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Emmanuel HAMELIN

Conseiller régional,
Coprésident du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias

Frédéric LEFEBVRE
Député des Hauts-de-Seine,
Coprésident du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias

INVITEE :
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET
SECRETAIRE D’ÉTAT CHARGEE DE LA PROSPECTIVE ET DU DEVELOPPEMENT DE
L’ÉCONOMIQUE NUMERIQUE, AUPRES DU PREMIER MINISTRE

DINER-DEBAT SUR LE THEME

« PASSAGE AU TOUT NUMERIQUE, PERSPECTIVES ET NOUVEAUX USAGES »


(TMP, TNT, RADIO NUMERIQUE)

Mercredi 7 avril 2009


Emmanuel HAMELIN, conseiller régional, coprésident du Club
parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Bonsoir à toutes et à tous. Merci de votre présence au Club parlementaire
sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias. Merci à Nathalie KOSCIUSKO-
MORIZET, secrétaire d’État chargée de la Prospective et du Développement de
l’Économie numérique, d’avoir accepté notre invitation à débattre ensemble de
l’avenir du numérique, à travers les trois prismes que sont la télévision
numérique terrestre (TNT), la télévision mobile personnelle (TMP) et la radio
numérique.
Certains de ces sujets sont totalement d’actualité. Pour les autres, je pense que la réflexion que
nous aurons nous permettra de faire évoluer un certain nombre de lignes, d’autant que nous avons déjà
débattu de ces trois thématiques au sein même du Club. Je vous rappelle en effet que la TNT a même
été à l’origine de la création de ce Club parlementaire il y a de cela quelques années.
Nous allons à présent entrer dans le vif des débats. Pour cela, je vais laisser la parole à
Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, co-président du Club parlementaire sur l’avenir de
l’audiovisuel et des médias, après quoi Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET fera une présentation
linéaire des trois sujets. Nous lancerons ensuite la discussion en commençant par la télévision
numérique. Puis nous poursuivrons avec la télévision mobile, avant de conclure sur la radio
numérique.

Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, coprésident du Club


parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Merci, Emmanuel HAMELIN. Merci à Nathalie KOSCIUSKO-
MORIZET, que nous sommes très heureux d’accueillir ce soir. En
préambule, je voulais dire un petit mot au sujet d’un texte que vous
connaissez bien les uns et les autres : le texte dit « Création et internet »
sur la loi HADOPI. Personne, en effet, n’imaginerait que nous n’en parlions pas alors que nous sortons
de la Commission mixte paritaire, avec nos collègues du Sénat, dont Catherine MORIN-DESSAILLY,
qui a beaucoup contribué à l’élaboration de ce texte. J’en profite d’ailleurs pour indiquer que Franck
RIESTER, député de Seine-et-Marne, ne devrait pas tarder à nous rejoindre.
Ce texte a été adopté, ce qui constitue une très bonne nouvelle. Vous verrez vous-mêmes le
détail, mais globalement, il n’y a pas de bouleversement de l’équilibre trouvé à l’Assemblée nationale,
à l’exception d’un amendement du Sénat, rétabli par la CMP, sur le maintien du paiement de
l’abonnement pendant la suspension.
Sur la question de la chronologie des médias, nous avons maintenu l’équilibre trouvé à
l’Assemblée nationale, après l’avancée très forte, au Sénat, sur la question de la musique, ainsi que les
efforts faits pour qu’un certain nombre de protections tombent. Je pense par exemple au DRM. Nous
avons aussi fait un pas très important, à l’Assemblée nationale, sur le cinéma.
Je crois vraiment qu’aujourd’hui, nous avons un texte défendant en priorité la prévention, tout
en étant très équilibré, dans le sens où il est un vrai soutien à l’offre légale. C’est sur ce dernier point
que je voulais terminer, puisque nous avons la chance, ce soir, d’avoir Nathalie KOSCIUSKO-
MORIZET à nos côtés. Il serait en effet utile et intéressant qu’elle puisse nous dire un mot sur ce sujet.
Dès lors qu’un cadre est fixé, il est évidemment de notre responsabilité à nous tous, gouvernement et
majorité, de donner les moyens aux acteurs légaux de fonctionner, de trouver leur modèle économique
et d’offrir aux internautes, de manière légale, une offre qualitativement supérieure et à des prix
abordables. Il est d’ailleurs possible, pourquoi pas, d’envisager un modèle de gratuité. Nous avons
ainsi déjà beaucoup parlé, les uns et les autres, de Deezer, dont le modèle économique fonctionne par
la publicité.
Contrairement à ce qui est dit parfois, nous avons un gouvernement qui s’occupe d’internet, et
qui le fait de manière très complémentaire, puisque chaque ministre a sa propre mission. Ainsi,
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Christine BOUTIN, ministre de la Famille, doit mettre en place un certain nombre de dispositifs de
prévention et de vigilance sur la sécurité de l’accès à internet, notamment pour les jeunes enfants. De
son côté, Michèle ALLIOT-MARIE, ministre de l’Intérieur, a consacré beaucoup de moyens à la lutte
contre la pédophilie et les divers systèmes d’arnaque. Ces moyens ont d’ailleurs été augmentés ces
derniers mois avec, notamment, un effectif accru et bien formé sur ces questions. De la même façon,
Luc CHATEL, secrétaire d’État chargé de l’industrie et de la consommation, a lancé, un peu dans
l’esprit des accords OLIVENNES, un dispositif de lutte contre les arnaques et de défense du
consommateur sur les prix, en lien avec les sites de commerce. Chacun est donc bien dans sa mission,
de la même façon que l’était Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET lorsqu’elle a annoncé sa volonté de
réunir les acteurs légaux pour essayer de construire un nouvel environnement.
Le gouvernement a décidé de prendre ses responsabilités en essayant de contribuer à garantir
la sécurité sur internet, notamment pour les plus fragiles et les plus jeunes, tout en en assurant le
développement économique dans cet espace et en préservant l’esprit de liberté originel du réseau.
Néanmoins, il est indispensable qu’il y ait des règles. Ni les uns ni les autres ne voulons que la
régulation, acceptée dans le monde entier pour toutes les questions économiques et financières, ne le
soit pas pour internet. Quels que soient les sujets, comme celui du soutien à l’économie réelle et légale
sur internet, il me semble que les prochaines étapes consisteront à développer la coopération entre les
différents pays européens, voire du monde entier.
Je veux dire à Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, maintenant qu’un certain nombre de règles
ont été fixées, que le Club et les parlementaires qui y siègent ont envie et sont prêts à travailler avec
elle à la construction d’un environnement économique positif pour les acteurs légaux du net. Voilà
pour la petite parenthèse que je voulais faire sur ce sujet important.
J’espère que Franck RIESTER pourra nous rejoindre rapidement, lui qui a une double
casquette, à la fois rapporteur du texte dont je viens de parler et pionnier sur le numérique avec la ville
Coulommiers. Son témoignage devrait être très intéressant. Mais je passe immédiatement à la parole à
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET.

Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, secrétaire d’État chargée de la Prospective et du


Développement de l’Économie numérique
Merci à Frédéric LEFEBVRE, à Emmanuel HAMELIN et au Club de m’avoir invitée ce soir.
Je voudrais saluer toutes les personnes présentes, et tout particulièrement les parlementaires, députés
et sénateurs. J’ai aussi vu dans la salle Jean-Michel HUBERT, président du CSN, Philippe LEVRIER,
président du GIP France Télé Numérique, ainsi que quelques membres d’autorités indépendantes,
Emmanuel GABLA, par exemple, du CSA. J’ai aussi vu Laurence FRANCESCHINI, la directrice de
la DDM. Je voulais tous vous remercier d’être ici ce soir.

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Évidemment, nous pourrions aborder le sujet de manière très large, par la croissance que
l’économie numérique apporte de manière autonome, la croissance du secteur lui-même et la
croissance mondiale à laquelle il contribue à hauteur de 25 %, quand la croissance est au rendez-vous,
ce qui n’est malheureusement pas le cas ces derniers temps. L’économie numérique apporte aussi de la
croissance et de la compétitivité aux autres secteurs d’activité économique.
En ce moment, nous avons besoin de créer de nouveaux écosystèmes porteurs de croissance,
en transformant l’innovation en croissance. Pour le secteur du numérique, cela peut se faire dans le
domaine de l’audiovisuel. Je voudrais vous démontrer cela, ou l’illustrer, à travers les trois chantiers
courant essentiellement sur les années 2009 et 2010, et d’abord celui du passage à la télévision tout
numérique.
À l’instant, Frédéric LEFEBVRE évoquait le rôle de pionnier joué par Franck RIESTER avec
la ville de Coulommiers au début du mois de février. La semaine prochaine, nous lancerons
l’opération de Kaysersberg, en Alsace. Au mois de novembre, ce sera au tour du nord Cotentin, avec
les émetteurs de Cherbourg. Par la suite, nous passerons au rythme très rapide d’une région par mois,
avec des extinctions de l’analogique vraiment très rapprochées.
La TNT est déjà entrée dans les foyers français. En elle-même, elle est déjà un succès. On
estime en effet que 22 % seulement des foyers restent dépendants de l’analogique, c’est-à-dire qu’ils
n’ont accès qu’à l’analogique. Dans les 78 % restants, certains foyers ont à la fois une télévision
analogique et la TNT. Ceux-là peuvent avoir certaines surprises, qu’ils peuvent ne pas apprécier, au
moment de la transition.
Il n’est pas simple d’éteindre l’analogique. En effet, si l’arrivée de la TNT a été un plus, les
gens ne comprennent pas pour autant la nécessité d’éteindre l’analogique. Nous avons donc besoin de
l’expliquer, en faisant la démonstration de ce que peut apporter cette extinction. Nous l’avons
d’ailleurs bien constaté à Coulommiers. Là-bas, les choses se sont bien passées, mais nombreux
étaient ceux qui s’interrogeaient sur l’intérêt de supprimer l’analogique, même si les avantages de la
TNT étaient bien compris.
Par conséquent, nous devons faire la démonstration de l’intérêt de libérer les fréquences en
même temps que nous éteignons la télévision analogique, et donc présenter de façon un peu plus
concrète quels seront les nouveaux usages audiovisuels.
Le premier usage, c’est d’abord la qualité de l’outil numérique lui-même, et la démonstration
qu’avec l’évolution progressive des équipements, nous recevrons des images qualitativement
meilleures. Ce n’est plus la même télévision que par le passé. Ainsi, la télévision HD, lancée depuis
quelques mois maintenant, touche déjà une part importante de la population. La qualité de cette
télévision est vraiment nouvelle, et elle est appréciée pour telle. Quelques études nous le montrent. Le
bouleversement que cela représente est ressenti de manière quasi semblable à celui qui accompagna
l’introduction de la couleur à la télévision en octobre 1967. Il s’agit d’un premier élément sensible,
que l’on peut mettre en avant.
J’appelle au passage de mes vœux le lancement prochain d’un nouvel appel d’offres pour les
services de télévision en HD. En effet, cinq chaînes, ce n’est pas assez. L’offre peut donc être élargie.
Ce sera une démonstration des nouveaux services possibles à la suite de l’extinction de l’analogique.
Le deuxième nouvel usage, c’est la télévision mobile personnelle. Il s’agit d’une évolution
majeure dans les modes de consommation audiovisuelle : une télévision nomade, à la demande, et plus
seulement une télévision domestique. Pourtant, ce modèle reste encore difficile à trouver. J’ai eu
l’occasion de le constater même dans les pays où la TMP est beaucoup plus développée, comme la
Corée du Sud ou le Japon.
En effet, aucun des modèles existants n’a véritablement trouvé son équilibre. Le modèle
payant mis en place en Corée du Sud n’a par exemple pas réussi à trouver suffisamment d’abonnés
pour atteindre son équilibre économique. Il faut dire cependant que celui-ci a été lancé en même temps
que le modèle gratuit, et qu’il a souffert de cette concurrence. Mais le modèle gratuit n’est pas non
plus une réussite. Certains partenaires hésitent d’ailleurs à poursuivre dans cette voie, en Corée
toujours, mais aussi au Japon. Ils se posent notamment la question de la création de contenus ad hoc.
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Tant qu’il s’agit de rediffuser des programmes diffusés en linéaire et exception faite du coût de
l’équipement lui-même, cela ne coûte pas cher. Mais sans nouveaux contenus, quelle est alors la
valeur ajoutée de la TMP ? C’est là une question qui reste ouverte.
Au début du mois de mars, j’ai lancé une mission sur ce sujet. Je sais que beaucoup d’entre
vous ont déjà été contactés par Cyril VIGUIER, chargé de cette mission. L’idée est de commencer
avec un noyau dur d’acteurs, peut-être en leur fixant un calendrier légèrement modifié, afin de
construire avec eux un noyau central de valeurs. Par la suite, d’autres éléments pourront s’y agréger.
Cette mission doit s’achever fin avril. Vous serez très prochainement informés de ses suites.
Je sais que le Parlement est très attentif à ce sujet, ce qu’il a pu montrer au gouvernement à
l’occasion des discussions sur l’audiovisuel public. Je ne doute pas qu’il y aura également des suites
de ce côté-là. Il est d’ailleurs bien normal que le Parlement soit attentif, puisque tout cela repose sur la
gestion des fréquences, des ressources rares faisant partie du patrimoine public et ne devant pas être
laissés en jachère. Il s’agit donc un sujet normal et légitime de débat.
Enfin, le troisième usage innovant que je veux mettre en avant pour expliquer à nos
concitoyens l’intérêt de prendre la peine d’éteindre la télévision analogique, c’est la radio numérique.
Cette radio permettra d’avoir accès à davantage de services, par exemple l’affichage d’informations
météorologiques, culturelles, boursières ou de trafic routier, ou encore l’affichage de la prochaine
chanson.
Le CSA est actuellement sur un appel d’offres, que j’ai reçu cet après-midi. Jusqu’à présent,
nous étions sur un appel d’offres quelque peu réduit. Mais nous pourrions peut-être l’élargir. En effet,
il vient d’être confirmé que les fréquences de la bande III, actuellement utilisées par Canal Plus, seront
bientôt libérées, selon un calendrier lui aussi confirmé. De toute façon, un calendrier complet de cette
libération des fréquences sera communiqué en juin prochain, ainsi que, très rapidement, des précisions
sur la radio numérique terrestre (RNT).
Pour ma part, j’attends beaucoup de la radio numérique terrestre qui, selon moi, est une
illustration de ce que l’on peut attendre de l’extinction de la télévision analogique, à l’attention du
public le plus large. Dans certaines régions où le choix de radios est très réduit, l’arrivée de la RNT
sera une grande nouveauté. Il s’agira d’un vrai service, avec une vraie valeur ajoutée. Nous
réfléchissons actuellement à l’organisation de l’arrivée de la radio numérique, de manière à ce qu’elle
soit à peu près coordonnée avec l’extinction de la télévision analogique. Mais ce n’est pas simple non
plus à mettre en place.
Pour l’heure, la loi sur l’audiovisuel public a permis de définir un calendrier progressif pour
l’insertion automatique d’une puce numérique dans chaque poste de radio, puisqu’en effet, il faut un
équipement différent. Ce calendrier est maintenant sur pied. Il court sur la période 2009 / 2013.
Je sais aussi que les radios indépendantes et associatives sont inquiètes, car le passage au
numérique constitue à la fois une opportunité et un risque pour leur viabilité. Nous travaillons donc
avec une attention particulière aux moyens dégagés par l’État en la matière. Il va falloir proposer des
perspectives claires pour le passage de la radio analogique à la radio numérique, en particulier pour
ces opérateurs fragiles.
Si ces nouveaux services audiovisuels voient le jour, c’est parce que nous avons réussi à
passer au tout numérique, ce qui me ramène au basculement vers le tout TNT et les enseignements de
la première expérience menée à Coulommiers. Ce sera d’ailleurs à Franck RIESTER de nous en parler
plus en détail tout à l’heure. Il ne pourra pas le dire, parce qu’il est modeste, alors je le dis à sa place :
la transition ne peut se faire que grâce à une forte mobilisation des élus et de tout le réseau associatif.
C’est justement cela qui était formidable dans l’expérience de Coulommiers.
Cette forte mobilisation a par exemple permis la formation des assistantes à domicile et de
tous les publics relais, de façon à ce que le basculement se fasse véritablement dans de bonnes
conditions. Finalement, le recours aux aides financières proposées par l’État a été bien moindre que
prévu, sans doute grâce à la qualité du réseau associatif local. Preuve que le soutien du réseau local a
été déterminant, 85 % des foyers sont satisfaits du passage au numérique, alors que 66 % d’entre eux

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ignoraient l’existence de l’aide financière. Bien sûr, tout n’est pas parfait à Coulommiers. Pour 20.000
habitants notamment, nous avons maintenant besoin de déployer des choses plus vastes.
À Kaysersberg, en revanche, les problématiques sont un peu différentes. Il s’agit-là de tester
un dispositif technique particulier. Mais ce sera aussi l’occasion de mobiliser l’ensemble des
Alsaciens, car je vous rappelle que l’Alsace sera l’une des premières régions à basculer, le 2 février
2010. Cela implique que la campagne de communication commence dès cette année, avant Noël.
J’ai aussi évoqué le nord Cotentin, qui sera la première opération de grande ampleur.
L’extinction elle-même se fera le 18 novembre 2009, avec une campagne de communication lancée à
partir du mois de juin. L’opération concernera plus de 150.000 habitants, puisque les émetteurs de
Cherbourg diffusent très largement, Cherbourg étant plus haut que le reste du Cotentin. Il s’agira donc
de la grande opération test avant les basculements régionaux.
Par ailleurs, le profil de la population concernée par cette opération est intéressant au regard
des problématiques soulevées par l’extinction de l’analogique. Tout à l’heure, je vous disais que 22 %
des foyers sont dépendants de l’analogique. C’est évidemment une moyenne, et cette proportion
augmente furieusement en fonction de l’âge de la population. Je crois que ce chiffre s’élève à 31 %
chez les plus de 65 ans et à 39 % chez les plus de 75 ans. De plus, la télévision est d’autant plus
importante pour ces personnes-là qu’elle constitue véritablement un contact avec le monde extérieur.
Ce sujet est donc particulièrement sensible.
Le 31 mai prochain, le dispositif national de basculement et d’accompagnement financier et
humain aura été complètement précisé. Mais la semaine prochaine, à Kaysersberg, je présenterai
d’ores et déjà le dispositif prévu pour les personnes défavorisées, les personnes âgées et les personnes
handicapées, soit les personnes les plus éloignées du numérique.
Évidemment, tout cela n’a de sens que si l’on peut recevoir la TNT au moment de l’extinction
de l’analogique. Pour cela, il faut achever la couverture du territoire. La liste des émetteurs a bien été
publiée par le CSA en décembre dernier. Elle est d’ailleurs disponible sur son site internet. Cela
permet de savoir précisément où se trouvent les émetteurs.
Pour les zones qui vont devoir s’adapter à la disparition de la télévision hertzienne terrestre et
pour lesquelles il n’y aura pas vraiment de substitution, nous avons défini plusieurs outils avec le
Parlement. D’abord, les collectivités territoriales auront la possibilité de s’équiper elles-mêmes d’un
émetteur hertzien afin de diffuser la TNT via une antenne râteau. Ensuite, l’ensemble des foyers
français a accès aux 18 chaînes gratuites de la TNT et aux chaînes de la TNT en HD, via le satellite ou
l’offre TNT SAT d’ASTRA et de Canal Plus. Par ailleurs, je mène actuellement une étude sur le sujet
afin de disposer d’éléments de comparaison entre le satellite et un émetteur hertzien, de manière à ce
que chacun puisse choisir la meilleure option en toute connaissance de cause. L’idée est d’aider les
collectivités à donner la meilleure information possible à nos concitoyens.
Enfin, nous ferons attention à l’accompagnement financier, en veillant notamment à ce que
l’aide financière pour les personnes défavorisées concerne également les foyers non couverts par la
télévision hertzienne une fois l’analogique arrêté, et cela dans un souci d’équité. C’est pourquoi
l’opération de Cherbourg sera véritablement un test. À ce propos, je crois que Giuliano BERRETTA,
le PDG d’EUTELSAT, nous fera tout à l’heure une petite annonce sur le sujet.
Pour conclure sur ce thème, je suis convaincue, vous l’avez sans doute déjà compris, que ce
sont les nouveaux usages qui nous permettront de convaincre les Français de la pertinence de nos
choix. Techniquement, ces choix sont validés. J’ai récemment eu la chance d’aller à Barcelone pour le
Forum international de la télévision mobile, où l’on m’a décerné un prix pour l’excellence de nos
plans de basculement des fréquences. J’étais d’ailleurs un peu gênée, car cela s’est produit au mois de
janvier, alors que je venais juste d’être nommée.
Nos choix sont progressivement rejoints par un certain nombre de pays voisins. Même
l’Espagne, jusqu’à alors le dernier pays limitrophe réfractaire, va finalement nous rejoindre. Mais il
nous reste à démontrer à nos concitoyens la pertinence de ces choix pour leur quotidien.

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Pour finir, et pour faire suite à l’intervention liminaire de Frédéric LEFEBVRE, je voudrais
vous dire quelques mots de l’après HADOPI. Il est vrai qu’il nous reste maintenant un grand chantier,
mais qui est peut-être le plus excitant : la définition, l’émergence et la stabilisation d’un modèle
économique de la musique sur Internet, ou d’Internet supportant la création musicale. J’emploie ce
terme au sens anglo-saxon du terme, c’est-à-dire que la création musicale doit non seulement réussir à
vivre, mais aussi être boostée par ce nouvel outil qu’est internet. Il faut réussir à conjuguer les deux.
C’est un défi pour nous, mais pas seulement pour nous, car le monde entier est confronté à cette
question des modèles économiques. C’est justement ce qui est intéressant : si nous trouvons une
solution, de nombreux autres pays en bénéficieront.
Partout, nous avons multiplié les canaux de diffusion, autrement dit des tuyaux de plus en plus
nombreux et de plus en plus gros. Et tous, nous nous demandons, au final, ce que nous allons mettre
dedans, dans la mesure où ces canaux contournent assez largement les systèmes habituels de
financement des contenus. Puisque le problème est international, les réponses que nous pourrons
trouver seront donc amenées à être exportées.
J’ai proposé le lancement d’un cycle de réflexion et de frottement de neurones entre les
différents acteurs traditionnels, ainsi que tous ceux qui se sont lancés sur Internet avec de nouveaux
modèles économiques : des plus classiques, ceux qui vendent des CD en ligne, aux un peu plus
originaux, comme iTunes, qui vendent en ligne de la musique à la pièce, en passant par les plus
innovants, tel Deezer ou ses équivalents par abonnement, jusqu’à ceux qui vont encore plus loin avec
de la production en ligne, comme Jamendo ou même MyMajorCompany. L’idée est de demander à
chacun de se remettre en cause, pour qu’émergent des modèles qui soient véritablement les modèles de
demain, peut-être à l’interface de ces modèles ou complètement ailleurs.
Les mesures que prendra le secteur de la musique à cette occasion seront suivies avec grand
intérêt par tous les acteurs concernés, d’une manière ou d’une autre, par le numérique : l’audiovisuel
bien sûr, ainsi que la vidéo, mais aussi des secteurs a priori plus lointains, comme le secteur du livre,
qui sentent déjà arriver ce questionnement. Les acteurs de ces secteurs m’ont déjà fait part de leur plus
grand intérêt pour ces réflexions auxquelles ils pourront éventuellement s’associer par la suite.
Merci à tous pour votre attention.

Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, coprésident du Club parlementaire sur


l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Merci, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET. En terminant son propos, Madame la Ministre a dit
quelque chose qui concerne tout particulièrement le Club parlementaire. Il est vrai que nous avons
connu une grande étape de développement des tuyaux, des contenants, dans notre pays. Il est vrai aussi
qu’aujourd’hui, il s’agit de solidifier l’exception culturelle française et de lui à donner un second
souffle. Il y a un certain nombre de secteurs nouveaux, comme la TMP, qui peuvent en eux-mêmes
être créateurs de nouveaux contenus, dans la mesure où ce sont de nouveaux formats. Mais pour
d’autres, le numérique est aussi la voie vers une meilleure circulation des œuvres. Tout cela s’ouvre
devant nous.
Nous avons la chance d’accueillir Franck RIESTER parmi nous. Il pourra, s’il en est d’accord,
nous donner des éléments complémentaires sur l’expérience de Coulommiers. Au Club, un sujet nous
intéresse tout particulièrement : celui de l’équipement des ménages et de la manière dont les uns et les
autres peuvent utiliser les différents systèmes mis en place pour s’équiper. Philippe LEVRIER pourrait
lui aussi nous parler de ce sujet.
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET a expliqué tout à l’heure comment les choses étaient en
train de s’enclencher, en fonction de délais d’ores et déjà fixés. Pourrons-nous tenir ces objectifs ?
L’expérience de Coulommiers nous montre-t-elle que nous sommes sur la bonne voie ?

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Franck RIESTER, député de Seine-et-Marne
Merci à Frédéric LEFEBVRE et à Emmanuel HAMELIN de
m’inviter au Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias.
Merci aussi à Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET de nous avoir rejoints pour
parler de numérique avec les membres du Club. Bonsoir à toutes et à tous.
Après la loi HADOPI, nous allons parler du passage à la télévision
tout numérique à Coulommiers, première ville de France à avoir effectué ce
basculement. À cette occasion, j’ai souvent parlé d’un passage à la télévision
numérique pour tous. Je crois que l’essentiel est là. L’axe majeur de
communication qu’il nous faut avoir est de dire que le passage au tout
numérique permet que tous les Français aient accès à la télévision
numérique.
À Coulommiers, cela a vraiment été ressenti comme tel. Les Columériens ont suivi ce
processus parce qu’avant tout, nous leur avons « vendu » ce projet comme étant un projet humain.
Quand on dit aux gens qu’on va passer à la télévision 100 % numérique, couper l’analogique, générer
des fréquences pour ce que l’on appelle le dividende numérique, c’est tellement technique qu’ils n’y
comprennent rien du tout. Il en va tout autrement quand on leur dit qu’ensemble, nous allons mettre en
place un service d’intérêt général, avec une qualité d’image et de son supérieure, avec un choix de
chaînes plus large, et avec des chaînes locales, régionales et nationales gratuites sur l’ensemble d’un
territoire. Avec ce discours, les Français adhérent et écoutent. Évidemment, la population aime la
télévision. Par conséquent, elle est demandeuse. Et quand nous disons aux Français que nous allons
réaliser tout cela ensemble et qu’il s’agit d’un projet humain mettant en œuvre la solidarité
intergénérationnelle, alors ils sont encore plus réceptifs.
S’il y a vraiment eu un enseignement dans l’expérience de Coulommiers, je crois que c’est
d’avoir réussi, le jour de l’arrêt de l’analogique, à faire en sorte que seule une trentaine de foyers ne
reçoive pas la télévision tout numérique, soit parce que ces foyers n’étaient pas équipés, soit parce que
leur équipement ne fonctionnait pas. Si nous avons réussi cela, c’est parce que nous avons misé sur
l’humain.
Comme l’a dit Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, il faut mobiliser l’ensemble des énergies,
et notamment celles des élus. En effet, les élus sont au sommet d’un réseau humain dans les territoires.
À Coulommiers, nous avons vraiment misé sur les élus et sur l’ensemble des associations, qu’elles
soient de consommateurs, d’aînés, de jeunes ou autres. Nous avons fait en sorte que les plus jeunes ou
les plus compétents techniquement aident les moins jeunes et les moins compétents. Cela a
fonctionné : il y a eu un véritable buzz.
S’il y a eu ce buzz, c’est aussi parce que nous avions un interlocuteur exceptionnel, à qui je
voulais donner un grand coup de chapeau : France Télé Numérique. Je tenais donc à dire à Philippe
LEVRIER et à toutes ses équipes à quel point ils ont contribué à mener cette tâche à bien sur le terrain.
Avec France Télé Numérique, en effet, nous sommes parvenus à mobiliser tous les acteurs locaux afin
de réussir ce challenge. Sans ces interlocuteurs de proximité, connaissant la problématique du terrain,
nous n’y serions jamais parvenus. En effet, il nous a parfois manqué certaines réponses à des
problèmes techniques ou institutionnels. À ces moments-là, nous étions très heureux d’avoir France
Télé Numérique à nos côtés.
Je tiens également à remercier Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET qui, dès sa nomination, est
venue nous rendre visite à Coulommiers deux fois en une journée, tôt le matin pour une émission de
RMC animée par Jean-Jacques BOURDIN, et le soir, en compagnie de la ministre de la Culture,
Christine ALBANEL, pour l’arrêt de l’analogique.
Je disais donc qu’il est indispensable de mobiliser les élus et toutes les associations actives
susceptibles de transmettre l’information sur un territoire et d’aider ceux qui en ont le plus besoin. Je
répète aussi qu’il est important de diffuser largement le message selon lequel le passage à la télévision
numérique équivaut au passage à la télévision numérique pour tous. Tout le monde doit en effet
pouvoir bénéficier, sur notre territoire, d’une meilleure qualité de l’image et du son, ainsi que d’un
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plus grand choix de chaînes gratuites d’ici à 2011. Quand on fait passer ce message-là, les Français, en
tout cas les Columériens, le retiennent. Quand on dispose en outre d’un interlocuteur comme France
Télé Numérique, cela aboutit au succès de l’expérience de Coulommiers.
Par conséquent, je vais prendre mon bâton de pèlerin pour faire passer ce message ici ou là. Je
vais discuter avec les élus, rencontrer les présidents de régions et de départements ou les maires pour
leur expliquer comment nous sommes parvenus à mobiliser tout le monde sur ce passage au tout
numérique. Je suis pour ma part très optimiste. La tâche n’est pas simple, mais je sais que Nathalie
KOSCIUSKO-MORIZET s’y attèle. Encore merci à elle de nous avoir accompagnés comme elle l’a
fait.

Emmanuel HAMELIN, coprésident du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et


des médias
Merci, Franck RIESTER. À présent, nous allons donner la parole à Philippe LEVRIER, qui
vient d’être encensé. Mais il en a l’habitude. Ce n’est en effet pas la première fois, au sein du Club,
qu’il reçoit des louanges de cette nature. Ceci étant dit, il serait intéressant d’avoir de sa part un
éclairage sur le calendrier qui, nous le savons, suscite beaucoup de débats et de discussions. Ce
calendrier a été fixé par la loi au 30 novembre 2011. Certains disent qu’il est possible de le respecter,
d’autres que ce sera difficile, et d’autres encore que c’est impossible.

Philippe LEVRIER, président du GIP France Télé Numérique


Madame la Ministre, merci beaucoup de vos aimables paroles, mais aussi de votre soutien
pour que le GIP soit doté d’un budget, ce qui est quand même le point essentiel pour mener cette
opération. Cela n’a pas été simple, mais je voulais remercier publiquement Nathalie KOSCIUSKO-
MORIZET de sa contribution importante dans ce domaine.
Quand j’écoute Franck RIESTER et que je pense que Coulommiers représente 1/3.000e de la
France, j’en conclus que si nous avions 3.000 Franck RIESTER, l’opération du passage au tout
numérique serait un vrai bonheur. Mais il reste les 2.999e du territoire à faire basculer…
La question du calendrier m’a été posée par Frédéric LEFEBVRE et Emmanuel HAMELIN il
y a environ deux ans, quand le Club a été relancé. Elle m’a aussi été posée par Christian ESTROSI,
par Christine ALBANEL et par Eric BESSON. À chaque fois, je répondais : « Nous avons deux ans de
retard sur les Anglais ; notre méthode est copiée sur celle des Anglais, lesquels finiront en 2012 et
nous, en 2014 ». Je précise que c’était une boutade, même si certains croient encore que cette analogie
quelque peu rustique est valable.
En réalité, quand on regarde la situation actuelle bien en face, la loi prévoyait une période de
45 mois, de mars 2008 à novembre 2011. Or, il se trouve que nous n’en avons plus que 27 pour
réaliser l’opération complète sur les 24 régions de France 3, qui correspondent peu ou prou aux 22
régions administratives. Comme l’a indiqué Madame la Ministre, le rythme est donc d’une région par
mois. Ce que je vais dire ne surprendra personne, mais la question qui se pose est de savoir si nous
avons un calendrier qui aligne une région par mois, ou bien un calendrier qui aboutit à une région par
mois en moyenne, c’est-à-dire avec une montée en charge progressive au démarrage et une
accélération à la fin.
Encore une fois, ce n’est une surprise pour personne d’apprendre que je plaide en faveur de
cette montée en régime. Pourquoi ? Parce qu’à Coulommiers, les conditions étaient tout à fait
particulières. Le fait que nous ayons réussi là-bas doit nous donner confiance, mais ce succès ne
garantit pas pour autant que nous réussissions par la suite. Ainsi, rien ne nous dit que le passage se fera
sans difficulté à l’échelle de Cherbourg, qui ne représente plus 1/3.000e, mais 1/300e de la France, ni à
l’échelle des premières régions, chacun représentant environ 1/30e du territoire. Nous devons donc
aménager cette montée en régime.

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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
INVITEE : NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET
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Des discussions sont en cours à ce sujet, qu’il n’y pas lieu, ce soir, de mener. Mais je pense
que si nous voulons vraiment nous donner les moyens de tenir l’échéance du 30 novembre 2011, et
pour ma part je suis convaincu que c’est possible, nous devons conserver cette période de montée en
régime, en accélérant sur la fin par le groupage de plusieurs régions. Après tout, nous aurons à éteindre
l’Ile-de-France, qui compte douze millions d’habitants. Par conséquent, nous pouvons bien éteindre
plusieurs régions de sept, huit ou neuf millions d’habitants simultanément. Ce ne sera pas un
problème.
Comment faire pour réussir ? Il faut que les collectivités locales soient mobilisées, et je vais
m’adresser ici à Franck RIESTER : nous n’aurons jamais un niveau de mobilisation tel que celui que
nous avons connu à Coulommiers et dans les neuf autres communes concernées. Mais il faut que nous
organisions les choses de manière à ce que toutes les communes et collectivités qui le veulent puissent
procéder au basculement. Nous, FTN, devons apporter le support, l’information et la formation qui
permettent à chacun de prendre en charge son destin sur le plan local, avec ses centres communaux
d’action sociale, ses associations et autres. Pour ce faire, les collectivités doivent avoir confiance dans
le succès de l’opération.
Or, aujourd’hui, il y a encore quelques inquiétudes à propos de la couverture. À Coulommiers,
nous en avions connu quelques-unes sur le quartier de Vaux, mais elles ont été réglées. Sur d’autres
zones, en revanche, nous aurons des problèmes de couverture que chacun connaît. Cette question de la
couverture est d’ailleurs perçue par certains interlocuteurs comme susceptible de poser des problèmes
substantiels au moment du passage à la télévision numérique. Il faut donc que nous éclaircissions très
vite cette question. Il faut que nous la mettions sur la table, de façon à ce que l’ensemble des
collectivités locales dont nous avons besoin aient confiance en la réussite de la transition. Celles qui
voudront se convertir à cette offre de TNT pour tous doivent être effectivement en mesure de le faire
dans des conditions satisfaisantes.
Si ces éléments sont pris en compte, mon équipe et moi-même sommes convaincus que nous
pourrons respecter le délai fixé par le calendrier. En effet, l’engouement des Français pour le
numérique est fort. L’opération de Coulommiers nous montre que c’est faisable, et nous avons la
capacité budgétaire, encore une fois grâce à Madame la Ministre, de mener l’opération dans des
conditions convenables sur le plan de la communication à mettre en œuvre. Voilà pour la perception
que nous avons aujourd’hui de cette question. Je vous remercie.

Emmanuel HAMELIN, coprésident du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et


des médias
Merci, Philippe LEVRIER. Peut-être qu’Emmanuel GABLA pourrait rebondir sur les propos
qui viennent d’être tenus, puisque le déploiement de la TNT est fixé par le CSA. La notion de
calendrier est donc aussi très prégnante dans l’action de cette institution. Le CSA partage-t-il la même
approche que Philippe LEVRIER ?

Emmanuel GABLA, CSA


Merci. Tout d’abord, je voulais excuser l’absence, ce soir, d’Alain MEAR, qui pilote ce
dossier de la TNT au CSA. Mais j’ai la chance de l’y aider. Je crois, comme l’ensemble des
participants ici, que notre objectif est de faire en sorte que l’analogique soit vraiment éteint au 30
novembre 2011, pour toutes les raisons que Madame la Ministre vient de rappeler. Il est en effet
important de ne pas perdre de vue tous les services que vont apporter à nos concitoyens l’extinction de
l’analogique et la libéralisation du dividende. Cet objectif nous semble par conséquent véritablement
intangible. Il est d’ailleurs fixé par la loi, et nous nous conformons aux vœux des parlementaires.
Mais la question du calendrier est une vraie question dont nous devons débattre. Au CSA,
nous nous sommes mis en ordre de marche pour faire en sorte que l’ensemble des régions puissent être
éteintes à la date prévue, et que cela puisse se faire en fonction des capacités techniques et humaines
des différents intervenants. Comme le disait Philippe LEVRIER, la possibilité de démarrer de façon
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progressive avec un grand coup d’accélérateur à la fin existe. Mais cela implique qu’au moment du
coup d’accélérateur, nous ayons toutes les ressources disponibles, et notamment les ressources
humaines, tant au niveau de FTN que des chaînes, pour mettre en œuvre les moyens nécessaires à la
réussite de cette transition. L’autre méthode possible consiste à étaler davantage l’opération dans le
temps, en répartissant l’effort sur l’ensemble de la période. Je rappelle que l’objectif était de pouvoir
tenir compte des enseignements des différentes étapes : Coulommiers, Kaysersberg, puis Cherbourg,
et enfin le démarrage avec les premières Régions, Alsace et Basse-Normandie.
Ce sont des décisions que nous devons prendre ensemble, collectivement. Mais encore une
fois, notre état d’esprit est d’avancer résolument vers cette date du 30 novembre 2011. Vous l’avez
constaté, nous avons déjà pris des décisions concernant deux zones : l’Alsace, qui lancera donc le bal
le 2 février 2010, et la Basse-Normandie.

Emmanuel HAMELIN, coprésident du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et


des médias
Merci à Emmanuel GABLA pour ses explications. Pour réussir la TNT, il faut bien sûr un bon
calendrier, mais aussi une bonne couverture. À cet égard, je pense que Giuliano BERRETTA,
d’EUTELSAT peut nous faire passer quelques messages concernant l’action du satellite.

Giuliano BERRETTA, EUTELSAT


J’ai écouté avec grand intérêt et avec plaisir l’intervention de Madame la Ministre, ainsi que ce
qu’a décrit le CSA au sujet de la prudence dont il faut faire preuve pour introduire le sujet de la
télévision numérique, terrestre certes, mais aussi par satellite. La France est un pays très bien organisé,
qui a compris toutes les précautions nécessaires.
Le satellite, qui diffuse gratuitement le même bouquet que le terrestre, est caractéristique de
cette préparation française. J’aimerais vous faire part d’une anecdote. L‘année dernière, les Italiens ont
converti une région complète au numérique : la Sardaigne. Il n’y avait pas, comme ici en France, la
possibilité de transmettre en parallèle, par satellite, le même nombre de canaux. Du coup, le nombre
d’abonnés à Sky Italia a augmenté de 30 % en Sardaigne. En effet, l’unique manière d’avoir la
télévision était alors de s’abonner à Sky Italia. Vous voyez ainsi la distorsion que nous avons connue
du fait que nous n’avions pas su créer de solution alternative par satellite. Je pense que c’est un
élément à méditer.
En France, la loi de mars 2007 a institué la possibilité d’avoir un système d’accès à la TNT par
satellite en vue de compléter la transmission terrestre, ce qui a été réalisé avec succès par Canal Plus.
Par la suite, avec le plan France Numérique 2012, la France a décidé d’envisager une deuxième
solution. EUTELSAT a relevé ce pari avec enthousiasme.
Je profite de l’occasion qui m’est offerte pour vous annoncer que nous allons lancer un
système parallèle pour transmettre par satellite les 18 canaux du bouquet de la TNT, ainsi que TV5,
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France O et quatre canaux HD. Ce bouquet s’appellera France Sat. Nous en sommes très fiers. Nous
allons le lancer sur le satellite Atlantic Bird 3, qui a fourni le complément de la télévision analogique
en France. Désormais, nous procéderons de la même manière, en assurant le complément du
numérique terrestre par le satellite.
Nous avons choisi ce satellite parce qu’il nous permet d’avoir des paraboles orientées vers la
position orbitale du satellite, à cinq degrés ouest : une telle position permet de n’avoir qu’un simple
décodeur entre la parabole et le poste de télévision. Ainsi, les populations les plus enclavées peuvent
très simplement avoir accès à la télévision numérique, au même titre que les habitants des centres-
villes. En outre, cela permet d’éviter ce que nous avons connu en Italie, où de nombreux habitants ont
dû s’abonner à Sky Italia pour continuer à regarder la télévision. Pour résumer, les Français n’auront
pas à payer à d’abonnement : la télévision restera gratuite. France Sat est donc la solution.

Emmanuel HAMELIN, coprésident du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et


des médias
Cette offre sera-t-elle complètement gratuite ?

Giuliano BERRETTA, EUTELSAT


Il faudra simplement se procurer le décodeur, qui coûte environ 99 euros. Mais il n’y aura pas
d’abonnement.

Emmanuel HAMELIN, coprésident du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et


des médias
Merci à Giuliano BERRETTA pour cette bonne nouvelle. Nick STUBBS, d’ASTRA France,
souhaite-t-il à son tour dire quelques mots de la couverture de la TNT ?

Nick STUBBS, ASTRA France


Madame la Ministre, Mesdames et Messieurs, bonsoir. Nous sommes également opérateurs de
satellite, comme EUTELSAT. En France, ASTRA diffuse Canal Plus, Canal Sat, Orange TV et TNT
Sat auprès de cinq millions de foyers.
À mon tour, je vais vous faire une annonce. Fin février, TNT Sat avait commercialisé 1,2
million de terminaux. Fin 2008, nous avions annoncé un million. Cela avance donc très vite. De plus,
nous avions atteint ce chiffre d’un million avec deux fabricants. Mais aujourd’hui, seize sont autorisés
à vendre des terminaux TNT Sat, et dix-neuf des terminaux HD, SD, avec et sans disque dur. Or, qui
dit plus de fabricants dit bien sûr baisse des prix. En effet, pour un foyer désireux d’accéder à une
offre gratuite par satellite, le principal coût est l’achat du terminal. Actuellement, on trouve des
terminaux TNT Sat en promotion à moins de 90 euros.
Si l’ensemble des fabricants poursuivent bien le projet de mise sur le marché, nous aurons à la
fin de l’année une augmentation du nombre de terminaux de 19 à 32. Par ailleurs, selon une enquête de
satisfaction menée auprès d’un échantillon de 600 foyers équipés de terminaux TNT Sat, 90 % des
utilisateurs sont satisfaits de leur équipement.
Outre le fait de réduire la fracture numérique, le satellite a aussi l’avantage de fournir l’accès à
l’internet haut débit. En France, nous avons une offre permettant de couvrir les zones blanches, hors
ADSL, avec un débit deux mégabits par seconde. Ce produit est commercialisé par NordNet, filiale de
France Télécom, et par une autre société basée à Toulouse. Ces entreprises ont déjà mis sur le marché
des offres à 35 euros, équipement compris, conformément au plan France Numérique 2012. Ces
produits marchent bien. En France, nous avons plus de 10.000 utilisateurs pour ce service d’accès à
l’internet haut débit par satellite, et 30.000 en Europe.

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Au total, ces deux produits, TNT Sat et internet par satellite, contribuent bien à réduire la
fracture numérique.
J’en viens au dernier point dont je voulais vous parler. Avec EUTELSAT, nous avons une
joint venture dénommée Solaris, destinée à la télévision mobile en bande S. C’est une joint venture à
50/50. Le lancement du satellite portant la charge utile en bande S a été réussi la semaine dernière.
Nous attendons encore les licences de la Commission européenne, mais le satellite est d’ores et déjà
disponible. Nous espérons qu’il permettra efficacement de couvrir le territoire dans son intégralité. Je
vous remercie.

Emmanuel HAMELIN, coprésident du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et


des médias
Merci à vous. Léonidas KALOGEROPOULOS, du groupe NRJ, souhaiteraient prendre la
parole sur ce sujet de la TNT.

Léonidas KALOGEROPOULOS, groupe NRJ


Le groupe NRJ a toujours voulu l’extinction de l’analogique, avec beaucoup d’appétit et
d’enthousiasme. NRJ participe aussi au Groupement TNT, qui se réunissait ce matin-même. Au
conseil d’administration, tout le Groupement a rappelé combien il était important de ne pas rater
l’échéance de l’extinction. À cette occasion, nous avons soulevé deux préoccupations, et peut-être est-
ce aujourd’hui le jour pour les apaiser.
La première préoccupation est l’inquiétude manifestée par certains élus, notamment dans le
Cotentin, qui se demandent s’il ne risque pas d’y avoir 2, 3 ou même 5 % de la population non
couverts par le numérique après l’extinction. Un tel cas pourrait créer des drames, avec des foyers se
retrouvant devant un écran noir. Mais j’ai cru comprendre que la Grande-Bretagne avait trouvé une
solution à ce problème. Il s’agissait, avant l’extinction, de numériser un canal et de tester sa réception
dans les foyers. Si ce canal était bien reçu, les personnes pouvaient s’équiper d’un décodeur terrestre.
Dans le cas contraire, cela voulait dire que le foyer devait s’équiper d’une antenne parabolique pour
recevoir la TNT par satellite. Ne pourrions-nous pas aller vers cette orientation ? Cela me semble en
effet aller dans la bonne direction pour éviter des incidents dans le Cotentin, ce qui serait très
dommageable à la poursuite du processus.
Notre deuxième préoccupation est illustrée par le débat que nous avons eu ce soir à propos du
calendrier. C’est un vrai débat et un vrai sujet, et nous avons pu constater que le GIP et le CSA avaient
une approche quelque peu différente de la question. Nous avons procédé à l’inventaire des institutions
impliquées dans l’extinction de l’analogique : le Comité stratégique pour le numérique, le GIP, le
CSA, la Commission du dividende numérique, l’ANFR, l’ARCEP, les ministères de la Culture et de
l’Industrie et, bien sûr, le secrétariat d’État à l’Économie numérique. En faisant cet inventaire, nous
nous sommes demandé, au sein du Groupement TNT, s’il ne fallait pas un maître d’œuvre pour
chapeauter les multiples talents et compétences impliqués, afin de mener à bien ce chantier de
l’extinction jusqu’à son échéance de novembre 2011.
Nous voudrions par conséquent être éclairés sur ces deux préoccupations dont je viens de vous
faire part. D’avance merci à Madame la Ministre de sa réponse.

Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, secrétaire d’État chargée de la Prospective et du


Développement de l’Économie numérique
Je partage la première préoccupation, d’autant plus que l’expérience de Coulommiers a
montré, au-delà de sa réussite, qu’il pouvait y avoir des surprises. Par exemple, tel immeuble que l’on
croyait connecté présente finalement des faiblesses, ou tel foyer réalise qu’il va devoir basculer sur le
satellite, alors qu’auparavant il recevait l’analogique, même si c’était dans une qualité médiocre.

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C’est la raison pour laquelle nous travaillons notamment à parfaire le dispositif d’aide tel que
testé à Coulommiers. Je vous rappelle que ce dispositif comportait à la fois une aide financière à
destination des personnes pour qui l’achat de l’adaptateur représentait une somme trop conséquente, et
une aide technologique pour les personnes éloignées du numérique pour des raisons d’âge ou de
handicap. Ces deux aides sont bien sûr cumulables.
Nous travaillons actuellement à l’ajout d’aides complémentaires, par exemple un dispositif
visant les personnes qui avaient de l’analogique hertzien mais ne recevront pas le numérique hertzien.
Toutefois, cela ne devrait représenter qu’une frange marginale de la population.
Ensuite, je trouve l’énoncé de votre deuxième préoccupation extrêmement vexant. J’ignore s’il
faut répondre aux hommes qui vous vexent ! Plaisanterie mise à part, je tiens à ce que le CSN se
réunisse à un rythme régulier et rapproché. C’est en effet l’occasion de faire le point sur ces sujets. À
ce titre, je vous avoue que je crois me livrer, lors de ces réunions, à une forme de harcèlement dont
peuvent témoigner un certain nombre de personnes présentes ici ce soir. Je n’ose toutefois leur
demander de le faire.

Michel AZIBERT, TDF


D’abord, Madame la Ministre, je voulais vous dire que nous soutenons à 300 % le message
que vous avez fait passer sur le fait que l’extinction de l’analogique marque l’arrivée d’un nouveau
service. La France a choisi un scénario d’arrêt extrêmement rapide, et nous allons tenir le délai fixé.
Pour y parvenir, c’est à mon sens une très bonne idée de montrer à la population que l’arrêt coïncide
avec l’arrivée de nouveaux services comme la TMP, les nouveaux services TNT HD ou la RNT. Il
faudra mettre ce processus en application dès février 2010 en Alsace, sur la TNT HD ou sur la TMP, si
Strasbourg est une ville candidate.
Par ailleurs, je voulais revenir sur le profil de l’arrêt. Avant tout, j’assure que TDF tiendra le
calendrier avec l’ensemble des acteurs et appliquera l’une ou l’autre des deux méthodes envisagées, à
savoir l’extinction progressive ou linéaire. Mais je tiens à dire que les propos de Philippe LEVRIER
au sujet d’un arrêt progressif me semblent frappés au coin du bon sens, à la fois en termes de
pénétration, d’accompagnement des difficultés tant techniques qu’humaines, et de couverture. La
méthode progressive me semble avoir davantage de vertus que la méthode linéaire pour atteindre
l’objectif fixé.

Joël WIRSZTEL, Satellifax


Monsieur BERRETTA peut-il nous donner le calendrier du lancement annoncé ?

Giuliano BERRETTA, EUTELSAT


Il sera lancé dans le courant du mois de juin. Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour
revenir sur le projet commun entre EUTELSAT et ASTRA, présenté par mon confrère Nick STUBBS.
Il s’agit d’un satellite EUTELSAT portant une charge utile en bande S. À Barcelone, il y a d’ailleurs
eu une démonstration assez impressionnante de notre bande S. Mais le vrai satellite a été lancé
vendredi dernier. Ce satellite a trois missions, une pour l’Afrique, une pour l’Europe et une mission en
bande S pour assurer le complément satellitaire de la télévision personnelle. En effet, la télévision
pour les téléphones mobiles sera limitée. Au lieu de 95 % actuellement, la couverture sera plutôt de
l’ordre de 30, 40 ou 50 %. Le satellite sera donc encore plus essentiel pour atteindre les zones non
couvertes par les émetteurs. Le problème est qu’il va falloir trouver un compromis entre les bandes S
et OHF pour cette télévision personnelle.

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INVITEE : NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET
7 avril 2009
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Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, coprésident du Club parlementaire sur
l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Je propose à présent de passer au sujet de la TMP.

Janine LANGLOIS-GLANDIER, Forum pour la télévision mobile


Ce soir, nous avons la chance d’avoir parmi nous nos amis d’EUTELSAT et d’ASTRA, tous
deux aussi modestes l’un que l’autre. Vendredi, ils ont réussi à lancer un satellite européen qui a ceci
de particulier qu’il est constitué à 95 % de technologie française. Des entreprises comme TeamCast,
Deepcom ou Thales ont contribué à la construction de ce satellite, l’un des plus performants qui aient
jamais été lancés. Je m’étonne toujours qu’un tel lancement, opéré avec succès par la France et l’Italie,
ne remporte pas davantage de succès, quand cinquante ministres se précipitent au moindre salon de
l’agriculture pour taper le dos des vaches. Il s’agit quand même d’un événement important pour le
secteur de la communication, susceptible, à terme, de créer beaucoup d’emplois.
La TMP me tient bien entendu beaucoup à cœur. Mais il ne faut pas non plus oublier tous les
services annexes. Pour ma part, j’ai eu la chance d’être à Baïkonour pour le lancement du satellite, et
c’était un moment d’émotion que de voir ce succès de la technologie française.
Par ailleurs, au sujet de la difficulté soulevée par Giuliano BERRETTA, le Forum pour la
télévision mobile mène actuellement une étude sur les bandes S et SH. Les résultats seront connus aux
alentours du 20 avril. Nous n’aurons sans doute pas de grosses surprises : il est probable qu’il sera
établi que le DVB-H et le DVB-SH sont complémentaires, que la bande UHF a toute son utilité et que
nous arriverons à trouver un compromis utile avec le SH, qui devrait nous permettre couvrir la plupart
des zones en dehors des grandes agglomérations, comme l’a dit Monsieur BERRETTA au début de
son intervention. En effet, il est très important de couvrir tout ce qui est mobile, notamment les
transports et en particulier les automobiles, où l’on trouve beaucoup de services innovants.

Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, coprésident du Club parlementaire sur


l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Est-ce un hasard si Madame LANGLOIS-GLANDIER est assise à côté de Michel AZIBERT,
de TDF ?

Janine LANGLOIS-GLANDIER, Forum pour la télévision mobile


Ce n’est pas vraiment un hasard si nous sommes assis côte à côte : TDF est membre du Forum
pour la télévision numérique, et nous entretenons de très bonnes relations.

Michel AZIBERT, TDF


J’en profite pour dire que la position de TDF est une position de complémentarité entre le
DVB-H et le DVB-SH. Je pense que le DVB-SH a des avantages pour couvrir, dans un second temps,
les populations rurales. Il a peut-être aussi l’avantage pour couvrir le marché des solutions embarquées
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INVITEE : NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET
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dans les véhicules. En revanche, pour la couverture des zones urbaines et celle de la réception sur les
portables, je crois que l’élément-clé ne sera pas technologique, mais plutôt lié à la notion de time-to-
market : il faudra démarrer le plus rapidement possible. La question est donc de savoir qui fabrique les
terminaux et qui les distribue. En matière de distribution, je pense que ce rôle sera partagé entre les
distributeurs des secteurs de la télévision et de la téléphonie mobile. Il faut donc que ces derniers
soient partants sur cette nouvelle technologie, avant de fournir l’offre au public. Pour résumer,
démarrons le plus vite possible en DVB-H.

Janine LANGLOIS-GLANDIER, Forum pour la télévision mobile


Inutile de dire que nous sommes tout à fait synchrones sur cette nécessité de démarrer le plus
rapidement possible.

Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, secrétaire d’État chargée de la Prospective et du


Développement de l’Économie numérique
Sur ce sujet, la difficulté est que chacun vient me voir en disant qu’il détient la solution. Mais
en général, il s’agit de solutions très incomplètes, car chacun a son tropisme. Ainsi, certains se sont
seulement posé la question de la technologie et sont donc à même de défendre certaines positions,
d’ailleurs avec une grande pertinence. D’autres n’ont réfléchi qu’à la question du modèle économique.
D’autres encore se posent des questions sur les futurs contenus. Ces derniers ne sont pas les plus
nombreux, et c’est sans doute dommage, car cet aspect est non négligeable.
Pour ma part, je ne fais pas une affaire théologique de ce sujet de la TMP. Nous essayons de
constituer une sorte de paquet avec le modèle économique, la technologie et les acteurs, ce paquet
devant être articulé sur un calendrier rapproché. Sur ce dernier point, en effet, je rejoins les deux
interlocuteurs précédents.
Il y a probablement plusieurs solutions. Mais aujourd’hui, il est surtout important de construire
une chaîne de valeur et de lancer une dynamique de manière suffisamment ouverte. Parmi les
différentes options, nous retiendrons celle laissant ouvertes le plus de possibilités et à laquelle
pourront progressivement s’agréger tous les acteurs. Nous sommes en train d’y travailler.
J’observe avec plaisir que les discussions s’ouvrent de plus en plus. Ainsi, des acteurs très
fermés sur la question du modèle économique au début des discussions assouplissent à présent quelque
peu leurs positions, qu’ils aient été partisans du gratuit intégral et sans concession ou de l’abonnement,
certains étant parfois arrivés avec des business models très précis. Ils sont à présent prêts à discuter, et
même à concéder qu’un abonnement à un prix très modique peut être vécu comme une gratuité.
Par conséquent, je crois que nous nous acheminons vers des équilibres qui ne semblaient pas
possibles au départ. J’ajoute que je pense être en mesure de faire des propositions pour aller de l’avant
dès le mois de mai.

Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, coprésident du Club parlementaire sur


l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Il y a effectivement un vrai enjeu, notamment autour de la publicité. Nathalie KOSCIUSKO-
MORIZET parlait du modèle économique. Or, nous savons que le marché publicitaire fait souffrir
beaucoup d’acteurs du monde des médias. C’est un sujet majeur. Au Club parlementaire, notre
préoccupation est que la TMP, sur laquelle notre pays a pris beaucoup d’avance, ne prenne pas, au
final, de retard.
J’ai eu l’occasion d’attirer à plusieurs reprises l’attention des uns et des autres sur cette
question, y compris celle des partenaires du modèle économique. Certes, il est difficile de construire
un nouveau modèle économique en période de crise. Mais ce que Madame la Ministre a lancé est de
nature à nous permettre d’y parvenir.
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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
INVITEE : NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET
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Par ailleurs, le sujet des contenus est celui qui nous importe le plus. Beaucoup ont le sentiment
que c’est finalement l’utilisation de contenus existants qui assurera le succès de la TMP. Pour ma part,
j’ai la très forte conviction que la TMP constitue un champ pour la création de nouveaux contenus, via
de jeunes créateurs. J’ai eu l’occasion de voir le travail d’un certain nombre d’entre eux, qui se sont
lancés en attendant que le modèle économique démarre.
Nathalie KOSICUSKO-MORIZET a évoqué tout à l’heure, à juste titre, la nécessité de
s’atteler maintenant à la construction de l’environnement économique des acteurs légaux d’internet.
De la même façon, je crois que nous devons mettre l’accent sur la question des contenus de la TMP.
En effet, nous avons tellement fait sur les contenants que nous devons, dans les années qui viennent,
mettre un vrai coup de collier sur cette question. Il ne faut pas qu’un décalage se crée entre contenants
et contenus, car la population nous reprocherait au final d’avoir peu de satisfaction en termes de
contenus. Je pense donc que la TMP peut être un instrument puissant de création de nouveaux
contenus et de nouveaux formats de contenus, lesquels peuvent d’ailleurs très facilement se marier
avec internet.

Emmanuel HAMELIN, coprésident du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et


des médias
Pour compléter ce propos, je souligne que nous ne sommes qu’au démarrage d’une nouvelle
forme de fonctionnement et d’utilisation de l’image. Même si la télévision existe déjà sur les
portables, le schéma n’a rien à voir avec la TMP, d’où la complexité à imaginer un certain nombre de
choses. S’il ne s’agissait que de prolonger les schémas existants ou de les modifier à la marge, ce
serait tout à fait envisageable. Mais c’est très différent. Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET nous disait
tout à l’heure qu’en Asie, les modèles économiques ne sont pas identifiés. Beaucoup de questions se
posent encore sur la viabilité de la TMP. Et pourtant, nous le savons, les consommateurs font montre
d’un appétit colossal pour ce produit. Nous devons donc avancer en faisant preuve d’imagination, ce
qui implique de mener une importante réflexion sur les contenus. C’est là que se fera la différence, et
là où l’on trouvera le principe du modèle économique. Par conséquent, ne mettons pas la charrue avant
les bœufs. Je cède à présent la parole à Marie-Pierre BORDET, qui voulait nous parler de la publicité
sur la TMP.

Marie-Pierre BORDET, A.A.C.C.


La publicité a été évoquée tout à l’heure comme faisant souffrir un certain nombre d’acteurs
de ces nouveaux supports. Je désirais avoir des éclaircissements à ce propos. En effet, plus il y a de
richesse dans les modes d’expression publicitaire et plus il y a de cibles différentes, plus nous sommes
heureux de pouvoir toucher le public avec des formes nouvelles. Mais si nous faisons souffrir ceux
que nous pensions pouvoir aider à grandir… Par ailleurs, j’ai entendu les différents modèles proposés.
J’indique d’ores et déjà que nous les suivrons, car il y a un réel public et de réelles formes
d’expression nouvelle qui nous permettent une grande créativité.

Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, coprésident du Club parlementaire sur


l’avenir de l’audiovisuel et des médias
C’est quand la publicité n’est plus là que les modèles souffrent. Je voulais dire qu’aujourd’hui,
beaucoup d’acteurs du monde des médias souffrent parce que le marché publicité se rétracte. Depuis le
début de la crise, le marché s’est en effet contracté d’environ 2 %. Par ailleurs, avec la réforme de
l’audiovisuel public, des transferts ont été opérés pour le grand bonheur des acteurs de la TNT,
contrairement à ce que beaucoup nous avaient affirmé pendant des mois. Leur chiffre d’affaires a
augmenté de 71 %. Et puis il y a eu les grands perdants, initialement présentés comme les vainqueurs
de cette opération. Ainsi, TF1 a perdu environ 17 % de son chiffre d’affaires et M6 a connu une perte
de l’ordre 6 %. Canal Plus, quant à elle, en a récupéré 24 %. Dans ce domaine des transferts, notre
préoccupation est que les contenus soient les vrais gagnants. Par conséquent, la TNT engage de
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nouveaux moyens sur les contenus, là où ils n’étaient pas forcément au niveau sur certaines chaînes.
C’est pour ces raisons que je disais qu’il est plus difficile de construire des modèles économiques au
moment où les acteurs souffrent de l’absence de la publicité.

Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, secrétaire d’État chargée de la Prospective et du


Développement de l’Économie numérique
Que les acteurs de la publicité se rassurent : vous êtes partout indispensables, sachez-le.
Actuellement, vous êtes moins présents que par le passé, et c’est justement tout le problème.

Janine LANGLOIS-GLANDIER, Forum pour la télévision mobile


Pour conclure sur ce sujet, nous avons tous constaté qu’il n’existe pas, à l’étranger, de modèle
économique qui soit directement transposable. Mais savons déjà qu’il y a deux éléments importants
dans le fait que cela marche : une bonne couverture et de très bons contenus, adaptés au format de la
TMP. C’est d’ailleurs l’esprit de la loi. Madame MORIN-DESAILLY est partie, mais que ce soit au
Sénat ou à l’Assemblée nationale, les parlementaires ont bien insisté sur la possibilité, pour les jeunes
créateurs, de s’exprimer. C’est un champ d’investigation extraordinaire pour la création. J’espère
qu’au moment du lancement, nous pourrons très vite y donner libre cours.
Je rappelle que la France compte deux agences publicitaires figurant dans le top dix mondial.
De plus, les Français ont apparemment un certain savoir-faire en matière de programmes courts. Je
siège pour ma part dans plusieurs jurys de programmes courts, et je dois dire qu’il y a là une très forte
capacité d’innovation que les chaînes devraient regarder de très près. À Las Vegas, nous avons vu que
les téléviseurs permettent désormais d’aller sur internet. Dans certains foyers super équipés, les
enfants regardent YouTube ou Facebook sur le téléviseur, et les parents ont de plus en plus de mal à
avoir accès à leurs programmes. Ce phénomène est en train d’arriver en France. Cela devrait être un
vrai sujet de préoccupation, et je crois que les programmes courts qui seront diffusés sur la TMP
pourront être un relais de création pour les chaînes.

Marie-Pierre BORDET, A.A.C.C.


Pour conclure à mon tour sur le sujet, il est vrai que le moment est un peu particulier. Nous,
agences de communication, aimerions que ce moment nous permette de passer du statut de « mal
nécessaire » à celui de contributeur actif et positif à l’ensemble de la création des médias. En effet,
nous sommes souvent interpellés, voire vilipendés, alors que notre apport positif n’est pas souvent
relevé. Pour faire un parallèle, Canal Plus a beaucoup contribué à la création cinématographique il y a
quelques années. Au départ, la chaîne avait un statut un peu négatif. Si les annonceurs pouvaient au
moins être pris en compte dans ce mouvement général et positif de création dans les médias et les
nouveaux modes de communication, ce serait extrêmement profitable. En tout cas, c’est de cette façon
que nous abordons, pour notre part, cette période difficile. Nous ne pourrons pas être uniquement
considérés comme un apport de fonds et accusés dans ces débats.

Emmanuel GABLA, CSA


Je voulais apporter l’éclairage du CSA sur cette question de la TMP. Nous sommes tous
embarqués sur la même belle pirogue, et nous voulons tous aboutir à bon port. Je crois que tout le
monde est d’accord sur la nécessité d’avoir des contenus attractifs à fournir aux téléspectateurs. C’est
bien entendu ce qui a guidé le choix du CSA dans sa présélection. Nous avons aussi voulu que la TMP
soit un succès dès son démarrage. Quand nous examinons les chiffres des chaînes les plus regardées
actuellement sur la télévision mobile existant en France et ce qui se passe à l’étranger, nous voyons
que ce sont les chaînes de marque qui sont capables d’attirer le plus de téléspectateurs. De ce fait, les
premières chaînes présélectionnées reprennent en grande majorité celles de la TNT. Il y a cependant,
quelques nouveautés, notamment deux nouvelles chaînes proposant des programmes courts.
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La possibilité est aussi ouverte à ces chaînes d’adapter leurs contenus par rapport à ce qui est
diffusé sur le réseau hertzien. C’est en effet prévu dans l’appel à candidatures, ainsi que dans les
projets de convention envoyés aux chaînes. Ainsi, 30 % de leurs contenus peuvent être différents,
voire au-delà. De vrais créateurs sont prêts fournir ces nouveaux contenus.
Comme nous espérons tous que la TMP soit un grand succès, il devrait y avoir un second
appel à candidatures. Le CSA l’avait d’ailleurs dit à l’occasion du communiqué de presse annonçant la
première présélection des treize chaînes. Dans le cadre de ce futur second appel à candidatures, des
chaînes et des contenus encore plus innovants seront sélectionnés.
Comme le disait Madame la Ministre, il est temps d’enclencher vraiment cette dynamique. Je
remercie le gouvernement d’avoir endossé ce rôle de facilitateur entre les différents acteurs. Nous
attendons désormais ses propositions. Soyez certaine, Madame la Ministre, que le CSA saura trouver
la souplesse nécessaire pour faire en sorte que ces beaux services soient lancés rapidement en France,
comme cela a été fait à l’étranger. Mais j’espère que ce lancement sera un vrai succès économique,
contrairement à ce qu’on a vu à l’étranger.

Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, coprésident du Club parlementaire sur


l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Peut-être pourrions-nous passer maintenant au sujet de la radio numérique. Charles-Emmanuel
BON, de RTL, et Christophe MAHE, du SIRTI vont prendre la parole à tour de rôle.

Charles-Emmanuel BON, RTL


Nous abordons le sujet de la radio numérique en troisième position, alors que c’est le média
dont les Français se disent le plus proches et auquel ils reconnaissant la plus grande crédibilité en
termes d’information. Pour s’en rendre compte, il suffit de prendre connaissance des déclarations
enflammées aux États généraux de la presse.
Je pense qu’aujourd’hui, la radio a un vrai rôle à jouer dans le numérique. La radio est le
dernier média purement analogique, car bien qu’elle soit diffusée sur internet sur les réseaux IP, elle
n’est pas accessible sur tous les appareils numériques. Il est très important pour nous de passer à la
radio numérique. Le gouvernement a déjà fait de grands pas en avant, notamment en attribuant la
bande 3. Cela permet en effet à la radio de bénéficier de la ressource nécessaire à son déploiement.
Aujourd’hui, les radios ont beaucoup d’attentes, en termes de présélection du CSA, en termes de
modalités du plan de déploiement et en termes de fréquences disponibles pour la radio numérique. Je
crois que la radio a besoin de montrer aux Français que l’extinction de l’analogique est synonyme de
plus de services dont, justement, la radio. C’est d’autant plus vrai en France, où l’on ne capte pas
forcément beaucoup de radios. Même dans les endroits où l’on en capte le plus, le numérique pourra
offrir de nouveaux services supplémentaires, notamment les données associées ou un son de meilleure
qualité. Il est important de dire que la radio fait vraiment partie de la numérisation de la France. Il
s’agit en effet de l’un des services tangibles que les Français pourront recevoir après l’extinction de
l’analogique. En tout cas, l’extinction de l’analogique n’est pas une punition. C’est au contraire plus
de services, plus de chaînes de télévision, mais aussi plus de radios. Cela doit être souligné.

Christophe MAHE, Espace Group, membre du SIRTI


Je ne sais pas si je suis habilité à parler au nom du SIRTI. Mais je m’exprime en tant
qu’opérateur de radio membre du SIRTI. Au SIRTI, notre problématique est de deux ordres.
Premièrement, il s’agit de savoir comment les différentes catégories A, B, C et D vont être
mariées, au regard de la mixité des blocs entre ces différentes catégories et du modèle économique qui
en sortira, sachant que le SIRTI représente essentiellement les catégories B. En effet, qui assurera la
pérennité économique du modèle ? Il n’est pas question pour nous de laisser les réseaux C ou D

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financer des blocs et nous laisser par exemple avec les catégories A, compte tenu de leur modèle
économique.
Deuxièmement, le problème se situe au niveau du coût de la diffusion. En effet, contrairement
à la TNT, je vous rappelle que la double diffusion FM et numérique sera maintenue. Il est par
conséquent très difficile, pour des opérateurs locaux comme nous, d’assumer le coût exorbitant que
nous proposent les deux opérateurs TDF et TowerCast, sans compter le troisième opérateur entrant. Il
faut être clair : un tel coût menacerait notre survie dans les trois ou quatre ans. Le groupe RTL compte
quelque 200 fréquences en France, et TDF doit assumer 95 % de notre coût. À ce jour, par exemple,
nous ne savons toujours pas à quelle sauce nous allons être mangés par TDF. Puisque le représentant
de TDF est là, peut-être peut-il me répondre. En effet, à quelques mois du lancement, nous avons
quelques difficultés à évaluer le coût que nous devrons provisionner pour les années à venir.

Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, coprésident du Club parlementaire sur


l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Finalement, je trouve que Christophe MAHE est bien dans le ton du SIRTI. Effectivement, des
représentants de TDF sont parmi nous ce soir. Par ailleurs, Emmanuel GABLA, du CSA, pourrait
également nous dire un petit mot sur les mariages évoqués à l’instant.

Michel AZIBERT, TDF


Je pense que ce n’est pas le lieu approprié pour mener une négociation commerciale. Mais
j’invite tout le monde à acter le fait qu’en France, la diffusion de radios est concurrentielle. Le jeu des
prix est donc fixé par le jeu de la concurrence. Ensuite, j’invite tout le monde à faire un benchmark
international sur le coût de cette diffusion afin de nous comparer avec les autres pays. Cela permettrait
en effet d’avoir une référence objective. Ceci étant, nous discutons avec nos clients. Nous discuterons
donc avec eux pour leur proposer les meilleurs prix, afin de les aider à franchir ce cap du Simulcast.

Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, coprésident du Club parlementaire sur


l’avenir de l’audiovisuel et des médias
TDF aime la concurrence et cela nous plaît. Nous allons demander à Madame la Ministre de
nous dire un petit mot à ce sujet. Ayant reçu Alain MEARD et Rachid ARHAB, elle a en effet des
nouvelles plus fraîches qu’Emmanuel GABLA.

Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, secrétaire d’État chargée de la Prospective et du


Développement de l’Économie numérique
Il est difficile d’entrer dans les détails alors qu’un appel d’offres est actuellement en cours. Je
peux toutefois dire que nous essayons de construire le schéma pour la RNT en fonction de deux
objectifs clairs.
D’une part, le passage à la RNT doit se traduire par davantage d’offres. Il faut pour cela que
tout le monde s’y retrouve, y compris les petites radios associatives et les indépendants. Nous menons
donc actuellement un vrai travail sur la question du financement des surcoûts pour ces petites
structures, dont certaines sont fragiles. Bien que n’ayant pas une audience immense, elles participent
de la vie collective. Nous avons vu à quel point à travers la mobilisation des régions.
L’autre objectif est de définir au plus vite un calendrier et un cadre pour la montée en
puissance de la RNT, quitte à ce que l’extinction de la radio analogique ne soit envisagée qu’à un
horizon lointain. Quelqu’un a évoqué l’idée d’un lancement de la RNT conjointement à l’extinction de
la télévision analogique en Alsace le 2 février 2010. Effectivement, cette possibilité est étudiée. Nous
envisageons un calendrier aussi rapproché que cela.

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Je vais même plus loin : mon ambition est de voir si nous ne pourrions pas lancer une
opération pilote RNT à l’occasion de l’extinction de la télévision analogique à Cherbourg, en
novembre prochain. Nous sommes donc dans la perspective d’un calendrier associé, dans la mesure du
possible, à l’extinction de l’analogique. Il ne s’agit pas de créer une confusion mais, au contraire, de
démontrer par l’exemple que nous éteignons l’analogique pour fournir plus de services et d’offres.

Giuliano BERRETTA, EUTELSAT


Je voulais ajouter que le satellite en bande S dont nous avons parlé tout à l’heure peut aussi
relayer la radio. Cela ne pose aucun problème, car les standards sont très ouverts. Il est tout à fait
possible de faire de la radio, comme avec XM Radio et Sirius aux États-Unis. Certes, toutes deux ont
fait faillite, mais elles avaient remporté un grand succès auprès du public. Pour notre part, nous
voudrions à la fois avoir du succès et réussir économiquement.
Par ailleurs, je vous rappelle que nous sommes passés de la télévision en noir et blanc à la
couleur, de la télévision HD à la complémentarité de la TNT, en passant par la radio numérique. Mais
il y a un autre type de télévision dont nous n’avons pas encore parlé : la télévision en trois dimensions.
C’est un sujet extrêmement intéressant, qui constituera à mon sens la vraie révolution de la télévision.
Pour l’instant, nous n’avons procédé qu’à des évolutions. Mais regarder un match de basket-ball, par
exemple, en 3D est quelque chose d’incroyable : le téléspectateur a l’impression d’être sur le terrain
avec les joueurs.
Chez EUTELSAT, nous sommes probablement les plus avancés dans ce domaine en Europe,
et j’en suis fier. Je pense qu’il faudrait considérer dès à présent et sérieusement cette révolution
annoncée dans le monde du spectacle. Ainsi, en matière de retransmission des concerts, si nous
prenons l’exemple d’un concert des Rolling Stones dans un stade, il sera plus intéressant de regarder le
spectacle en 3D sur un écran que d’être dans le public. Pour le dire autrement, regarder un match de
football en 3D permettra d’être dans l’action avec Franck RIBERY ! La télévision en trois dimensions
va complètement bouleverser notre manière de regarder la télévision.

Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, coprésident du Club parlementaire sur


l’avenir de l’audiovisuel et des médias
M. BERRETTA est redoutable : il passe de la radio à la télévision. Nous allons nous quitter
avec les questions des journalistes, s’il y en a.

Emmanuel PAQUETTE, Les Échos


J’ai trois questions, dont le point commun, au-delà du numérique, est le retard : retard sur la
TMP, retard possible sur la TNT pour 2013 / 2014, si j’ai bien compris, et retard potentiel sur la RNT,
puisque l’appel d’offres devait s’achever fin mars, que nous sommes aujourd’hui le 7 avril et qu’il n’y
a toujours pas de solution. Ma première question, qui s’adresse à Madame la Ministre, est donc la
suivante : pourquoi connaissons-nous autant de retards en France ?
Ma deuxième question s’adresse à Frédéric LEFEBVRE, qui avait interpellé Christine
ALBANEL afin d’activer une disposition de la loi prévoyant de rendre les licences de TMP aux
opérateurs de diffusion. Monsieur LEFEBVRE a-t-il reçu une réponse de la part de la ministre de la
Culture ?
Enfin, ma dernière question s’adresse à EUTELSAT. Vous venez d’annoncer le lancement de
France Sat. À ce jour, EUTELSAT ne diffuse en numérique ni Canal Plus ni I-Télévision en raison de
leur refus. Or, une disposition de la loi audiovisuelle oblige ces deux chaînes à être reprises sur le
bouquet d’EUTELSAT. Par conséquent, EUTELSAT va-t-il les y obliger ?

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Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, secrétaire d’État chargée de la Prospective et du
Développement de l’Économie numérique
Reprenons dans l’ordre. Concernant la première question, je conteste ce mot même de retard.
Ainsi, sur la TMP, nous ne sommes pas en retard. Il y a simplement eu un échec au lancement. De
plus, à l’exception de la Corée du Sud, très avancée mais qui cherche toujours son modèle, et du
Japon, qui a opté pour la gratuité mais sans grande créativité, ces projets sont embryonnaires partout
ailleurs dans le monde. Certes, nous ne sommes pas sur le calendrier initial. Mais nous avons connu un
coup d’arrêt suite à l’échec passé, et nous essayons aujourd’hui de relancer la dynamique.
Ensuite, nous avons eu du retard au démarrage sur la TNT. Mais mon objectif est très clair, et
je le répète encore : il s’agit de tenir l’horizon de novembre 2011. Il n’y a aucune ambiguïté là-dessus.
Tout le travail mené actuellement l’est en fonction de cette échéance. Je refuse même de discuter de
toute solution alternative. C’est d’ailleurs l’occasion de le dire publiquement à tous ceux qui seraient
tentés de le faire. Nous avons consumé toute notre marge de manœuvre au moment du retard à
l’allumage. Aujourd’hui, plus aucun report n’est possible par rapport au calendrier actuel, même de
quinze jours. Je sais que certains voudraient que nous envisagions un report de l’extinction sur le
département de la Manche, mais je ne suis pas d’accord avec eux.
Enfin, aucun calendrier n’a été fixé sur la RNT. Comment alors pourrions-nous être en retard ?
Tout l’enjeu de nos travaux actuels est justement de fixer rapidement un calendrier, tant pour le
lancement de la RNT que, dans un horizon beaucoup plus lointain, pour l’extinction de la radio
analogique. Comme je l’ai dit tout à l’heure, je souhaite un calendrier très rapproché pour le lancement
de la RTN. À mon sens, la RNT est en effet l’illustration la plus prégnante, pour le grand public, de
l’intérêt d’éteindre la télévision analogique.
Au sujet de l’appel d’offres, c’est un peu particulier. L’extinction de canal que nous avons
confirmée plus tôt libère de façon précoce la bande III, et peut justifier un réaménagement de l’appel
d’offres. Cependant, cela ne change rien au calendrier de la RNT.

Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, coprésident du Club parlementaire sur


l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Si j’avais posé à l’époque la question que vous rappelez, ce n’était pas qu’en raison de la crise.
En effet, certains avaient aussi la volonté de ne pas avancer aussi vite que souhaité. Nous étions donc
dans une situation de blocage. À ce propos, je veux rendre hommage à Nathalie KOSCIUSKO-
MORIZET, dont la mission est justement d’essayer de mettre tous les acteurs autour de la table et de
voir comment créer des synergies entre les uns et les autres, malgré cette situation de crise.
Le CSA avait fait le choix de la diversité des partenaires, et il avait bien fait. Cela avait
d’ailleurs surpris un certain nombre d’observateurs. Nous attendons d’ailleurs qu’il y ait encore
davantage de diversité la prochaine fois. Mais cette diversité ne doit pas devenir un frein. Au-delà des
diffuseurs, la mission lancée par Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET consiste justement à construire
une vraie volonté de bâtir ce modèle dont nous avons besoin.
Pour répondre clairement à la question de Monsieur PAQUETTE, je n’ai pas encore reçu de
réponse de la part de Madame la ministre de la Culture. Évidemment, dès que nous sommes sur des
modèles gratuits, la crise et les difficultés économiques jouent à plein. La rentabilité ne dépend pas
que des investissements publics lourds. Tant qu’un modèle n’émerge pas, c’est peine perdue. Toute la
difficulté aujourd’hui est de réussir à faire en sorte que toutes ces synergies supportent tous ces
créateurs qui sont en attente. Certains ont d’ailleurs déjà commencé à beaucoup travailler. Je crois que
c’est le monde de la création qui peut véritablement tirer ce projet que nous attendons dans notre pays.
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET a eu raison de dire que nous ne pouvons pas parler de
retard. Je dirais que le démarrage s’est plutôt bien passé. Avec le Club, nous avions essayé de réunir
l’ensemble des partenaires. L’envie globale de bâtir ce modèle économique était bien là.
Malheureusement, la crise est venue donner un coup d’arrêt à ce processus. Les pouvoirs publics, à

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travers Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, essaient en ce moment même de relancer la dynamique
dont nous avons besoin.
S’il n’y a pas d’autres questions, il ne me reste qu’à remercier l’ensemble des participants.
Nous vous tiendrons au courant de la prochaine réunion et du prochain thème abordé. Je remercie tout
particulièrement Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET qui, bien qu’elle ait les épaules larges, a une
lourde tâche à accomplir.

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Participants

AMAR Thierry Offre Media


AMIT Roei INA
ARCHAMBAULT Jean-Luc Lysios
AVDEEVA Olga Staut & associés
AZIBERT Michel TDF
BADOZ Pierre-Antoine FRANCE TELECOM
BAILLY Philippe NPA Conseil
BALLARIN Patrick DIGITIME
BEAUCLAIR Didier UDA - UNION DES ANNONCEURS
BERNIER Marc Député de la Mayenne
BERRETTA Giuliano EUTELSAT
BLANC Yves EUTELSAT
BLANC-DELEUZE Eve-Lise France Télé Numérique
BOMMELAER Christian
BON Charles-Emmanuel RTL
BONTE Astrid EUTELSAT
BORDET Marie-Pierre A.A.C.C.
BORDRY Anne-Sophie Secrétariat d'Etat Charge de la prospective et du développement de l'Economie Numérique
BRUNET Arnaud Sony
CAMMAS Thierry MTV networks
CAZE Olivier LCP-AN
CHAMBRE Françoise UDECAM
CHAMPETIER Valérie Media Consulting Group
CHARRIERE Marc ALCATEL LUCENT
CHAUSSEGROS Bernard SFP
CHINAUD Florence FRANCE TELECOM
COMBOT Michel Secrétariat d'Etat Charge de la prospective et du développement de l'Economie Numérique
DACIE Jean AFDESI
DAOUADJI Fayçal France Télé Numérique
de LOUVENCOURT Alban Lysios
DE PINS Olivier LA CORRESPONDANCE DE LA PRESSE
DE ROCHEGONDE Amaury STRATEGIES
DECKER Arnaud LAGARDERE ACTIVE
DEXIDOUR-STAUT Fabienne Staut & associés
DREANT Yvane Satellifax
DUBARRY Cécile DDM
ESQUIROU Martine THOMSON
FONTAINE Bernard FRANCE TELEVISIONS
FORBIN Sylvie VIVENDI
FRANCESCHINI Laurence DDM
GABLA Emmanuel CSA
GENZEL David David & Céline
GENZEL Céline David & Céline
GONZALES Paule Le Figaro
GRAND D’ESNON Anne FRANCE TELEVISIONS
GRAPIN Jean-Michel YACAST France
GUIDONI Muriel ARTE
HAMELIN Emmanuel CPAA
HENNESSY Marie BOUYGUES TELECOM
HENNI Jamal La Tribune
HILLMEYER Francis Député du Haut-Rhin
HUBERT Jean-Michel CSN
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HUET Jean-Michel BearingPoint France
JUSTER Charles MEDIAMETRIE
KADI Michèle SENAT
KALOGEROPOULOS Léonidas NRJ
KOSCIUSKO-MORIZET Nathalie Secrétariat d'Etat Charge de la prospective et du développement de l'éConomie Numérique
LACOMBLED David FRANCE TELECOM
LACOTTE Jean-Pierre THOMSON
LAFERRIERE Alexandra EURO RSCG C&O
LANGLOIS-GLANDIER Janine FORUM TV MOBILE
LAURENTIN Luc LIMELIGHT CONSULTING
LE GOUVELLO Peggy EURO RSCG C&O
LEBLANC Guillaume Assemblée Nationale
LEBRE-BADRE Séverine TDF
LEFEBVRE Frédéric Député des Hauts-de-Seine
LELIEVRE Benoît SIMAVELEC
LEVRIER Philippe France Télé Numérique
LIDOT Valérie Espace Group
LUSSATO Frédéric AB Groupe
MADELIN Axelle Photographe
MAHE Christophe Espace Group
MARCHAL Candice Audiovisuel Extérieur de la France
MARCHETTI Francoise NRJ
MARIANI Isabelle Présidence de la République
MARTIN Stéphane SNPTV (Syndicat national de la publicité télévisée)
MORIN-DESAILLY Catherine Sénatrice de la Seine-Maritime
MOUTON Christophe LCP-AN
PAQUETTE Emmanuel Les Echos
POZZANA Aurélien NextRadioTV
REBOIS Fabrice ARTE
REICHENBACH Christine UDA - UNION DES ANNONCEURS
RICHARD Dominique CNIL
RIESTER Franck Député de Seine et Marne
ROUSSEL Laurent Panasonic
SAGE Philippe ASTRA France
SCHWARTZ Marie-Chantal UMP
SIRITZKY Serge ECRAN TOTAL
SOULOUMIAC Laurent France TV INTERACTIVE
SPONEM Eva Staut & associés
STAUT André Staut & associés
STUBBS Nick ASTRA France
THIBAULT Olivia Consultant
TORREGANO Emmanuel ELECTRON LIBRE
TRABBIA Michaël TDF
VACHER Emmanuel LAGARDERE ACTIVE
VIRET Gérald-Brice NRJ
WIRSZTEL Joel Satellifax

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Club parlementaire
sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias

LE CLUB
Après avoir organisé, le 15 avril 2004, un important colloque sur le lancement de la Télévision
numérique terrestre, qui a permis de confronter les positions contribuant à faciliter le processus,
Emmanuel HAMELIN, alors député de Lyon et président du Groupe d’études sur la TNT à
l’Assemblée nationale, a souhaité en prolongement et dans le même esprit créer un lieu d’échanges qui
permette de faire un état des lieux permanent avec l’ensemble des acteurs concernés, en constituant un
Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias.
En cette période de pleine mutation dans les médias et en particulier la télévision et l’audiovisuel, le
Club a depuis réuni régulièrement les acteurs majeurs du secteur autour des sujets d’actualité, pour des
échanges libres et riches en informations pour les parlementaires, l’Administration et les
professionnels.
Avec la nouvelle législature, Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, est venu rejoindre le
Club comme coprésident renforçant ainsi la dynamique de cette plate-forme reconnue pour favoriser
les échanges mais aussi participer à l’aide à la décision.

LES RENCONTRES DU CLUB


 Les rencontres du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias.

 18 octobre 2004 : Dîner-débat du Club avec Dominique BAUDIS, président du Conseil supérieur
de l’audiovisuel, sur le thème « Télévision numérique terrestre, haute définition, et télévision sur
mobile. État des lieux et perspectives ».

 24 novembre 2004 : Dîner-débat du Club avec Renaud DONNEDIEU de VABRES, ministre de la


Culture et de la Communication, sur le thème « Le rôle de la télévision publique dans le paysage
audiovisuel français ».

 1er février 2005 : Débat du Club avec Michel BARNIER, ministre des Affaires étrangères,
Dominique BAUDIS, président du CSA, Patrick LE LAY, président de TFI, Marc TESSIER,
président de France Télévisions et Alain SEBAN, directeur des Médias, sur le thème « L’évolution de
notre audiovisuel extérieur : la chaîne d’information internationale et les chaînes
extracommunautaires ». (Actes de la réunion disponible sur demande).

 22 mars 2005 : Dîner-débat du Club avec Marie-Laure DENIS et Philippe LEVRIER, membres du
Conseil supérieur de l’audiovisuel, ainsi que Patrick RAUDE, directeur de la DDM et les principaux
acteurs de la radio, sur le thème « Comment optimiser l’offre radio ».

 3 mai 2005 : Dîner-débat du Club avec Patrick DEVEDJIAN, ministre délégué à l’Industrie, sur le
thème « Télévision et mobilité ».

 29 juin 2005 : « Quel avenir pour les Télévisions locales ? ».

 20 octobre 2005 : colloque sous l’égide du Groupe d’études TNT présidé par Emmanuel
HAMELIN - « TV mobile : quelle offre, quels usages, quel marché ? ».

 6 décembre 2005 : « Couverture TNT à 100 % : quand et comment ? » avec Christian ESTROSI.
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 7 février 2006 : « Production audiovisuelle et distribution : comment favoriser la circulation des
oeuvres » avec Renaud DONNEDIEU de VABRES, ministre de la Culture et de la Communication.

 28 mars 2006 : « Redevance publicité abonnement : quels nouveaux équilibres pour le financement
de la télévision numérique ? » avec Jean-François COPÉ, ministre délégué au Budget et à la Réforme
de l’État, porte-parole du Gouvernement.

 17 mai 2006 : « Quelle mesure d’audience au tournant de l’ère numérique ? »

 20 juin 2006 : « Les attentes pour une chaîne française d’information internationale » en présence
d’Alain de POUZILHAC, président du directoire de la CFII et Ulysse GOSSET et Jean-Yves
BONSERGENT, directeurs généraux.

 10 octobre 2006 : « La fusion CanalSat/TPS » en présence de Bertrand MEHEUT.

 5 décembre 2006 : « Cinéma et télévision » en présence de Patrick RAUDE, directeur de la DDM.

 13 février 2007 : « La radio à l’heure des nouveaux défis »

 6 novembre 2007 : invité : Michel BOYON, président du CSA

 28 novembre 2007 : Dîner-débat du Club. Invitée Mme. Christine ALBANEL, Ministre de la


Culture et de la Communication

 5 février 2008 : «Financement de l’audiovisuel public: peut-on s’inspirer de modèles en vigueur à


l’étranger ?», Catherine SMADJA, BBC et Jean REVEILLON, UER

 16 avril 2008 : « 3ans de TNT, bilan et prospectives » en présence d’Eric BESSON, secrétaire
d’Etat chargé de la Prospective, de l’Evaluation des politiques publiques et du Développement de
l’économie numérique, auprès du Premier ministre et Michel BOYON, président du CSA.

 10 juin 2008 : « Top départ : pour un démarrage rapide de la TMP »

 2 juillet 2008 : « L’avenir de la radio à l’heure de la numérisation »

 9 juillet 2008 : Dîner-débat du Club avec Jean-François COPÉ, Président de la Commission pour la
nouvelle télévision publique

 18 novembre 2008 : Dîner-débat du Club. Invitée Mme. Christine ALBANEL, Ministre de la


Culture et de la Communication

 4 mars 2009 : « Diffuser et protéger la création sur Internet », Christine ALBANEL, Ministre
de la Culture et de la Communication

 7 avril 2009 : «Passage au tout numérique, perspectives et nouveaux usages (TMP, TNT, Radio
Numérique) », Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, Secrétaire d'État à la prospective et au
développement de l'économie numérique, auprès du Premier Ministre

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Les membres CPAA 2008-2009
Parlementaires :
Députés
* déjà membres dans la précédente législature
Alfred ALMONT Francis HILLMEYER*
Député de la Martinique Député du Haut-Rhin

Martine AURILLAC* Michel HUNAULT*


Députée de Paris Député de Loire-Atlantique

Pierre-Christophe BAGUET* Sébastien HUYGHE


Député des Hauts-de-Seine Député du Nord

Patrick BALKANY* Denis JACQUAT


Député des Hauts-de-Seine Député de la Moselle

Jean-Claude BEAULIEU* Christian KERT*


Député de Charente-Maritime Député des Bouches-du-Rhône

Jacques-Alain BENISTI* Yvon LACHAUD*


Député du Val-de-Marne Député du Gard

Marc BERNIER* Pierre LASBORDES*


Député de la Mayenne Député de l’Essonne

Jean-Michel BOUCHERON* Jean LASSALLE*


Député d’Ille-et-Vilaine Député des Pyrénées-Atlantiques

Christophe BOUILLON Marylise LEBRANCHU*


Député de Seine-Maritime Députée du Finistère

Monique BOULESTIN Frédéric LEFEBVRE


Député de Haute-Vienne Député des Hauts-de-Seine

Loïc BOUVARD* Jean-Marc LEFRANC


Député du Morbihan Député du Calvados

Françoise BRANGER Jean-Marie LE GUEN*


Député du Doubs Député de Paris

Bernard BROCHAND Michel LEJEUNE


Député des Alpes-Maritimes Député de Seine-Maritime

François BROTTES* Pierre LELLOUCHE*


Député de l’Isère Député de Paris

Dominique CAILLAUD* François LONCLE*


Député de la Vendée Député de l’Eure

Dino CINIERI* Lionnel LUCA


Député de la Loire Député des Alpes-Maritimes

Philippe COCHET* Muriel MARLAND-MILITELLO


Député du Rhône Député des Alpes-Maritimes

Jean-Michel COUVE Martine MARTINEL


Député du Var Député de Haute-Garonne

Olivier DASSAULT* Patrice MARTIN-LALANDE


Député de l’Oise Député du Loir-et-Cher

Marc-Philippe DAUBRESSE Philippe MORENVILLIER


Député du Nord Député de Meurthe et Moselle

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Jean-Pierre DECOOL Henri NAYROU*
Député du Nord Député de l’Ariège

Laure de LA RAUDIERE Alain NERI*


Député Eure-et-Loir Député du Puy-de-Dôme

Richard DELL’AGNOLA* Etienne PINTE


Député du Val-de-Marne Député des Yvelines

Jean-Marie DEMANGE* Michel PIRON*


Député de la Moselle Député du Maine-et-Loire

Jean-Pierre DUPONT* Jean PRORIOL*


Député de Corrèze Député de Haute-Loire

Yannick FAVENNEC Jean-Frédéric POISSON


Député de la Mayenne Député des Yvelines

Alain FERRY* Didier QUENTIN*


Député du Bas-Rhin Député de Charente-Maritime

Jean-Claude FLORY* Jacques REMILLER*


Député de l’Ardèche Député de l’Isère

Michel FRANCAIX* Bernard REYNES


Député de l’Oise Député des Bouches du Rhône

Claude GATIGNOL* Franck RIESTER


Député de la Manche Député de Seine-et-Marne

Hervé GAYMARD François ROCHEBLOINE*


Député de la Savoie Député de la Loire

Catherine GENISSON* Marcel ROGEMONT


Députée du Pas-de-Calais Député d’Ille-et-Vilaine

Jean-Patrick GILLE Valérie ROSSO-DEBORD


Député de l’Indre-et-Loire Députée de Meurthe et Moselle

Louis GISCARD d’ESTAING Jean-Marc ROUBAUD


Député du Puy de Dôme Député du Gard

François-Michel GONNOT* François SAUVADET


Député de l’Oise Député de Côte-d'Or

Jean-Pierre GRAND Dominique TIAN*


Député de l’Hérault Député des Bouches-du-Rhône

François GROSDIDIER Marisol TOURAINE


Député de la Moselle Députée de l’Indre et Loire

Louis GUEDON* Alfred TRASSY-PAILLOGUES*


Député de la Vendée Député de Seine-Maritime

Michel HEINRICH Georges TRON*


Député des Vosges Député de l’Essonne

Michel HERBILLON* Philippe VITEL*


Député du Val-de-Marne Député du Var

André WOJCIECHOWSKI
Député de la Moselle

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Sénateurs

Jean-Paul ALDUY Serge LAGAUCHE


Sénateur des Pyrénées-Orientales Sénateur du Val-de-Marne

Jean BOYER Philippe LEROY


Sénateur de Haute-Loire Sénateur de la Moselle

Isabelle DEBRE Colette MELOT


Sénatrice des Hauts-de-Seine Sénateur de Seine et Marne

Christian DEMUYNCK* Catherine MORIN-DESAILLY


Sénateur de Seine-Saint-Denis Sénatrice de la Seine-Maritime

Catherine DUMAS Bruno RETAILLEAU


Sénatrice de Paris Sénateur de la Vendée

Louis DUVERNOIS
Sénateur des Français établis hors de France Michel THIOLLIERE*
Sénateur de la Loire

* déjà membres dans la précédente législature

Députés Européens

Jacques TOUBON
Député Européen

Entreprises :

AB groupe Lagardère Active


Alcatel-Lucent LCP AN
APFP Mediametrie
APC SFR
Astra SIMAVELEC
Bouygues Telecom SIRTI
Canal+ Skyrock
Endemol TDF
Eutelsat Thomson
Forum TV Mobile Vivendi
France Telecom WarnerBros France
France Télévisions Yacast

Contact :
STAUT & ASSOCIES
33, rue de Tocqueville – 75017 Paris
Tél. : 01 43 80 62 26 - Fax : 01 43 80 35 54 - mail : cpaa@stautassocies.fr
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