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« L’âge du progrès »,

texte de Pierre Mendès France.


Corrigé

1) Sur » l’exploitation des masses ouvrières et paysannes » il faut rappeler les


principales caractéristiques de la condition ouvrière au XIXe et au début du XXe.

- niveau de vie très faible, misère sociale à cause des bas salaires et des périodes de
chômage très fréquentes : habitat insalubre, nourriture peu variée qui pèse sur le budget,
peu de dépenses de confort, manque d’éducation pour les enfants de plus de 8 ans (jusqu’en
1882 en France), travail des enfants.
- Les conditions de travail sont dures : durée de la journée longue (les 10 h sont instaurées
au début du XXe seulement), pas de congés payés, seul le dimanche est chômé jusqu’en
1936.
Les paysans sont déracinés chassés des campagnes par la révolution agricole. Ils fournissent
une main d’œuvre bon marché qui tire les salaires vers le bas.
Avec le taylorisme, le travail est certes en partie automatisé mais il devient répétitif,
abrutissant, les ouvriers et les mineurs se plaignant des cadences trop élevées.
Les lois sociales sont souvent adoptées contre le patronat industriel qui se plaint de la
concurrence des autres États industriels. Les profits sont élevés et c’est ce qui choque face à
la misère ouvrière.

2) « Capitalisme triomphant ».
ici il faut évoquer le « triomphe » de la bourgeoisie industrielle dont est issu l’esprit
d’entreprise, le capitalisme, la volonté de produire plus de richesses. Deux types de
bourgeois coexistent : les rentiers héritiers de la noblesse d’Ancien régime et les
investisseurs à risque dans les nouvelles activités industrielles, dans les transports et de plus
en plus dans la bourse par actions.
En France, cette bourgeoisie capitaliste forme une classe sociale dominante, proche du
pouvoir politique, l’exemple du maître des forges Eugène Schneider et de la dynastie dont il
est l’initiateur au Creusot, étant caractéristique en ce sens.

Mais le capitalisme américain est beaucoup plus « égalitaire ». Il est possible de s’enrichir en
partant de rien. Après la guerre de 1914, la spéculation boursière se diffuse dans les classes
moyennes ce qui fait passer le capitalisme du « triomphe » au Krach et à la grande
dépression.

3) Les réactions face au capitalisme.

Elles sont multiples et contradictoires. Les Etats industrialisés adoptent des lois sociales :
interdiction du travail des enfants de moins de 8 ans en 1841, de 12 ans avec l’école
obligatoire, ils imposent des règles de sécurité, de santé publique. Le paternalisme de
certains patrons offre la possibilité aux ouvriers d’épargner, de bénéficier de soins, d’une
école pour leurs enfants. L’exemple de Schneider au Creusot est caractéristique.

L’Eglise catholique a aussi condamné l’exploitation des ouvriers (encyclique Rerum Rovarum
de Léon XIII qui condamne socialisme et capitalisme et en appelle à l’Etat pour défendre les
droits des ouvriers). Le fordisme est une autre réaction qui vise à améliorer le niveau de vie
des ouvriers par une meilleure productivité du travail obtenue grâce aux méthodes de Taylor.

Mais la plus importante des réactions vient des ouvriers eux-mêmes. En Angleterre (Trade
Unions), en France ou en Allemagne ouvriers forment des syndicats, organisent des grèves,
participent à l’action politique dans des partis socialistes ouvriers. Les idées de Marx sur la
lutte des classes, sur la Révolution sociale se diffusent grâce à l’Internationale ouvrière.
Deux tendances principales s’affrontent dans le mouvement ouvrier que ce soit au niveau
des partis ou des syndicats.Les uns prônent avec Marx le renversement du capitalisme par
une action violente, la mainmise du prolétariat sur l’Etat et la propriété collective des
moyens de production. C’est le cas du syndicat CGT dans la Charte d’Amiens en 1906. Les
autres, appelés réformistes préfèrent améliorer la condition ouvrière par le jeu
parlementaire. C’est le choix du SPD allemand, ou du Parti travailliste anglais. La SFIO
française est divisée, les deux tendances cohabitant jusqu’en 1920 (création du Parti
Communiste français).

Ces mouvements revendiquent de meilleurs salaires, une assurance sociale (retraites,


soins), la diminution du temps de travail (la CGT revendique les 8h/jour). On constate que
les pays de tradition réformiste, comme l’Angleterre, la Belgique, la Suède ou l’Allemagne
ont des syndicats ouvriers beaucoup plus puissants, contrairement aux partis des pays de
tradition révolutionnaire comme la France ou l’Italie qui n’ont que peu d’adhérents.

4) Peut-on parler de progrès pour la condition ouvrière ?


La condition ouvrière s’améliore lentement à partir des années 1850-1870. La durée de
travail diminue jusqu’à 10h/jour au début. Le droit syndical, de grève, les partis socialistes
sont autorisés dans les pays démocratiques d’Europe de l’Ouest. Ces partis défendent
l’action des ouvriers pour de meilleures conditions de travail, pour la liberté syndicale à
l’image de Jean Jaurès, chef de file de la SFIO, à Carmaux en 1892. Les lois sociales
améliorent la condition ouvrière, les salaires augmentent au début du XXe s. même si les
prix augmentent aussi. La comparaison des budgets ouvriers en France de 1831 à 1885
montre que l’alimentation se diversifie, les dépenses d’habitation sont plus élevées pour un
meilleur confort. Cependant l’épargne reste encore impossible pour un ménage ouvrier.

5) Marx et Jaurès.

Jean Jaurès, député de la SFIO jusqu’en 1914, appartient au socialisme réformiste dans le
cadre de la République. Karl Marx prône la révolution prolétarienne violente. Les deux
admettent le principe du rapport de forces entre classe ouvrière et bourgeoisie mais leur
vision du socialisme est très différente : humaniste pour le premier, «scientifique,
économique » pour le second.

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