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Commission de finances et économies

Chambre des Députés

AVANT-PROJET DE LOI SUR L’ORGANISATION ET LE


FONCTIONNEMENT DES BUREAUX D’INFORMATION SUR LE CREDIT

2009

1
Table des Matières

1. APERÇU HISTORIQUE .............................................................................. 3


2. ÉTUDE COMPARATIVE ............................................................................. 6
3. ANALYSE DÉTAILLÉE ET CONTENU DE LA PROPOSITION DE LOI .. 20

3.1 Contenu de la proposition de loi ....................................................... 20


3.2 Tableau explicative de la loi .............................................................. 21
CHAPITRE 1 .............................................................................................. 21
CHAPITRE 2 .............................................................................................. 24
CHAPITRE 3 .............................................................................................. 29
CHAPITRE 4 .............................................................................................. 33
CHAPITRE 5 .............................................................................................. 39
CHAPITRE 6 .............................................................................................. 43
CHAPITRE 7 .............................................................................................. 46
CHAPITRE 8 .............................................................................................. 49
CHAPITRE 9 .............................................................................................. 52
CHAPITRE 10 ............................................................................................ 54
CHAPITRE 11 ............................................................................................ 57
CHAPITRE 12 ............................................................................................ 59

4. IMPACT DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA PROPOSITION DE LOI ......... 60


5. QUESTIONS D’INTÉRÊT ET ÉLÉMENTS DE RÉPONSE........................ 62

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1. APERÇU HISTORIQUE
L'économie ne pourrait pas fonctionner correctement sans le recours au crédit
qui permet aux agents économiques de se procurer les fonds dont ils ne
disposent pas personnellement. L’État, les ménages et les entreprises
peuvent utiliser un financement bancaire ou faire appel au marché des
capitaux. L'État doit combler son déficit budgétaire. Les ménages ont besoin
de consommer des biens courants, de s'équiper ou d’investir dans
l'immobilier. Les entreprises éprouvent des besoins de trésorerie pour leurs
dépenses d'exploitation et d'investissement (machines, immeubles). L’octroi
de crédit ou le prêt de l’argent à une personne physique ou morale est une
décision importante pour n’importe quelle entreprise ou institution financière à
travers le monde. Ces dernières ont besoin d’informations sur les
emprunteurs. D’ailleurs, la pérennité d’une banque ou d’une institution
financière dépend largement de sa capacité à collecter et exploiter
efficacement les informations disponibles. La disponibilité des informations
concernant les personnes physiques ou morale permet aux banques et
institutions financières de sélectionner et de contrôler la performance des
demandeurs de crédit. Dans ce sens, beaucoup de pays ont encouragé les
structures d’échange d’information pour répondre à la croissance importante
des demandes de crédit. Le développement d’un système d’échange
d’information permet d’améliorer l’octroi des crédits bancaires et leur contrôle.
Aux États-Unis par exemple, les autorités fédérales ont permis, dès 1950, la
mise en place des structures d’échange de l’information sur le crédit.
Aujourd’hui, dans les économies émergentes d’Amérique Latine, d’Afrique et
d’Asie du Sud-est, il est fort de constater la faible présence de structures
d’échange de l’information malgré l’accroissement vertigineux des demandes
de crédit.
En Haïti, il existe une certaine asymétrie d’information entre les prêteurs et les
emprunteurs, qui se traduit par le rationnement du crédit et des taux d’intérêt
élevés. Dans la littérature, plusieurs études ont fait ressortir que les prêteurs
peuvent réduire cette asymétrie d’information en produisant les données dont
ils auront besoin sur les emprunteurs. Avec le développement du système
bancaire haïtien et l’accroissement des demandes de crédit, la mise en place
3
d’une structure permettant l’échange de l’information entre prêteurs se
présente comme un enjeu majeur pour améliorer l’évaluation du risque de
défaut des emprunteurs. Le système d’échange de l’information entre les
prêteurs empêcherait les emprunteurs de se surendetter en s’adressant à
plusieurs banques à la fois. Il incite également à plus de discipline de la part
de l’emprunteur soucieux de limiter une historique de délinquance dans son
dossier de crédit. Il pourrait faciliter la concurrence et limiterait le pouvoir de
monopole dans le secteur du financement des agents économiques. Dans
cette optique, la décision gouvernementale de proposer une loi sur les
Bureaux d’Information sur le Crédit vient juste à temps compte tenu d’une
part, que le secteur bancaire et financier ont connu un développement assez
important et occupent une place de plus en plus significative dans l’économie
nationale et d’autre part, la Chambre des Députés vient d’adopter une loi
réglementant l’organisation du système bancaire haïtien. De plus, les
conditions d’octroi de crédit par les banques et les institutions financières
haïtiennes n’obéissant pas toujours à la logique de rentabilité ou la rationalité
économique mais plutôt sur les relations privilégiées entre emprunteurs et
prêteurs ne peuvent plus continuer. La proposition du gouvernement haïtien
est importante et urgente dans la mesure où elle se présente comme un outil
nécessaire pour le développement de mécanismes d’échanges d’information
devant discipliner le marché du crédit et corriger les inefficiences des
politiques de prêt. Elle poursuit les objectifs suivant:
• mettre en place un système efficace et transparent permettant, d’une
part, aux agents économiques d’identifier et d’évaluer les risques de
crédit et, d’autre part, de favoriser l’augmentation du crédit ;
• promouvoir la création d’institutions capables de gérer un système de
partage d’informations sur le crédit ;
• protéger le droit des titulaires d’information de crédit et éviter que ne
soit lésé leur droit à la vie privée ;
• doter ces institutions d’un cadre réglementaire adéquat et d’assurer la
protection nécessaire à la sauvegarde des intérêts du public ;
• permettre à l’État haïtien de veiller au bon fonctionnement de ces
institutions et, pour ce faire, de confier à la Banque de la République
4
d’Haïti la responsabilité du contrôle et de la surveillance des « Bureaux
d’Information sur le Crédit ».

5
2. ÉTUDE COMPARATIVE
Plusieurs pays ont adopté des lois ou règlements similaires à la proposition
de loi sur les Bureaux d’information sur le Crédit. Ces lois qui ont une très
forte incidence sur les emprunteurs et les sociétés de prêts visent en général
à règlementer le marché du crédit en donnant naissance à un organisme
appelé le plus souvent Bureau d’Information sur le Crédit. Cet organisme est
assez souvent une structure publique, symétrique à un bureau de crédit privé
sous le contrôle des autorités officielles. Dans la majorité des pays
émergents, les bureaux publics de crédits sont gérés par les banques
centrales, sauf au Chili et au Pérou où ils dépendent des autorités de
régulation bancaire. Le Bureau d’Information sur le Crédit est en fait un
registre central ou un référentiel de l'information sur crédit ayant en général
pour mission la collecte des informations fiables et concrètes provenant de
diverses sources sur les antécédents de crédit et la situation financière des
emprunteurs et emprunteurs éventuels, qu'il s'agisse de particuliers ou de
sociétés. De plus, l’institution est autorisée à accéder aux informations
provenant des banques, des autres institutions financières, des bureaux du
gouvernement, des agences et des fonds de pension. Il s’agit en particulier
des informations concernant les habitudes de paiement des emprunteurs.
D’un autre côté, le Bureau d’Information sur le crédit est habilité à fournir aux
sociétés de prêt et aux emprunteurs des rapports de crédit sur demande.
L’objectif de ces rapports est d’aider les prêteurs à évaluer la solvabilité et la
capacité de remboursement des individus ou des sociétés sollicitant un prêt.
En général, les institutions financières s’appuient fortement sur les
informations fournies par les Bureaux de Crédit pour analyser la santé
financière des emprunteurs.
En Amérique Latine (Argentine, Pérou, Brésil, Colombie, Chili et Mexique) en
réponse à la forte croissance du marché du crédit aux consommateurs, des
Bureaux d’Information sur le Crédit ont été mis en place dans les années
1990. Les législateurs voudraient répondre à la forte croissance du marché du
crédit aux consommateurs. Ces Bureaux d’Information sont pour la plupart
détenu majoritairement par Équifax qui est le premier fournisseur

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d’information de crédit aux États-Unis. En Asie (Philippines, Afrique du Sud,
États-Unis Amérique, Royaume Uni, Mongolie, Sri Lanka), la création des
bureaux d’information sur le crédit est une réponse aux problèmes des
banques et vise à contrôler les politiques de prêt et à améliorer la gestion du
risque. De façon générale, il faut retenir 4 grandes obligations d’un Bureau
d’Information sur le Crédit.
L’obligation de bonne gouvernance
Le Bureau d’Information sur le Crédit est tenu de respecter les règles de
bonne gouvernance, de développer et d’améliorer la qualité de ses
prestations conformément aux meilleures pratiques internationales en la
matière.
L’obligation de confidentialité
Le Bureau d’Information sur le Crédit», ses dirigeants et ses préposés sont
tenus au strict respect du secret professionnel.
La sécurisation des données
Le Bureau d’Information sur le Crédit met en place les procédures et
mesures de contrôle qui assurent la disponibilité, la confidentialité, l’intégrité
et la sécurité des informations et des données.
Réclamations des clients
Le Bureau d’Information sur le Crédit crée un service spécial chargé de traiter
les réclamations des clients et leur donner suite.
Par ailleurs, les lois adoptées mettent également l’accent sur la confidentialité
la qualité, la véracité et la diffusion des données collectées par les Bureaux
d’Information sur le Crédit. Aux États-Unis, la Fair Credit Act (FCRA), en plus
de vouloir règlementer la collecte et la diffusion et l’utilisation de l’information
des consommateurs, désire favoriser l’exactitude et le secret de l’information
collectée sur les consommateurs. Elle oblige les Bureaux de Crédit à
communiquer aux consommateurs le contenu des informations collectées et à
les informer de leur utilisation. Dans la même veine, «The data protection Act
(Royaume Uni)» oblige que les données collectées soient exactes, à jour et
traitées en conformité avec les droits et libertés des personnes concernées.
Elle en exige une protection maximale contre tout traitement non autorisé ou
illégal et contre la perte accidentelle, la destruction et les dommages. «The
7
Law on Credit Information Bureau (Mongolie)» fait obligation au Bureau
d’Information sur le Crédit de ne pas divulguer les informations obtenues sur
les emprunteurs. Les informations sur l’histoire de crédit d’un emprunteur
peuvent être diffusées seulement sur la base d’une décision judiciaire. Pour
sa part, «The Credit Information Bureau System (Philippine)», chargé de
rendre les opérations de crédit efficaces, autorise le Bureau d’information sur
le Crédit à divulguer seulement les informations collectées à la Banque
Centrale de Philippine et aux entités ayant un accès spécial (banques,
maisons d'investissement, sociétés de financement, les coopératives, les
organisations non gouvernementales de micro-financement, les sociétés de
cartes de crédit, compagnies d'assurance et d'autres entités de crédit
agréée).
D’un autre côté, ces lois ne donnent pas la possibilité au Bureau d’Information
Crédit de se prononcer sur l’octroi du crédit ou non. Les informations
collectées sur les emprunteurs ne doivent par être commentées dans le
rapport de crédit. L’historique de crédit d’une personne morale ou physique se
présente comme un indicateur central de sa solvabilité et devrait aider
uniquement le prêteur à prendre la décision d’octroyer un crédit ou non.

8
Grille de Comparaison du projet loi sur les Bureaux d’Information sur le Crédit
Titre Année Pays Justification Nbre de Synthèse Commentaires
(motifs) titres et de
chapitres

Fair Credit 1970 USA Règlementer la Cette loi oblige les bureaux de C’est une loi fédérale.
Reporting collecte, la crédit à informer les Elle a été amendée à
Act diffusion et consommateurs de l’utilisation de plusieurs reprises en
(FCRA) l'utilisation de ses données de crédit. Elle 1996, 1997 1998,
l'information des permet aux consommateurs de 2001 et 2003.
consommateurs, savoir le contenu des L’amendement de
y compris des informations collectées par les 2003 en particulier
renseignements bureaux, d’avoir un pointage (une fait obligation aux
sur le crédit à la cote) de crédit, de contester les bureaux d’information
consommation. informations collectées si elles sur le crédit de
Favoriser sont imprécises et incomplètes. délivrer gratuitement
l’exactitude, Elle oblige les bureaux à corriger un rapport de crédit
l’équitabilité et le ou à éliminer les informations d’un an a tout
secret de imprécises, non vérifiables, ou consommateur qui le

9
l’information incomplètes; à ne pas diffuser désire.
collectée sur les des informations négatives À noter, certains
consommateurs. vieilles de plus de 7 ans ou des États ont leur propre
informations sur les loi de protection des
banqueroutes vieilles de plus de consommateurs qui
10 ans. Elle n’autorise pas à tout renforce la présente
le monde d’avoir accès aux loi.
informations des consommateurs
ou donne un accès limité aux
informations des consommateurs.
Le consommateur doit donner
son accord pour la diffusion de
ses informations de crédit à un
employeur, peut limiter les offres
de crédit et d’assurance basées
sur ses informations de crédit et
obtenir des indemnités pour
violation de cette présente loi par
les bureaux de crédit.
The 2008 Philippine Mettre en place Cette loi prévoit la création d'un

10
Credit s une base de bureau destiné essentiellement à
informatio données être un registre central ou le
n bureau d’information sur référentiel de l'information sur
system, le crédit. crédit. Ce bureau permet d'avoir
Act Créer un bureau des informations fiables et
central concrètes sur les antécédents de
d’information de crédit et la situation financière
crédit (Société des emprunteurs, qu'il s'agisse
Centrale de particuliers ou de sociétés. Il
d’Information de est autorisé à accéder aux
Crédit). informations provenant des
Rendre les bureaux du gouvernement, des
opérations de agences et des fonds de pension.
crédit efficaces. Cependant, il est tenu à divulguer
Résoudre le les informations obtenues
problème de uniquement à la Banque
manque Centrale, aux entités ayant un
d’informations accès spécial (banques, maisons
fiables sur les d'investissement, sociétés de
emprunteurs. financement, les coopératives,

11
Faciliter la les organisations non
vérification de gouvernementales de micro-
solvabilité des financement, les sociétés de
emprunteurs. cartes de crédit, compagnies
d'assurance et d'autres entités de
crédit agréée).
La loi accorde une importance
énorme aux entités (banques,
maisons d'investissement,
sociétés de financement, les
coopératives, les organisations
non gouvernementales de micro-
financement, les sociétés de
cartes de crédit, compagnies
d'assurance et d'autres entités de
crédit agréée) qui donnent et
reçoivent les informations sur les
emprunteurs.
The Data 1998 Royaume Définir les façons Cette loi contient six parties, Cette loi a été éditée
Protection -Uni dont les suivies de 16 notes explicatives. en 1984 puis

12
Act 1998 renseignements Les parties énoncent les droits totalement révisée en
sur la vie des fondamentaux des personnes 1998.
gens doivent être concernées, les méthodes de
légalement traitements des données par
utilisés et ceux qui les possèdent, des
manipulés. exemptions spéciales et des
Protéger les modes d'exécution. Les annexes
particuliers contre expliquent les parties plus en
l'utilisation détail et renvoies aux
abusive ou abus contingences diverses et donnent
d'informations à les interprétations juridiques.
leur sujet
La loi précise que les données à
caractère personnel doivent:

• être traitées loyalement et


licitement.
• être obtenues qu'à des fins
licites et non traitées d'une
manière incompatible avec
ces finalités.

13
• être adéquates,
pertinentes et non
excessives.
• être exactes et à jour.
• pas être conservées plus
longtemps que nécessaire.
• être traitées en conformité
avec les droits et libertés
des personnes
concernées.
• être protégées contre tout
traitement non autorisé ou
illégal et contre la perte
accidentelle, destruction
ou des dommages.
• pas être transférées vers
un pays ou territoire en
dehors de l'Espace
économique européen,
sauf si ce pays ou territoire

14
protège les droits et
libertés des personnes
concernées.

Credit 1990 Sri Lanka Établir un bureau Cette loi donne naissance à un
Informatio d’information sur bureau d’information sur le crédit
n Bureau le crédit. au Sri Lanka. Ce bureau, détenu
of Sri Instaurer un conjointement la Banque centrale
Lanka Act système de du Sri Lanka, toutes les banques
No: 18o f pointage de crédit commerciales, et les banques
1990 au Sri Lanka spécialisées) doit collecter les
informations de crédit
(renseignements sur les
antécédents de crédit des
particuliers et des sociétés (à la
fois des informations positives ou
négatives)). concernant les
emprunteurs et les emprunteurs
éventuels pour les sociétés de
prêt. Elle fait obligation aux
institutions financières de fournir

15
des informations sur la solvabilité
des emprunteurs (particuliers et
sociétés) uniquement aux
institutions membres du bureau.
Ces informations mises à jour
régulièrement sont fournies sans
aucun commentaire ou
recommandation (crédit à
accorder ou non) sous la forme
d’un rapport de solvabilité aux
emprunteurs et aux sociétés de
prêt qui les sollicitent. Le rapport
de crédit ne constitue qu'une
partie de l'information utilisée par
les prêteurs pour prendre des
décisions. Le bureau est
également habilitée à recueillir
des données sur les chèques
retournés et fonctionne comme
un bureau de dépôt.

16
LAW ON 2008 Mongolie Réduire les 5 chapitres et Ce projet de loi commence par Cette loi est en
CREDIT risques dans le 23 articles les dispositions générales, les vigueur le 1 janvier
INFORMA système financier objectifs, les définitions des 2008
TION de la Mongolie. thèmes utilisés dans son
BUREAUS Établir les règles contenu, et les autres lois non
concernant incompatibles. Il définit le Bureau
l'établissement et d’Information sur le Crédit et les
les activités des activités de ce dernier, énonce
Bureaux les droits et obligations des
d'Information de fournisseurs et des destinataires
Crédit. de données sur le crédit, fait
Donner les obligation au Bureau
principes d’Information sur le Crédit de ne
d’interaction entre pas divulguer les informations
les emprunteurs, obtenu sur les emprunteurs,
les sociétés de permet seulement la diffusion des
prêt et les informations sur l'histoire de
organes crédit d’un emprunteur sur la
étatiques. base d'une décision judiciaire, et
Définir la prévoie le conditions et les

17
composition, la modalité de liquidation et de
signification et réorganisation du Bureau
l’utilisation des d’Information sur le Crédit.
histoires de
crédit.
National 2005 Afrique Établir un Cette loi donne naissance au
Credit Act du sud organisme de Credit National Regulator un
Act, contrôle du crédit organisme responsable de la
dénommé Credit réglementation de l'industrie sud-
National africaine de crédit. Il est chargé
Regulator (RCN). de mener à bien l'éducation, la
Règlementer le recherche, l'élaboration des
marché du crédit. politiques, l'enregistrement des
Rendre les participants de l'industrie,
crédits plus l'investigation sur les plaintes, et
accessibles. veiller à l'application de la loi.
Protéger les
La loi oblige les sociétés de prêt
intérêts des
à donner toutes les informations
emprunteurs et
(taux d’intérêt, les frais de
des éventuels
services, les remboursements et

18
emprunteurs. les autres charges) pouvant
faciliter l’emprunteur à prendre sa
décision, protège les
emprunteurs contre toutes les
formes de discriminations injustes
et de prêts irresponsables,

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3. ANALYSE DÉTAILLÉE ET CONTENU DE LA PROPOSITION DE LOI

3.1 Contenu de la proposition de loi


Cette proposition de loi contient 12 chapitres.
- Le chapitre 1 présente l’objet et les définitions des différents concepts de
la loi.
- Le chapitre 2 renvoie à la constitution et au fonctionnement des Bureaux
d’Information sur le Crédit.
- Le chapitre 3 énonce les droits et les obligations d’un Bureau
d’Information sur le Crédit.
- Le chapitre 4 met accent sur la règlementation et le contrôle confié à la
BRH.
- Le chapitre 5 présente les fournisseurs de données de crédit, leurs rôles
et leurs obligations.
- Le chapitre 6 renvoie aux destinataires des rapports de crédit.
- Le chapitre 7 traite des droits des personnes physiques ou morales.
- Le chapitre 8 penche sur la protection des renseignements personnels et
la de la propriété intellectuelle.
- Le chapitre 9 renvoie au secret professionnel des membres du Bureau
d’Information sur la Crédit.
- Le chapitre 10 établit les interdictions et les sanctions.
- Le chapitre 11 renvoie au règlement des différends.
- Le chapitre 12 établit les dispositions transitoires et finales.

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3.2 Tableau explicatif de la loi
CHAPITRE 1
OBJET ET DEFINITIONS
Article 1.- La présente loi porte sur l’organisation et le Objet de la loi.
fonctionnement des sociétés communément appelées « Bureau
d’Information sur le Crédit ».

Article 2.- Est considéré comme Bureau d’Information sur le Définition de Bureau
Crédit, aux termes de la présente loi, tout établissement dont l’activité d’Information sur le
consiste à collecter, enregistrer, mettre à jour et communiquer les Crédit.
informations concernant l’historique de crédit ou toutes autres
informations y relatives des emprunteurs actuels ou potentiels.

Article 3.- Un Bureau d’Information sur le Crédit peut effectuer des Rôle d’un Bureau
opérations connexes à ses activités telles que : d’Information sur le
1) vente de logiciels spécialisés qui servent à informatiser les Crédit.
données concernant l’historique de crédit ;
2) évaluation de la solvabilité d’une personne physique ou
morale en matière de crédit, au moyen d’une méthodologie
élaborée par les bureaux d’information sur le crédit ;
réalisation de statistiques et de recherches sur le marché.

Article 4.- Un Bureau d’Information sur le Crédit n’est pas habilité à Limite d’un Bureau
mener des activités commerciales autres que celles stipulées par la d’Information sur le
présente loi. Crédit.

Article 5.- Aux fins de la présente loi, on entend par : Définitions des
concepts.
1) Accord de transmission de données ou de
transmission de rapports de crédit : accord intervenu entre un
Bureau d’Information sur le Crédit et un Fournisseur de données ou
un Destinataire de rapports de crédit stipulant notamment les

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conditions de soumission de données et de transmission de rapports
de crédit conformément à la présente loi et aux règles de droit
commun de conclusion des contrats ;

2) Base de données : toutes les ressources documentaires du


Bureau d’Information sur le Crédit basées sur des systèmes et des
processus d’informations ;

3) Crédit : tout acte par lequel une banque ou une institution de crédit
met ou s’engage à mettre des fonds à la disposition d’une personne
physique ou morale, ou prend, dans l’intérêt de celle-ci, un
engagement par signature, quelles que soient la qualification ou la
technique utilisée. La location-vente et la location avec option d’achat
sont assimilées à des opérations de crédit;

4) Cote de crédit ou pointage de crédit: ensemble d’outils


financiers d’aide à la décision utilisés pour évaluer automatiquement
la solvabilité d’un tiers ainsi que le risque de non-remboursement des
prêts ;

5) Demandeur de crédit : toute personne physique ou morale qui a


ou qui sollicite l’achat d’un bien ou d’un service à caractère
économique, financier, bancaire, commercial, industriel, ou un prêt de
consommation de toute autre nature, par l’intermédiaire d’une
institution financière ou d’une entreprise commerciale ou industrielle ;

6) Données : informations relatives à l’historique de crédit d’une


personne physique ou morale ainsi que toutes autres informations
recueillies conformément aux dispositions légales en vigueur;

7) Destinataire de rapports de crédit : personne physique ou


morale habilitée à recevoir un rapport de crédit ;

8) Fournisseur de données : personne physique ou morale habilitée

22
à fournir des données à un Bureau d’Information sur le Crédit ;

9) Historique de crédit : renseignements relatifs à une personne


physique ou morale concernant son crédit ou ses obligations
financières ou n’importe quelle autre information liée à sa capacité
d’emprunter ou de rembourser qui permettent de déterminer, à
n’importe quel moment, l’état de la situation de la personne physique
ou morale concernée;

10) Information publique: tout registre, archive ou toute autre


donnée réunis, maintenus, traités, collectés et détenus par une entité
publique et dont la publicité et l’accessibilité permanente au public
sont garanties par la loi sous réserve de la protection du droit à la vie
privée;

11) Personne apparentée : toute société du même groupe ou filiale


d’une entité dénommée Fournisseur de données ou Destinataire de
rapports de crédit;

12) Rapport de crédit: informations émises sur support papier ou


sous forme électronique par un Bureau d’Information sur le Crédit
incluant des renseignements sur l’historique de crédit d’une personne
physique ou morale, conformément à la législation nationale;

13) Renseignements personnels : renseignements concernant un


individu identifié ou pouvant être identifié, directement ou
indirectement, par un ou plusieurs éléments qui lui sont propres ;

14) Renseignements sur le crédit: données sur des personnes


physiques ou morales en matière de crédit, sous forme électronique
ou sur support papier, qui sont fournies par les parties intervenant
dans la création et l’utilisation de dossiers en matière de crédit ;

15) Verrouillage des données: mesures visant à bloquer l’accès

23
et/ou le traitement de certaines données en vue de leur modification
ou de leur élimination.

CHAPITRE 2
CONSTITUTION ET FONCTIONNEMENT

Article 6.- Un Bureau d’Information sur le Crédit est une personne Constitution d’ Bureau
morale constituée sous la forme d’une société par actions d’Information sur le
conformément aux dispositions du Code de Commerce et à la Crédit
législation sur les Sociétés Anonymes. L’État peut prendre des
participations dans un Bureau d’Information sur le Crédit. Sa
dénomination doit comporter la mention « Bureau d’Information sur le
Crédit » et le sigle S.A. ou S.A.M.

Les actions, les titres participatifs et les obligations financières relatifs


à un Bureau d’Information sur le Crédit sont nominatifs et ordinaires
ou privilégiés.

Article 7.- Pour exercer ses activités, un Bureau d’Information sur le Documents à fournir à la
Crédit doit être autorisé à fonctionner. Toute demande d’autorisation BRH pour une demande
de fonctionnement d’un Bureau d’Information sur le Crédit doit être de fonctionnement d’un
adressée à la BRH par lettre recommandée avec accusé de Bureau d’Information
réception. sur le Crédit.

Cette demande doit être accompagnée des documents suivants,


certifiés conformes par un notaire:

1) l’organigramme de la société requérante ;


2) toutes les informations pertinentes sur l’entité, sans s’y limiter,
à savoir : le personnel, l’infrastructure logistique et
informatique, la séparation des fonctions ;

24
3) le domicile légal du siège social ;
4) la composition du conseil d’administration, le nombre de
membres, leur nom et prénom, profession, domicile et
nationalité, le nombre des actions souscrites et libérées, leur
quitus fiscal, leur curriculum vitae et leur certificat de casier
judiciaire vierge ;
5) les nom, prénom, profession, domicile, nationalité, quitus
fiscal, curriculum vitae et certificat de casier judiciaire vierge
des responsables des différentes structures de la société ;
6) les nom, prénom, profession, domicile, nationalité, quitus
fiscal, certificat de casier judiciaire vierge des fondateurs et le
nombre d’actions souscrites et libérées par eux ;
7) le plan d’affaires ;
8) le plan stratégique pour les trois (3) premières années
d’activités (développement prévu des affaires, de la clientèle,
du personnel, de l’organisation, etc.) ;
9) un plan de contingence en cas de désastre ;
10) le programme d’investissement sur trois (3) ans au moins ;
11) la description du système informatique et du processus de
cueillette et de gestion des informations ;
12) les caractéristiques des produits et des services ;
13) les mesures de sécurité et de contrôle afin d’éviter tout
dommage dans le système informatique du Bureau
d’Information sur le Crédit notamment ceux qui peuvent être
causés par des tiers non autorisés.
La BRH peut réclamer tout autre document ou renseignement
pouvant la rassurer sur l’intégrité et la capacité financière des
fondateurs.

Article 8.- L’autorisation de fonctionnement délivrée par la Banque de Publication de


la République d’Haïti (BRH) est publiée sous forme d’avis au Journal
25
Officiel de la République, « Le Moniteur ». Cette autorisation doit être l’autorisation de
affichée dans un endroit visible à l’intérieur de l’Institution. fonctionnement au
journal le moniteur.
Article 9.-L’avis d’autorisation de fonctionnement est accordé dans Délai pour un avis
un délai maximum de soixante (60) jours à compter de la réception de d‘autorisation de
la demande, à moins que des documents ou renseignements fonctionnement.
supplémentaires ne soient requis. Dans un tel cas, la BRH
communique au demandeur la liste exhaustive des documents ou
renseignements manquants. Tout refus d’autorisation de
fonctionnement est motivé et notifié au demandeur.

Article 10.- Tout Bureau d’Information sur le Crédit devra disposer Capital social minimum
d’un capital social minimum de dix millions de gourdes (G. d’un Bureau
10,000,000.00), complètement souscrit et payé au moment de sa d’Information sur le
constitution. Le capital minimum peut être révisé, par voie de Crédit.
dispositions réglementaires, par la Banque de la République d’Haïti.

Article 11. – Aucun Destinataire de rapports de crédit ou Fournisseur Interdiction adressée au


de données ne peut posséder plus de 5% du capital social d’un destinataire de rapport
Bureau d’Information sur le Crédit ou le contrôler directement ou de crédit ou au
indirectement. fournisseur de données.

Un Destinataire de rapport de crédit ou un Fournisseur de données


est présumé exercer le contrôle lorsqu’il dispose directement ou
indirectement d’une fraction des droits de vote et qu’aucun autre
associé ou actionnaire ne détient directement ou indirectement une
fraction égale ou supérieure à la sienne.

Il sera inclus dans cette limite ou ce contrôle, de manière individuelle


ou dans son ensemble :

1) les personnes qui contrôlent les entités dénommées


Fournisseurs de données ou Destinataires de rapports de
26
crédit du Bureau d’Information sur le Crédit ;
2) les personnes apparentées aux entités dénommées
Fournisseurs de données ou Destinataires de rapports de
crédit du Bureau d’Information sur le Crédit.
Article 12.- Nul ne peut être membre d’un Conseil d’Administration Conditions pour être
ou dirigeant d’un Bureau d’Information sur le Crédit, ni directement ou membre d’un Conseil
par personne interposée, administrer, diriger ou gérer à un titre d’Administration ou
quelconque un Bureau d’Information sur le Crédit, ni disposer du dirigeant d’un Bureau
pouvoir de signer pour le compte d’une telle institution: d’Information sur le
Crédit.
1) s’il a fait l’objet d’une condamnation:
a) pour crime;
b) pour vol, escroquerie ou abus de confiance;
c) pour soustractions commises par dépositaire public,
extorsions de fonds ou valeurs, banqueroute, atteinte au
crédit de l’État, faux et usage de faux en écriture privée de
commerce ou de banque;
d) pour recel des choses obtenues à la suite de ces
infractions ;
e) pour toutes infractions prévues aux articles 4.2.1 à 4.2.5 de
la loi du 21 février 2001 relative au blanchiment des avoirs;
f) pour corruption;
g) pour fraude fiscale.
2) s’il a formellement reconnu avoir perpétré l’un des faits cités à
l’alinéa 1;
3) s’il a fait l’objet d’une condamnation prononcée par une
juridiction étrangère et passée en force de chose jugée, pour
les faits cités à l’alinéa 1 ou des faits analogues;
4) s’il a été déclaré en faillite en Haïti ou à l’étranger et n’a pas
été réhabilité ;
5) s’il a été responsable d’incidents de paiements répétés au
27
cours des trois dernières années ;
6) si dans les archives de la BRH, il est considéré comme
mauvais débiteur ;
7) s’il n’a pas un bon historique de crédit en Haïti ou à l’étranger.
Article 13.- Ne peuvent être membres du Conseil d’Administration, Personne ne pouvant
directeur général ou responsable de structure d’un Bureau être membres du
d’Information sur le Crédit, ceux qui prêtent leurs services aux Conseil
Fournisseurs de données, aux Destinataires de rapports de crédit, ou d’Administration,
aux membres affiliés d’un Bureau d’Information sur le Crédit, directeur général ou
lorsqu’une telle situation génère des conflits d’intérêt. responsable.

Article 14.- Aucun Bureau d’Information sur le Crédit organisé selon Interdiction de
la législation haïtienne ne peut, sans l’autorisation de la BRH: fusionner,, de céder et
d’ouvrir un succursale
a) fusionner avec une autre entité juridique;
sans l’autorisation de la
b) procéder à des cessions d’actifs en totalité ou en partie ;
BRH.
c) ouvrir une succursale.
Tout Bureau d’Information sur le Crédit est tenu de soumettre à la
BRH les conditions d’affiliation de ses Fournisseurs de données et de
ses Destinataires de rapports de crédit ainsi que toutes modifications
y afférentes.

Article 15. - La BRH approuvera les changements de statuts ou de Pouvoir de la BRH pour
capital d’un Bureau d’Information sur le Crédit pour autant que ces les changements de
changements ne sont pas contraires à la législation régissant son statut.
fonctionnement sur le territoire national.
Article 16.- Tout Bureau d’Information sur le Crédit est tenu d’aviser Obligation d’informer la
la BRH, dans un délai ne dépassant pas cinq (5) jours ouvrables à BRH.
compter de la date de leur nomination, de tout changement au niveau
du Conseil d’Administration, de la direction générale ou au niveau des
responsables de structures.

28
La BRH s’assure de la capacité, du professionnalisme et de
l’honorabilité de ces administrateurs et dirigeants et peut, à cet effet,
requérir tous renseignements nécessaires sur les personnes
susceptibles de remplir ces fonctions.

Article 17.- Tout Bureau d’Information sur le Crédit fonctionnant Délai pour formuler une
dans le pays qui désire ouvrir une agence doit en faire la demande demande d’ouverture
expresse à la BRH, au moins trente (30) jours au préalable. Cette d’une agence à la BRH.
demande doit comporter toutes informations relatives à la structure et
au fonctionnement de cette succursale. Le Bureau d’Information sur
le Crédit doit, dans le même délai, aviser de tout changement
d’adresse ou de fermeture de succursale.

La BRH détermine par voie réglementaire les conditions d’ouverture


de toute agence ou bureau, ainsi que les normes de sécurité et
d’organisation y relatives.

CHAPITRE 3
DROITS ET OBLIGATIONS D’UN BUREAU
D’INFORMATION SUR LE CREDIT
Article 18. - Un Bureau d’Information sur le Crédit est habilité à: Compétences du
bureau d’Information sur
collecter, traiter, sauvegarder et distribuer sous forme de rapports les
le Crédit.
données sur une personne physique ou morale ;

établir l’historique de crédit d’une personne physique ou morale;

fournir des rapports de crédit aux destinataires de rapports de crédit;

calculer la cote de crédit d’une personne physique ou morale ;

29
interdire la divulgation des renseignements contenus dans les
rapports de crédit;

donner à toute personne physique ou morale des renseignements sur


l’identité des fournisseurs de données ou des destinataires de
rapports de crédit, sur sa demande ;

refuser de fournir un rapport de crédit, si la demande formulée dans


ce sens viole les prescriptions de la loi ;

consigner par écrit ses activités et soumettre des rapports sur celles-
ci à la BRH, conformément à la présente loi ;

demander au fournisseur de données de corriger et de compléter les


renseignements soumis par lui, sur demande de toute personne
physique ou morale.

Article 18.1- Le Bureau d’Information sur le Crédit doit veiller, Rôle de surveillance du
dans le cadre de ses activités, à l’exécution des mesures et des Bureau d’Information
conditions organisationnelles et techniques ci-après : sur le Crédit.
1) aménagement de locaux techniques et autres pour abriter et
exploiter en sécurité ses systèmes d’information et tous
autres types de documents ;
2) utilisation de matériel, de logiciels spécialisés et de moyens
de protection appropriés lors de l’installation et de
l’exploitation des systèmes d’information ;
3) protection des logiciels utilisés dans le cadre de la mise en
place et de l’exploitation des systèmes d’information sur le
crédit.

Article 19.- Un Bureau d’Information sur le Crédit doit : Obligation d‘un Bureau
d’Information sur le
conclure avec les fournisseurs de données des accords portant sur la

30
transmission des renseignements sur le crédit ; Crédit.

conclure avec les destinataires de rapports de crédit des accords


portant sur la transmission des rapports de crédit ;

exiger des fournisseurs de données que les renseignements soumis


soient complets et fiables ;

s’assurer par des procédures mises en place que les informations


obtenues sont fiables, consistantes, cohérentes et non biaisées ;

fournir à toute personne physique ou morale une version corrigée du


rapport de crédit la concernant, sur sa demande ;

exiger des fournisseurs de données et des destinataires de rapports


de crédit qu’ils confirment l’obtention du consentement des personnes
physiques ou morales à la transmission des données les concernant ;

interdire la divulgation des renseignements contenus dans les


rapports de crédit.

Article 20. - Tout Bureau d’Information sur le Crédit est responsable Responsabilité d’un
des renseignements personnels qu’il a en sa possession. A cet effet, BIC.
le Bureau d’Information sur le Crédit doit s’assurer de mettre en place
des politiques et procédures visant à :
1) mettre à jour sa base de données relative aux informations sur
le crédit des personnes physiques ou morales ;
2) protéger les renseignements personnels collectés ;
3) recevoir les plaintes et les demandes de renseignements et y
donner suite ;
4) rectifier ou effacer les données inexactes ou incomplètes ;
5) rédiger des documents explicatifs concernant ses politiques et
procédures ;
6) former son personnel et lui transmettre les informations
31
relatives aux politiques, procédures et pratiques de
l’institution ;
7) afficher de manière visible dans ses locaux les types de
renseignements personnels qui ne peuvent figurer dans le
dossier de crédit d’un individu.
Article 21.- Tout Bureau d’Information sur le Crédit doit établir une Obligation du BIC.
procédure d’archivage des documents et renseignements, y compris
les historiques de crédit incorporés dans la base de données.
Article 22.- Tout Bureau d’Information sur le Crédit assure Obligation d’archivage
l’archivage des renseignements sur le crédit pendant une période de des documents.
dix (10) ans à partir de la date de réception du dernier élément
d’information. Toutefois, le Bureau d’Information sur le Crédit est tenu
de garder:
1) les renseignements relatifs à la faillite non frauduleuse d’une
personne physique ou morale pendant sept (7) ans ;
2) les renseignements concernant les jugements et ceux
découlant des registres policiers pendant cinq (5) à dix (10)
ans en fonction de leur pertinence ;
3) les renseignements relatifs au fisc pendant cinq (5) ans ;
4) les renseignements relatifs aux incidents de paiement pour
émission de chèque sans provision pendant deux (2) ans.
Article 23.- Toutes les informations recueillies par le Bureau Fiche de crédit des
d’Information sur le Crédit sur une personne physique ou morale sont personnes.
rassemblées dans une fiche de crédit.
Article 24.- Le Bureau d’Information sur le Crédit doit présenter le Présentation du rapport
rapport de crédit de façon claire et complète de manière à ce qu’il de crédit.
s’explique de lui même. Il doit le mettre à la disposition de la
personne physique ou morale concernée dans un délai de cinq (5)
jours à compter de la date de la réception de la demande

32
correspondante, moyennant le paiement des frais y afférents.

CHAPITRE 4
REGLEMENTATION ET CONTRÔLE

Article 25.- La BRH assure la réglementation et le contrôle des Pouvoir de contrôle de


activités des Bureaux d’Information sur le Crédit. Elle établit par voie la BRH.
de dispositions réglementaires les normes et conditions de
fonctionnement relatives à leurs activités.

La BRH est chargée en outre de contrôler le respect, par les Bureaux


d’Information sur le Crédit, des dispositions légales et réglementaires
qui leur sont applicables et de sanctionner les manquements
constatés. Elle veille à ce que des dispositions soient prises pour
protéger les renseignements à caractère personnel conformément à
la présente loi.
Article 26.- La BRH a accès, pour l’exercice de sa mission, aux Pouvoir d’accès de la
lieux, locaux, enceintes, installations ou établissements servant de BRH.
bureaux à tout Bureau d’Information sur le Crédit.

Elle détermine par voie réglementaire les conditions d’ouverture de


toute agence ou bureau, les normes de sécurité et d’organisation y
relatives.
Article 27.- La BRH peut demander communication de tous Pourvoir de demande
documents nécessaires à l’accomplissement de sa mission, quel des documents de la
qu’en soit le support ; elle peut recueillir sur place tout renseignement BRH.
et toute justification utiles et en prendre copies ; elle peut accéder aux
programmes informatiques et aux données, demander la
transcription, par tout traitement approprié, des documents cryptés en

33
des documents directement utilisables pour les besoins du contrôle.
Article 28.- La BRH peut se faire communiquer toutes informations Pourvoir de se faire
relatives à l’organisation, au fonctionnement, à la situation et aux communiquer des
opérations des Bureaux d’Information sur le Crédit. informations de la BRH.

La BRH détermine la liste, le format et les délais de transmission des


documents et informations qui doivent lui être remis. Elle peut, en
outre, demander aux Bureaux d’Information sur le Crédit tous
renseignements, éclaircissements ou justifications nécessaires à
l’exercice de sa mission.

Article 29.- Tout Bureau d’Information sur le Crédit doit soumettre à Obligation de soumettre
la BRH pour approbation tous les modèles d’accords de transmission des modèles d’accords
de données et de rapports de crédits et les modèles de rapports de à la BRH.
crédit. Toutes modifications subséquentes apportées à ces modèles
doivent être également soumises à la BRH pour agrément.

Article 30.- Les accords sur la transmission de données ou sur la Éléments à prévoir dans
transmission de rapports de crédit conclus entre le Bureau les accords sur la
d’Information sur le Crédit, les Fournisseurs de données et les transmission des
Destinataires de rapports de crédit, doivent prévoir, sans s’y limiter, données de crédit.
les éléments ci-après :

1) la période de validité de l’accord, et les cas où il peut être


unilatéralement modifié, dénoncé ou dissous ainsi que la
procédure à suivre à cette fin, et le montant des amendes à
imposer en cas de violation des obligations contractuelles;
2) la condition obligatoire que soit obtenu le consentement de la
personne physique ou morale avant la transmission des
renseignements la concernant à un Bureau d’Information sur le
Crédit ou avant la transmission d’un rapport de crédit portant sur
lui ;

34
3) les types de renseignements qui constitueront l’historique de
crédit, leur volume, leur période de validité et leur procédure de
transmission, les conditions de rémunération des services
convenus entre les parties au contrat, les conditions d’une
exécution conjointe des mesures organisationnelles et techniques
et les prescriptions relatives à la protection de la base de données
des antécédents de crédit et des systèmes d’informations utilisés ;
4) l’engagement du Bureau d’Information sur le Crédit à n’utiliser les
renseignements reçus ou à ne transmettre ces renseignements
que conformément aux fins et conditions stipulées dans la
présente loi ;
5) l’engagement du Bureau d’Information sur le Crédit à maintenir la
confidentialité de tous les renseignements reçus, et à ne divulguer
ces derniers que pour les motifs, dans les conditions et de la
manière stipulée dans la présente loi ;
6) le volume des renseignements contenus dans les rapports de
crédit, et leur procédure de réception ;
7) l’engagement du Destinataire du rapport de crédit à ne pas
divulguer les renseignements contenus dans un rapport de crédit ;
8) les responsabilités des parties, y compris celles du Fournisseur de
données, en cas de transmission de renseignements inexacts à
un Bureau d’Information sur le Crédit.
Article 31.- En raison du caractère confidentiel des renseignements Pouvoir d’observation
personnels collectés par les Bureaux d’Information sur le Crédit, la des règlements de la
BRH s’assure que ces derniers prennent toutes les mesures BRH.
nécessaires, au regard des risques encourus, notamment en vue:

1) d’empêcher toute personne non autorisée d’avoir accès aux


systèmes d’informations ;
2) d’empêcher que des supports de stockage puissent être lus,
copiés, modifiés ou déplacés sans autorisation ;
35
3) d’empêcher toute introduction d’informations, toute
modification ou tout effacement non autorisés dans la base de
données ;
4) de garder une trace des renseignements communiqués et de
leur destinataire ;
5) de garantir que, lors de la communication des rapports de
crédit et du transport des supports de stockage, les données
ne puissent être lues, divulguées, copiées ou effacées sans
autorisation et les supports soient protégés contre le vol et
toute falsification.
Article 32.- Tout Bureau d’Information sur le Crédit doit faire vérifier Obligation de faire
annuellement ses états financiers par une firme de vérification vérifier les états
externe approuvée par la BRH. financiers.

Article 33.- La BRH a le pouvoir de vérifier, soit par elle-même, soit Pouvoir de la BRH de
par un vérificateur indépendant qu’elle mandate à cet effet, les vérifier les comptes et
comptes et opérations de toute entité dont les activités s’apparentent les opérations des BIC.
à celles d’un Bureau d’Information sur le Crédit.
Article 34.- La BRH peut suspendre l’autorisation de fonctionnement Pouvoir de suspension
d’un Bureau d’Information sur le Crédit si celui-ci : de la BRH.

1) fournit de façon récurrente des informations erronées ou


fausses;
2) ne met pas fin aux violations de la présente loi malgré les
injonctions écrites de la BRH.

La suspension d’une autorisation de fonctionnement entraîne


l’interdiction d’exercer les activités de Bureau d’Information sur le
Crédit. La BRH doit préciser la raison et la durée de cette mesure. La
décision prend effet à compter du jour où le Bureau d’Information sur

36
le Crédit en est informé.

Article 35.– La BRH peut révoquer l’autorisation de fonctionnement Pouvoir de révocation


d’un Bureau d’Information sur le Crédit si celui-ci : de la BRH.

1) n’a pas commencé ses opérations dans les douze (12) mois
qui suivent l’approbation donnée, à moins que la BRH ait
prolongé ce délai par notification écrite;
2) cesse d’exercer son activité pendant une période de six (6)
mois;
3) ne remplit plus les conditions en fonction desquelles
l'autorisation de fonctionnement a été accordée;
4) a obtenu l’autorisation de fonctionnement au moyen de
fausses déclarations ou de tout autre moyen irrégulier ou
frauduleux;
5) contrevient de façon grave ou répétée aux dispositions de la
présente loi, aux instructions de la BRH ou aux modalités de
son autorisation de fonctionnement.

Le Bureau d’Information sur le Crédit à qui l'autorisation de


fonctionnement est retirée entre automatiquement en liquidation et
entamera les démarches y relatives. Pendant la période de
liquidation, il ne peut effectuer que des opérations strictement
nécessaires à l’apurement de sa situation.

Article 36.- Un Bureau d’Information sur le Crédit dont l’autorisation Interdiction pour un BIC
de fonctionnement a été retirée, qui est en liquidation ou en faillite, de recueillir ou de
n’est plus autorisé à recueillir ni communiquer les informations communiquer des
concernant l’historique de crédit ou toutes autres informations y informations après le
relatives sur toute personne physique ou morale, à compter de la retrait de son permis.
date du retrait de son autorisation, de sa mise en liquidation ou de sa

37
mise en faillite.

Article 37.- En tant que société, le Bureau d’Information sur le Obligation pour les BIC
Crédit doit se conformer aux dispositions du Code de Commerce et de se conformer aux
de la législation sur les sociétés notamment en matière de faillite, de dispositions du CC.
liquidation ou de dissolution.

Article 38.- En cas de liquidation ou de faillite, les informations, Obligation de transférer


renseignements, documents sur des personnes physiques ou les données à la BNC
morales détenus par tout Bureau d’Information sur le Crédit dans le en cas de dissolution du
cadre de ses activités doivent être transférés à la BRH suivant la BIC.
procédure établie par cette dernière.

38
CHAPITRE 5

DES FOURNISSEURS DE DONNEES

Article 39.- Sont considérées comme des fournisseurs de données: Définition des
fournisseurs de
les entreprises à caractère commercial et financier, notamment les
données de crédit.
banques, les sociétés financières de développement, les sociétés de
carte de crédit, les institutions de micro-finance, les caisses
populaires, les entreprises commerciales qui vendent des biens ou
fournissent des services à crédit ou qui offrent une option de
paiement en différé ;

les administrations et les entités publiques telles que certaines


institutions du secteur public, le Ministère du Commerce et de
l’Industrie, le Fonds de Développement Industriel, la Direction
Générale des Impôts, l’Office National d’Assurance Vieillesse, l’Office
d’Assurance Véhicule Contre Tiers, les cours et les tribunaux.

Article 40.- Tout Fournisseur de données doit transmettre les Obligation de


informations détenues sur une personne physique ou morale selon transmettre les
les conditions établies dans l’accord de transmission de données informations des
conclu avec le Bureau d’Information sur le Crédit. fournisseurs de
données de crédit.

Article 41.- Le Fournisseur de données doit : Obligations générales


des fournisseurs de
1) recueillir de toute personne physique ou morale son
données.
consentement exprès pour la transmission des renseignements
sur le crédit la concernant à un Bureau d’Information sur le
Crédit ;
2) conclure avec les Bureaux d’Information sur le Crédit un accord
de transmission de données ;

39
3) soumettre les renseignements au Bureau d’Information sur le
Crédit conformément à la présente loi et à l’accord de
transmission de données, et s’en tenir rigoureusement aux
informations dont il dispose;
4) corriger tout renseignement inexact qui a été soumis au Bureau
d’Information sur le Crédit à la demande d’une personne
physique ou morale;
5) utiliser l’accès au système d’informations des Bureaux
d’Information sur le Crédit, aux sources de données et aux
systèmes informatiques en bon père de famille et
conformément aux normes internationales;
6) créer à leurs propres frais des conditions propices à la collecte,
au traitement et à la transmission des renseignements ;
7) tenir à jour les renseignements sur le crédit concernant les
personnes physiques ou morales;
8) prendre tous les moyens appropriés pour assurer la sécurité
des données recueillies ainsi que de celles qu’il soumet à un
Bureau d’Information sur le Crédit ;
9) exiger que les Bureaux d’Information sur le Crédit utilisent les
renseignements fournis conformément à la présente loi.
Article 42.- Le Fournisseur de données est tenu d’archiver, sur Devoir d’archiver des
support papier, le consentement écrit et irrévocable obtenu des fournisseurs de
personnes physiques ou morales en vue de la transmission de données.
données les concernant pendant une période d’au moins dix (10) ans.

Article 43.- Un Fournisseur de données est habilité à transmettre à Compétences de


un Bureau d’Information sur le Crédit des renseignements selon les transmission des
conditions établies dans l’accord de transmission avec ce dernier et données.
conformément à la présente loi. Cet accord ne doit être exclusif en
aucun cas.

40
Article 44.- Tout Fournisseur de données est tenu de transmettre Devoir de transmettre
des informations vraies, exactes, à jour et complètes. Dans le cas où des informations vraies,
il fournit des informations se révélant fausses, inexactes, périmées ou exactes, à jour et
incomplètes, les Bureaux d’Information sur le Crédit peuvent complètes.
suspendre ou résilier l’accord de transmission avec ledit Fournisseur.

Article 45.- Les conditions applicables à la transmission des Obligation de définir les
données au Bureau d’Information sur le Crédit et à la réception des conditions applicables à
rapports de crédit doivent être définies dans les accords de la transmission des
transmission de données et de transmission de rapports de crédit données.
conclus conformément à la présente loi et aux règles de droit
commun régissant la passation des contrats.

Article 46.- Toute entité publique visée par la présente loi est Compétences des
habilitée, à titre de Fournisseur de données, à transmettre à un identités publiques.
Bureau d’Information sur le Crédit les informations publiques
détenues par elle sans qu’il soit nécessaire d’obtenir le consentement
préalable de la personne physique ou morale concernée.

Article 47.- Les administrations et les entités publiques transmettent Devoir de transmettre
leurs renseignements aux Bureaux d’Information sur le Crédit sur la des données des entités
base des accords de transmission de données conclus avec eux. publiques.

Article 48.- Tout Bureau d’Information sur le Crédit est autorisé à Autorisation des BIC
recueillir des renseignements judiciaires relatifs à une personne d’avoir des informations
physique ou morale auprès des Tribunaux et Cours sur tout le sur les personnes.
territoire de la République.

Article 49.- Les renseignements relatifs au crédit communiqués à un Composition des


Bureau d’Information sur le Crédit comprennent les données ci-après: renseignements relatifs
au crédit.
1) le montant initial des différents prêts obtenus par une personne
physique ou morale et tous les engagements conditionnels et

41
passifs éventuels ;
2) la date d’octroi du prêt et la date des remboursements tels qu’ils
sont échelonnés et à mesure qu’ils sont effectués;
3) les renseignements sur la composition et les types de sûreté
présentés pour garantir une créance;
4) les noms des institutions créancières ;
5) la durée des prêts ;
6) l’historique de crédit ;
7) la date de la dernière mise à jour des informations ;
8) tous autres renseignements, sous réserve de l’accord des parties.
Article 50.- Tous les renseignements personnels sur une personne Éléments obligatoires à
physique fournis conformément aux dispositions de la présente loi, insérer dans un rapport
doivent comprendre le nom complet de la personne, son sexe, sa de crédit d’une
date de naissance, ses numéros d’identification fiscale et nationale, personne physique.
son lieu de résidence, son statut matrimonial, ses coordonnées, le
lieu de travail, la date d’embauche, le nom de jeune fille de la mère, le
nom du père, le nom du conjoint, la date de la dernière mise à jour
des informations et toutes autres informations figurant sur ses pièces
d’identité.

Article 51.- Tous les renseignements sur une personne morale Éléments obligatoires à
fournis conformément aux dispositions de la présente loi doivent insérer dans un rapport
comprendre la dénomination de l’entité, sa forme organisationnelle et de crédit d’une
juridique, l’adresse du siège social, le numéro et la date de son personne morale.
enregistrement officiel comme entité juridique, son numéro
d’immatriculation fiscale, le nom au complet des dirigeants ou
administrateurs ou propriétaires, leurs coordonnées.

Article 52.- Les renseignements fournis à un Bureau d’Information Obligation d’avoir que
sur le Crédit ne peuvent contenir les informations qui n’ont pas de des informations
rapport avec l’activité de crédit de la personne ou à son identité, relatives au crédit dans

42
notamment : les renseignements
fournis à un BIC.
1) les informations concernant son historique médical, le cas
échéant ;
2) les achats payés au comptant;
3) les comptes commerciaux, sauf si le sujet est personnellement
responsable des dettes ;
4) la race, la croyance, la couleur, l’ascendance ou
l’appartenance politique ;
5) les salaires ou mouvements de comptes bancaires ;
les informations sur les certificats de dépôts ou autres titres mobiliers
ou immobiliers, sauf ci ces derniers ont été donnés comme garantie
ou sureté.

CHAPITRE 6
DES DESTINATAIRES DE RAPPORTS DE CREDIT
Article 53.- Sont considérées comme des Destinataires de rapports Définition des
de crédit, les banques, les sociétés financières de développement, destinataires des
les sociétés de carte de crédit, les institutions de micro-finance, les rapports de crédit.
caisses populaires, les personnes juridiques ou sociétés légalement
autorisées à octroyer du crédit, les entreprises commerciales qui
fournissent des services à crédit ou qui offrent une option de
paiement en différé.

Toutefois, les autorités légalement habilitées, dans le cadre d’une


mission particulière ou de l’exercice d’un droit de communication, à
demander à un Bureau d’Information sur le Crédit de leur
communiquer des données à caractère personnel ne constituent pas
des Destinataires.

Article 54.- Un Bureau d’Information sur le Crédit est habilité à Compétences des BIC à
43
transmettre les informations relatives au crédit d’une personne transmettre des
physique ou morale uniquement : informations.

1) à la personne physique ou morale concernée suivant les


conditions prévues par la loi ;

2) aux membres affiliés à titre de Destinataire de rapports de crédit;

3) aux autorités judiciaires compétentes selon les modalités fixées


par la loi.

Article 55.- Avant de solliciter et d’obtenir un rapport de crédit sur Obligation pour les
une personne physique ou morale, les Destinataires de rapports de destinataires de rapport
crédit doivent d’abord obtenir le consentement exprès de celle-ci. de crédit d’obtenir le
consentement exprès
Les Destinataires de rapports de crédit sont tenus d’archiver le consentement
des personnes.
obtenu de la personne physique ou morale pendant une période d’au moins un
(1) an. Passé ce délai, les Destinataires de rapports de crédit ne sont plus
tenus de faire la preuve du consentement pour la transmission du rapport de
crédit obtenu.

Article 56. - Les Destinataires de rapports de crédit sont tenus de : Obligations des
destinataires de rapport
1) maintenir la confidentialité du rapport de crédit et ne pas
de crédit.
divulguer à des tierces parties les renseignements qu’il
contient sous peine de sanctions pénales prévues par la
présente loi;
2) utiliser les renseignements contenus dans le rapport de crédit
uniquement aux fins de la présente loi ;
3) permettre à la personne physique ou morale visée de prendre
connaissance du contenu du rapport de crédit la concernant,
ou lui fournir une copie du rapport de crédit à sa demande;
4) aviser les Bureaux d’Information sur le Crédit de tout
changement survenu dans les renseignements qu’ils ont
44
fournis lors de leur inscription comme Destinataires de
rapports de crédit ;
s’acquitter des bordereaux relatifs à la transmission d’un rapport de
crédit.

Article 57.- Les renseignements contenus dans le système Conditions d’utilisation


d’information d’un Bureau d’Information sur le Crédit ne peuvent être des renseignements par
utilisés par les Destinataires de rapports de crédit qu’aux fins les destinataires de
suivantes : rapport de crédit.

1) pour évaluer les risques lors de l’octroi, du suivi et de la


prolongation de prêts ;
2) pour évaluer les risques lors de la modification des termes des
accords de crédit ;
3) pour évaluer les risques liés à toutes les autres transactions
avec paiement différé ;
4) pour confirmer l’exactitude des renseignements dans un
dossier de crédit.
Article 58.- Toute demande de rapport de crédit à un Bureau Obligation de formuler la
d’Information sur le Crédit doit être formulée au nom du Destinataire demande de rapport de
de rapports de crédit par le cadre ou l’employé expressément désigné crédit au nom du
comme étant responsable de la réception des demandes adressées destinataire.
à un Bureau d’Information sur le Crédit. Les renseignements sur la
personne autorisée seront conservés dans un registre au Bureau
d’Information sur le Crédit.
Article 59.- Le rapport de crédit doit contenir les noms de tous les Obligation d’avoir les
Fournisseurs de données et la date à laquelle le Bureau d’Information noms des fournisseurs
sur le Crédit a reçu ces renseignements. de données.

45
CHAPITRE 7

DROITS DES PERSONNES PHYSIQUES OU MORALES

Article 60.- Toute personne physique a le droit de s’opposer, pour Droit d’opposition des
des motifs légitimes, à ce que des données à caractère personnel la personnes.
concernant fassent l’objet d’un traitement par un Bureau d’Information
sur le Crédit.

Article 61.- Toute personne physique ou morale concernée a le droit


d’obtenir, sans contrainte, à tout moment, dans un délai de dix (10)
jours ouvrables à partir de la date de la demande d’informations,
d’un Bureau d’Information sur le Crédit :

1) la confirmation que les données la concernant sont ou ne sont


pas traitées ;
2) les catégories de données traitées ;
3) la communication, sous une forme intelligible, des données
faisant l’objet des traitements, ainsi que de toute information
disponible sur l’origine de ces données.
Toute personne physique ou morale a le droit d’obtenir d’un Bureau
d’Information sur le Crédit la rectification sans délai des
renseignements inexacts ou incomplets.

En cas de risque de dissimulation ou de disparition de données, le


Doyen du Tribunal Civil de Première Instance de la juridiction
compétente peut, à la demande de la personne lésée, ordonner, y
compris en référé, toutes mesures de nature à empêcher cette
dissimulation ou cette disparition.

Article 62.- Le rapport destiné à une personne physique ou morale

46
doit inclure notamment des renseignements sur l’identité des
Fournisseurs de données et de tous les Destinataires de rapports de
crédit à qui des rapports de crédit ont été transmis antérieurement et
la date de leur transmission.

Article 63.- Toute personne physique ou morale a le droit d’obtenir Droit pour toute
d’un Bureau d’Information sur le Crédit le verrouillage des données : personne d’obtenir un
verrouillage de son
1) lorsque leur exactitude est contestée par la personne
dossier de crédit.
concernée, pendant un délai permettant au Bureau
d’Information sur le Crédit concerné de vérifier l’exactitude, y
compris la pertinence des données ;
2) lorsqu’elles ne sont plus utiles à un Bureau d’Information sur le
Crédit pour qu’il s’acquitte de sa mission, mais qu’elles doivent
être conservées à titre probatoire, ou
3) lorsque leur traitement est illicite et que la personne concernée
s’oppose à leur effacement et exige à la place leur
verrouillage.
Le fait que des données sont verrouillées doit être indiqué dans le
système de façon à ce qu’il apparaisse clairement que ces données
ne peuvent être utilisées.

Des données qui ont été verrouillées en application du présent article


ne font l’objet d’aucun traitement, à l’exception de leur stockage,
uniquement à des fins probatoires, ou avec le consentement de la
personne concernée, ou aux fins de la protection des droits des tiers.

Article 64.- Toute personne physique ou morale qui a obtenu le Obligation d’informer les
verrouillage de données la concernant doit être informée du personnes du
déverrouillage avant que celui-ci n’ait lieu. déverrouillage de ses
données.

Article 65.- Toute personne physique ou morale a le droit d’obtenir Droit pour toute
47
d’un Bureau d’Information sur le Crédit l’effacement de données si personne d’obtenir
celles-ci sont traitées pour des finalités autres que celles pour l’effacement de ses
lesquelles elles ont été collectées ou si elles ont été illégalement données.
acquises.

Article 66.- Toute personne physique ou morale a le droit d’obtenir Droit d’opposition des
d’un Bureau d’Information sur le Crédit que soit notifié à un tiers BIC.
auquel les données ont été communiquées, toute rectification, tout
effacement ou tout verrouillage de celles-ci conformément aux
articles 61 à 64 de la présente loi.

Toutefois, un Bureau d’Information sur le Crédit peut s’opposer aux


demandes manifestement abusives, notamment par leur nombre,
leur caractère répétitif ou systématique. En cas de contestation, la
charge de la preuve du caractère manifestement abusif des
demandes incombe au Bureau d’Information sur le Crédit.

Article 67.- Toute personne physique ou morale, dans le cadre de la Autres droits des
présente loi, a le droit : personnes.

1) de donner à un Fournisseur de données son consentement à la


transmission régulière de renseignements à tout Bureau
d’Information sur le Crédit pour l’élaboration de tout dossier relatif
à son historique de crédit ;
2) d’exiger que le Destinataire du rapport de crédit l’informe du
contenu du rapport de crédit la concernant, ou que le Destinataire
lui fournisse une copie du rapport de crédit reçu d’un Bureau
d’Information sur le Crédit dans le cadre de l’examen d’une
demande de prêt ;
3) de formuler toute objection qu’elle pourrait avoir au sujet des
renseignements contenus dans le rapport de crédit ;
4) de demander à un Bureau d’Information sur le Crédit une version

48
corrigée du rapport de crédit si, à la suite d’une action ou d’une
inaction de ses employés, le Destinataire du rapport de crédit
reçoit un rapport contenant des renseignements différents de
ceux transmis au départ par les Fournisseurs de données;
5) d’exiger que le Fournisseur de données corrige tout
renseignement erroné ;
6) d’exercer tout recours prévu par la loi ou les règlements.

CHAPITRE 8
PROTECTION DES RENSEIGNEMENTS PERSONNELS ET DE LA
PROPRIETE INTELLECTUELLE
Section 1.- Protection des renseignements personnels

Article 68.- Toute collecte d’information, toute utilisation et toute Obligation d’avoir le
communication des renseignements personnels sont subordonnées consentement des
au consentement préalable de la personne. personnes pour
l’utilisation et la
Le consentement de la personne peut être entendu comme toute
communication de ses
manifestation de volonté, libre, spécifique et éclairée par laquelle la
renseignements.
personne concernée accepte que des renseignements à caractère
personnel la concernant fassent l’objet d’un traitement.

Article 69.- Le consentement de la personne physique ou morale à Obligation pour le BIC


la transmission des renseignements la concernant à un Bureau d’avoir un consentement
d’Information sur le Crédit et à un Destinataire de rapports de crédit écrit.
doit être donné par écrit.
Article 70.- Le consentement de la personne physique ou morale sert Rôle du consentement
de fondement pour la transmission des données à un Bureau écrit.

49
d’Information sur le Crédit et à l’émission des rapports de crédit.

Article 71.- Les renseignements personnels ne peuvent être Obligations pour la


recueillis qu’aux fins déterminées par la présente loi. Ils doivent être: collecte, le traitement et
1) collectés de façon honnête et licite, et non de manière l’archivage des
arbitraire; données.
2) traités loyalement et licitement ;
3) adéquats, pertinents et non excessifs au regard des finalités
pour lesquelles ils sont collectés et pour lesquelles ils sont
traités ultérieurement ;
4) exacts et mis à jour. Les mesures appropriées doivent être
prises pour que les données inexactes ou incomplètes soient
effacées ou rectifiées ;
5) conservés sous une forme permettant l’identification des
personnes concernées et de manière à en préserver la
confidentialité et l’inaccessibilité pour tout tiers non autorisé.
Article 72.- Toutes les parties désignées par la présente loi sont Responsabilités des
responsables des renseignements personnels qu’elles ont en leur parties.
possession ou sous leur garde.

Article 73.- La nature et la portée des renseignements personnels Devoir d’explication des
dont un Bureau de Crédit a besoin sont tributaires dans une large BIC.
mesure des produits, des solutions ou des services qui sont offerts.
Un Bureau d’Information sur le Crédit recueille des renseignements
personnels seulement dans le cadre de ses programmes ou activités
d'affaires et doit expliquer clairement à quelles fins ils sont utilisés.

Article 74- Le Fournisseur de données engage sa responsabilité Engagement de la


civile et pénale pour toute soumission de renseignements relatifs à responsabilité civile des
une personne physique ou morale n’ayant pas donné son fournisseurs de
consentement. données.
Il engage également sa responsabilité en cas de transmission de
50
données erronées relatives à une personne physique ou morale à un
Bureau d’Information sur le Crédit.
Article 75.- Le Destinataire de rapports de crédit engage sa Engagement de la
responsabilité civile et pénale pour toute demande de rapports de responsabilité civile des
crédit non autorisée par la personne physique ou morale concernée destinataires de
et pour toute utilisation illicite ou abusive des informations sur le crédit rapports de crédit.
des personnes qui lui sont fournies.

Section 2.- Protection de la propriété intellectuelle


Article 76.- Les informations qui figurent dans la base de données BIC propriétaires des
d’un Bureau d’Information sur le Crédit sont la propriété de celui-ci et données collectées.
l’accès à ses services n’entraîne aucun transfert de droit au bénéfice
du Fournisseur de données ou du Destinataire des rapports de crédit.
Son contenu ne peut donc, en aucune manière, faire l’objet de prêt,
d’échange ou de cession, d’extraction totale ou partielle sans
l’autorisation expresse du Bureau d’Information sur le Crédit.

Article 77.- Le rapport de crédit émis par un Bureau d’Information Protection par la loi des
sur le Crédit est protégé suivant les dispositions de la législation rapports de crédit.
relative aux Droits d’Auteur et par toute autre législation ou
réglementation y afférentes. Ce rapport est fourni à des fins
d'information uniquement. Par conséquent, il ne doit être ni distribué,
ni copié, ni divulgué à qui que ce soit sauf aux personnes autorisées
par la présente loi et par les personnes ayant autorité pour le faire.

Article 78.- Toute utilisation ou reproduction, totale ou partielle, des Usage interdit des
informations qui figurent sur la fiche de crédit ou dans la base de informations du rapport
données d’un Bureau d’Information sur le Crédit, par quelque procédé de crédit.
que ce soit, est strictement interdite et constitue une contrefaçon
sanctionnée par la législation sur les Droits d’Auteur, sauf accord

51
préalable et écrit du Bureau d’Information sur le Crédit.

Article 79.- En cas de violation des articles précédemment cités, Compétences des BIC
tout Bureau d’Information sur le Crédit est habilité à prendre toutes en cas de violation des
actions utiles conformément à la législation sur les Droits d’Auteur articles précédents.
sans préjudice des sanctions pénales qui peuvent découler de
l’infraction.

CHAPITRE 9

SECRET PROFESSIONNEL

Article 80.- Tout membre d’un Conseil d’Administration ou toute Obligation pour les
personne qui, à un titre quelconque, participe ou a participé à la membres du BIC de
direction ou à la gestion d’un Bureau d’Information sur le Crédit, qui garder strictement
est ou a été employée par celui-ci, est tenu de garder strictement secret les
secret tous les renseignements dont il a eu connaissance dans le renseignements
cadre de ses activités professionnelles, à l’exception de ceux dont la collectés..
divulgation est autorisée par la loi ou les règlements. Tout
manquement aux dispositions du présent article est puni des peines
prévues à l’article 323 du Code Pénal.

Article 81.- Toute personne qui, à quelque titre que ce soit, serait Obligation pour toute
amenée à prendre connaissance d’informations sur le crédit d’une personne de garder
personne physique ou morale, est tenue d’en garder strictement le strictement secret les
secret sous peine de sanctions civiles et pénales telles que prévues renseignements.
par la présente loi et la législation en la matière.

Article 82.- Le secret professionnel ne s’applique pas au partage Pas de secret à garder
d’informations relatives au crédit d’une personne physique ou morale en cas de partage
visée par la présente loi et qui est permis entre les personnes qui y d’informations.

52
sont autorisées dans les conditions édictées.

Le secret professionnel ne peut être opposé au Bureau d’Information


sur le Crédit par les personnes autorisées à fournir des
renseignements personnels sur des personnes physiques ou
morales, sauf si ces renseignements sont requis pour être traités à
des finalités autres que celles ayant rapport avec l’activité du Bureau
d’Information sur le Crédit.

Article 83.- Les informations dites confidentielles comprennent, Composition des


sans pour autant y être limitées : informations dites
confidentielles.
1) les données sur les comptes de dépôt des personnes morales
ou physiques ;
2) les opérations effectuées pour le compte ou sur l’ordre des
personnes physiques ou morales et les contrats signés par ces
dernières ;
3) la situation financière ou économique des personnes
physiques ou morales ;
4) les systèmes de sécurité des membres affiliés ;
5) les informations sur l’organisation et la structure de la
personne morale, ainsi que sur son administration et ses
activités ;
6) les données sur l’activité commerciale ou les secrets
commerciaux des personnes physiques ou morales, leurs
projets et échantillons de production ;
7) les informations divulguées par une institution donnée autres
que celles soumises à publication.
Article 84.- Le secret professionnel ne peut être opposé ni à la Pas de secret pour la
BRH, ni à l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), BRH, l’UCREF et
ni à l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) agissant dans le l’ULCC.
cadre d’une enquête relative au blanchiment de capitaux ou sur la
53
corruption, ni à l’autorité judiciaire agissant dans le cadre d’une
procédure pénale.

CHAPITRE 10

INTERDICTIONS ET SANCTIONS

Article 85.- Les activités visées à l’article 3 de la présente loi ne Activités réservées au
peuvent être exercées que par des Bureaux d’Information sur le BIC.
Crédit dûment autorisés par la BRH.

Article 86.- Toutes les fois que la BRH a des raisons de croire Devoir de la BRH en
qu’une personne physique ou morale effectue des activités visées à cas d’activités
l’article 3 sans son autorisation de fonctionnement, elle doit exiger douteuses d’un
l’examen des livres, comptes et dossiers de cette personne physique établissement.
ou morale. La BRH requiert à cet effet la présence d’un Juge de Paix
pour dresser un procès-verbal constatant l’infraction effectuée par
ladite personne, apposer tout scellé et prendre toute mesure
appropriée.

La BRH procède à la fermeture de l’établissement dont il s’agit sans


préjudice des amendes prévues dans la présente loi et des sanctions
pénales et civiles qui peuvent découler de l’infraction.

Article 87.- Toute personne physique ou morale effectuant des Sanctions encourues
activités visées à l’article 3 sans autorisation de fonctionnement, ou par les établissements
refusant de produire pour examen les livres, comptes et dossiers en cas de violation de la
requis par la BRH, est passible d’une amende de cinquante mille présente loi.
gourdes (50,000.00 Gdes) par jour d’infraction à prononcer par le
tribunal correctionnel.

A cette fin, la BRH pourra saisir, arrêter les comptes de ladite

54
personne fautive ès mains des banques ou d’autres institutions
financières. L’ordonnance du Juge des Référés validant la saisie en
faveur de la BRH est exécutoire sur minute, nonobstant appel et
pourvoi en Cassation.

Article 88.- Tout Bureau d’Information sur le Crédit, qui contrevient Amendes et sanctions
aux dispositions de la présente loi ou aux normes réglementaires administratives
édictées par la BRH, est passible des sanctions administratives encourues par les BIC
suivantes : violant la présente loi.

1- avertissement ;
2- amende pouvant aller jusqu’à cinq cent mille gourdes
(500,000.00 Gdes); en cas de manquement réitéré, jusqu’à
5% du chiffre d’affaires hors taxes du dernier exercice clos ;
3- suspension des activités du Bureau d’Information sur le
Crédit, pour une période maximale de trois (3) mois ;
4- révocation de l’autorisation de fonctionnement.
Ces sanctions sont appliquées par la BRH sans préjudice de celles
prévues par la loi ou les règlements. La BRH peut appliquer deux ou
plusieurs de ces sanctions au même cas selon la gravité des
infractions.

Article 89.- Tout membre du Conseil d’Administration ou Directeur Amendes et sanctions


Général qui contrevient aux dispositions de la présente loi ou aux administratives de tout
normes réglementaires édictées par la BRH, est passible des membre du CA d’un
sanctions administratives suivantes : BIC.

1- avertissement ;
2- amendes personnelles aux membres du Conseil
d’Administration et au directeur général; selon la gravité de la
faute, jusqu’à 5 fois la rémunération mensuelle de la personne
sanctionnée. Dans le cas où des administrateurs ou tout autre

55
organe équivalent perçoivent des rémunérations autres qu’un
salaire, l’amende ne peut excéder plus de 10 fois ledit
montant;
3- suspension des activités des membres du Conseil
d’Administration et du directeur général ou leur révocation.
La BRH peut appliquer deux (2) ou plusieurs sanctions au même cas
selon la gravité des infractions.

Ces sanctions sont appliquées à toutes les catégories de personnes


précédemment citées, selon leur degré de responsabilité et
d’initiative personnelle, lorsque ces infractions sont commises sous
n’importe quelle forme, par négligence ou par imprudence, sans
préjudice des sanctions prévues par la loi et les règlements et de la
responsabilité civile ou pénale qui peut découler de l’infraction.

Article 90.- Quiconque, intentionnellement ou au mépris des droits Amendes et sanctions


d’autrui, directement ou indirectement, introduit, modifie ou supprime pour modification ou
des informations relatives au crédit d’une personne physique ou suppression des
morale dans le but de falsifier le contenu des données d’un Bureau données de crédit.
d’Information sur le Crédit, d’un Fournisseur de données ou d’un
Destinataire de rapports de crédit, est passible d’une amende allant
de cinq cent mille (500,000.00) à un million (1,000,000.00) de
gourdes sans préjudice des sanctions prévues par la loi et de la
responsabilité civile ou pénale qui peut découler de l’infraction.

Article 91.- En cas de récidive, le fautif sera condamné à une peine Peines prévues en cas
d’emprisonnement allant de un (1) an à trois (3) ans et au double de de récidive.
l’amende maximale prévue à l’article 90 de la présente loi.

56
CHAPITRE 11

DU REGLEMENT DES DIFFERENDS

Article 92.- Toute personne physique ou morale, estimant que les Pouvoir de contester les
informations transmises par un Bureau d’Information sur le Crédit la rapports de crédit.
concernant sont erronées, peut adresser une requête aux
Fournisseurs de données via le Bureau d’Information sur le Crédit
pour connaître les sources de provenance des renseignements.

Article 93.- Cette requête émanant d’une personne physique ou Composition de la


morale, remettant en question les renseignements contenus dans un requête de contestation.
rapport de crédit, doit comprendre sa complète identification, le lieu
de résidence, ou son siège social dans le cas d’une personne morale,
et les informations figurant sur les pièces d’identité de la personne
physique. La requête doit par ailleurs donner des précisions sur les
renseignements en question et être assortie d’une demande de
communication des renseignements exacts. La requête est signée du
requérant ou de son délégué autorisé. Le requérant peut joindre une
copie des documents auxquels il se réfère.

Article 94.- Les Bureaux d’Information sur le Crédit seront tenus Délai accordé au BIC
d’examiner la requête et de prendre les mesures nécessaires, dans pour prendre une
un délai de quinze (15) jours ouvrables à partir de la date de décision.
réception de ladite requête. Il inclura automatiquement, dans le rapport
contesté, la légende "Rapport Contesté", laquelle ne sera pas éliminée tant
que les démarches en vue de vérifier l’exactitude des données, y
apporter les corrections nécessaires, le cas échéant, ne seront pas
conclues.

Article 95.- Un Bureau d’Information sur le Crédit est tenu d’émettre Devoir d`émettre un
un rapport de crédit corrigé au Destinataire du rapport de crédit, sans nouveau rapport des
frais supplémentaires, si l’altération des renseignements reçus est

57
due à des erreurs de manipulation survenues de son fait ou du fait de BIC.
ses employés.

Article 96.- Si l’altération des renseignements reçus par un Bureau Obligation du


d’Information sur le Crédit est due à des erreurs de manipulation fournisseur de données
survenues du fait du Fournisseur de données ou du fait des employés en cas d’erreur.
de ce dernier, le Fournisseur de données est tenu de lui fournir dans
le plus bref délai les renseignements exacts.

Article 97.- Toute personne physique ou morale peut également Pouvoir des personnes
adresser une requête à un Bureau d’Information sur le Crédit ou au de solliciter
Fournisseur de données pour demander l’actualisation des l’actualisation de ses
renseignements la concernant. données.

Le Fournisseur de données, le cas échéant, soumet des


renseignements modifiés au Bureau d’Information sur le Crédit et ce
dernier émet un rapport de crédit actualisé pour la personne physique
ou morale requérante.

Si les renseignements en question sont conformes aux données d’un


Bureau d’Information sur le Crédit et à celles du Fournisseur de
données, le Fournisseur de données ou le Bureau d’Information sur le
Crédit transmettent au requérant un refus d’accéder à sa requête et
précisent les sources de provenance des renseignements remis en
question, dans un délai de quinze (15) jours ouvrables à compter de
la date de réception de la requête.

Article 98.- Au cas où le requérant dont la demande a été rejetée Obligation pour les
soumet une autre requête, il assume les frais occasionnés par le personnes d’assumer
traitement de sa demande, ainsi qu’à la transmission d’une réponse les frais en cas de
motivée. requêtes erronées.

Article 99.- Dans le cas où les suites nécessaires n’ont pas été Pouvoir de la personne
données à la demande du requérant ce dernier est habilité à engager d’engager des
58
les poursuites devant les tribunaux compétents et à demander le poursuite.
verrouillage des renseignements contestés en attendant la décision
de justice.

CHAPITRE 12
DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES
Article 100.- A titre transitoire, en attendant qu’il soit constitué des Création d’un Bureau
Bureaux d’Information sur le Crédit conformément aux dispositions de d’Information sur le
l’article 6 de la présente loi, il est créé auprès de la Banque de la Crédit auprès de la
République d’Haïti (BRH) un Bureau d’Information sur le Crédit. BRH.

La BRH prendra toutes les dispositions nécessaires pour assurer la


gestion et le fonctionnement dudit bureau.

Article 101.- L’Exécutif peut, par arrêté ou tout autre acte Pouvoir conféré à
administratif, déterminer le délai dont disposent les personnes l’Exécutif.
exerçant des activités s’apparentant à celles d’un Bureau
d’Information sur le Crédit pour se conformer aux dispositions de la
présente loi.

Article 102.- La BRH précise par voie d’instructions les modalités Pouvoir de la BRH
d’application des dispositions de la présente loi.

Article 103.- La présente loi abroge toutes lois ou dispositions de Abrogation des lois et
lois, tous décrets ou dispositions de décrets, tous décrets-lois ou des dispositions de lois
dispositions de décrets-lois qui lui sont contraires et sera publiée et contraires.
exécutée à la diligence du Ministère de l’Économie et des Finances.

59
4. IMPACT DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA PROPOSITION DE LOI
Cette proposition de loi, une fois votée au Parlement aura des incidences sur le
système bancaire et financier haïtien. Elle devrait faciliter:
 la construction à terme d’un système d’information financière intégré
répondant aux meilleures normes en la matière ;
 la réduction des discordances d’information entre emprunteurs et
prêteurs ;
• la dotation des institutions de crédit d’un cadre réglementaire adéquat;
• l’évaluation de façon plus exacte des risques de crédit des personnes
morales et physiques;
• la mise en place d’un système de crédit stable, efficace et transparent;
• l’identification des personnes morales ou physiques présentant un risque
de défaut;
• la résolution du problème de sélection négative et la réduction du coût du
crédit pour un bon emprunteur ;
• le contrôle de la performance des demandeurs de crédit;
• l’augmentation du volume du crédit, l’amélioration de l’accès au crédit tout
et la baisse du coût des crédits;
• le prêt de l'argent d'une manière responsable, ce qui signifie que les gens
ne sont admissibles aux prêts que s'ils ont assez d'argent pour payer leurs
mensualités;
• la promotion par l’État haïtien de la création d’institutions capables de
gérer un système de partage d’informations sur le crédit ;
• le contrôle par la BRH des « Bureaux d’Information sur le Crédit » ;
• la protection du droit des titulaires d’information de crédit;
• la sauvegarde des intérêts du public ;
• la protection des emprunteurs contre la discrimination injuste et les prêts
irresponsables.

60
Ces différents éléments auront un impact certain sur la taille de l’économie
haïtienne. En effet une grande majorité de la population n’a pas accès au crédit
formel et est obligée de se cantonner à des emprunts auprès d’usuriers qui
contribuent au maintien de la précarité financière des foyers.

Une formalisation de l’information de crédit élargirait le cercle des emprunteurs,


aujourd’hui restreint à un petit nombre de privilégiés, souvent à cause de leurs
relations personnelles avec les individus régissant le secteur bancaire. Des
informations de crédit fiables et disponibles rendra plus difficile la justification
d’octroi de crédit sur des bases de favoritisme.

D’un autre côté, l’’information sur le crédit est un outil important pour les Banques
souvent en butte à un surplus monétaire en raison des difficultés à octroyer du
crédit avec des garanties minimales.

Il est indéniable que l’accès au crédit accru et rationalisé favoriserait une


intensification des investissements, la création et l’expansion de petites et
moyennes entreprises et de ce fait la création d’emplois cruciaux pour l’économie
haïtienne.
Il est toutefois important de signaler que dans le contexte haïtien, la
rationalisation de l’information sur le crédit, pour être efficace et étendue à une
portion significative de la population, devra s’effectuer de pair avec d’autres
démarches telles que l’identification des citoyens et l’uniformisation de
l’enregistrement des adresses physiques. Ce travail d’élargissement du secteur
formel devra se faire en collaboration avec de multiples institutions nationales
telles que la Direction Générale des Impôts (DGI), l’Office National de
l’Identification (ONI), les mairies etc…

61
5. QUESTIONS D’INTÉRÊT ET ÉLÉMENTS DE RÉPONSE

1- Quels sont les principales missions d’un Bureau d’Information sur le


Crédit?
Un Bureau d’Information sur le Crédit a en général pour mission la collecte des
informations fiables et concrètes provenant de diverses sources sur les
antécédents de crédit et la situation financière des emprunteurs et emprunteurs
éventuels, qu'il s'agisse de particuliers ou de sociétés. Elle doit fournir aux
sociétés de prêt et aux emprunteurs des rapports de crédit sur demande. L’article
18 de la présente proposition de loi donne de façon détaillée les différentes
missions d’un bureau d’Information sur le crédit.

2- Quels sont les principes directeurs d’un Bureau d’Information sur le


Crédit?

Un Bureau d’Information sur le Crédit doit fonctionner suivant quatre grands


principes.

1- Le principe de la bonne gouvernance fait obligation au Bureau


d’Information sur le Crédit de de respecter les règles de bonne
gouvernance, de développer et d’améliorer la qualité de ses prestations
conformément aux meilleures pratiques internationales en la matière.
2- Le principe de confidentialité oblige les dirigeants et les préposés du
Bureau d’Information sur le Crédit de tenir au strict respect du secret
professionnel.
3- Le principe de sécurisation des données collectées oblige le Bureau
d’Information sur le Crédit de met en place des procédures et des
mesures de contrôle qui assurent la disponibilité, la confidentialité,
l’intégrité et la sécurité des informations.
4- Le principe de réclamation oblige le Bureau d’Information sur le Crédit de
créer un service spécial chargé de traiter les réclamations des clients et
leur donner suite.

62
3- Comment un citoyen constitue-t-il un dossier de crédit?

Le dossier de crédit d’un citoyen est un aperçu de ses antécédents en matière de


crédit. Il contient l’ensemble des informations données par les différents
émetteurs de crédits qui sont les Banques, les Caisses, les Magasins et les
Compagnies pétrolières. Ces émetteurs transmettent l'information au Bureau
d’Information sur le Crédit de façon périodique. Les informations transmises
indiquent si le citoyen est un bon payeur c’est-à-dire s’il paie ses comptes à
temps ou un mauvais payeur à savoir s’il ne paie pas ses comptes ou encore s’il
est constamment en retard de paiement. Un bon dossier de crédit accroît la
capacité du citoyen d'obtenir du crédit ultérieurement. Des dossiers renfermant
de mauvais rapports de crédit attribuables à des comptes en souffrance ou à des
défauts de paiement pourraient entraver sa capacité d'emprunter ou d'obtenir du
crédit dans l'avenir.

4- Quels sont les recours du citoyen face à des informations de crédit


erronées?

L’article 92 de la présente proposition de loi permet à toute personne physique


ou morale, estimant que les informations transmises par un Bureau d’Information
sur le Crédit la concernant sont erronées, d’adresser une requête aux
Fournisseurs de données via le Bureau d’Information sur le Crédit pour connaître
les sources de provenance des renseignements. Ce dernier a 15 jours ouvrables
à partir de la date de réception de ladite requête pour émettre un rapport de
crédit corrigé ou non.

5- Quel est le lien institutionnel entre la Banque Centrale et les bureaux


d’information sur le crédit?

La Banque centrale est l’autorité de contrôle des Bureaux d’Information sur le


Crédit. Elle délivre les autorisations de fonctionnement, de fusionnement, de
cession et d’ouverture de succursales. Elle approuve/désapprouve les

63
changements de statuts ou de capital d’un Bureau d’Information sur le Crédit et
s’assure de la capacité, du professionnalisme et de l’honorabilité de ces
administrateurs et dirigeants. En outre, elle élabore les règlements applicables
aux Bureaux d’Information sur le Crédit et veille à ce que des dispositions soient
prises pour protéger les renseignements à caractère personnel conformément à
la présente loi.

6- Comment est garantie la confidentialité des informations recueillies?

Le rapport de crédit émis par un Bureau d’Information sur le Crédit est protégé
suivant les dispositions de la législation relative aux Droits d’Auteur et par toute
autre législation ou réglementation y afférentes.

7- L’utilisation du dossier de crédit sera-t-elle obligatoire pour


l’obtention/octroi d’un prêt?

Le dossier de crédit n’est pas une obligation pour l’octroi d’un prêt. Cependant, il
constitue un facteur important pour déterminer le type de crédit et le montant qui
peuvent être accordés à n'importe quel moment.

8- La création des bureaux d’information de crédit implique-t-elle un


contrôle accru de l’État sur l’obtention/octroi de crédit par les banques
privées?

Non, l’un des objectifs visés par la création des Bureaux d’Information sur le
Crédit est la mise en place d’un système efficace, transparent permettant aux
agents économiques d’identifier et d’évaluer les risques de crédit des citoyens.
Ainsi, les institutions financières peuvent augmenter le crédit accordé aux
citoyens.

64

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