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I – Dossier documentaire
Introduction : Sur le site canal socio : une vidéo : A l'épreuve des inégalités culturelles de LEVERATTO
Jean-Marc : cliquez ici
Document 1 :
A : 2 p 149
B : 18 p 151
C: 13 p 147
Document 2 :
En ce sens, la reproduction des classes sociales est assurée de manière beaucoup plus efficace par la
transmission du capital culturel que par celle du capital économique, puisqu'elle accorde peu de place aux
stratégies délibérées d’accumulation .
Dans le modèle de La Distinction (un des principaux livre de P. Bourdieu) , les individus sont «
classés » par leurs attitudes culturelles, et ce classement échappe en grande partie à leur
contrôle. Ainsi, tandis que la classe de loisir n'est pas, chez Veblen (un sociologue américain du
19ème siècle), inaccessible aux « parvenus », la transmission du capital culturel crée, dès la
prime enfance, selon Bourdieu, des écarts de dotation d'autant plus difficiles à compenser qu'ils
son moins immédiatement visibles. Elle engendre de ce fait entre les groupes sociaux des
frontières beaucoup plus hermétiques.
(..) L'espace des goûts et des habitudes culturelles n'est pas seulement socialement différencié. Il est aussi
socialement hiérarchisé, traversé par des enjeux de pouvoir. ( … )
Les goûts et les pratiques, dans leur diversité, forment système, selon le degré auquel ils s'associent les uns aux
autres ou s'excluent au contraire mutuellement. L'identité sociale du sujet tient non seulement à l'adhésion
positive aux préférences de son milieu, mais aussi au « dégoût » exprimé pour les préférences attribuées aux
autres groupes .
Source : P.Coulangeon , sociologie des pratiques culturelles
Document 3 :
L’apport de la distinction était de mettre en évidence une correspondance entre la hiérarchie des pratiques
culturelles et la hiérarchie des groupes sociaux. Dessinant le portrait des cultures de classes en France, P.
Bourdieu montrait que les pratiques les plus légitimes, c'est-à-dire celles auxquelles il est reconnu une valeur
supérieure aux autres (« LA» culture telle que la promeuvent les institutions, en premier lieu l'école), sont
accaparées par les classes supérieures: opéra, théâtre,
musique classique, musées... Les classes moyennes, elles, devaient se contenter de pratiques culturelles
«dégriffées», c'est-
à-dire des «formes mineures des pratiques et des biens culturels légitimes»: opérette plutôt qu'opéra, revues de
vulgarisation plutôt que revues savantes, monuments et châteaux en lieu et place des musées et galeries d'art,
jazz, photographie... Les classes populaires, enfin, étaient essentiellement définies par leur (auto)exclusion du
domaine de la culture légitime («c'est pas pour nous» , se contentant, en matière de musique par exemple,
d'oeuvres «légères» ou de musique savante dévalorisée (Le Beau Danube bleu, La Traviata, L’Arlésienne}, mais
surtout de «chansons totalement dépourvues d'ambition ou de prétention artistiques» comme celles de Luis
Mariano, Georges Guétary ou Petula Clark
(l'enquête est réalisée dans les années 1960...).
Vingt-cinq ans après, ce schéma ne semble plus pouvoir être reconduit tel quel. Certes, les inégalités face à la
culture légitime sont toujours aussi flagrantes, mais le paysage culturel a connu de profonds bouleversements,
avec notamment la montée en puissance des industries culturelles, de la télévision et d'Internet, ou l'apparition de
nouveaux genres musicaux comme le rap... Ces mutations font ressortir rétrospectivement combien les
différentes formes de la culture de masse sont absentes dans La Distinction. ( … )
L’ouvrage de Bernard Lahire, La Culture des individus a été de ce point de vue une étape
importante. A partir de données statistiques, d'entretiens et d'observations ethnographique, le
sociologue a voulu amender sans l'invalider la théorie de la légitimité proposée par P.
Bourdieu.
Ce que B. Lahire met à mal, c'est avant tout la correspondance entre hiérarchie sociale et
hiérarchie des pratiques. Il montre par exemple, chiffres à l'appui,que certaines pratiques très
légitimes ne sont en fait pratiquées que par une minorité au sein même des classes
supérieures. De même, seule une minorité des membres des classes supérieures est «consonante», c'est-à-dire n'a
que des pratiques légitimes, la grande majorité faisant se côtoyer pratiques légitimes et peu légitimes . ( … )
Pour expliquer comment peut s'opérer ce mélange des genres à l'intérieur même des individus, B. Lahire met en
avant toute
une série de phénomènes. La variété des instances de socialisation, par exemple.
Loin de n'être soumis, comme chez P. Bourdieu, qu'à l'action uniforme de l'école et du milieu familial, les
individus contemporains sont soumis à des influences diverses et parfois contradictoires: famille et école,
certes, mais aussi médias, groupes de pairs et amis, conjoint... Ces multiples appartenances se combinent
avec les effets de la massification scolaire et de la mobilité sociale (sous toutes ses formes: petite ou grande,
ascendante ou descendante...), qui favorisent la confrontation avec des normes sociales et des goûts hétérogènes.
Source : X.Molénat , Pratiques culturelles , le mélanges des genres , Sciences humaines n° 170 , avril 2006
II – Travail préparatoire
Dans une première partie , vous constaterez que les pratiques culturelles sont différentes
selon les milieux sociaux , ce qui assure l’homogénéité et la fermeture des groupes comme
le démontre P.Bourdieu . Dans une seconde partie , vous montrerez que les pratiques
culturelles semblent beaucoup moins homogènes que par le passé en raison des évolutions
de la société comme l’expliquent les sociologues interactionnistes