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Sommaire
I- Introduction
II- Définir la génotoxicité des environnements pour mieux prévenir tout processus de
cancérogenèse environnementale
III- Tests de génotoxicité et surveillance biologique des sujets potentiellement exposés à
des cancérogènes : à propos de la diversité des tests
III-1. Les tests d’imprégnation génotoxique
III-1. Les tests d ’action génotoxique
IV- Stratégie de recours au biomonitoring du risque cancérogène et choix des protocoles
IV-1 Stratégie de recours au biomonitoring
IV-2. Protocoles de biomonitoring
IV-2.1. Choix des tests et recrutement des populations
IV-2.2. Notions de confidentialité et limites interprétatives
IV-3. Notions élémentaires d’éthique
V-Conclusion
I-Introduction
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sont dites initiées et donc potentiellement cancéreuses. Ainsi, la relation entre mutagenèse et
cancérogenèse apparaît évidente. Il existe d’ailleurs un certain nombre d’arguments qui
soutiennent cette relation :
- la principale cible moléculaire des cancérogènes est l’ADN,
- l’activation des proto-oncogènes en oncogènes est liée à leur mutation,
- l’inactivation des gènes suppresseurs de tumeur est liée également à leur mutation,
- l’existence probable de mutations spécifiques d’ agents cancérogènes donnés
(signature),
- la forte corrélation entre activité mutagène et cancérogène
Il existe néanmoins un certain nombre d’arguments qui établissent clairement que les
cancérogènes environnementaux ne procèdent pas tous par la voie de la génotoxicité. Notons
en effet que les agents promoteurs sont cancérogènes et qu’il existe des mutagènes non
cancérogènes
Au total, la mise en évidence de la génotoxicité des environnements doit être considérée
comme un moyen complémentaire d ‘évaluation du risque et donc de prévention des cancers
professionnels.
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ou d’imprégnation. On peut en effet considérer qu’il s’agit de tests d’imprégnation puisque les
lésions sont transitoires, mais on peut également considérer que les lésions moléculaires
observées au niveau de la molécule d’ADN sont le résultat d’interactions effectives avec le
matériel génétique.
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La définition d’un protocole de biomonitoring impose également un choix parmi les
tests de mutagenèse. Les facteurs importants dans le choix des tests sont :
- les objectifs de l’étude,
- les propriétés du(es) cancérogène(s) (effets in vitro, modalités d’absorption et
d’élimination, tissu cible),
- la rémanence des anomalies observées,
- la pertinence des anomalies recherchées, considérant en effet que les actions
génotoxiques les plus graves sont les anomalies cytogénétiques (reflets de
mutations chromosomiques et/ou génomiques) et les mutations géniques ; viennent
ensuite, par ordre de gravité décroissant, les lésions primaires de l’ADN et les
adduits, puis la mutagenèse urinaire et la biométrologie (dosage des métabolites),
- les associations de tests.
Par ailleurs, le protocole de biomonitoring doit clairement fixer les modalités de
recrutement des sujets exposés. Il convient dans ce type de démarche de donner des
informations orales et écrites avant le début de l ’étude sur :
- les objectifs,
- les critères d’inclusion,
- les modalités (prélèvements, questionnaire, métrologie associée…),
- les limites interprétatives,
- le mode de rendu des résultats.
L’adhésion de la plupart des travailleurs exposés passe par une motivation et une
sensibilisation du personnel. En tout état de cause, leur inscription dans ce type de démarche
repose sur le volontariat, lequel se traduira par la signature d’un consentement éclairé après
remise d’une notice d’information. Il faut souligner que les témoins n’ont aucun bénéfice
direct ni indirect et que leur adhésion repose à l’évidence sur le volontariat, lequel se traduira
également par le recueil d’un consentement éclairé. La nécessité d’appariement des
populations exposée et témoin sur les principaux facteurs de confusion doit être prise en
compte au fur et à mesure du recrutement.
IV-2.2. Notions de confidentialité et limites interprétatives
La mise en place d’un protocole de biomonitoring passe également par l’établissement
d’un questionnaire médical et professionnel pour chaque volontaire exposé ou témoin. Le
recueil des informations médicales et professionnelles est effectué par le médecin du travail.
L’identification des questionnaires et des prélèvements fait appel à un codage garantissant
l’anonymat des échantillons au laboratoire et du traitement des données. L’ interprétation des
résultats doit se faire sur un mode exclusivement collectif et dans un but préventif et non
prédictif. En effet, individuellement, il n’y a à ce jour aucune signification, en termes de
risque pour la santé, de la présence d’un biomarqueur élevé. En outre, aucune interprétation
ne peut être faite en termes de susceptibilité génétique au cancer. Dès lors, les résultats
individuels n’entraînent aucune conséquence sur l ’avis d ’aptitude médicale au poste de
travail.
L’interprétation d ’une positivité d’un test d’imprégnation ne peut s’établir que par
comparaison avant/après exposition et témoigne de l’exposition effective des populations
quels que soient les moyens de protections individuels ou collectifs. La positivité des tests
d’action génotoxique témoigne d’une génotoxicité ou mutagenèse effective au niveau des
cellules prélevées. Elle peut s’accompagner de la détermination du risque relatif que
surviennent les dommages à l ’ADN ou les mutations quantifiées dans les cellules prélevées.
Il convient d’envisager dès le départ qu’un contrôle après action de prévention sera mis en
œuvre.
La négativité d’un test d’imprégnation témoigne du fait qu’aucune mutagénicité n’a été
détectable par le(s) test(s) dans les fluides biologiques prélevés. La négativité des tests
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d’action démontre qu’aucune action génotoxique et/ou mutagène n’a été détectable au moyen
du(es) test(s) utilisés dans le tissu examiné.
IV-3. Notions élémentaires d’éthique
Une information des sujets sur les multiples aspects du protocole (objectifs, nature des
tests, conséquences éventuelles des résultats, interprétation …) doit être délivrée
collectivement et individuellement. L’inclusion des sujets doit être effectuée sur la base du
volontariat, chaque sujet devant se sentir totalement libre de participer ou non à l’étude. Les
tests doivent être effectués sur prescription du médecin du travail, garant de la confidentialité
et de l’éthique. Un rendu des résultats interprétés sur le mode collectif doit être effectué. Le
rendu des résultats individuels relève de la décision du médecin du travail.
V- Conclusion