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ETUDE SUR LE VITALISME PAR E. BOUCHUT PROFESSEUR AGREGE DE LA FACULTE DE MEDECINE , WEDECIN DE L'HOPITAL DES ENFANTS MALADES, CHEVALIER DE LA LECIOND'EONSEUR,, ETC. PARIS 1864 ETUDE SUR LE VITALISME. La faveur accordée par I’Académie 4 quelques travaux ré- cents, relatifs 4 la solution du probléme de la vie, m’a en- gage solliciter Vhonneur de lui présenter quelques observa- tions sur ce sujet. Co’n’est qu'un fragment détaché d'une histoire des doctrines médicales professée dans mon cours a VEcole pratique, mais comme il renferme une conclusion nouvelle, intermédiaire des données spiritualistés et matéria- listes de la vie, j’ai pensé qu'il ne serait pas indigne de Vattention de l’illustre Compagnie qui veut bien m’entendre. Il ya dans la philosophie des sciences, et particulitre- ment en médecine, des principes fondamentaux de grandeur et de, sécurité dont I’importance n’est jamais mieux comprise qu’au moment oi ils s’abiment sous les coups répétés du scepticisme, de Ia raillerie et de cette critique impuissante qui ne sait que détruire. Qui s’en inspire, marche droit & son but, et qui les néglige, ne tarde pas & trébucher. IIs sont le lien et Ja force de toutes les parties constitutives de l’ensem- ble. En Jjehors de ces principes il n'y a plus que cette anar- chie scientifique dont le refuge est l’empirisme. Détruits sous un nom que Je temps ou !’habitude ont vieilli ou fait passer de mode, ils ne tardent pas 8 renaitre, et leur utilité les ra~ méne toujours i l’esprit des générations nouvelles. Le naturisme a ainsi laissé derritre lui les germes du pneu- -6— matisme, de Varchéisme et de Vanimisme, qui ne sont au fond que la méme idée revétue d’un, costume different et désigné d'un nom nouveau. Malgré soh retentissement,'la doctrine de Stahl n’a jamais pu conquérir tous les suffrages. Les médecins répugnent tou- jours 4 considérer I’ame raisonnable et libre, cette lumizre de Ja conscience, et ce principe de toute responsabilité morale, comme l’agent des fonctions vitales inférieures dans ce qu’elles ont de fatal et d'inconscient, comme une substance capable de s’altérer, d’étre malade ou fragmentée par un chirurgien. Les Petites vies de Bordeu et sa Sensibilité générale ow partielle n’ont pu davantage suffire pour rendre compte de la multiplicité des actes vitaux sympathiquement. coordonnés dans un but supérieur de conservation individuelle, et l'ani- nisme abattu, il fallut Je relever. Comme dans les sociétés monarchiques, on entend dire: - Le roi est mort, vive le roi! les. partisans de la force vitale ne laissent jamais vacant le trone de Jeur opinion et, sous des noms divers lui rendent un perpétuel hommage. A1’animisme succéda ainsi le vitalisme dont Barthez fut le brillant porte-drapeau, Le nouveau pontife fut-il toujours bien inspiré dans la forme qu’il crut devoir donner au dogme de la puissance vi tale? Dans cette métamorphose du naturisme, réussit-il & concilier les droits de la philosophie et de l’observation ? Cest ce que je Vais rechercher en étudiant son ceuvre. _ Bordeu, qui n’acceptait pas la personnification de la nature des anciens, des archées de Van-Helmont. ni de l’dme de Stahl, croyait cependant & la réalité d’une canse générale des phénoménes vitaux et de la coordination de ces phénoménes pour la conservation de V’étre et il en avait chargé la sensi- Dilité. Iv admettait une sensibilité générale et des sensibilites

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