Você está na página 1de 17

A

Dans l'Internationale Communiste

La bolchevisation Congrès. Mais il ne dit rien des accusations formelles


de fractionnisme et de sectarisme portées par nous
du Parti communiste italien contre la Centrale du Parti italien, ni d'aucune me-
sure destinée à éliminer les causes véritables de la-
On ne s'est pas pressé de « boleheviser » le crise du Parti.
Parti communiste italien. La tâche n'était pas com- On ne sera donc pas surpris si nous sommes dans
l'obligation de constater avec peine que nous nous
mode: il fallait éliminer l'influence de Bordiga. trouvons devant une nouvelle application typique des
Or, Bordiga étant en désaccord avec la politique méthodes de direction de l'Internationale que nous
suivie par l'I. C., avait renoncé volontairement à avons combattues et que nous combattrons. La dispo-
la direction du Parti. Il demeurait à Naples, sim- sition à soutenir dans les Congrès et dans les dis-
ple membre de sa section. Pourtant son influence cussions, le point de vue des camarades qui font
demeurait et chaque consultation du Parti montrait partie des organes dirigeants internationaux suffit à
Que cette influence était intacte. Bordiga et ses absoudre chaque erreur et chaque faute commises
amis constituaient vraiment une gauche et l'im- dans la lutte contre l'adversaire bourgeois, et trans-
mense majorité du Parti était groupée autour forme chaque insuffisance, même la plus scandaleuse,
en un brevet de pur bolchevisme révolutionnaire et
d'eux. Telle était la situation qu'il fallait d'abord de léninisme. Les méthodes de la Centrale, qui
détruire pour que la « bolchevisation » pût pas- mènent à la désagrégation du Parti, sont couvertes
ser. par les dirigeants de l'Internationale parce que nous
Les moyens qu'on a employés pour atteindre ce sommesen opposition sur divers points de leur poli-
but, nous les connaissons bien: ce sont ceux qu'on tique.
a employés ici. L'Internationale forme une direc- Les remèdes
'd qu'exigerait
,..t 1 situation
la .t t. d.ffi .1 du
difficile d
tion d'hommes serviles qui constitue une véritable Parti et la tension intérieure qui résulte de la cam-
fraction au sein du Parti et, appuyée sur cette pagne déloyale menée par la Centrale contre le Comité
d'entente, se réduisent au formalisme mécanique
fraction, elle met les ouvriers en demeure de se d'une discipline qui ne convainc pas et ne se fait
prononcer pour cette direction ; sinon, ils sont pas respecter.
contre l'Internationale. Le grave problème des tendances et fractions dans
Pour se défendre contre l'action malfaisante et le Parti qui se pose historiquement, à la fois comme
malhonnête de cette fraction, les amis de Bordiga une conséquence de la tactique politique suivie et
avaient constitué un Comité d'entente. L'I. C. dé- comme une réprobation de cette tactique, comme un
clara aussitôt: Ou le Comité sera dissous sans symptôme de ses insuffisances qu'il faudrait étudier
avec la plus grande attention, on prétend le résoudre
délai, ou tous ses membres seront expulsés du par des ordres et par des menaces, en soumettant
Parti. Il est vrai qu'en même temps, elle donne quelques camarades à de rudes pressions disciplinai-
1 assurance qu'une pleine liberté de discussion pré- res, laissant croire ainsi que de leur conduite person-
cédera le Congrès. Mais il faut voir ce que devient nelle dépend l'entier développement favorable du
cette promesse à l'application. Le journal du Parti, Parti.
Selon cette méthode, antimarxiste en sa substance,
publie la déclaration du Comité d'entente. stérile dans ses résultats, nous pourrions, imitant en
L'Unità
Seulement il y met un titre: « Un document indi- cela tant d'éléments infidèles et opportunistes qui
de communistes » ; il l'encadre d'articles et de manœuvrent en marge de notre glorieuse Internatio-
ce
lettres de représentants de la fraction dirigeante nale, commencerà négocier et à marchander avec le
et il met le tout sous cette manchette: « Les mem- Centre dirigeant, à poser des conditions, faire à notre
bres du Comité d'entente contre l'Internationale. » tour des menaces, arriver à un compromis et à une
C'est la « bolchevisation » telle que nous l'avons transaction semblables à ceux qui sont le produit de
déjà vue et cela donne la nausée. la méprisabletactique parlementaire bourgeoise. Avec
Nous reproduisons ci-dessous la déclaration du de tels compromisplus ou moins laborieux et
entre personnages et « hommes politiques» pénibles, plus ou
Comité d'entente. Les camarades qui l'ont rédigée moins influents, on peut, pour un temps, dissimuler
ne sont pas et n'ont jamais été syndicalistes; ils les graves problèmes de la vie de l'Internationale et
ont été, à l'occasion, en désaccord avec nous; ils de son action, qui, inévitablement, se représentent par
sontde sincères communistes qui ont la confiance la suite, plus difficiles et plus graves. Nous pourrions,
de la masse de leur Parti. Et ils sont amenés à à notre tour, faire peser la menace d'une scission
critiquer les nouvelles méthodes de l'I. C. comme et de la formation d'un nouveau parti en cas d'ex-
nous l'avons fait nous-mêmes. clusion, et sur la balance de la « politique» soi-
disant communisteseraient éprouvées nos possibilités
L'artisan de ce chambardement de la section d'avoir d'autant plus satisfaction que nous nous mon-
i. taliennede l'I. C. a été Humbert Droz, le même trerions en mesure de faire plus de mal au Parti et
Que les « bolchevisés » de France et d'Allemagne à l'Internationale.
dénoncent comme un droitier et à qui ils dénient Mais nous n'agirons pas ainsi. Notre conception
le droit de parler au nom de l'Internationale ! de la discipline est toute différente. De même que
La bolchevisation à la Zinoviev continue. L'in- nous n'avons pas hésité à renoncer à la direction du
cohérence et la malfaisance aussi. A. R. Parti, nous ne nous laisserons pas pousser par les
provocations répétées de la Centrale à la misérable
La déclaration du Comité d'entente riposte de fabriquer un parti dissident à l'usage d'un
groupe de dirigeants. Devant une contrainte maté-
Intervenant dans la situation créée dans notre rielle, nous nous souviendrons que nous tenons avant
parti, le Presidium de l'Internationale communiste tout à notre poste de membres du Parti communiste
voyant dans le Comité d'entente l'embryon d'une et de l'Internationale que nous conserverons avec
au sein du Parti, nous a intimé l'ordre de une volonté de fer, sans renoncer jamais à nous oppo-
faction
le dissoudre sous peine d'exclusion.
Le Presidium annonce ser, par une critique infatigable, à ces méthodes que
en même temps qu'il y aura nous considéronsnéfastes à l'intérêt et à l'avenir de
dans le Parti, pleine liberté de discussion avant le notre cause.
22 LA REVOLUTION PROLETARIENNE

Accusés de fractionnisme et de scissionnismedevant la situation italienne à la chronique peu édifiante de


l'éventualité d'une rupture du Parti, nous sacrifierons son activité intérieure; mais si nous y sommes con-
à l'unité nos opinions, selon un ordre que nous con- traints nous espérons que cessera le boycottage des
sidérons injuste et dommageable au Parti. Nous mon- lettres de rectification et de protestation que nous
trerons ainsi comment nous, de la gauche italienne, avons dû renoncer à communiquer aux camarades par
sommes peut-être les seuls pour qui la discipline est une autre voie que celle de la presse du Parti. L'abus
une chose sérieuse et non commerciable. ultérieur de tels procédés aboutirait fatalement à des
Nous réaffirmons toutes les précédentes manifes- conséquences dont nous avons déjà nettement décliné
tations de notre pensée et tous nos actes. Nous nions la responsabilité.
que le Comité d'entente ait été une manœuvre visant Les camarades nous jugeront. Pour nous, il ne nous
à la scission du Parti et à la constitution d'une frac- importe pas de recueillir une adhésion ou une sym-
tion dans son sein, et nous protestons à nouveau con- pathie superficielle et d'accumuler des voix pour
tre la campagne menée sur cette base sans que nous le Congrès; nous voudrions porter le débat et la cons-
ayons eu le droit de dénoncer cette duperie scanda- cience du Parti au delà des attitudes superficielles
leuse du Parti. Toutefois, puisque le Presidium croit et mesquines sur lesquelles on spécule quand on veut
que l'ordre de dissolution du Comité d'entente sera s'épargner l'ennui d'étudier les questions et de cri-
un pas qui éloignera le fraetionnisme, nous obéirons; tiquer. Si on veut continuer à organiser la duperie
mais en même temps nous devons laisser au Presi- démagogique et à industrialiser le confusionnisme et
dium la responsabilité des développementsque prendra le trouble, on le peut, mais qu'on ne croie pas cons-
la situation intérieure du Parti et des manifestations truire ainsi rien de durable; le malaise dont souffre
que fera surgir la manière dont la Centrale a admi- le Parti subsistera et on ne sauvera pas la position
nistré la vie intérieure du Parti, manifestations que des groupes et des sous-groupes artisans d'une mé-
le Comité d'entente a canalisées et disciplinées en thode aussi politicienne, mise en scène vulgaire des-
une voie utile au Parti et à son avenir. Nous croyons tinée à tomber rapidement, mettant à nu les périls
que la suppression prônée du Comité d'entente ne de l'opportunisme et de la dégénérescence du Parti.
fera que fomenter dans le Parti le fractionnisme que Contre ceux-ci nous mènerons toujours une lutte im-
nous n'avons pas voulu et qui pourra prendre, malgré pitoyable, sûrs que l'immense majorité des commu-
nous, sa revanche. nistes italiens se lèvera comme un seul homme quand
H est vrai que nous avons reçu l'assurance que la menace et le danger apparaîtront comme des réali-
toutes les sanctions disciplinaires prises contre les tés,' balayant le misérable jeu des brouillons et des
camarades adhérant au Comité d'entente, parmi les- confusionnistes, non pour diviser le Parti, mais pour
quelles l'expulsion du camarade Girone et toute une le conduire intact et compact, sur la voie qui lui est
série de destitutions de charges, seront annulées et assignée.
que la liberté de discussion pour le Congrès sera Juillet 1925.
absolue. Mais liberté de discussion signifie égalité de A. BORDIGA,B. FORTICHIARI,
droits et de moyens et nous n'aurons de garantie sé- Signé: O.
rieuse que si les propositions faites par nous, en leur DAMEN,F. GROSSI,U. GIRONE,RAG.LA
temps, à la Centrale, et dont on ne parle plus, sont CAMERA,M. LANFRANCHI, M. MANFREDI,
acceptées. O. PERRONE,L. REPOSSI,C. VENEGONI.
Il ne devrait pas être permis de tenir les Congrès
fédéraux avant un débat dans la presse et la publi-
cation des thèses et motions des diverses tendances,
d'envoyer aux Congrès des représentants du courant Les bolchevisateurs
lié à la Centrale pour répéter, sur le compte de la
gauche, tout ce qui a été déjà imprimé, sans qu'un du Parti allemand
camarade, également au courant des éléments du
débat, puisse riposter. Il ne serait pas non plus admis- Un communiste qui se respecte ne peut regarder
sible de présenter dans le journal du Parti, c'est-
à-dire de tous les camarades, certains articles et dé- sans rougir le tableau présenté par le P. C. alle-
clarations avec des notes et commentaires plus ou mand. L'état de déchéance physique et morale de
moins tendancieux et une mise en scène journalisti- celui-ci est une éloquente démonstration de « bol-
que, tandis que nous ne pourrions, ni ne voudrions chevisation appliquée ». Il faut que le communisme
faire de même avec les articles des autres courant!?. ait la vie dure pour que les « léninistes de 1924 »
Mais nous ne pouvons transiger sur la défense de ces eux-mêmes ne réussissent pas à le tuer.
garanties et nous devons renoncer à l'assurer au Nous av.ons parlé déjà de la désertion en masse
moyen de notre travail de contrôle, seul but du caractérisant l'attitude des ouvriers vis-à-vis du
Comité d'entente. Les camarades jugeront si ces
demandes étaient ou non opportunes et défendront Parti. Mais nous étions resté, par excès de scrupule,
comme ils pourront le Parti contre l'emploi des mé- en deçà de la vérité: au moment de tenir son X*
thodes que nous avons dû qualifier de « giolittisme », Congrès, le P. C. allemand n'a plus que 100,000
tendant à fausser les résultats de la consultation pré- membres; il en avait 400,000 fin 1923, et beaucoup
sente. plus après le Congrès de Halle.
Après cette dernière manifestation, le Comité d'en- Que cette décadence ait de grandes causes objec-
tente est dissous. Nous renonçons à tout travail de
diffusion de nos textes parmi les membres du Parti tives, cela n'est pas douteux. Mais qu'elle ait été
et à toutes réunions en dehors de celles convoquées accélérée et aggravée par la coterie du « léni-
par les organismes du Parti. Bien entendu, cela, ne nisme de 1924 », cela ne l'est pas moins. L'Exécutif
veut pas dire renoncer au droit banal du groupe de a été contraint d'en faire l'aveu, après des mois et
camarades qui peuvent se considérer comme les re- des mois de bluff. Les dirigeants du parti ont dû
présentants de la gauche, à se concerter pour le tra- le reconnaître à leur tour (1). Le sabotage du tra-
vail purement théorique de la discussion et la prépa- vail syndical, le régime de suspicion, de mouchar-
ration des thèses, travail dont les résultats sont des-
tinés à paraître exclusivementdans la presse du Parti. dage et de répression instauré dans le parti, l'in-
Malgré la virulence où en est arrivée la Centrale, compréhension de la situation générale, l'ineptie
nous nous efforcerons de porter le débat à la hauteur de la tactique « de gauche» aboutissant à l'élec-
des tâches du Parti et de donner aux camarades la tion d'Hindenburg, tout cela dégoûte la classe
notion complète et juste de l'orientation de la gau- ouvrière qui préfère encore l'odieuse social-démo-
che sur les diverses questions, évitant tout ce qui peut cratie à la coterie prétendant représenter notre
être d'ordre personnel ou commérage. Nous souhaitons parti.
de ne pas devoir continuer indéfiniment à rectifier les
assertions inexactes répandues sur notre compte et .1-"-- ,
réduire le débat sur la politique de la Centrale dans (1) Voir notre dernier numéro.
DANS L'INTERNATIONALE COMMUNISTE 23

A la veille du Xe Congrès, l'Exécutif a adressé sie ou dont celui-là, profite plus que celle-ci. Et
un message au Parti, dénonçant comme n'ayant rien conformément à cette conception, nous ne ferons
de commun avec le bolchevisme des gens comme pas écho à celles des révélations de Bœse suscepti-
Korsch et Cie (qui ont eu le privilège de se ré- bles d'armer les adversaires du communisme, quitte
pandre dans la presse communiste près d'un an à retenir certains renseignements exacts propres à
durant) et recommandant d'introduire dans la nou- instruire le Parti et que la bourgeoisie connaît déjà
velle Centrale d'autres camarades que ceux de la mieux que nous (1).
gauche (!), hypocrite formule signifiant bel et bien Boese passe en revue l'équipe malfaisante qui
de la droite. Voilà qui en dit long sur l'échafau- a démoli le P. C. allemand. Tout ce qu'il dit d'es-
dage de mensonges édifié depuis le Ve Congrès sentiel est vrai. Voici ROSENBERG, cet ornement du
mondial par les « bolchévisateurs » officiels. Le « léninisme », qui sévit au Ve Congrès mondial,
grand homme Korsch n'a plus rien de commun puis à l'Exécutif, puis à la Direction du Parti et
avec le bolchevisme ? Depuis quand ? Et qui lui a dans la presse: son principal titre de gloire est
livré la presse du Parti, sinon ce même soi-disant d'avoir écrit, pour l'Histoire d'Alexandre le Grand,
« Exécutif » qui le jette par-dessus bord aujour- de Droysen, une préface où il fait le panégyrique
d'hui ? Quant à la « droite », hier encore assimilée de Guillaume I" de Hohenzollern; , et ce,, en 1917,,
à Scheidemann, aux menchéviks, à la contre-révolu- l,
l'année d l révolution
dela 1'. russe. Ce plat thuriféraire
tion, il faut la faire rentrer à la Direction ? En d'une kaisérienne nullité (sans Bismarck, qu'eût
vérité, c'est avoir un grand mépris pour les ou- fait Guillaume Ier ?) a le front de nous enseigner
vriers que de les croire capables de supporter sans le « léninisme ».
broncher de telles palinodies. Voici MAX SCHUTZ,publiquement accusé par un
Mais le Congrès allemand méritera peut-être groupe de communistes de Gelsenkirschen d'avoir
une chronique spéciale. En nous limitant à ce qui livré des camarades à la police, tripoté dans les
le précède, nous trouverons assez matière à nous comptes, commis toute une série de méfaits que la
instruire sur les beautés de la « bolchévisation ». morale réprouve. (C'est de la morale communiste
Parmi les milliers de communistes qui ont aban- que nous parlons, car elle existe, n'en déplaise aux
donné le Parti, commettant ainsi la grande faute de néo-léninistes qui affirment que « tous les moyens
laisser la place aux parasites du néo-léninisme, il sont bons ».) Ledit Schutz n'a pas encore trouvé
s'est trouvé le directeur de la Tribune communiste un mot à dire poiar se réhabiliter.
de Magdebourg, Ernst Bœse, député du Landtag Voici MASLOV,le maître du Parti, le représen-
d'Anhalt. Celui-ci, écœuré, a éprouvé le besoin tant-type du « léninisme de 1924 ». Jusqu'en jan-
d'exhaler son désenchantement et son indignation vier 1924 il n'y a donc pas bien longtemps
dans un petit livre qui a fait du bruit: Dém-ence il était ouvertement tenu en suspicion par les di-
ou crime? Sur la tombe du communisme. rigeants des P. C russe et allemand. On le fit venir
Rien que le titre révèle un malheureux état d'es- à Moscou pour le garder à vue et le juger comme
prit. La tombe du communisme n'est pas encore provocateur. Son acquittement, par quatre voix
contre trois, coïncida avec une volte-face politique
creusée, et ni Maslov, ni Ruth Fischer ne sont de d'une audace peu commune. Lié à la plus extrême
taille comme fossoyeurs. Si Bœse se résigne si
facilement à l'enterrement du communisme, c'est opposition du P. C. russe, Maslov devint du jour
qu'il n'est pas loin de retourner à la social-démo- au lendemain un pur « léniniste ».
cratie, comme les deux millions d'électeurs commu- Ici, Bœse donne des détails que rien n'étaie
nistes dégoûtés de notre parti et regagnés par les ni ne confirme et qu'on doit se garder de rappor-
social-démocrates. Or, un militant responsable de- ter quand l'honneur d'un camarade, et l'intérêt du
vrait être, par définition, plus clairvoyant, conscient Parti qu'il est censé représenter, sont en jeu. Si
et constant, qu'un électeur, même que deux millions répugnants qu'aient été les procédés employés par
d'électeurs. Maslovcontre l'opposition de son Parti, et de
Le contenu du livre n'est pas moins regrettable l'Internationale en général, nous ne lui rendrons
pas les pareils, nous bornant à relever des faits
à certains égards. Certes, les Maslov, Fischer, Ro-
notoires, dans leur dure sécheresse.
senberg, Scholem, Korsch, Schutz, Kaz et Cie sont Dans le P. C. allemand, et chez tous les cama-
les premiers responsables de ces « déballages » rades de l'Internationale quelque peu au courant, il
publics. Ce sont eux, et leur sale politique, qui est des questions mille fois posées, et restées sans
nous valent de tels événements. Mais cela n'excuse réponse. Par quel prodige Maslov, citoyen russe,
pas Bœse qui, en « déballant » inconsidérément, a-t-il été admis jusqu'en 1924 à mener ouverte-
ne se montre pas supérieur à ceux qu'il attaque. ment un travail insurrectionnel en territoire alle-
Le communiste qui reste communiste ne se laisse mand? Existe-t-il un autre exemple de Russe
pas provoquer par les imposteurs qu'il dénonce (1). jouissant d'un tel privilège, non expulsé, non con-
Lénine était d'accord avec Paul Lévy sur tout damné après arrestation ? Par quel autre miracle
l'essentiel de la critique du « putschde mars 1921 » Maslov, emprisonné depuis plus d'un an, a-t-il la
formulée par celui-ci. Ce qu'il condamna, et avec faculté de publier des articles et des brochures sous
raison, c'est l'attitude anticommuniste prise par son nom? Existe-t-il en Allemagne un autre exem-
Lévy sur la base de ces critiques. Tout ce que ple de communiste emprisonné, bénéficiant du ré-
Bœse dit d'exact a beau être exact, il n'empêche
que ce qui renseigne l'ennemi ne doit pas être dit.
Ce qui peut et doit être révélé, à notre avis, c'est (1) Il est évident que démasquer le policier Horn,
ce qui édifie notre parti sans informer la bourgeoi- secrétaire du P. C. tehécosolvaque et « léniniste de
1924 » acharné, ne pouvait que profiter au Parti, non
à la bourgeoisie. Demême, en caractérisant le voleur
(1) Nous préférons, et de beaucoup, la conduite de Werth, « léniniste de 1924 » par excellence, « bolehé-
Karl Jannack, de Remscheid, ancien spartakiste, exclu visateur » intrépide, partie intégrante de la coterie
du Parti par la coterie régnante. Jannack publie de installée sur le dos du P. C. français, Chambelland
temps en temps une « Jannacks Briefe » tirée à se montrait communiste de qualité supérieure à celle
10,000 exemplaires, où il défend les conceptions poli- des dirigeants du Parti, longtemps solidaires du vo-
tiques de l'opposition. leur.
24 LA REVOLUTION
PROLETARIENNE J
gime de Maslov 1 Enfin, pour quelles raisons la les sottises et les turpitudes de ses « cadres ». î
presse communiste internationale a-t-elle observé, Ceux-ci peuvent l'affaiblir, le vider, le discréditer
autour de l'arrestation de Maslov, une aussi extra- pour un temps, mais non le tuer dans son prin-
ordinaire discrétion ? cipe.
Ces question, qui ne procèdent d'aucune « révé- 'L'Internationale dénonça publiquement la cor-
lation », mais du simple bon sens et de faits con- ruption du P. C. autrichien, par la plume de Ra- ]
nus et reconnus, attendent une réponse. Tôt ou dek notamment. C'était le temps où l'auto-critique
tard, il faudra la donner. L'intérêt du commu- salutaire, la franchise vivifiante, étaient tenues
nisme l'exige, et ceux-là le desservent qui préten- en honneur comme des qualités marxistes, et non
dent faire le silence sur des choses aussi graves. vilipendées comme « déviations trotskistes ». Lé-
Pendant que nous admirons les étoiles du P. C. nine et Trotsky étaient à la tête de l'Internatio-
allemand « bolchévisé » (qu'il disent), nous serions nale.
impardonnable d'oublier SCHOLEM qui, en 1920, Depuis deux ans, le P. C. autrichien sert de
au Congrès des Jeunesses social-démocrates à Go- cobaye à des « délégués» des partis « frères »
tha, vitupéra les bolchéviks et la Révolution sovié- chargés de l'assainir, et qui l'ont réduit à sa plus
tique. D'ailleurs, ainsi que nous l'avons déjà fait simple expression. Singulière fraternité! La Rote
observer, la plupart des dirigeants actuels sont Fahne de Vienne, qui tirait à 15,000 en 1922, est
d'ex-social-démocrates, voteurs de crédits de guerre tombée à 3,000. (C'est ce que les souilleurs de
pour la « défense» de l'Empire, donc très qua- l'Humanité appellent perdre des lecteurs petits-
lifiés pour -professer le « léninisme ». bourgeois et gagner des ouvriers.) En août dernier,
Si le P. C. allemand ne veut pas voir son linge un deces prétendus « représentants »de l'Exécutif
sale étalé devant la classe ouvrière, il faudra qu'il exclut "Tomann, un des fondateurs du Parti, pour-
trouve la force de le nettoyer lui-même, et de se tant discipliné à souhait.
délivrer des faiseurs et des aventuriers qui le sa- « L'Exécutif le veut », tel est Vultima ratio des -t
lissent. Nos vœux l'accompagnent dans cette indis- laissés-pour-compte des P. C. d'Allemagne et d,'
pensable besogne. Tchécoslovaquie, qui ont traité le parti « frère »
d'Autriche comme pays conquis. En réalité, l'Exé-
cutif ne sait rien, et son tort, son grand tort est
Le travail des bolchevisateurs de laisser agir en son nom des fonctionnaires irres- ,
ponsables qui s'arrogent des pouvoirs de Congrès,
en Autriche délèguent, nomment, cassent aux gages, excluent,
manipulent et triturent les pauvres partis confiés
Dans ce pays où la social-démocratie groupe plus à leurs soins.
de 560,000 membres, notre parti en compte à peine Il fallut sept mois de discussions et de pourpar-
4,000. Nous en avions eu, pourtant, jusqu'à 20,000. lers, à Moscou, pour. réintégrer Tomann, sept
Comment s'explique un tel amoindrissement? mois pendant lesquels les communistes autrichiens
« s'expliquèrent » à coups de poings et de chaises,
Là, comme dans d'autres pays, le mouvement au cours de plusieurs conférences. Et tout cela
communiste a souffert de l'intrusion de soi-disant
« représentants de l'Internationale » qui ne repré- parce qu'il avait plu à un « léniniste de 1924 »
sentaient qu'eux-mêmes, ou qu'une coterie bureau- de soutenir une fraction Frey, notoirement oppor-
cratique. Bien avant la prétendue « bolchévisation », tuniste, opération qui exigeait de zigouiller To-
le P. C. autrichien avait été « bolchévisé » par des mann. On imagine la démoralisation du parti livré
émissaires dont la médiocrité intellectuelle et mo- à de telles expériences.
rale se reflète dans leurs œuvres. Depuis quelques mois, le P. C. autrichien res-
Par qui ces gens sont-il envoyés
"l Par l'Exécutif, pire: on a daigné le libérer de ses tuteurs indignes.
dont ils se réclament. Ils ne tiennent leurs soi- Un certain progrès se dessine. Mais le Congrès
disants « mandats» que de fonctionnaires politi- doit avoir lieu le 1er août et il est à craindre qu'un
« plénipotentiaire » n'arrive exercer ses talents sur
quement irresponsables, qui servent des intérêts le pauvre parti saccagé. Souhaitons que cette nou-
particuliers ou assouvissent des rancunes. Nantis velle épreuve lui soit épargnée.
de « pouvoirs» abusifs, ils « mandatent» à leur
tour, se font des clientèles, excluent les gêneurs, UN COMMUNISTE.
imposent des volte-faces politiques, tripatouillent
les résolutions, piétinent les statuts.
Le résultat de telles pratiques est sous les yeux
de tous. L'autorité de l'Exécutif est galvaudée. La
confiance dans l'Internationale déçue. Nos partis PltflS DE GRÈVES PARTIELLES
se vident, et la social-démocratie prospère. L'Au-
triche nous en offre une attristante illustration.
On se rappelle comment le P. C. autrichien avait Ce fut, dans des temps déjà lointains, un mot d'or-
été pourri, aux lendemains de la guerre, par l'ar- dre confédéral unitaire. Est-il oublié? On le croirait
gent distribué à profusion par de prétendus en- quand on voit les employés de banque partir en ordre
voyés de Bela Kun. Un parti ouvrier vivant exclu- dispersé, et les chefs confédéraux communistes applau-
sivement d'une aide financière extérieure, recevant dir, par l'organe de l'Humanité, à la tactique des
des subsides non en proportion de ses ressources « vagues successives », renouvelée de 1920. Il est I
propres, entretenant par ce moyen une légion de vrai qu'on ne peut en même temps être au four et I
fonctionnaires, soudoyant des créatures et des mer- au moulin, au bureau politique du Parti et à la
cenaires, n'a qu'une existence artificielle et forme Grange-aux-Belles. Et des mots d'ordre, autant en
rapidement un groupe parasitaire détaché de la emporte le vent !. N'avez-vous pas souvenance, en
classe ouvrière. Le P. C. autrichien faillit agoniser ces temps de vie chère, d'un autre mot d'ordre, lui
sous des millions de couronnes. Heureusement, un aussi oublié: « Pas de salaires au-dessous de
parti communiste ne meurt pas, quelles que soient 20 francs" » J1

Você também pode gostar