pas traité alors on ne lui affecte aucun ordre ;
11) traitement du bief n°6, on recherche ses biefs voisins en amont, il y a le bief n°5 qui
n'est pas traité alors on ne lui affecte aucun ordre ;
12) traitement du bief n°7, on recherche ses biefs voisins en amont, tous les biefs ont un
ordre, alors on lui affecte les ordres 2 et 3 respectivement suivant Strahler et Shreve ;
13) recherche des voisins au noeud descendant du bief n°7, un seul n'est pas traité : le bief
n°5, on lui affecte les ordres 2 et 4 respectivement suivant Strahler et Shreve ;
14) recherche des voisins au noeud descendant du bief n°5, un seul n'est pas traité : le bief
n°6, on lui affecte les ordres 2 et 5 respectivement suivant Strahler et Shreve ;
15) recherche des voisins au noeud descendant du bief n°6, mais le noeud descendant est
l'exutoire, la procédure est finie ;
ordre 1
ordre 2
ordre 1 ordre 3
ordre 2
ordre 4
ordre 5
36
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
Angles de confluences : ce sont les angles entre les confluents, ils sont définis par la figure ci-
dessous :
La méthode de calcul diffère entre ces deux aspects, la première semble plus simple mais moins
intéressante. En revanche, la seconde paraît plus complexe mais plus pertinente.
Le problème revient à découvrir comment TNTmips peut exploiter les informations géométriques
d'un objet vecteur, c'est-à-dire où puiser les coordonnées des derniers vertex ou l'orientation du
dernier segment (Cf. Figure 3-11).
Vertex
Noeud
Les droites
reliant les
extrémités
Segment
Nous nous apercevons que les valeurs d'angles dans ces deux 107.15°
cas sont différentes (Cf. Figure 3-12) et que c'est l'angle entre les 155.99°
derniers segments qui nous intéresse. Le problème consiste donc
109.40°
à déterminer comment TNT gère les données relatives aux
108.08° 95.93°
vertex.
Ainsi, l'angle entre les derniers segments pourra être
déterminé aisément, si les coordonnées des derniers vertex sont 143.45°
connues.
37
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
Les premiers attributs concernent les amplitudes (Cf. Figure 3-8, p 33) que nous avons calculées
d'après l'algorithme suivant :
a) pour la droite des extrémités, nous avons calculé l'azimut géographique du segment défini
par les noeuds extrémités du bief, grâce à leurs coordonnées géographiques ;
b) pour la droite de régression, nous avons utilisé la méthode d'ajustement par les moindres
carrés, qui consiste à rechercher une droite telle que la somme de ses "distances" aux
différents vertex composant le bief soit minimale. Ainsi, cette méthode suit le principe :
− soit une droite d'équation : y = ax + b ou x = a ’y + b’;
− pour l'orientation, il faut chercher à calculer le coefficient directeur : les
paramètre a et a’;
− en cherchant à minimiser la somme des carrés des différences entre les points
d'indice i et le même point de la droite ayant même abscisse, on obtient les
formules bien reconnues :
38
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
cov( x, y) 1 n 1 n 2
a= avec cov( x , y ) = ∑ xi . yi − x . y et var( x ) = ∑ xi − x 2
var( x) n i =1 n i =1
cov( x , y ) 1 n 1 n
a ’= avec cov( x , y ) = ∑ xi . yi − x . y et var( y ) = ∑ yi2 − y 2
var( y ) n i =1 n i =1
End Node
Le nombre de point d'inflexions se détermine à partir
du calcul à chaque vertex de l'angle "polygonal" β (Cf.
I Figure 3-15). Il faut comparer l'angle i avec l'angle i+1 et
β
si l'un est inférieur à 180° et l'autre supérieur, alors il y a
I
I
un point d'inflexion.
Start Node
Les derniers attributs sont appelés par Xavier et al 1 des facteurs de forme (Cf. Figure 3-8):
c) Surface d'étalement :
− c'est la surface du rectangle circonscrit au fleuve dont les côtés sont le grand diamètre
et le petit diamètre de Féret.
d) Enroulement ou sinuosité :
− c'est un facteur de forme défini comme étant égal au rapport de la longueur au grand
diamètre de Féret.
1
Xaxier (J.P.), Pouleau (J.), Larribau (J.D.) (1990) , p 494.
39
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
Après avoir préparé les données par le géo-référencement (Cf. Figure 4-1) et l'implémentation des
tables, nous allons vous présenter deux exemples dans lesquels on exploite les données, ce qui
permettra de saisir le mode de représentation des informations.
1
Les tableaux ou matrices en programmation informatique permettent de stocker des données dans chaque
cellule.
40
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
Les deux exemples proviennent du même réseau hydrographique. Le premier exemple s'attache à
mettre en évidence la comparaison d'interprétation provenant de données de nature différente : une
image Landsat, le réseau hydrographique tracé à partir de l'image et enfin l'utilisation du SIG. Le
second exemple, quant à lui s'attache uniquement à illustrer le mode de représentation des données,
leurs limites et leurs évolutions possibles.
41
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
Faille
42
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
Toutefois, nous avons volontairement choisi les valeurs des orientation pour distinguer deux
directions principales celle du bassin versant et celle de la faille ô.
Dans ce premier exemple, nous n'avons pas voulu mettre en évidence des phénomènes, mais
uniquement montrer le principe d'exploitation afin de faire apparaître une information provenant d'une
combinaison de données.
En somme, ce n'est pas la pertinence de l'information que nous essayons de démontrer ici, même si
cette démonstration est importante.
43
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
Dans cet exemple, nous présenterons 7 planches annotées. Or il ne s'agit pas ici de proposer une
interprétation du réseau hydrographique, mais de présenter au même titre que dans l'exemple
précédent des idées de manipulation des données.
44
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
− en b) une direction principale est aussi remarquable sur la rosace, on peut en faire une
analogie avec la direction des failles ;
Dans les figures suivantes, l'idée que nous voulons illustrer par ces deux requêtes est de montrer
qu'un tel outil pourrait permettre la reconnaissance de forme et par conséquent mettre en évidence un
agencement logique de ces formes (alignement, répétition fractale...). Pour cela, nous avons manipulé
deux quantités qui se trouvent dans les tables qui se nomment : AmplMax et AmplMin, pour
permettre l'affichage de coude.
45
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Seconde partie : Exploitation informatique du réseau hydrographique
4.3. Conclusion
Nous tenons à bien préciser que nous nous sommes contentés à travers ces deux exemples de
présenter seulement l'outil d'analyse, et non un exemple d'analyse.
Aussi serait-il intéressant d'aborder cet outil que nous proposons afin de l'améliorer et de l'orienter
vers une aide à l'interprétation, en y ajoutant des requêtes au fur et à mesure de son approche, où
l'intuition du géologue jouera un rôle important.
De plus, il serait, à terme, profitable d'intégrer dans un SIG d'autres informations. En premier lieu,
on pourrait compléter, modifier ou adapter les attributs que nous avons présentés. En second lieu, on
pourrait ajouter au réseau d'autres informations, notamment celles relatives à l'altimétrie en corrélant
le réseau à un MNT. Ainsi, on pourrait donner à chaque noeud une altitude pour calculer des pentes et
mettre en évidence des ruptures de pentes. Finalement, l'information relative au réseau
hydrographique n'est sans doute pas suffisante pour permettre une analyse pertinente, il faudrait y
ajouter le réseau des lignes de crêtes, le réseau de failles, en créant le même type de tables et en
corrélant ces tables entre elles.
Il aurait été passionnant pour nous de vous présenter une application pertinente de cet outil. Mais,
il semble que cet outil ne permet pas encore de réaliser nos objectifs premiers. Toutefois, les
fondements sont jetés et il ne reste plus qu'à prolonger cette recherche en lui donnant plusieurs
azimuts :
46
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Conclusion
Conclusion
L'étude que nous avons présentée s'est concentrée, par choix délibéré, sur la possibilité de traiter
les réseaux hydrographiques informatiquement et donc sur la conception d'un outil. Toutefois, cette
application ne peut pas donner une analyse, ce n'est qu'une aide puisqu'elle facilite le calcul et la
consultation de quantités.
A ce titre, il pourrait être intéressant de poursuivre cette étude. Cela permettrait d'abord d'établir
des corrélations entre la répétition de certains aspects remarquables et les phénomènes géologiques,
également d'adapter des attributs en fonction de certains phénomènes à étudier, de développer des
requêtes en fonction des études ou des zones géographiques, d'aboutir à des classements quantitatifs
(Ichoku et Chorowicz 1), ou enfin d'apporter une information altimétrique au réseau hydrographique
en le corrélant à un MNT.
Avec cet outil, toutes sortes d'informations peuvent être superposées par des techniques de géo-
référencement : des cartes géologiques ou topographiques à des échelles variables, des images, des
MNT. De plus, en raison de la simplicité de programmation, chaque utilisateur peut concevoir ses
propres requêtes pour sa propre analyse : si certains désirent accentuer leur étude sur l'analyse des
directions, d'autres peuvent insister sur les dissymétries ou sur les angles de confluences.
Cependant, un problème majeur reste à aborder qui concerne l'acquisition des données. En effet,
pour utiliser cet outil, il est nécessaire de disposer d'un réseau "vectorisé". Pour cela, plusieurs
techniques ont été abordées et seule l'extraction à partir de MNT semble rapide et efficace. Toutefois,
cette dernière est encore à un stade de recherche (même s'il est avancé), elle ne peut donc fournir toute
la qualité exigée. Il serait alors très utile de suivre de près les évolutions, à la fois de ces techniques et
de celles relatives aux produits du marché en matière de MNT, puisque la précision et les différentes
techniques pour obtenir un MNT influencent fortement la forme du réseau de talwegs extrait.
De nombreuses études semblent encore nécessaires à réaliser, pour valider les méthodes
d'extraction, pour comparer les réseaux hydrographiques en fonction de leurs différentes sources. On
pourrait s'orienter, par exemple, vers une acquisition qui utiliserait des données mixtes : un MNT issu
de la stéréoscopie d'images SPOT et une image SPOT. Le MNT permettrait ainsi une extraction
automatique corrélée à la radiométrie de l'image.
1
Ichoku (C.), Chorowicz (J.) (1994).
47
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Annexe A
En effet, tout SIG se compose de quatre groupes de fonctionnalités (Cf. Figure 1-1), qui sont :
− l'acquisition des données ;
− la gestion des données ;
− l'analyse spatiale ;
− la présentation des données.
Sous-système
d'analyse
Sous-système spatiale
Sous-système
d'acquisition de présentation
des données cartographique
géographiques Sous-système
de gestion
et d'interrogation
de la base de
données
Base de données
géographiques
1
Laurini (R.), Milleret-Raffort (F.) (1993), p 51.
2
De Blomac (F.), Gal (R.), Hybert (M.), Richard (D.), Tourret (C.) (1994), p 34.
48
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Annexe A
La localisation définit la position des objets dans l'espace. Une entité peut être localisée de
diverses manières :
− par des coordonnées absolues (bi ou tridimensionnelles), sur une sphère ou dans le
plan d'un système de projection ;
− par des coordonnées relatives ;
− à l'aide d'informations de géo-référencement.
La description permet de définir une entité du monde réel au sein du SIG, en utilisant ses
caractéristiques propres. Cette description se retrouve sous la forme d'attributs tels que le débit d'un
cours d'eau, la population d'une commune ou autres attributs. Elle est appelée en géomatique :
l'information attributaire.
La nature géographique de l'information nécessite aussi de connaître les liens spatiaux entre les
entités. La topologie répond à ce besoin. Elle suppose la structure des données sous la forme d'un
graphe qui permet de connaître les relations entre les objets d'un réseau (Cf. Annexe B).
3.1. La sémantique
Les couches d'informations ou layers sont des outils propres à tous les logiciels de DAO2 et CAO3.
Elles permettent de structurer l'information géographique en la dissociant selon sa nature. Elles
peuvent être manipulées aisément pour une utilisation connexe des données, en les superposant par
exemple.
L'identifiant, notamment en informatique, désigne un seul objet, il est très important. Cet
identifiant a la faveur de la normalisation informatique afin de différencier les entités qui pourraient
avoir des noms identiques mais des désignations différentes, ou plusieurs noms pour la même
désignation.
Une des caractéristiques fondamentales des données cartographiques est l'échelle. L'échelle
conditionne toute la chaîne de traitement de l'information cartographique, elle en conditionne la saisie
et l'analyse.
1
Laurini (R.), Milleret-Raffort (F.) (1993), p 40.
2
Dessin Assisté par Ordinateur.
3
Conception Assistée par Ordinateur.
49
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Annexe A
La représentation graphique est une caractéristique également très importante, car elle est la
première différenciation faite par l'utilisateur ; cette représentation n'est pas une information par elle
même, elle est porteuse d'informations.
Les SIG sont des outils de cartographie. A ce titre, ils doivent assurer les diverses fonctions d'une
carte, donc permettre le positionnement des objets, l'affectation d'un symbole, mais aussi la lisibilité et
la compréhension de l'ensemble. C'est l'application de la sémiologie graphique1 qui réalise les
meilleurs compromis entre les couleurs, les symboles, le placement des textes.
Certains paramètres permettent d'évaluer la qualité des données géographiques mais nous ne
présenterons ici que les notions de précision et de fiabilité.
La précision peut se définir comme le caractère d'un objet ne présentant aucune indécision. Ainsi,
imprécision et incertitude deviennent des notions très proches. Mais, souvent les problèmes de
précision sont associés aux notions secondaires que sont la mesure et l'échelle. En effet, la précision
d'une donnée est fonction de sa source. En géographie, c'est la mesure ou la saisie. Or la précision est
aussi dépendante de l'échelle, car le choix de l'échelle d'analyse ou de restitution dicte souvent la
précision à rechercher lors de la saisie.
La fiabilité est une notion différente de la précision, elle est plus relative ou moins absolue, car une
donnée peut être imprécise mais fiable.
Par conséquent, une donnée dite de "bonne qualité" doit allier précision et fiabilité.
Ainsi, les concepts clés issus de la géométrie euclidienne sont les points, les segments de droite,
les lignes (polylignes ou mixtilignes), les polygones.
La théorie des graphes est le deuxième concept très souvent emprunté à la géomatique. A la
différence de l'approche précédente la théorie des graphes n'est pas une géométrie, elle offre une toute
autre vision d'un espace mathématique dans laquelle la localisation ne joue pas un rôle déterminant.
Deux ensembles sont importants dans la théorie des graphes : les noeuds et les arcs, un arc reliant
deux noeuds (Cf. Annexe B).
1
Son objectif est d'optimiser la lisibilité et la compréhension d'une carte en choisissant les symboles, les
couleurs, le placement des textes, etc., de manière à mettre en évidence les caractéristiques propres d'une
carte.
50
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Annexe A
La troisième composante est la topologie qui permet de repérer les positions relatives des objets
entre eux et d'exprimer des relations spatiales. Alliée à la théorie des graphes, elle donnera des
modèles efficaces de représentation des objets géographiques.
Cependant, en dehors de ces deux modes de représentation, la plupart des SIG utilisent plusieurs
types d'objets qui sont :
− les objets vecteurs : ce sont des données vecteurs qui s'organisent en alliant la
topologie à la théorie des graphes à partir des deux primitives arcs et noeuds ;
− les objets CAD : (Computed Aided Design) ce sont les données vecteurs qui ne
s'organisent pas suivant la topologie et la théorie des graphes (Cf. Figure 5-3).
1
Anglicisme très utilisé en science géographique qui signifie numériser un objet par un scanner.
51
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Annexe A
Création de noeuds
Objet CAD Objet vecteur
aux intersections et
aux extrémités et
décompositon en arcs
Le monde réel qu'un SIG cherche à intégrer est un système informel et d'une très grande
complexité. C'est pourquoi la modélisation des informations géographiques est forcément simplifiée,
réduite et orientée selon les besoins auxquels doit répondre le système.
L'étape de la modélisation des données est une des premières étapes d'intégration des données dans
le système, elle se fait suivant une progression particulière cherchant à optimiser au mieux la
modélisation. En général, il y a plusieurs niveaux de modélisation comme le définit Laurini 1 :
1
Laurini (R.), Milleret-Raffort (F.) (1993), p 117.
52
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Annexe B
La vision traditionnelle est fondée sur des objets parfaits, elle a été abordée par Euclide2 puis
renouvelée par Descartes3.
La vision euclidienne repose sur le principe que tout objet plan est limité par des segments de
droite, c'est-à-dire considéré comme un polygone4. Dans cette vision, chaque objet est étudié
séparément et indépendamment des autres.
La vision cartésienne de l'espace renouvelle celle d'Euclide, car elle s'appuie sur des systèmes
d'axes où tout point est doté d'un jeu de coordonnées. Cette vision permet de transformer des
problèmes de géométrie en problèmes d'algèbre. Toutefois, cette vision nécessite des points de repère
: tout objet peut se situer par rapport à un autre.
53
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Annexe B
En géomatique, les graphes associés à la topologie sont très importants pour l'étude des réseaux,
car cette théorie permet d'asseoir des algorithmes de traitement appelés les algorithmes de graphes
(Cf. Annexe C).
3. La topologie
Le Petit Robert définit la topologie comme : "l'étude des propriétés invariantes dans la déformation
géométrique des objets et dans les transformations continues appliquées à des êtres mathématiques".
En fait, c'est une branche des mathématiques qui traite des relations de voisinage établies entre des
figures géométriques.
La topologie alliée à la théorie des graphes permet la création de modèles pertinents et efficaces de
représentation des objets géographiques.
54
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Annexe B
Par exemple, la topologie d'un arc est définie par ses noeuds de début et de fin et ses polygones à
gauche et à droite. Ainsi à l'aide de ces deux primitives, peuvent être conçues toutes sortes de
compositions géométriques jusqu'aux plus complexes (Cf. Figure 4-1) :
Pour commenter cette figure, il faut mettre en évidence que sa composition est faite exclusivement
d'arcs et de noeuds, même si un polygone semble apparaître. Il est en fait composé lui même d'arcs.
Cet élément est donc un graphe orienté possédant des caractéristiques topologiques. A partir des
identifiants, l'élément contient des informations qui définissent les relations existantes entre les
primitives qui composent ces éléments.
Noeud initial
Noeud final
4
c d 5
Vertex 3
P : Identifiant du polygone
Noeud initial 2
Vertex : Points géométriques qui
1 a f composent l'arc
6
Noeud final
En somme, l'objet vecteur est un graphe qui allie des informations géométriques et topologiques.
Les relations utilisées pour présenter la connexion et la continuité de ces entités primitives
constituent la topologie. La topologie est le niveau de généralisation le plus élevé pour décrire des
entités géographiques.
55
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Annexe C
2. Arbre et arborescence
Les arbres composent une famille de graphes (Cf. Figure 2-1), et les arborescences sont des cas
particuliers d'arbres. Prins 3 leur donne la définition suivante :
Un arbre est un graphe connexe et sans cycle (non orienté), avec une arête de moins que
de sommets. Cette propriété donne une autre définition équivalente d'un arbre : C'est un
graphe connexe à n-1 arêtes qui ne l'est plus si une arête est enlevée. Ainsi, un arbre est
un graphe avec "juste ce qu'il faut d'arêtes pour être connexe". En définitive, un arbre est
une structure minimale en nombre de liaisons pour connecter un ensemble de sommets.
Une arborescence est un "arbre orienté" : c'est un graphe qui sans l'orientation devient
un arbre où tous les sommets sont descendants d'un sommet appelé racine du graphe. Une
anti-arborescence est le graphe inverse d'une arborescence où tous les sommets sont
ancêtres d'un seul sommet, l'anti-racine.
Une arborescence est composée d'arcs orientés et de noeuds qui suivent l'organisation suivante :
chaque noeud qui donne naissance à d'autres noeuds est appelé noeud père ou racine et les autres
noeuds fils ou feuilles.
1
Beauquier (D), Berstel (J.) Chretienne (Ph.) (1992), p 38.
2
Terme issu d'une méthode assez répandue, la méthode HOOD (Hierarchical Object Oriented Design).
3
Prins (C.) (1994), p 13.
56
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Annexe D
1. La structure du logiciel
Il est vrai que tous les logiciels ont actuellement une structure similaire dans un souci de
compatibilité avec l'environnement mais aussi pour des questions de convivialité. Toutefois, et c'est
un reproche à faire à ce logiciel, il a une structure un peu complexe au premier abord, qu'il semble
utile de préciser.
C'est un logiciel originellement conçu pour fonctionner sous un environnement Unix, mais qui
s'utilise aussi sous Windows. A ce titre, il possède une particularité liée au fait que ce logiciel est un
ensemble de processus cohérent, mais un peu complexe à envisager au départ.
Lors de l'exécution du logiciel, une première et unique barre de menu apparaît (Cf. Figure 1-1). A
chaque titre correspond un menu déroulant. Dans chaque menu déroulant, se trouvent des outils qui
correspondent à des processus ouvrant une fenêtre ou une autre barre d'outil (Cf. Figure 1-2).
Finalement, une fenêtre de travail apparaît (Cf. Figure 1-3) qui paraît peu conviviale mais qui se
révèle très utile à condition de disposer d'un ordinateur suffisamment puissant pour gérer les
interfaces et la mémoire RAM.
1
Société implantée aux Etats-Unis, http:\\www.microimages.com
57
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Annexe D
Ce logiciel utilise une aide en ligne assez conviviale et complète. C'est en fait le manuel de
références disponible en format "html"1, donc consultable à partir d'un logiciel de navigation comme
Navigator de Netscape ou Explorer de Microsoft 2(Cf. Figure 4).
1
Hyper Text Manipulate Language, format mis au point au CERN pour une présentation normalisée et
dynamique des documents.
2
Logiciels utilisés couramment pour naviguer sur le www (world wild web), produit proposé par l'internet.
58
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Annexe D
Finalement, il est évident que ce logiciel introduit récemment dans le marché français trouve sa
place avec pertinence dans la gamme de produit des SIG.
59
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Bibliographie
Bibliographie
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61
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Table des matières
INTRODUCTION ............................................................................................................................................2
62
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Table des matières
63
LES RESEAUX HYDROGRAPHIQUES Table des illustrations
64
MINISTERE DE L’EDUCATOIN NATIONALE, DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
Résumé
Ainsi, nous avons abordé le réseau hydrographique comme étant un objet typiquement
vectoriel (avec toutes les caractéristiques topologiques d'une arborescence). Puis, nous avons
modélisé et défini le réseau hydrographique à partir d'attributs quantitatifs tant
morphométriques que statistiques. Ces attributs sont gérés par le SIG dans des tables à l'aide
d'un Système de Gestion de Base de Données (SGBD) orienté objet.
Abstract
The lie of the stream network varies in accordance with many consequences that may be
geologic. In the following of the French studies (Deffontaines Benoît in Paris University and
Prud'homme Robert in Bordeaux University), we tried to develop a computer tool with a GIS,
to facilitate the analysis and the quantification of the channel network.
So, we have considered the stream network like an object typically topologic. We have
made a model of the stream network, with quantitative attributes (morphometrics and
statistics). These attributes are managed by the GIS in tables.