Você está na página 1de 15

2010 -

2011

Gestion et planification
financière
Roland
TCHOUMKEU
Thème : Quelles conséquences
a la recherche de la
performance sur une entreprise
Samuel
Issa SOH
SALLA Mots clés : performance financière et performance globale

Durotimi Thyna
SINIMBOU BALECKITA

Fatimatou
MABANZA

Groupe 3
Pr A. CAMARA
2010 - 2011
Un organisme, (une entreprise, un commerce, une association, une administration, etc.), est un système
à la fois complexe et simple. Complexe, parce qu’il s’inscrit dans un environnement en perpétuelle
évolution et s’y adapte en permanence. De ce fait, il change continuellement. Complexe aussi, parce
qu’il met en œuvre une multitude de paramètres à maîtriser pour pouvoir piloter l’ensemble de ses
composantes.
Simple, car un système est constitué des trois composants basiques que sont les ressources humaines,
les ressources matérielles et le travail. Organiser une entreprise consiste donc simplement à faire le
meilleur emploi possible de ces ressources ; autrement dit, de les faire travailler avec efficience.
Mais travailler sans but n’a aucun sens, car le travail fatigue et use les ressources. Un organisme par
conséquent, se doit d’avoir un but, une finalité et donc de mettre tous les moyens en œuvres pour
l’atteindre (efficacité).
Dans le domaine de la gestion, la performance a toujours été une notion ambiguë, rarement définie
explicitement. Mais d’après Bourguignon (2000) la performance peut se définir « comme la réalisation
des objectifs organisationnels, quelles que soient la nature et la variété de ces objectifs. Cette
réalisation peut se comprendre au sens strict (résultat, aboutissement) ou au sens large du processus
qui mène au résultat (action)….». Pour Lebas (1995), la performance n’existe que si on peut la
mesurer et cette mesure ne peut en aucun cas se limiter à la connaissance d’un résultat. Alors, on
évalue les résultats atteints en les comparants aux résultats souhaités ou à des résultats étalons. Dans
ce contexte, l’évaluation de la performance peut être assimilée au « benchmarking ». La définition de
la performance étant faite, il convient à présent de s’intéresser à sa mesure.
Les deux éléments qui entrent dans la définition de la performance sont donc l’efficience et
l’efficacité. Ces deux facteurs sont surtout quantitatifs et sont déterminés par les résultats, des
bénéfices ou de la rentabilité obtenus. Or la performance d’une entreprise va au-delà des chiffres à
savoir, la notoriété d’une marque, l’image de l’entreprise, le développement l’innovation des produits,
l’amélioration des processus, le service après-vente, etc. De plus de nos jours, la performance basée
sur des chiffres (performance financière) ne suffit plus pour apprécier la performance d’une entreprise,
des-lors, les entreprises doivent mesurer leurs progrès à partir d’une performance plus globale
incluant, en dehors de la dimension économique, des dimensions sociale et environnementale. Cette
nouvelle notion de la performance a été développée il y a 20 ans et prend le non de performance
globale ou de développement durable. Le travail sur la performance qui nous est donné nous amène à
nous poser des questions de savoir : qu’est ce que la performance globale ? pourquoi une entreprise
devrait la rechercher?, quelles conséquence l’atteinte de cette performance peut avoir sur une
entreprise ?
Pour y répondre, nous allons faire ressortir les avantages et inconvénients de la recherche de la
performance financière et de la performance globale sur une entreprise.
I- La performance financière d’une organisation

La question de la mesure de performance de l’entreprise s’inscrit dans le cadre du référentiel


compétitif. Traditionnellement, il s’agit de savoir si une entreprise a su créer ou est en mesure de créer,
sur un horizon déterminé, davantage de valeur pour ses actionnaires que ses concurrentes. Cette
mesure de la performance selon la théorie financière néoclassique, suppose notamment que :
- les marchés sont parfaitement concurrentiels,
- les dirigeants gèrent conformément aux intérêts des actionnaires, supposés seuls propriétaires
de l’entreprise.
La valeur créée qui trouve son origine dans le flux de rentes sécrété par la firme, revient exclusivement
aux actionnaires, les autres participants (créanciers, salariés…) au processus de création de valeur
étant censés recevoir par contrat la rémunération d’équilibre fixée sur le marché de la ressource qu’ils
apportent.
L’approche traditionnelle de la mesure de performance, focalisée sur la valeur actionnariale ou encore
la valeur boursière qui représente fidèlement la valeur créée par l’entreprise.

1- Les indicateurs de la performance financière

Les critères principaux peuvent être regroupés en deux catégories :


- la première catégorie de mesures qui comprend le ratio Q de Tobin et le ratio de Marris,
correspond aux anciens critères de mesure de la performance.
- la seconde catégorie regroupe les critères plus récents de mesure de la performance.

Le ratio Q, proposé par Tobin, constitue dans son principe une mesure de l’ensemble des rentes
anticipées, sur un horizon infini. Cette mesure se fait en rapportant la somme des valeurs de marché
des titres détenus par les investisseurs financiers (actionnaires et créanciers) au montant des capitaux
qu’ils ont investis. La valeur des capitaux investis est mesurée par le coût de remplacement des actifs
financés, le plus souvent évalué à partir des immobilisations.

Q de Tobin =

Un ratio Q supérieur à l’unité signifie, à un moment donné, que la rentabilité sécrétée par l’ensemble
des actifs de la firme et anticipée par le marché, est plus élevée que le CMP (coût moyen pondéré du
capital).
Ce ratio a fait l’objet de vives critiques donc la plus importante est la non-considération des actifs
immatériels dans l’évaluation du coût de remplacement des actifs, or ils ont une très grande
importance dans les entreprises les plus performantes de nos jours.
Et l’importance actuelle des actifs immatériels conduit cependant à supposer que les performances
estimées à partir du Q de Tobin sont vraisemblablement surévaluées.

Le ratio de Marris — l’inverse du Book to Equity ratio — repose sur la même logique que le Q de
Tobin, mais ne retient que les capitaux directement investis par les actionnaires. Il s’évalue en
rapportant la capitalisation boursière à la valeur comptable des capitaux propres.

Ratio de Marris =

Les mesures récentes de la valeur créée


Ces différentes mesures, recommandées par un certain nombre de cabinets conseils anglo-saxons sont
représentées notamment par la Market Value Added (MVA) et l’Economic Value Added (EVA). Elles
s’appuient sur le même référentiel théorique que les mesures présentées précédemment.

- la MVA, « la valeur de marché ajoutée »

Elle se définit comme la différence entre la valeur de marché des capitaux investis VM (capitaux
propres et dettes financières) et la valeur comptable de ces mêmes capitaux VC ;
MVA = VM - VC.
En supposant que cette dernière représente une approximation satisfaisante du coût de remplacement
des actifs financés, cette mesure s’apparente au Q de Tobin. Cependant, alors que ce dernier représente
un indice relatif de la création de valeur, la MVA constitue une mesure monétaire absolue de la valeur
créée. La relation entre les deux mesures est triviale : MVA = VC (Q - 1).

- l’EVA, la « valeur ajoutée économique »

Elle est égale à la différence entre le résultat économique après impôt et le coût des capitaux investis
par les investisseurs financiers (actionnaires et créanciers financiers) :
EVA = Ka. VC - CMP.VC = (Ka - CMP). VC
Avec, Ka = le taux de rentabilité économique mesuré de façon comptable (résultat économique après
impôt / actif économique).
L’évaluation du CMP repose sur les approches traditionnelles. L’EVA représente ainsi le surprofit
évalué relativement à la norme constituée par le CMP ; il s’agit en fait du concept traditionnel de «
rente du goodwill » remis au goût du jour. Contrairement à la MVA qui tient compte implicitement de
l’ensemble des rentes futures anticipées, l’EVA ne retient que la rente sécrétée sur une période.

2- Les avantages de la recherche de la performance financière.

L’entreprise est fondamentalement une entité économique dont la finalité est la création de valeur, et
donc la quête de cette création de valeur lui permet de conserver sa véritable nature. La bonne santé
financière d’une entreprise a de nombreux retombés positifs:
- les clients préfèrent traiter avec celle-ci car la satisfaction est plus grande avec le service après
vente,
- elle assure plus aisément les travaux de recherche et développement pour les nouveaux
produits de meilleure qualité et moins chers,
- les fournisseurs préfèrent développer des partenariats avec des entreprises rentables,
- les entreprises profitables sont celles qui sont le plus soucieuses de l’environnement,
- les salariés les plus performants ont tendance à travailler plus dans les entreprises qui payent
bien.
Tous ces avantages sont limités dans la mesure où la recherche exclusive de la performance financière
a des conséquences négatives bien plus importantes et que ce dernière ne profite pas pleinement de ces
retombés si elle ne se dote pas d’une certaine responsabilité sociale.

3- Les inconvénients de la recherche de la performance.

Le choix d’une mesure fondée sur la valeur de marché (ou sur son évaluation par la démarche
actuarielle) ne se justifie que si son usage n’aboutit pas à une création de valeur actionnariale
inférieure sur le long terme. Cet argument est souvent au centre des critiques adressées au système de
gouvernance américain suspect de court-termisme.
Trois principaux arguments sont invoqués pour justifier le caractère pervers des mesures boursières de
la performance.
- Les marchés financiers seraient inefficients, au moins au sens fort et ne refléteraient que
partiellement la valeur des actifs ; les flux les plus incertains, souvent les plus éloignés, ne
seraient qu’imparfaitement valorisés par le marché et certains actifs auraient un caractère
latent important. Une mesure de performance évaluée à partir de la valeur de marché induirait
un sous-investissement dans cette catégorie d’actifs.
- contrairement aux hypothèses traditionnelles, les dirigeants peuvent agir aussi bien sur les flux
issus des investissements que sur la divulgation de l’information concernant ces flux. Si la
rémunération de ces dirigeants (ou leur maintien à la tête de l’entreprise) dépend de la valeur
boursière, leur intérêt sera d’agir sur les flux et sur l’information, de façon à maximiser cette
valeur sur l’horizon de résultat qui leur est imposé. En particulier, leur stratégie peut consister
à révéler prématurément les informations favorables et à retarder celles qui leur sont
défavorables. Les mesures boursières présenteraient ainsi un caractère manipulable.
- l’instabilité de la valeur de marché et la difficulté d’établir une relation de causalité simple
entre la performance boursière et les compétences du dirigeant compliquent singulièrement la
mesure de performance. D’une part, le caractère brutal des variations de la valeur de marché
rend difficile l’évaluation sur le court terme et d’autre part, une part importante des variations
de la valeur s’explique par des facteurs, notamment macro-économiques, qui échappent au
contrôle du dirigeant.
Nous constatons donc que la quête exclusive de la performance financière est à l’origine de la dernière
crise financière qui débuta en 2008. Nous ne prenons pas la peine de citer exhaustivement toutes les
conséquences que cette crise a eue sur les entreprises :
- les grèves du personnel car très insatisfaits pour de multiples raisons,
- les suicides des salariés, car ils ne sont pas considérés dans les objectifs de l’entreprises,
- les procès intentés par le personnel contre leurs employeurs,
- la baisse des investissements,
- les OPA,
- les dépôts de bilan,
- encourage énormément la spéculation boursière car les entreprises prennent plus de risque
pour gagner plus ; or nous avons tous vu les conséquences d’une telle spéculation (crise
financière de 2008),
- la pollution est exacerbée car on se préoccupe de produit le maximum pour les vendre et donc
faire plus de profit ; or la pollution est un gaspillage de ressources et d’argent et donc un grand
manque à gagner pour l’entreprise
- la baisse du chiffre d’affaire, la baisse des contributions de l’Etat, etc.).
Tout ceci a un coût énorme sur la réputation de l’entreprise, donc sur ses ventes (C.A) et finalement
sur son résultat financier.
C’est la raison pour laquelle, il s’est développé ce qu’on appelle la performance globale.
II- La performance sociétale

1- Notion de responsabilité sociétale.

La performance a longtemps été réduite à sa dimension financière. Cette performance consistait à


réaliser la rentabilité souhaitée par les actionnaires avec le chiffre d’affaires et la part de marché qui
préservaient la pérennité de l’entreprise. Mais depuis quelques années, on est schématiquement passé
d’une représentation financière de la performance à des approches plus globales incluant des
dimensions sociale et environnementale.
Dès lors, la responsabilité des entreprises s’élargit, elle ne se limite plus aux seuls actionnaires, mais
intègre d’autres parties prenantes (associations, ONG, syndicats, clients, fournisseurs, …). Ces
nouveaux acteurs exigent d’être entendus et cette écoute devient une cible vitale pour la performance
et la pérennité des entreprises. C’est dans ce contexte qu’apparaît le concept de performance globale.
Concrètement, la RSE des dirigeants se définit comme « une série d’obligations entraînant une série de
politiques, de décisions et de lignes de conduite compatibles avec les objectifs et valeurs de la société
» (Howard BOWEN).
Carroll définit la notion de responsabilité sociétale comme étant « ce que la société attend des
organisations en matière économique, légale, éthique et discrétionnaire ». Selon Carroll, la
responsabilité regroupe 4 composants : économique, juridique, éthique et discrétionnaire.
La logique financière de la performance étant remise en cause, le débat sur la performance invite les
entreprises à compléter les critères de gestion exclusivement financiers et économiques par des
mesures décrivant d’autres aspects de leur fonctionnement. C’est dans ce contexte, que le débat sur la
performance s’enrichi, notamment, avec l’apparition des notions telles que la responsabilité sociétale,
les parties prenantes...

1- Les indicateurs de la performance sociétale.

La performance globale est multidimensionnelle. Elle résulte de l’interaction entre les trois dimensions
du développement durable à l’échelle des entreprises. En raison de sa complexité, aucune entreprise
n’est parvenue à mesurer, ni le degré d’intégration des trois dimensions du développement durable, ni
son retour sur investissement. Pour le moment, les entreprises se contentent de mesurer cette
performance à partir d’outils déjà existants.
Il existe une pluralité d’outils de mesure des progrès d’une entreprise vers le développement durable,
le tableau suivant en fait une liste assez exhaustive.

Dimension du Outils Description


développement durable
Environnementale Comptabilité « Un système d’information efficient sur le degré
environnementale de raréfaction des éléments naturels engendré par
l’activité des entreprises, utilisable pour réduire
cette raréfaction et pour informer les tiers…
L’objectif est double : d’une part, évaluer les
coûts engagés par une entreprise pour protéger
l’environnement, d’autre part, estimer les coûts
de dégradation de l’environnement par celle-ci. »
(Christophe, 1995).
ISO 14000 La famille ISO 14000 traite principalement du
management environnemental. « La norme ISO
14001 spécifie les exigences relatives à un
système de management environnemental
permettant à un organisme de développer et de
mettre en œuvre une politique et des objectifs,
qui prennent en compte les exigences légales, les
autres exigences auxquelles l'organisme a
souscrit et les informations relatives aux aspects
environnementaux significatifs.» (ISO 14001,
2004).
Norme EMAS Le système communautaire de management
environnemental et d'audit (EMAS) vise à
promouvoir une amélioration continue des
résultats environnementaux de toutes les
organisations européennes, ainsi que
l'information du public et des parties intéressées.
(Règlement (CE) n° 761/2001 du Parlement
européen et du Conseil).

Comptabilité sociale « Il s’agit d’un système d’information qui vise à


exprimer la contribution, négative ou positive de
l’entreprise à son environnement, inversement,
de saisir les effets de la société sur l’entreprise.
Elle doit permettre à la direction de l’entreprise à
la fois de gérer ses responsabilités dans les
domaines sociaux et sociétaux et d’en rendre
compte aux tiers concernés. » (Capron, 2000).

Sociale
Norme SA 8000 La norme sociale SA 800014 fournit une base de
certification fondée sur le respect des droits
fondamentaux des travailleurs.
Développée en 1997 par l’organisation nord-
américaine Social Accountability International
(SAI) – appelée précédemment Council of
Economic Priorities (CEP) – elle se base sur les
conventions de l’Organisation Internationale du
Travail (OIT) ainsi que sur d’autres codes
internationaux portant sur divers domaines :
travail des mineurs, santé, sécurité, liberté
d’association, droit à la négociation collective,
non discrimination, conditions de travail et de
rémunération, systèmes de gestion en matière
sociale.
Norme AA 1000 La norme de performance sociale AA 100015 est
spécialisée dans la responsabilité sociale et
éthique. Elle offre un cadre de référence (ou
benchmark) sur la base duquel l’entreprise ou
l’organisation peut définir ses propres valeurs et
objectifs en matière de performance sociale et
éthique, et amorcer un dialogue avec ses parties
prenantes.
Bilan social « Le bilan social récapitule en un document
unique les principales données chiffrées
permettant d’apprécier la situation de l’entreprise
dans le domaine social, d’enregistrer les
réalisations effectuées et de mesurer les
changements intervenus au cours de l’année
écoulée et des deux années précédentes. » (art. L
438-3 du code du travail).
Guide SD 21000 « Guide pour la prise en compte des enjeux du
développement durable dans le stratégie et le
management de l’entreprise. »
Globale (AFNOR, 2003)
Norme 26000 La norme ISO 2600017 est la désignation de la
future norme internationale qui donnera des
lignes directrices pour la responsabilité sociétale.
Cette norme est destinée aux organismes de tous
types, dans le secteur public et le secteur privé,
les pays développés et en développement. Elle
contient des lignes directrices et n’est pas
destinée à la certification comme le sont
les normes ISO 9001 et ISO 14001.
Evolutions du Evolution du BSC selon Kaplan et Norton
Balanced Scorecard (2001) en élargissant les champs du BSC
(BSC classique à la RSE.
SBSC : Il s’agit d’un BSC spécifique à la
responsabilité sociétale, mettant en œuvre les
objectifs sociaux et environnementaux
(Hockerts, 2001).
TBSC : C’est un modèle reposant sur une
série de six relations causales entre les parties
prenantes (Supizet, 2002).
Triple Bottom Line La TBL, notion développée par John Elkington
Reporting en 1997, défend l’idée selon laquelle la
performance globale d’une entreprise doit être
mesurée en fonction de sa triple contribution à la
prospérité
économique, à la qualité de l'environnement et
au capital social.
Reporting GRI La GRI définit des lignes directrices pour la mise
en œuvre des rapports développement durable et
propose des indicateurs de performance (35)
répartis en trois sections : économique,
environnementale et sociale.

2- Les avantages de la recherche de la performance sociétale.

Pour en parler, nous allons partir de l’origine même de la responsabilité sociétale de l’entreprise
(RSE). En effet, Le concept de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE), traduit de l’anglais «
Corporate Social Responsability », trouve son origine dans les années 1950 aux États-Unis tandis que
son émergence en Europe est plutôt récente. La vision américaine, notamment états-unienne de la
RSE, issue de préceptes bibliques « met l’accent sur la bienfaisance comme corollaire du principe de
responsabilité individuelle avec le but de corriger les défauts du système, de réparer les abus et les
outrages plutôt que de prévenir ou d’anticiper les nuisances ou les dommages causés par l’activité de
l’entreprise, dans le dessein de les éviter » (Capron, Quairel, 2007, p.7). Ici, il ne s’agit pas de
responsabilité collective mais de responsabilité individuelle, où les injustices du système social sont
réparées par des actions philanthropiques.
Dans ce contexte, c’est l’éthique qui gère les relations entre les individus, elle combat la mauvaise
conduite et l’immoralité sans intervention de l’Etat, « jugée comme limitant la liberté individuelle ou
entraînant des effets pervers ». Par exemple, au sein d’une entreprise, l’éthique constitue un moyen
juridique de dégager la responsabilité de l’entreprise en cas d’agissements illégaux d’un salarié. Le
non-respect des règles, dictées par un code éthique américain, est considéré comme une faute grave
susceptible d’entraîner la résiliation du contrat de travail (Mercier, 2004). En définitive, l’importance
des considérations éthiques et religieuses constitue le fondement de la conception américaine de la
RSE (Aggeri et al, 2005) qui se résume pour beaucoup d’entreprises américaines à des actions
philanthropiques étrangères à leurs activités économiques (Capron, Quairel, 2007).
Pour aller dans le même sens, parmi les politiques de lutte contre les fraudes (donc l’impact peut aller
jusqu’au dépôt du bilan) dans une entreprise, l’accent est mis sur l’installation d’une certaine éthique
propre à l’entreprise. C’est la raison pour laquelle il se développe de plus en plu des codes
déontologiques dans certains métiers d’entreprise.

En bref, tous les avantages de la recherche d’une performance sociétale sont résumés dans le schéma
suivant :
3- Les inconvénients de la recherche de la performance sociétale.

Malgré tous ces multiples avantages de la recherche de la performance globale, comme l’adage le dit
souvent « toute chose a ses avantages et ses inconvénients aussi petits soient-ils ». En ce qui concerne
la performance globale, nous pouvons citer comme inconvénients :

- La recherche de cette performance est un très grand risque que prend l’entreprise car les
véritables retombés positifs se font vraiment ressentir plusieurs années après. Ce qui fait que
très peu d’entreprise s’y engage car ne voient pas à court terme des avantages conséquents,
- Surtout lorsque les entreprises estiment ce que leur coûter cette recherche. Il faut dire que la
démarche pour l’atteinte de performance globale coute énormément chère, exemple :
 L’implémentation de l’ISO 26000 coûte
 L’acquisition de nouvelle technologie plus écologique,
 Etc.
- L’implémentation des normes et bonnes pratiques nécessite un réingegnering de toute
l’organisation. Ceci peut prendre plusieurs années et puis l’attente des retombés peut prendre
également plusieurs années de plus.

Il est bien vrai que le risque est considérable vu les ressources engagées et le temps de récupération de
ces ressources, mais la théorie financière nous apprend que, « plus un actif est risqué, plus il
rapporte ».

Nous avons vu que l’évaluation des performances relatives aux stratégies d’entreprise en matière de
RSE donnait généralement lieu à des évaluations séparées de performances spécifiques sur chacune
des dimensions économique, environnementale, sociale/sociétale, avec des périmètres mal définis. La
question de la faisabilité de leur intégration est techniquement posée et pour l’instant non résolue. On
rencontre quelques tentatives dans les interfaces économique/social et économique/environnemental,
mais pas d’initiatives capables d’intégrer de manière significative les trois domaines. Face à ces
obstacles techniques, nous avions posé l’hypothèse que la dissociation des domaines et donc leur
existence propre dépendaient de la conviction de la direction générale et de la force de la vision
stratégique du développement durable : si cette conviction et cette vision sont faibles, les modèles
intègrent les seuls aspects environnementaux ou sociaux qui peuvent être évalués comme des facteurs
directs d’une performance économique (business case). Lorsque cette conviction est forte, l’absence
de modèle se traduit par une juxtaposition des systèmes d’information et de mesure de performances.
Conformément à la lecture de la théorie néo-institutionnelle, les fonctionnements organisationnels des
entreprises étudiées nous permettent, pour les cas analysés, de valider l'hypothèse que la dissociation
proactive est préférée à une intégration conflictuelle ; en effet, en situation d’incertitude sur le jeu des
acteurs et sur les rapports de force effectifs, elle autorise l’apparence d’une préoccupation de
performance globale alors que les instruments d’évaluation restent plus proches d’un modèle, certes
élargi, mais centré sur la performance économique. En fonction des pressions ou des contraintes, les
domaines dissociés peuvent entrer en tension et si la dissociation n’est plus possible, la mise en œuvre
évolue dans une dynamique d’équilibres partiels et instables économique/social ou
économique/environnement. Le discours de la performance globale, contribue au processus
d’institutionnalisation du développement durable au sein des entreprises mais la dissociation des
mesures de performances est la meilleure garantie du maintien d’objectifs multidimensionnels.
BIBLIOGRAPHIE

1. Aggeri F., Pezet E., Abrassart C., Acquier A. (2005), Organiser le développement durable,
Vuibert, Paris.
2. Baret P. (2005), « Evaluation de la Performance Globale des Entreprises : Quid d’une
approche économique.
3. Berland N. (2007), « A quoi servent les indicateurs de la RSE ? Limites et modalités d’usage
», Espace Mendès France.
4. Bescos P., Dobler P., Mendoza C., Naulleau G. (1993), Contrôle de gestion et management,
Montchrestien, 2ème édition.
5. Bessire D. (1999), « Définir la performance », Comptabilité-Contrôle-Audit, septembre.
6. Bouquin H. (1986), Le contrôle de gestion, Presses Universitaires de France.
7. Bouquin H. (2004), Le contrôle de gestion, Presses Universitaires de France, Collection
Gestion, 6ème édition, Paris.
8. Bourguignon A. (1995), « Peut-on définir la performance ? », Revue Française de
Comptabilité, juillet- août.
9. Bourguignon A. (2000), « Performance et contrôle de gestion », Encyclopédie de
Comptabilité, Contrôle de gestion et Audit, Ed. Economica.
10. Capron M. (2000), « Comptabilité sociale et sociétale », in Colasse B. (ed.), Encyclopédie de
Compatibilité, Contrôle de gestion et Audit, Ed. Economica.
11. Capron M., Quairel-Lanoizelee F. (2005), « Evaluer les stratégies de développement durable
des entreprises : l’utopie mobilisatrice de la performance globale », Journée Développement
Durable- AIMS – IAE d’Aix-en-Provence.
12. Capron M., Quairel-Lanoizelee F. (2007), La responsabilité sociale d’entreprise, Editions La
Découverte, Collection Repères, Paris.
13. Carroll A. B. (1991), « The Pyramid of Corporate Responsibility: Toward the Moral
Management of Organizational Stakeholders”, Business Horizons, vol.34, July-August.
14. Carroll A. B. (1999), « Corporate Social Responsibility », Business & Society, vol. 38, n°3.

Você também pode gostar