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Résumé
REB 59 2001 France p. 125.
Albert Failler, La promotion du clerc et du moine à l'épiscopat et au patriarcat. — Membre du clergé patriarcal, Georges
Pachymérès (1242-après 1307) se montre solidaire de son corps social et manifeste les plus graves soupçons à l'encontre des
moines. Il conteste à ces derniers la prédominance, si ce n'est l'exclusivité, qu'ils ont acquise au fil des siècles pour l'accession à
l'épiscopat. Il met particulièrement en cause l'obligation de la tonsure monastique comme préalable à l'ordination episcopate.
Dans la même ligne, il ne cache pas sa préférence pour les patriarches qui ne sont pas issus du monachisme ou qui, du moins,
n'ont pas reçu leur première formation ecclésiastique chez les moines. Pour l'historien, Jean XI Bekkos demeure, malgré ses
erreurs, le modèle du bon patriarche, tandis qu'Athanase Ier, dont il projette l'ombre sur chacun des autres patriarches de
l'époque, personnifie le mauvais pasteur.
Abstract
George Pachymeres (1242-after 1307), a member of the clergy of the patriarchate, made no secret of his solidarity with his social
milieu and displayed the gravest suspicion of monks. He was opposed to their predominance and the virtual exclusivity, which
they had acquired with the passage of time, as candidates for the episcopate. He objected particularly to the monastic tonsure as
a prerequisite for episcopal consecration. Similarly, he did not hide his preference for patriarchs who had not been monks, or who
at least had not received their first ecclesiastical formation from monks. For the historian, John XI Bekkos, in spite of having
committed errors, remains the model of the good patriarch, while Athanasius I, who cast his shadow over each of the other
patriarchs of the epoch, personifies the bad pastor.
Failler Albert. La promotion du clerc et du moine à l'épiscopat et au patriarcat. In: Revue des études byzantines, tome 59, 2001.
pp. 125-146.
doi : 10.3406/rebyz.2001.2239
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_2001_num_59_1_2239
LA PROMOTION DU CLERC ET DU MOINE
À L'ÉPISCOPAT ET AU PATRIARCAT
Albert FAILLER
Summary : George Pachymeres (1242-after 1307), a member of the clergy of the patri
archate, made no secret of his solidarity with his social milieu and displayed the gravest
suspicion of monks. He was opposed to their predominance and the virtual exclusivity,
which they had acquired with the passage of time, as candidates for the episcopate. He
objected particularly to the monastic tonsure as a prerequisite for episcopal consecration.
Similarly, he did not hide his preference for patriarchs who had not been monks, or who at
least had not received their first ecclesiastical formation from monks. For the historian,
John XI Bekkos, in spite of having committed errors, remains the model of the good patri
arch, while Athanasius I, who cast his shadow over each of the other patriarchs of the
epoch, personifies the bad pastor.
1. Dans ce domaine, il ne fait que suivre la voie commune, car peu de documents exis
tent sur l'organisation et l'activité des paroisses. L'importance de ce clergé séculier et
marié apparaît dans les actes du patriarche Calliste relatifs à l'institution des exarques
dans les paroisses de Constantinople en 1350 (J. Darrouzès, Regestes, n° 2319 et 2402).
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2. Cette dépendance apparaît dans l'incident qui opposa Michel VIII au patriarche
Arsène et à Jean Bekkos à propos d'un mariage célébré par un clerc impérial sans l'autori
sationpréalable du chartophylax ; voir Georges Pachymérès, Relations historiques, III,
24 : A. Failler, I, p. 2978'23. [Dans la suite de l'article, les renvois à l'historien comprend
ront seulement la référence au volume et à la page de la nouvelle édition. Une même
référence simplifiée accompagnera les citations de Georges Akropolitès (édition de
A. Heisenberg), de Théodore Skoutariôtès (même édition) et de Nicéphore Grègoras (édi
tion de Bonn).]
3. De manière plus épisodique apparaît le clergé impérial, dont les notables constituent
une sorte de Conseil ecclésiastique de l'empereur. Georges Pachymérès mentionne, en
particulier, trois personnalités importantes de ce corps : Constantin Mélitèniôtès, Georges
Métochitès et Georges le Chypriote.
4. L'expression (οι της εκκλησίας) est employée fréquemment dans l'Histoire.
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5. Les notices des offikia de la Grande Église, étudiées et éditées par J. Darrouzès
(Recherches sur les offikia de l'Eglise byzantine, Paris 1970), attestent par leur nombre
l'importance de l'institution et du rôle des archontes ecclésiastiques. Malgré l'abondance
des notices normatives, peu de listes réelles ont été conservées ; voir ibidem, p. 529-533.
6. Soit les expressions suivantes, qu'on peut repérer dans l'Index de Pachymérès : oi
του κλήρου, οι άρχοντες της εκκλησίας, οι περιφανείς της εκκλησίας, οι προύχοντες της
εκκλησίας, οί πρωτεύοντες της εκκλησίας, οι τίμιοι της εκκλησίας ou του κλήρου.
7. Pachymérès, III, p. ΙΟΙ611.
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8. Le pronom έκείνοις (ibidem, p. 101 8) ne peut en effet représenter que les moines,
qui ont en la matière une opinion propre, rejetée par tous «les autres» (κατά τους άλλους :
p. ΙΟΙ8).
9. Ibidem, p. 101 n (ο δη και αυτό έδόκει πολλοίς έπιλήψιμον).
10. Ibidem, p. 10110 (τον εις ύποταγήν ταχθέντα). L'obéissance (υπακοή ou υποταγή)
est l'un des trois vœux monastiques, ou plutôt — pour éviter une terminologie occidentale
et rester fidèle au vocabulaire de l'Orient — l'une des trois promesses (υποσχέσεις)
monastiques ; voir P. De Meester, De monachico statu iuxta disciplinant byzantinam sta-
tuta selectis fontibus et commentariis instructa, Vatican 1942, p. 50 (n° 1 16, § 4) et 372.
1 1. Le métropolite de Chalcédoine affirme en effet qu'«en Orient, à moins d'avoir été
tonsuré en Christ, on ne devient pas évêque ou patriarche» (εις την άνατολήν ει μη εστί
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17. Pachymérès, III, p. 552729. Voir ci-dessous, p. 145. Éphrem (vers 10346 : PG 143,
377) note également que, avant d'être consacré évêque, Grégoire reçut, selon l'usage,
l'initiation monastique (Τα των μοναχών πριν τελεσθείς, ώς εθος).
18. Pachymérès, I, p. 179810.
19. Idem, III, p. 2094"24.
20. Idem, III, p. 225 123.
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Mais l'un des apports les plus originaux de l'Histoire, dans le domaine
ecclésiastique, réside dans les portraits des patriarches que dessine l'écri
vain. En insistant sur l'origine cléricale ou monastique des titulaires,
l'historien sépare clairement les deux corps et marque l'importance que
revêtent à ses yeux l'origine des hommes et l'empreinte de leur format
ion ecclésiastique.
lement, de manière répétée, comme son parent par le sang : de parentela ipsius, avunculus,
lege cognationis nobis communicans, secundum sanguinem cognatum [B. Roberg, Die
Union zwischen der griechischen und der lateinischen Kirche auf dem II. Konzil von Lyon
(1274), Bonn 1964, p. 2281017, 232815, 23319-2345, 24618'26].
42. Il flattait en particulier l'empereur, auquel il fut le premier, d'après l'historien
(Pachymérès, II, p. 39 16"7), à donner le surnom de «Nouveau Constantin».
43. Idem, II, p. 3931"14.
44. Idem, III, p. 1233"15.
45. Idem, III, p. 1574-16924.
46. Idem, III, p. 15719"24.
47. Idem, III, p. 1612 (το σκληρον... ?)θος και άτενές). C'est le défaut principal que
Georges Pachymérès reproche au patriarche Athanase et qu'il lui attribue déjà dans le port
rait de Germain III (II, p. 3656 : σκληροί τίνες), comme plus tard dans le portrait de
Jean XII (III, p. 207 ' : ηθών σκληρών). Le relevé des passages parallèles et des adjectifs
synonymes, s'il n'ajoute rien de neuf, montre cependant l'insistance de l'historien à souli
gner le trait. Voici, réparties sur les deux patriarcats, les mentions successives de la dureté
du patriarche: Athanase était «froid et inerte» (III, p. 18 135- 1 831 : ψυχρός... και
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ακίνητος), il était «accusé de dureté» (IV, p. 40722 : έπ* αίτίαις σκληρότητος), il avait
«une apparence rigide et un manque total de souplesse et d'indulgence» (IV, p. 5191920 :
το μεντοι γε δοκούν σκληρον καΐ μη ές άπαν επικλινές τε και συγκεχωρηκός), il était
«sans douceur et inflexible» (IV, p. 51925 : άγλευκής τε και άτεγκτος), «il était absolu
mentinsensible et intraitable et, pour ainsi dire, inflexible à la manière des fèves réfrac -
taires à la cuisson» (IV, p. 5671516 : όλως δε άθώπευτος f]v και άτεγκτος, καί, Ί'ν' οΰτως
ε'ι'πω, κατά τους κερασβόλους κυάμους άμάλακτος), il était «dur pour les moines..., dur
pour les clercs et dur pour les laïcs» (IV, p. 56716"19 : βαρύς μεν μοναχοις..., βαρύς δε
κληρικοίς, βαρύς δε και λαϊκοίς), «il paraissait acariâtre, d'un caractère inflexible et tout
à fait intraitable» (IV, p. 56934 : άγλευκής έδόκει και άτενους ήθους και όλως
δυσπέμφελος), «il se comportait de la manière la plus insensible possible à cause d'un
tempérament dur et inflexible» (IV, p. 61 119"20: άναλγητώς ώς ένην προσφερόμενος εκ
πικρού καί άτενους ήθους), il était «d'un caractère dur» (IV, p. 61 l2122 : τω γαρ ηθει,
πικρω γε οντι ; ρ. 61 34"5 : το κατ' εθος πικρόν), «à tous il paraissait manquer de douceur
et de bienveillance, car il ne connaissait pas même en songe l'équité dans l'application des
lois» (IV, p. 67931"32 : άγλευκής δε τοις πασιν έδόκει καί άχαρις, το περί τους νόμους
επιεικές μηδ' οναρ είδώς). L'accumulation de tels qualificatifs accentue l'image d'un
homme dur, sévère, sans pitié, sans charité.
48. Pachyméres, III, p. 18531"33.
49. Idem, IV, p. 51931-52110.
50. Idem, III, p. 161 1924.
51. Idem, III, p. 16320'21. Voir, sur ce passage, A. Failler, À propos de la promotion
patriarcale d'Athanase de Constantinople, REB 57, 1999, p. 237-243. Habitué au déroule
ment d'un cérémonial complexe et strict, Georges Pachyméres attache tout naturellement
une grande importance au respect du protocole.
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part des faits rapportés sont cependant attestés par d'autres sources, et
même par les écrits du patriarche lui-même pour ce qui concerne le ren
voi des métropolites dans leurs Églises ou le gouvernement de l'Église
par un synode d'higoumènes et de moines. L'empereur lui-même admett
ait la dureté du patriarche65. Mais la vertu d'Athanase est unanimement
reconnue66. L'historien met plutôt en cause ses qualités pastorales et
administratives : «l'homme, dont leur témoignage avait assuré qu'il était
sans défaut pour le reste, était boiteux pour le ministère pastoral», écrit-
il67, ajoutant que «souvent un homme qui n'est pas à rejeter sur le plan
moral boite un peu sur le plan administratif»68. On reproche à Athanase
d'être enfermé dans la solitude de l'ascèse et de gouverner seul
l'Église69, mais on ne nie pas la réalité et la qualité de son zèle. C'est
également l'hommage qui lui est rendu par son biographe, qui s'écrie :
«Qui a observé à ce point la rigueur?»70. Il a laissé le souvenir d'un
grand patriarche. Grégoire Akindynos en témoigne au siècle suivant,
lorsqu'il le qualifie d' «homme remarquable sous tous les aspects»71.
Georges Pachymérès a des raisons précises et personnelles de s'en
prendre au patriarche Athanase. Dans de nombreux passages, il décrit
l'attitude du patriarche envers les clercs de l'Église72, qu'il prive de leurs
dignités et surtout de leurs ressources. La lettre des archontes au
patriarche illustre la gravité des différends qui opposaient à leur chef les
clercs de l'administration patriarcale. En ce sens, Georges Pachymérès
ne défend pas ses seuls intérêts, mais ceux de son corps social tout entier.
Le portrait brossé par Georges Pachymérès ne doit pas être faux,
même s'il est partiel et partial. Cinquante ans plus tard, Nicéphore
Grègoras reprend trop bien l'essentiel de ces jugements sévères pour
qu'on puisse les considérer comme calomnieux, même si, lui-même
moine et partisan des moines, il adoucit les traits du patriarche et loue
ses efforts réformateurs73. Il considère le patriarche Athanase comme un
homme ignorant des lettres et inapte à la vie sociale et politique, mais
comme un moine admirable et parfait, qui essaya avec raison de réfor
mer l'Église et le monachisme. Il admet que ses manières convenaient
plus à la vie solitaire dans les montagnes et les grottes qu'aux relations
Deux autres patriarches viennent du monachisme, mais ils ont été for
més au préalable au sein du clergé. Ils ont vécu longtemps dans l'état
clérical, et Georges Pachymérès considère que leur conception de la vie
et de l'action ressort plutôt à leur formation première.
Afin d'absoudre Michel VIII de l'excommunication portée contre lui
par le patriarche Arsène pour avoir fait aveugler Jean IV Laskaris, on fit
appel au supérieur du complexe monastique du Galèsion, Joseph Ier, et
on écarta Germain III, dont la légitimité pouvait être rendue douteuse par
son transfert d'Andrinople à Constantinople. Père spirituel de l'emper
eur, Joseph fut promu patriarche le 28 décembre 1266 et, le 2 février
suivant, il leva l'excommunication qui frappait l'empereur. Mais plus
tard, refusant l'union de Lyon, dans des conditions douteuses selon l'his
torien, il se retira le 11 janvier 1275. Déjà malade et diminué, il reprit du
service en 1282 pour assurer l'abrogation du concile de Lyon et le retour
à l'orthodoxie après la mort de Michel VIII.
Si Joseph est moine au moment de son élection au patriarcat, sa for
mation ecclésiastique se fit cependant au sein du clergé. Il servait l'impér
atrice Irène, l'épouse de Jean III Batatzès, au rang de simple lecteur76. Il
était marié et avait une fille77. Insistant sur les antécédents de vie sécu
lière de Joseph, grâce à quoi il possédait le sens de la vie sociale qui
manque tant aux moines — et à Athanase en particulier — , Georges
Pachymérès écrit78 :
«Joseph du Galèsion était un homme spirituel et bon, de manières
simples et affables ; il apportait aussi quelque chose de la vie de palais,
parce que, alors qu'il était marié, il avait rang parmi le clergé de la bien
heureuse impératrice Irène et y servait parmi les lecteurs, ainsi que
maintes preuves de liberté d'esprit. Il aimait distribuer aux autres ce qui
lui tombait entre les mains, ainsi qu'en faire état sans faute, comme
74. Idem, I, p. 1816"7 (όμμα και ζήλου θείου και πικρίας μεστόν). Il rappelle encore
plus loin sa «dureté spirituelle» (I, p. 21 51920 : της πάλαι πνευματικής βαρύτητος).
75. Pachymérès, III, p. 16923.
76. Idem, II, p. 39578. Grègoras (I, p. 1071520), qui met surtout en avant son ignorance
des lettres, est plus tempéré dans l'éloge que Georges Pachymérès.
77. Éphrem, vers 10308 : PG 143, 376 ; Nicéphore Calliste : PG 147, 468.
78. Pachymérès, II, p. 395519.
LA PROMOTION A L'EPISCOP AT 141
d'autres aiment à en user chichement. Mais, fait étrange, cet homme qui
se délectait de la vie monastique, dans les psalmodies, les veilles, les
jeûnes fréquents, l'usage de l'eau quand il le fallait, dans la douceur, la
justice, les dispositions vertueuses, la simplicité et au total une conduite
irréprochable, ne faisait pas non plus fi de la vertu humaine, comme d'al
lerau-devant d'un visiteur, de l'embrasser, de l'entretenir amicalement,
de sourire et d'éclater de rire, lorsqu'on disait un mot de détente ou qu'on
faisait une chose plaisante, de s'insinuer auprès des archontes influents,
de demander pour d'autres, de faire manger à des tables opulentes et
chargées d'une variété de vins et de mets délicats la foule, et surtout tous
ceux dont les ressources étaient déficientes et déplorables et qui avaient
besoin de protection pour eux-mêmes.»
C'est le troisième antiportrait du patriarche Athanase que, sans le dire,
dessine Georges Pachymérès, lorsqu'il montre qu'on peut avoir les ver
tus du moine sans être dépourvu des qualités que requièrent la vie en
société et l'exercice du pouvoir spirituel. C'est ainsi qu'il faut interpréter
l'allusion à l'avarice dont d'autres font preuve79. L'historien assure que
le patriarche Joseph devait ces qualités au fait d'avoir vécu la vie ordi
naire, avant de devenir moine, et d'avoir ainsi bénéficié, contrairement à
Athanase, d'une réelle expérience de la vie des gens. Ce passé le rachète,
en quelque sorte, d'être moine au jour de son élévation au patriarcat. Au
fond, Joseph est plus un clerc qu'un moine. Comme d'autres patriarches
butèrent sur le transfert, Joseph fut constamment mis en cause, par les
Arséniates en particulier, à cause d'une prétendue excommunication
qu'Arsène aurait portée contre lui80.
Celui qui allait devenir le patriarche Jean XII, en succédant à
Athanase en 1293, était d'une extraction et d'une formation à peu près
identiques à celles de Joseph. C'était un ancien clerc qui s'était fait
moine sur le tard. Dans une première période de sa vie, le moine Kosmas
avait été marié, avait eu un fils et avait rempli une fonction sacerdotale,
qui n'est pas bien définie81. Après avoir perdu sa femme, il s'était fait
moine en compagnie de son fils (Éphrem) et de son frère (Méthode).
Dans le portrait qu'en a laissé Georges Pachymérès, il faut voir Γ antiport
rait d'Athanase. Kosmas était tolérant, pacifique, de caractère agréable,
plein de simplicité et de compassion82 : «c'était un bon vieillard, un
homme doux, tout humble et affable, en ce temps de scandale». Suit le
passage, déjà cité plus haut83, qui établit une opposition radicale entre
79. On a relevé dans l'édition les deux leçons que présentent les copies de l'Histoire :
«d'autres» selon le manuscrit C, «nos contemporains» selon les manuscrits A et Β ; voir
Pachymérès, II, p. 39510, avec la note 3. Les deux leçons expriment une même réalité : ces
autres sont en effet les contemporains, comme dans un passage précédent, déjà cité ; voir
II, p. 364 n. 1 (οι παρόντες = οι καθ' ημάς).
80. Pachymérès, II, p. 3359"15, 4377"8 ; III, p. 951213·29"30 ; IV, p. 5151819, 5231M4.
81. Idem, III, p. 203 17-20.
82. Idem, III, p. 2032224. La même idée est répétée plus loin (III, p. 20536-9). Dans le
portrait qu'il fait de lui, Grègoras (I, p. 1933"12) loue sa vertu et il mentionne à deux
reprises (I, p. 1937'8, 21015) son ignorance des lettres grecques.
83. Ci-dessus, p. 138.
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Albert Failler
CNRS - UMR 7572 ^
et Institut français d'Études byzantines (IFEB)
121. Akindynos (éd. citée, p. 39518"19) le dit «plein de toute vertu et connaissance»
(άρετης δε άπάσης και παιδεύσεως πλήρης).
122. J. Gouillard, Le Synodikon de l'Orthodoxie : édition et commentaire, TM 2,
1967, p. 103-105.