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Philosophie et

rationalité – 4a4b
 Le problème de la connaissance
 L’argument sceptique
 Le solipsisme : «Je n’ai pas de tête.»
 Le vérificationisme : «Réellement, il n’y a pas de réalité.»
 La preuve de Moore
 L’argument de la simulation
 Le Monde du Milieu
Les données qui

1. Le problème de la connaissance
me sont
transmises sont-
elles vraiment
fiables ?

Mon esprit

Données Réponse
C’est peut-être un rêve…
 « Le papillon fit un rêve. En rêvant il
est devenu Tchouang-tseu en train
de regarder les fleurs. Les fleurs
étaient vraiment nombreuses. Il
faisait bon. Il était terriblement
heureux. A ce moment Tchouang-
tseu se réveilla. Il ne savait pas si le
Tchouang-tseu de maintenant était
le vrai Tchouang-tseu ou le
Tchouang-tseu qu'avait rêvé le
papillon. Il ne savait pas non plus si
Tchouang-tseu avait rêvé du
papillon ou si le papillon avait rêvé
de Tchouang-tseu. »
 Tchouang-Tseu, philosophe chinois
du IVè siècle av. J.-C.
Un savant fou…
Ou encore une Matrice…
2. L’argument sceptique

Théorie

p1 = Toutes nos croyances à propos de la réalité


reposent sur notre expérience de la réalité.
p2 = On n’a aucune idée de la justesse de cette
expérience – et aucun moyen de s’en assurer
Données sans lui faire appel.
p3 = On n’a aucune idée de la justesse de nos
croyances.
Magritte, La
Trahison des
images, 1929.
Ceci n’est pas une femme.
L’argument sceptique reformulé
 Je ne sais pas si je suis  Je ne sais pas si j’ai
un cerveau dans une laissé mes clés de
cuve. voitures à la maison.
 Si je ne sais pas si je suis  Si je ne sais pas si j’ai
un cerveau dans une laissé mes clés de
cuve, je ne sais pas si j’ai voitures à la maison, je
une tête. ne sais pas si je pourrai
 Je ne sais pas si j’ai une rentrer chez moi après le
tête. cours.
 Je ne sais pas si je
pourrai rentrer chez moi
après le cours.
Puis-je exclure complètement la
possibilité que… ?
 Je ne sais pas si non-h.
 Si je ne sais pas si non-h, alors je ne sais pas si p.
 Donc, je ne sais pas si p.

De telle sorte qu’il serait contradictoire de prétendre :


«Je sais que je pourrai rentrer chez moi après le cours (avec ma
voiture), mais je ne sais pas si j’ai laissé mes clés de voiture à la
maison.»
«Je sais que j’ai une tête, mais je ne sais pas si je suis un cerveau dans
une cuve.»
3. Le solipsisme : «Je n’ai pas de
tête.»
 «Le plus beau jour ne ma vie –
ma renaissance, pour ainsi dire –
fût le jour où je compris que je
n’avais pas de tête. Ceci n’est
pas un jeu de mots, une boutade
pour susciter l’intérêt coûte que
coûte. Je l’entends tout à fait
sérieusement : je n’ai pas de
tête.»
 Douglas Harding, Vivre sans tête,
une contribution au Zen en
Occident, Le Courrier du Livre,
1978.
 « Je fis cette découverte il y a dix-huit ans,
lorsque j’en avais trente-trois. Tombée
soudainement du ciel, elle répondait
néamoins à une recherche obstinée;
pendant plusieurs mois, j’avais été absorbé
par la question : qu’est-ce que je suis ? Que
cette découverte se soit produite lors d’une
promenade dans les Himalayas importe peu;
c’est pourtant, dit-on, un lieu propice à des
états d’esprit supérieurs. »

 «Il m’arriva une chose incroyablement


simple, pas spectaculaire le moins du
monde : je m’arrêtai de penser. Un état
étrange, à la fois alerte et engourdi,
m’envahit. La raison, l’imagination et tout
bavardage mental prirent fin. Pour la
première fois les mots me firent réellement
défaut. Le passé et l’avenir s’évanouirent.
J’oubliais qui j’étais, ce que j’étais, mon
nom, ma nature humaine, animale, tout ce
que je pouvais appeler mien. C’était comme
si à cet instant je venais de naître, flambant
neuf, sans pensée, pur de tout souvenir.
Seul existait le Maintenant, ce moment
présent et ce qu’il me révélait en toute
clarté. Voir, cela suffisait»
 Harding, Ibid.
« Et voir quoi ? Deux jambes de pantalon couleur kaki aboutissant à une paire de
bottines brunes, des manches kaki amenant de part et d’autre à une paire de mains
roses, et un plastron kaki débouchant en haut sur… absolument rien !
Certainement pas une tête.»
Harding, Ibid.
Dessin de Ernst
Mach, 1943.
Expérience #1 : désigner du doigt
 «Quand vous désignez du doigt
quoique ce soit dans le monde,
vous désignez des apparences.
Vous êtes à une certaine distance
de ce que vous regardez, et vous
voyez quelque chose. Vérifiez-le ! »
 «Maintenant, désignez du doigt ce
lieu où les autres voient votre
visage. Que voyez-vous ? Vous avez
fait pivoter votre attention et c'est
vous-même que vous regardez en
ce moment, à zéro centimètre de
vous-même. Voyez-vous une
apparence ?»

 «Quand vous vous désignez vous-


même, quand vous désignez le lieu
où les autres voient votre visage, ne
désignez-vous pas une absence de
chose ? Ici, pas d'yeux, pas de
bouche, pas de joues, pas de
visage, pas de tête !
Vous perdez votre tête et vous
gagnez le monde.»
Expérience #2 : Le monde coule à
travers vous…

 The World Flows Through You


Expérience #3 : le Cercle sans tête
 «Mettez-vous debout en cercle avec quelques
amis (entre 5 et 10 personnes ).Mettez les bras
autour des épaules de vos voisins pour vous
rapprocher, et regardez vers le bas. Là, vous
voyez un cercle formé par des corps . De toute
évidence ils sont séparés les uns des autres,
chacun occupant sa propre place. Ils ne se
fondent pas dans une sorte d'«unité ». Chaque
corps a un nom, une histoire, un âge, une
nationalité etc. Là, en bas, nous sommes séparés
les uns des autres.
 Regardez bien votre propre corps, il disparait au-
dessus de la poitrine dans le Vide.
 Remarquez que de ce point de vue les autres
corps, de part et d'autre, disparaissent également
au-dessus de leur poitrine dans ce même Vide.
 Ici , en haut, il n'y pas plusieurs vides mais un
Seul. Ici, dans cet espace illimité on ne trouve pas
de frontières, de noms, d'étiquettes, pas la
moindre part de Vide que je peux appeler mienne
ou vôtre. Ici nous sommes «un », sans division
possible.
 La conscience sans nom, ici en haut, contient
tous ces corps différents, ils émergent et
disparaissent dans cet espace. »
Expérience #4 : le miroir
 «Quand vous regardez dans le
miroir, non seulement vous voyez
ce à quoi ressemble votre visage,
mais vous voyez où il est, c'est-à-
dire là dehors, dans le miroir, et non
pas sur vos épaules. »
 «Approchez le miroir de vous, et
vous obtenez une image différente.»
 «Ceci est encore l'une de vos
apparences, bien que le cadre
contienne de moins en moins de
l'être humain. Si vous prenez un
miroir en pied et le placez très loin
de vous, vous voyez votre corps
humain tout entier. »
 «Imaginez un énorme miroir dans le
ciel : il refléterait également votre
apparence, mais l'image ne serait
plus celle d'un être humain.
A cette distance-là vous verriez
votre visage national :»
 «Et encore plus loin, votre visage
planétaire.»

 «Et encore plus loin, votre visage


galactique.»
 «L'endroit où vous placez votre miroir (réel ou
imaginaire) révèle votre identité à cette distance,
à ce niveau. Si vous pouviez voir une image de
vous-même vu(e) de très près, vous verriez des
cellules, des molécules, des atomes, etc., jusqu'à
pratiquement rien. En fait, c'est le niveau de
nous-mêmes que les scientifiques nous montrent
en utilisant leurs instruments modernes si
perfectionnés. Mais les miroirs, les appareils
photo, les microscopes électroniques, les autres
gens - aucun ne réussissent à nous dire ce que
nous sommes exactement au centre de nous-
mêmes. Personne ne peut franchir ce dernier pas
jusqu'au centre de chacun d'entre nous et nous
dire ce que et qui nous sommes ici - personne
excepté nous-mêmes, car nous sommes déjà ici !
Au lieu de demander aux autres de nous dire qui
nous sommes au centre (ils ne seront jamais en
position de le dire !), nous pouvons simplement
regarder nous-mêmes. Que voyez-vous, en cet
instant, là où les autres voient votre visage, qu'il
soit humain, planétaire, galactique, cellulaire,
atomique? Pointez votre index vers ce lieu et
regardez. Ce regard tourné vers l'intérieur ne
vous révèle-t-il pas l'absence totale d'apparence
ici, au centre ? Mais cette absence d'apparence
n'est-elle pas néanmoins consciente, et pleine de
tout ce que vous voyez dehors - pleine de toutes
les manifestations de ce merveilleux univers
vivant?»
Le problème avec le solipsisme…
 On n’a pas plus de preuve de la non-existence d’un monde
extérieur à notre esprit que de son existence.

 Double-tranchant : nous n’avons aucune raison de penser non


plus qu’un monde extérieur à notre esprit existe.
Alors, êtes-vous sceptiques ?
 «Il était conséquent (avec ces
principes) jusque par sa vie, ne se
détournant de rien, ne se gardant de
rien, affrontant toutes choses,
voitures, à l’occasion, précipices,
chiens, et toutes choses de ce
genre, ne s’en remettant en rien à
ses sensations. Il se tirait
Pyrrhon cependant d’affaire, à ce que dit
Antigone de Caryste, grâce à ses
d’Élis
amis qui l’accompagnaient.»
 Diogène Laërce, Vies et doctrines
des philosophes illustres, IX, 62.
4. Le vérificationnisme : «Réellement, il
n’y a pas de réalité»
 «Quand je sais exactement ce que
je dois faire pour découvrir si le
shilling dans ma poche est réel ou
imaginaire, je sais aussi ce que je
veux dire lorsque j’affirme que le
shilling est une partie réelle du
monde extérieur; et les mots “réel“
ou “monde extérieur“ n’ont pas
d’autre sens.»
 Moritz Schlick, Forme et contenu,
Une introduction à la pensée
philosophique, Agone, 2003, p.169.
L’argument vérificationniste
 Le réalisme et le scepticisme définissent le monde
extérieur de telle manière qu’il est impossible d’en faire
l’expérience.
 Existe, ce dont une expérience est possible.
 Le monde extérieur supposé par le réalisme et le
scepticisme est dépourvu de sens.
 Berkeley, Trois dialogues entre Hylas et Philonous, Flammarion, 1998, p.115-117.
 « Philonous – Mais […] je consens à faire dépendre toute l’affaire de ce seul point : si vous
pouvez concevoir qu’un mélange ou une collection de qualités, ou un objet sensible
quelconque, puisse exister en dehors de l’esprit, alors j’accorderai qu’il en est
effectivement ainsi.
 Hylas – Si c’est à quoi se réduit la question, elle sera bientôt tranchée. Quoi de plus aisé
que de concevoir un arbre ou une maison existant par eux-mêmes, sans être perçus, et
indépendants de tout esprit quelque qu’il soit ? En ce moment même, c’est bien ainsi que
je conçois qu’ils existent.
 Philonous – Que dites vous, Hylas ? Vous pouvez voir une chose qui, dans le même
temps, n’est pas vue ?
 Hylas – Non, ce serait une contradiction.
 Philonous – Et n’y a-t-il pas une aussi grande contradiction à dire que vous concevez une
chose qui n’est pas conçue ?
 Hylas – Si.
 Philonous – L’arbre ou la maison auxquels vous pensez, vous les concevez donc ?
 Hylas – Comment pourrait-il en être autrement ?
 Philonous – Et ce qui est conçu est à coup sûr dans l’esprit ?
 Hylas – Sans contestation possible, ce qui est conçu est dans l’esprit.
 Philonous – Alors, comment en êtes-vous venu à dire que vous conceviez une maison ou
un arbre existant indépendamment et hors de tous les esprits quels qu’ils soient ?
 Hylas – C’était une bévue, je l’avoue ; mais attendez, laissez-moi réfléchir à ce qui m’y a
conduit. C’est une erreur assez plaisante. Tandis que je pensais à un arbre situé dans un
lieu solitaire, où personne n’était présent pour le voir, il m’a semblé que c’était là percevoir
un arbre comme existant sans être perçu ou pensé ; je ne m’avisais pas que j’y pensais
moi-même pendant tout ce temps-là. Mais à présent, je vois clairement que tout ce que je
peux faire, c’est de forger des idées dans mon esprit. Certes, je puis concevoir dans mes
pensées l’idée d’un arbre, d’une maison, ou d’une montagne, mais c’est tout. […] Je
confesse que je ne sais que penser ; mais il me reste encore quelques scrupules.»
 Simon Blackburn, Penser, Une
irrésistible introduction à la
philosophie, Flammarion, 2003,
p.325.
 «Supposez que je vous demande
d’imaginer une pièce, avec un miroir à
un mur, ainsi qu’une table à quelque
distance devant lui et, sur elle, une
coupe de fleurs. Je vous préviens de
ne pas vous imaginer vous-même
dans cette pièce. Vous croyez pouvoir
le faire.
 Je vous demande maintenant si la
coupe de fleurs est dans le miroir.
 Si vous dites "oui", c’est que vous
occupez subrepticement une
perspective, et si vous dites "non", que
vous en occupez une autre (car les
fleurs apparaîtront dans la glace sous
certains angles, mais non sous
d’autres). Vous ne pouvez guère
répondre "ni oui ni non", pas plus que
vous ne pouvez vous en sortir en
disant qu’elles vont et viennent,
puisque cela correspond à votre point
de vue mobile autour de la pièce.
Vous semblez pris au piège : le point
de vue s’invite inopinément, sitôt que
vous exercez votre imagination.»

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