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Guy Rondeau INTRODUCTION ALA TERMINOLOGIE Deuxiéme édition Bi gaétan morin éditeur Guy Rondeau est professeur tule de terminologie au Département de langues et linguistque de FUniversté Laval et so- cxétare général do "Association intorna- tionale de terminclogle (TERMIA). Il est directour du Groupe Interdscptinare de recherche scientifique et appliquée en ter- rminologie (GIRSTERM), membre de te Commission de terminclogie de FOttice de la langue franeaice du Québec, et pré- ident du Comité consulta canadien de niso/rea7 Na donné de nombrevses conférences et partcipé 8 plusieurs missions terminolo- siques @ stranger. Ses publications cou- ‘rent les domaines “de ia lingustique ‘ranean, de la finguistique sppliquée, de 4a tinguistique computationnele (1960- 1874) et de a terminologi (1874-1989). || gaétan morin éditeur .P, 965, CHICOUTIMI, QC. TEL INTRODUCTION ALA TERMINOLOGIE La terminolagie est une discipline nouvel, dont on 3 ‘peu paré au Québec avant 1970 et qui était pas structurée en domsine de connaissances. Dans le présent ouvroge, Fauteur @ voulu regrouper et clsser ‘une information qui se"trowve disperste dans de nom- breux documents, st encore, en plusieurs langues, ety sjouter les réflexions un fngulate qui sintérecee 20x ‘questions terminologiques depuis dx ans. ly aborde les sltférentsaspocts 6 la trminclogie dans une perspec tive Bla fois inguissque at pédagogigue, en plus de pré- senter une synthése de histoire et des grandes tendan- ‘ces. de ce phénomtne inguistique nouveau. Lage ¢acreste en premier Yeu aux éucans : Cos enflet, Sabor urinario que auteur a prepot,W edrete su ux profesnurs de fologe, sux teineloqes, ax waducnrs, am pro Feeous de angus de ops a) a recurs Ge manuel tecviques, at. I poura également te utile aux linguistes qui souhaiteraient avolr une vue gé- rari ce la queson, Car if ming erie te tngsiun des ondenent RESUS 9S Space ions T Fe Tate contre SEW Wang Eph tre ison = ree Inseogese,Eipourant, 8 Texcopton de crane Gases sve thdcodovanues, stot 8 perc Ses annéescinguari, a recorment, de qu Ingatoe ong, on peut dre gue gute 8 scents 3 Teprd dee tominloge, tt por aoe ore cocelngustiue, une ete findienc. (On notera qui agit d'une introduction ; par consb ‘quont, bon nombre de questions dordre théorique, ‘bordées dans es differents chaptrs et qu auralent pu ‘re développées consdérablement, ne font pas Fobjet de longs exposts; elles seront reprises dans une série articles, De méme, certains gpects, comme le probli- ‘me du découpage du terme, le création néonymiqu, les rméthodes de raliementterminologique,et.,traltés par autres auteurs dans des publications facilement ac- cesses, nont été développés ici que sommairement. 1 fall conserver & Youvrage dos dimensions reison- ables. . (418)545-3333 ISBN 2.89105-197-8 gaétan morin éditeur .P. 965, CHICOUTIM, QUEBEC, CANADA G7H5E8 TEL: (418)545-3333 18BN2.09106-197.6 Composition, montageet impression: Inmprimero Le Lac-Styean Dépattigal: 4 timestre 1983 Bibithaque nationale du Québec Bibiothaque nationale du Ci ‘Tous pRoiTs RésERVES © 1961, Guy Rondeau © 1908, Gadtan Morin éiteur 23456769 GME 9678543 Révisioninguistique dela 2 ation : Maie-Josée Drolet {e reproduire une parte queleonque de ce livia sane autorisation dela maicon c'éa- tion. Tota rentduction de cette euieation nar mente sel wrecks nen conwilicha como Distributeur exclusif pour l'Europe et I’Afrique : Editions Eska S.A.R.L. 30, rue de Domrémy 76013 Paris, France Tal, :683.62.02 (On’peut se procurer nos ouvrages chez les diffuseurs suivants : Algérie Enea 5 tionale du livre aa Enepinenatonal Ba Francisco Aranda n® 43 |, boul. Zirout You Barcelone Alger Tél. : (213) 63.92.67 Tel. : (34-3) 300.00.08 Portugal LIDEL Ay. Praia de Victoria 144, Lisbonne « Tél, : (351-19) 57.12.88 Algérie Tunisie Office des publications Société tunisienne universitaires de diffusion 1, Place Centrale 5, av. de Carthage Ben-Aknoun (Alger) Tunis Tél. : (213) 78.87.18 Tel. + (216-1) 255000 ‘ot dans les librairies universitaires des pays suivants : Algérie Cote-d'v Luxembourg Rwanda Belgique France Mali ‘Sénégat Cameroun Gabon Maroc Suisse Congo Liban Niger Tehad coe “ 16 16 w 8 Pour plus de détalls, vo, entre autres : J.-C. CORBEIL, L’Aménagement linguistique ‘du Québec, Montréal, Gusti, 1990 ; André MARTIN (sous Ia direction do) L'Etat ot la lanifcation linguistique, Québec, Editeur officiel, 1981, vol. 1: «Principes généraw T75p,,vol.2 : «Etudes de cas particulars, 236 p. Roman JAKOBSON, Essais de lnguistique générale, Pats, Ed. de Minuit, 1963, 260 p. JeC. CORBELL, Op. cit, p. 115-120 Volr André MARTIN, Op. eft, tome Il, Vor bgalamont la election dos textes juridiques {or emp de langue ae arn pe uo are Cone de gue du Québec. ° Voir ce sujet Pierre BOURDIEU, Op. eit, Vol, pour Fhistoke du frangsi¢ stindard, Renbo BALIBAR, Dominique LAPORTE, Le Franpais national, Par, Hactiette, 1974, 224 p. ; Michel de CERTAU, Dominique JULIA st Jacques REVEL, Une politique de la langue, Pars, Galimard, 1876, 319 p. ; Joan Pol CAPUT, La Langue'francaiso, Paris, Larousse, vol 1, 172, 319 p., vol. 2, 1976, 288 p. ‘JC. CORBEIL, e€léments d'un’ théria de a régulationlinguistiquer, Le Norme, Québec, Editour officiel, Paris, Le Robert, 1983, XXXIV . PREFACE de la premiére édition LES PAGES QUI VONT SUIVRE sont de nature & renouveler l'attitude traditionnelle des linguistes, des lexicologues et des traducteurs. Et pour clarifier cette affirmation, qu’on me permette de citer ma propre expérience, qui fut centrée sur un approfondissement constant de ma connaissance du frangais et de l'anglais. 7 Je constate, en effet, que mes premiers efforts langagiers furent es- sentiellement de nature stylisique. Je suppose que tous ceux qui sont ap- pelés & se spécialiser en linguistique ont passé par cette méme étape : une curlosité naturelle envers les mots de leur langue matemelle. Sartre a fort bien décrit cette fascination qu'exercent le vocabulaire, la phonétique, et méme la grammaire. Pourquoi, me demandakje, un cheval s‘appelle-til un cheval ? Pourquoi, au pluriel, parle-t-on de chevaux, alors qu'on dit un veau, des veaux, mais (quoique moins fréquemment) un val, des vaux ? Plus tard, extrapolant sur le découpage des morphimes, je me suis demandé pourquol Baudelaire était beais, pourquoi et en quoi Malesherbes, Melaparte et Mallarmé Gtalent mauvais ; pourquoi mes parents s‘attribuaient la possession de cer- taines localités telles que Montauban et Montiviliers, tout en refusant que je parle de /eur Tauban ou de notre Tivillers.,. Plus tard encore, pourquoi trouval-je un relent péjoratif @ des mots tels que scabieuse, buriner, gueuse de plomb, salicylate, salsifis, concubine, encornet... Nous avons tous da faire les mémes expériences, avec des variantes individuelles, bien entendu. Mais les futurs linguistes n’en restaient pas a, et leurs balbutiements se précisaient quelque peu avec l'apprentissage d'une autre langue ; pour ma génération, e’était encore Ia le role principal du latin, qui nous tendait un miroir obscur dans lequel nous pouvions reconnaitre les premiers éléments d'une structure linguistique. Nous faisions déja du découpage morphologique et de I’exploration sémantique sans trop le savoir. Il est certain que, dans esprit des pédagogues de I'époque, versions et themes n’avaient pas pour but de faire de nous de nouveaux Cicérons, mais de nous faire explorer notre propre langue. L’abandon du latin comme moyen pédagogique explique sans doute partiellement ce qu'll est convenu d'appeler «la crise du francais». En méme temps, I'apprentissage des langues dites modernes ou vi- vantes venait compléter notre réflexion langagiére, en nous faisant toucher du doigt la complexité des aires sémantiques, et l'arbitraire de ce découpage de la réalité que les langues imposent & tous les locuteurs. Je me souviens en- core de ma perplexité, le jour oi j'ai appris qu’en anglais, fermer ne se disai pas to shut, tout simplement, mais (suivant le cas) to close, to turn off, to switch off, to lock, etc. Et je suis toujours surpris lorsque jentends un Cana- dien me dire qu'il faut barrer la porte, — alors que j’accepte et utilise ce vverbe pour dire barrer le chemin, barrer le passage & quelqu’un. Et si je vais Xxx parfois acheter du vin & la Commission des alcools/Liquor Board du coin, ‘al toujours mauvaise conscience, linguistiquement parant, car pour mol le vin nest pas un alcool, et c’est une erreur de classification que de mettre dans Je méme sac (ou dans la méme bouteille) le beaujolais et le whisky. Mon grand-pére, derrigre ses tonneaux, qu'il appelait d’ailleurs ses foudres, tel Jupiter, vendait précisément du vin et du cognac ; et sur le fronton du ma- gasin, on pouvait lire : VINS ET SPIRITUEUX. Ma définition du vin, qui doit tre celle de nombreux francophones d'Europe, en faisait une catégorie A part, de méme que j'ai appris & reconnaitre que les Canadiens groupent sous le vocable breuvage le thé, le café, le lait ot les boissons gazeuses, ce que Robert note sous I'étiquette anglicisme, Je retiens de ces faits que, pour la majorité des usagers, la réflexion sur les faits de langue ne va guére plus loin ; on peut méme dire que la masse des locuteurs n‘a pas conscience de ces problémes, ce qui explique la facilité avec laquelle se glissent anglicismes et néologismes dans le lexique d'une langue. Mais le fait demeure, les mots sont batis sur des définitions, méme inconscientes, et c’est sans doute pourquoi les Frangzis parlent de ferry, 18 ot les Canadiens parlent de traverse ou de traversier, refusant ainsi d’étendre aux car-ferries \’étiquette de bac, pourtant trés utilisée dans ma jeunesse. Robert nous en donne peut-étre I'explication, lorsqu'il définit un bac comme tant aun bateau 4 fond plat servant a passer un cours d'eau, un lacy. La Basse-Seine est trés large, dans un contexte européen, et avant la construc- tion du pont de Tancarville, voitures, autobus et piétons passaient l'eau sur un bac, gros batiment ressemblant (en plus grand) a la traverse de Lévis. J'étais conscient de ce probléme de définition en montant & bord de la nau canadienne, faisant ainsi, tel monsieur Jourdain, dela terminologie sans le savoir. Mais si les locuteurs ne voient pas clairemext les raisons d’étre de notre lexique, il reste cependant que ledit lexique est, de toutes les structures linguistiques, celle qui pique notre curiosité, comme en témoigne le succas de certains ouvrages de vulgarisation, ceux, par exempie, de Fowler, Partridge et Potter pour l'anglais, de Le Gal, Abel Hermant, Victor Barbeau pour le francais, ainsi que les nombreuses Rubriques de langage de nos journaux. Les spécialistes vont naturellement plus loin, mais c'est presque toujours le domaine de la sémantique qui retient leur attention. Cette préférence m'a toujours impressionné, et pour un Le Bidois ou un Grevisse, on peut citer des centaines de travaux sur la lexicologie, I'6tymologie, la néologie et la stylistique. |i suffit d'ouvrir au hasard des ouvrages descriptifs sur la langue pour cons- tater que le lexique recoit presque toujours un traitement de faveur aux dé- pens de la syntaxe. C’est sans doute moins vrai depuis quelques années, de- puis Tesniére, Guillaume et Chomsky et la collection Langages, mais la re- cherche ponctuelle reste toujours au premier plan des préoccupations finguis- tiques et suscite notamment dictionnaires, loxiques et vocabulaires, peut- @tre parce que le mot (que Delacroix appelait une nébuleuse intellectuelle) parait, & tort ou a raison, comme une unité plus facile a manier, & délimiter, et & cataloguer, que la proposition ou fa phrase. Lorsqu’ll s'agit de confronter deux langues, par exemple le francais et anglais, c’est encore le lexique qui regoit spontanément ta plus vive at- tention, peut-stre précisément parce que le mot (ct plus rarement le syn- ‘tagme) 80 prte bien 8 un rapprochement de langue & langue, dans le cadre des dictionnaires. Il est certain que, physiquement, il serait difficile de rap- procher des phrases, tout au moins sur le papier, — ordinateur nous libérera peut-stre de cette servitude ; de-sorte que, pour revenir & mon expérience personnelle, mon intérét pour la traduction me poussa tout naturellement vers analyse des différences et des resemblances entre les mots anglais et frangals, ce qui est une autre fagon denvisager la terminologie. D’ailleurs, la démarche d’auteurs tels que Koessler et Derocquigny (Les faux-amis, ow les trahisons du vocabulaire) illustre bien cette précellence du mot dans esprit des grammairiens et des stylisticiens d’entre-deux-guerres, que la Providence m’avait donnés comme mentors sur les bancs de la Sorbonne. Cette précellence est encore tras visible, sion consulte la table des matigres et index de la Stylistique comparée du frangais et de ‘anglais (1958). Et i m’apparatt que c'est Id un héritage des anglicistes francais qui étaient ‘ascinés par les mots rares et précieux des textes lttéraires soumis & examen des pauvres étudiants. Cette demiére phrase révéle deux tendances de cette époque : on recherchait avant tout les mots rares, et on les recherchait exclusivement dans le contexte litéraire. Ce n'est que plus tard, sous la pression de la vie courante et pour répondre aux besoins d'une cité blingue, que je fus amené, & Montréal, & considérer le lexique sous un aspect technique. Je dus alors me frayer un chemin & travers les broussalles de la sémantique appliquée, et ap prendre par la m8me occasion la pratique des définitions. Mais c’était la une démarche qui renaissait chaque fois que la nécessité s'en faisait sentir. Je constate maintenant qu’il me manquait un cadre théorique, aussi bien pour décrre et délimiter les notions que pour en recueilir les termes. La lexicologie en était alors & ses premiéres conquétes, et restait une discipline linguistique dont la démarche essentielle, comme le rappelle utilement Rondeau, va du sigrifiant vers le signifié. Or, la terminologie, j‘en suis maintenant trés cons- cient, semble procéder tout autrement, et, de plus, s"intéresse essentielloment a aspect technique de notre activité langagiére. 1 était done inévitable que fa lecture de la présente Introduction fasse en moi I'effet dune véritable découverte. Découverte d’abord de l’oeuvre d6ja considérable accomplie par les premiers tenants de cette nouvelle dis- cipline : Wister, Lotte, Kotourek, Guilbert et bien d'autres dont on trouvera les noms dans les pages qui suivent ; découverte ensuite de nouveaux cadres théoriques, essentiols au développement de cette recherche ; découverte en- fin des applications multiples de la terminologie dans le cadre de la vie mo- dome, Cotte découverte, je la laisse aux lecteurs de ce remarquable ouvrage, TABLE DES MATIERES i PREFACE DE LA DEUXIEME EDITION PREFACE DELAPREMIEREEDITION AVANT-PROPOS LISTE DES ABREVIATIONS LISTEDES ANNEXES. USTEDES FIGURES ITRODUCTION 0.1. LEPHENOMENE TERMINOLOGIQUE : ASPECTS SOCIAUX: 0.1.1. Uavancement des scloncas.. 012, Li bvtpromens pectclse de octncole n 0.113, Ledéveloppement des médias. 0.14 Ledéveloppement des rapportspoiiquesinterationaux 0.1.5. Ledéveloppement du commorceintemational . 0.1.6. Levtnemant et Tessor des multinstionsles 0.1.7, Venvahissement progress du concept de narmalis et son acceptation Go ren ur grag danse pub 4 0:18, Limevenn dere deat danse ussons Corre tnguaigue A la méme époque, D.S. Lotte (1898-1950), responsable du Comité de normalisation terminologique de I'institut de normalisetion du Conseil des. ministres de 'URSS4 et membre de IAcadémie des sciences de I'URSS, est également convaincu qu'il faut donner aux travaux terminologiques un ca- ractre plus rationnel. On peut dire de Lotte qu'il fut le premier véritable pro- jesseur de terminologie. L’essentiol de sa pensée et ce ses écrits ont 6t6 junis dans une publication posthume (Lotte, 1961) publiée par Académie des sciences de 'URSS. L’ouvrage de Wister, dont il prend connaissance®, correspond & ses préoccupations et propose des soluticns intéressantes ; il sera traduit et assez largemont diffusé par la suite en URSS dans les milieux terminologiques. Contemporain et collaborateur de Lotte, S.A. Caplygin (1869-1942), spécialiste de I'aérodynamique, a apporté une contribution importante au dé veloppement des postulats et méthodes des travaux termirologiques en URSS. Avec Lotte, Ila participé & la création, on 1933, au sein de I'Académio des sciences de I'URSS, de la Commission de terminologie technique, devenue 4. Kowmer vopammamat Tepwmononim Hicrwryra Hocmsamwm ConeTa masuicrpop COCP, 5, Traduit de allemand et modifié par 0.1. Bogomoloveja (Kulebakin ot Kiimovigk, 1979) ; rédacteuts: E.K. Drezen, L.l-Jarkov, A.F. Lezahin ot MLF. Maikov, Stendartgiz, 1835. depuls le Comité de terminologie scientifique et technique, présidé aujourd'hui par le professeur V.I. Siforov. II convient également de signaler, & la méme époque, les travaux de E.K. Drezen (1934, 1936), membre de la Commission des indications et des termes scientifiques du Comité soviétique de normalisation, Drezen s‘intéressait principalement & la normalisation terminologique, alors que Caplygin et Lotte (1937, dans une optique plus globale, prénaient le développement de méthodes de travail fondées sur une théorie de la terminologie. II est d'ailleurs remar- ‘quable de constater que, 8 prds d'un demi-siacle et & un continent de distance, |a position de ces chercheurs soviétiques & propos de la normalisation termi- nologique rejoint celle de la Commission de terminologie de FOffice de la langue frangaise du Québec en ce qui conceme la distinction entre recommandation et normalisation. | faut enfin citer Vinokur (1939), finguiste dont les travaux, notamment sur la formation des unités lexicales en terminologie et la structure des en- sembles notionnels, ont eu une importance considérable a I'époque. és le début de ses activités dans les années trente, I'école soviétique a done été marquée par une double tendance : établir, d'une part, une coor dination étroite entre les travaux théoriques et les travaux pratiques en ter- minologie et considérer, d’autre part, l'ensemble des problémes terminologiques dans une optique linguistique. En ce sens, il faut dire que c'est en URSS qu’est' ‘née la terminologie comme discipline scientifique, au moment oui s‘élaboraient en Autriche des méthodes de traitement des données terminologiques. Par ailleurs, en Tchécoslovaquie, comme le signale KoSourek (1965), la linguistique tchécostovaque s‘intéresse dés les années trente a la terminologie par le biais, principalement, de la normalisation terminologiquc On assiste également a la méme époque a la naissance de I'ISA (/n- ternational Federation of National Standardizing Associations), dont le but est de favoriser le commerce international en développant la normalisation des produits et procédés. Font partie de cette association de grandes puissances européennes comme la France, la Grande-Bretagne, |’Allemagne, I'URSS. LISA constitue en 1936, et principalement sous I'influence de Waster, un comité technique dont fo mandat est o'élaborer des principes méthodologt- ‘ques destinés & assurer harmonisation des terminologies et de leurs modes de préparation et de présentation. La guerre de 1939-1945 met fin aux activités de lisa, és la reprise des activités commerciales internationales, en 1946, une nouvelle association voit le jour : ISO International Organization for Standar- dization). Or, la guerre, en aceélérant le développement des technologies, a donné nalssance a un grand nombre de notions nouvelles ; par ailleurs, V'arrivée en Europe de produits, procédés et services en provenance des Etats- Unis accentue encore ce phénoméne. II faut das lors revoir toutes les normes de production et, par voie de conséquence, mettre en place des mécanismes de normalisation des terminologies. L’ISO constitue peu a pou ses comités ‘techniques®, parmi lesquels, en 1951, le Comité technique 37:(terminologie : principes et coordination). Ce comité technique se réunit pour la premire fois, & Copenhague, en octobre 1952. Un autre important organisme international de normalisation reprend également ses activités a la fin des années quarante. La CEI (Commission électrotechnique internationale) constitue elle aussi un groupe de travail por- tant sur Fharmonisation des travaux terminologiques et publie, & partir de 1949, une douxidme édition en chapitres successifs de son Vocabulaire électro- technique international. Entre-temps, en URSS, de nombreux chercheurs, de formation lin- uistique surtout, comme Reformaékj (1961) et Vinogradov (1961), consacrent leurs travaux a I’élaboration d'une théorie de la terminologie. En Tchécosiova- quie, les instituts de linguistique de I'Académie des sciences tchaque et de Académie des sciences siovaque maintiennent leur intérét a Yégard des pro- blémes théoriques de la terminologie dans une perspective linguistique. tls met- tent sur pied en 1961, & Bratislava, en collaboration avec la Commission tché- coslovaque de normalisation terminologique, un colloque portant sur le the des rapports entre terme et notion. En Autriche, Wister élabore une concep- tion plus philosophique de la science terminologique, tout en lui conservant des rapports étroits avec la logique, la linguistique, la classologie et I'informa- tique, conception qui sera définie quinze ans plus tard dans un important ar- ticle paru dans Linguistics (Waster, 1974). L’année 1968 voit paraltre les premitres recommendations’ terminolo- giques de ISO. Le premier colloque soviétique portant sur la terminologie a lieu & I Moscou en mai 1959 (ANSSSR, 1961). Il sera suivi de nombreux autres dont le dernier en date a ou liew en novembre 1979. Des colloques internationaux do plus en plus nombreux, dont on trouvera la liste & la page 176, s’organi- sent, notamment & Québec, Paris, Vienne, entre les années 1972 et 1983. C'est également vers la fin des années soixante que naft le concept de «banque de terminologiey. Les pionniers en la matiére sont, d’une part, le Service de traduction de la Communauté économique européenne & Luxem- bourg, désireux d’assurer & ses nombreux traducteurs un acc’s rapide a des terminologies multilingues en faisant appel & l'ordinateur, ainsi que lAFNOR qui, ayant chargé en mémoire d’ ordinateur les normes natlonales et interna- SHE. lly a. Theureactuoll au moins 180 comités techniques de F150, dont ls travaux portent sur la normalisation intornationale de produits et procédés comma, pour citar les plus > ‘cents, les instruments churpleau, oe structures actor ote auminium, la micrograph, o 7. Létape dela racommandetion, que ISO sbendonne pou 8 peu, pécédalt call de la norme. Voirle paragraph 44.1.1.1. tionales, a constitué du méme coup un important réservoir de termes nor- malisés. Le début des années 1970 est témoin d'un accroissement intense des activités terminologiques dans tous les domaines : colloques internationaux, régionaux et nationaux sur des thémes divers, création d'Infoterm®, mise en route de travaux systématiques de collecte, classement, normalisation ot diffusion des terminologies, formation systématisée des terminologues dans différents organismes privés et publics, apparition des premiers cours de terminologie, dont celui de Wiister & I'Université de Vienne, mise sur pied de nouvelles banques de terminologies, dont celle de I'Université de Montréal® et colle de I'Office de la langue francaise & Québec. A partir de 1972, le Canada commence jouer un réle important dans différents aspects de la terminologie, sur les plans national et international grace, en particulier, au premier Collo- que international organisé par I'Office de la langue francaise a Baie-Saint- Paul, au cours duquel ont &té définis de nombreux éléments essentiels au tral- tement des données terminologiques (OLF, 1975). C'est le Canada, FURSS et I’Autriche qui occupent aujourd'hui une place d’avant-garde dans le développement des questions terminologiques, le premier, gréce au Québec, principalement, sur le plan méthodologique, la seconde sur le plan des développements théoriques et la troisiéme comme animateur international et plaque tournante indispensable a la coordination, Voila une esquisse historique fort bréve et, partant, forcément incom- plete. tl conviendrait de signaler également, parmi les événemonts des toutes dernires années, la fondation de I’Afterm (Association francaise de termino- logie) puis de Franterm, les développements de la terminologie en Scandi- navie, la mise en place de TermNet", fa création de TERMIA (Association internationale de terminologie), la reprise des activités, depuis 1974, du Comité technique 37 de I'\SO, ta constitution d'une bibliographie internationale de la terminologie, les développements de la terminologie en Allemagne, en Afrique du Sud, en Amérique latine, & ONU, et ouverture de chaires de terminologie dans les universités. minologie, intrét qui se manifeste, entre autres, parla création de bureaux de recherche en arabisation et en normalisation terminologique comme ALEGSO [ II faut également signaler intérét du monde arabe a I'égard de la ter- LB. Contre international d'information pour la terminologie, crb6 en 1971, avec I'appui de UNESCO dene le cadre du programme UNISIST. Itravalle en collaboration avec le Comité technique 37 «Terminologe: princes et coordination» de F Organisation internationale do ‘normalisation (ISO). 8, _Devenus en 1975 a Banque de terminclogle du Canada. 10, bse International de terminologe er par Infoterm, ‘etJERA, par I'introduction de cours de ter dans les programmes d'études supérieures (par exemple & Institut Bourguiba des langues vivantes) et par Jorganisation de rencontres internationales comme la premiére Table ronde de terminologie franco-arabe, tenue & Tunis en 1978, ou le second Col- Jaque de terminologie franco-arabe, «Aménagement linguistique et développe- ment», Rabat, 1983. On peut dire que, de facon générale, "implantation de nouvelles politiques linguistiques dans les pays du Sud (par exemple, au Rwanda, en Tanzanie, etc.,) débouche directement sur une prise de conscience de la nécessité de mettre en route des travaux terminologiques qui sinscrivent dans une stratégie globale du développement. De plus, un fait politique majeur, aux conséquences économiques importantes, & savoir la normalisation des relations avec la Chine, ouvre un champ nouveau a la terminologie : on ya (166 récemment un comité national pour I’étude des problémes terminologiques. Le monde anglophone (Grande-Bretagne et Etats-Unis surtout), peu sensible jusqu’a tout récemment aux liens étroits qui unissent commerce in- ternational et terminologie, manifeste un intérét nouveeu a '’6gard de la ter- minologie, tout au moins dans ses aspects pragmatiques. Pour citer deux ‘exemples qui ilustrent ce fait, mentionnons une étude de faisabiité (Sager et McNaught, 1981) sur I’établissement d’une banque de termes britannique et la formation d'un comité de terminologie au sein de l'un des organismes de normalisation les plus importants aux Etats-Unis ; ASTM (Association Society lor Testing and Materials). Ces développements récents ouvrent Ia voie a un nouveau champ ‘activités pour la terminologie. En effot, outre la recherche fondamentale sur les aspects théoriques de la terminologie, lo développement des méthodes de travail ainsi que I’élaboration d’ensembles structurés de terminologies par domaines de fagon interlinguistique ou intralinguistiqus, outre la formation des terminologues en milieu de travail ou en milieu éducationnel, une nouvelle ‘che attend la terminologie : celle de former des spécialistes capables de former, dans ou pour des milieux et des contextes sociolinguistiques divers, des termi- nologues compétents et parfaitement adaptés aux besoins de leur propre entité géopolitique. Chapitre 1 Généralités 1.1, OBJET DE LA TERMINOLOGIE La terminolosia étudie la dénomination des notions. Cette étude se fait sous plusieurs aspects et sur deux plans. ‘Sur le plan théorique, la dénomination des notions comporte un aspect linguistique et un aspect philosophique. 1.1.1. Aspect linguistique de la dénomination des notions Par son aspect linguistique, elle touche & la sémantique lexicale, ou lexicologie, car les termes sont des faits de langue.au.méme titre que les autres lexicales ; We ont cependant lours caractéres propres, qui permettent de juer le tetirie du non-terme, Cette question a été étudiée a plusieurs reprises, et notzmiiient par Kofourek (1965, 1982), Ahmanova et coll, (1974: 5-22), Guilbert (1976), Drozd (1979), Kandelaki (1978), Rey (1979), pour n’en ommer que quelques-uns. La question sera reprise au paragraphe 1.3. terminologie touche également & la syntaxe en ce que les unités terminologi ques sont souvent syntagmatiques et peuvent atteindre un degré de com- plexité considérable ; elle touche enfin & la 4émiologie en ce que les termes sont.de véritables signes dans lesquels le signifié a prépondérance sur le si- gnifiant. Le comportement de ces signes obéit dailleurs, comme ont montré, entre autres, Drozd et Seibicke (1973) ainsi que Hoffmann (1976), & des lois, particulidres qui les distinguent des autres signes linguistiques. 1.1.2. Aspect philosophique de la dénomination des notions Par son aspect philosophique, la terminologie touche a la fogique ot & ontologia, comme I'a noté en particulier Waster (1974, 1979). Elle touche a. ontologie en ce que la partie signifié d'un terme, partie qui, en terminologie, jas entités, concrétes ou abstr termes, la démarche terminologique, au contraire de la démarche linguistique, ne part pas d'une appellation pour découvrir 'étre ou le groupe d’étres repré- sént6 par cette appellation ; elle procéde & inverse, & partir étudier leurs dénominations. Le schéma suivant illustre cette démarche FIGURE I : La démarche terminologique Signe inguistique Signe inguitique ‘6nd termindogique émarche sonitiant slgitiant forme extérioure) signifié ‘ignifié (contenu notionnel) La terminologie participe de la logique sous deux aspects. D’une part, les ensembles notionnels qu'elle considére sont regroupés par domaines, sont logiquement apparentés. C'est ainsi Siudiera, par exemple, la term Tologie de la physique nucléaire en incluant tous les sous-domaines qui se rat- tachent & cette discipline, mais en excluant tous les autres. D’autre part, comme le fait la logique a I'égard du concept, la terminologie sates les les mémes caractéres). C'est en vertu de cette méthode que les ensembles notionnels consi- dfrés dans I’optique terminologique sont hiérarchisés au moyen, d’ailleurs, des modes de classement mémes de la logique : générique-spécifique, inclu- sion-exclusion, etc. Pour plus de détails sur cette question, on pourra consulter par exemple les documents ISO/DP 704 (1980, 1982). C'est & E. Waster, on I'a vu, que l'on doit les premiéres études en Eu- rope de ‘Quest sur les problémes et méthodes de la terminologie ; or, les ‘travaux de Wster laissent apparaftre une nette influence des philosophes al- lemands du siécle dernier. Il s’ensuit que les postulats fondamentaux de la terminologie énoneés par le professeur autrichien se fondent sur une concep- C’est sur cette conception que s’appuie, par exemple, sur le plan méthodologique, le classement des ensembles notionnels par domaines et sous-domaines. Or, il est évident que si ce mode de classement s’applique facilement dans le cas des sciences exactes, sa correspendance a la réalité peut poser des problames dans d'autres types de disciplines. Crest également sur cotte conception rationalisée de la réalité que s'ap- pule I'hypothdse de l'universalisation des notions et des termes, hypothése posée dans le document ISO/R 860 (1968) iternationale des notions et des termes. Cotte hyp t bien se vérifier dans it s'appliquer & toutes en vertu du fait socio- jen connu que le langage, qu'il soit spécialisé ou fon, constitue ide particulier de découpage du réel et que ces modes ne'se corres. Bondent pas nécessairement d'une langue a autre. Par ailleurs, pour des motifs d’ordre méthodologique, 1a terminologie doit avoir recours & Vétablissement de li ificilles, comme c'est le cas, par exemple, en linguistique, ol 'on a établi des champs d’étude (phonologia, morphologie, syntaxe, sémantique) dont I'existence ne se justifie que par des raisons d'ordre méthodologique ou pédagogique et qui ne sont rien autre que des classements typologiques de falts de langue. Parmi les téches importantes auxquelles les théoriciens de la termino- logie devront s‘attaquer, il reste donc la recherche de moyens de concilier le besoin d'un modéle d‘analyse scientifique correspondant a une réalité dont la structure n‘obéit pas toujours aux lois de la logique et dont, au surplus, le mode de représentation linguistique est soumis a l'arbitraire qui caractérise toutes los langues naturelles. 1.2. LA CHAINE TERMINOLOGIQUE. L’augmentation considérable et continue du nombre de termes que cconnaft ia fin du XX® sidcle est une conséquence directe des développements extrémement rapides des sciences pures et appliquées ot de la technologie ainsi que, & un moindre degré, des échanges internationaux sous diversos formes. Un trés grand nombre de produits, procédés, techniques et con- cepts sont nés, auxquels leurs concepteurs ou leurs utilisateurs ont donné une ou des dénominations dans un but fondamental, celui d'informor. ensemble des documents de toutes formes, sonore, écrite ou visuelle, résultant de cet échange d'information constitue un vaste corpus que nous désignerons, dans les pages qui suivent, par le terme de communications ques (CST). {I faut entendre «scientifique» au sens le plus large inciuant les sciences pures et appliquées, les sciences connues sous le nom d’exactes, les sciences humaines, etc. ; de méme, «techniquen re- couvre les technologies, les techniques, les activités spécialisées (métiers, professions, occupations, etc.) de travail ou de loisirs. Crest dans les.CST que naissent et vivent les terminologies, créées par et a intention des spécialistes des divers domaines de activité humaine ; Clest donc de ce corpus qu'il fait oxtraire’fes t 35 pour en étudier les caractdres propres sur le plan linguistique, bien qu'un certain nombre de terminologies, comme I'llustre le schéma de la figure II, doivent leur existence 3 des intermédiaires Dans ce schéma, on trouve trois colonnes qui représentent respective- rrfent, de gauche & droite, les producteurs, les produits et les consommateurs. La-premidre ligne de transmission va, horizontalement, des spécialistes die divers domeines, dont la produit, un ensemble de communications scion- tifiques ou techniques.(CST), est destiné a des consommateurs immédiats, fre los rBceptours de CST. L’ensemble de ces CST est décrit au cha- pitre suivant. Notons que les CST, dans leur forme originale, sont produites a I'in- tention d'un groupe restreint de personnes comprenant des spécialistes de domaine ainsi que de personnes qui gravitent autour de ces derniers. immediate CONSOMMATEURS intermédieires Cing cas peuvent se présenter : a) la CST est produite dans une langue connue du récepteur et fait appel & une terminologie également connue ; b) la CST est produite dans une langue connue du récepteur, mais fait appel une terminologie qui différe en tout ou en partie da celle qu’emplole normalement le récepteur ; Traitement dee données ‘erminclogiques c) la CST est produite dans une langue inconnue du récepteur ; 4d) la CST est produite dans une langue connue du récepteur qui, n’étant pas Lexicogranhio | terminlogque PRODUITS cst 0 spécialiste du domaine, n‘en connait pas la terminologie ; 9j le producteur de CST doit communiquer dans une langue avec laquelle I " fest pas familier; il ne connait pas la terminologie de son domaine dans cette langue. Dans le premier cas, la communication s'établit sans aucun intermé- diaire. Dans le second et le quatridme cas, le récepteur de CST aura recours € des ouvrages de lexicographie terminologique préparés par un premier type diintermédiaire, le terminologué Classement, presentation ft diffusion de norme- sation (Méthodes de eréston éologique | de colocte, 1 faut eetnguer lone un interme spite dans un domaine (aductur, terino- logue. enslgnant de Lp, rédaceur, dont la fonction principle est de retansmetr do : Trformaton scantigue ou technique, ot un spécafat de domsne, dont fonction pin- | cipale est de fourir un produit ou un tava Selenitigu et technique est secondaire, bien que nécesai, 2. Prfola appalé fo terminographe, stb-tre celui dont ln cha consate 3 fie la collects i enter, sans porter ds ugsment de valour, gous fo | ies dtablsg. Lo tome termino- i | PRODUCTEURS et or68 on, ‘graphio a 616 proposs par Haju ; frangais par Netanon en 1675 ot rpris par Rey (1978). FIGURE Il: La chaine terminologique Dans le troisi¢me cas, le récepteur. de CST aura recours a un second type d'intermédiaire, le tradueteur ou Vinterprate, Dans le cinquiéme cas, le producteur aura recours & deux nouveaux types d'intermédiaires soit, selon le cas, le rédacteur technique ou le profes- sour de Lsp. | Les CST quine vont pas directement du producteur au récepteur doivent passer entre les mains de I'un au moins de ces intermédiaives. | faut noter que ces intermédiaires peuvent avoir a traiter des CST dans une ou plusieurs langues et devront alors se familiariser, soit avec des terminologies monolingues, soit avec des terminologies bilingues ou multi- lingues. II faut noter également. que tous ces intermédiaires sont susceptibles, soit par ignorance, soit par nécessité, de créer dés terminologies nouvelles, Bhénoméne qui se produit surtout dans les situations de bilinguisme ou de multifinguisme. Ainsi, pour le traducteur pressé par le temps ou q\ dune documentation appropriée, ne trouve pas dans la langue d’arrivée l'équivalent de tel terme dans la langue de départ, il n'y a souvent que deux moyens de se ter d‘affaire : la périphrase descriptive ou a création néologique. De méme, le terminologue qui doit trouver dar nation pour représenter la notion qu'il a identifiée en langue A, peut étre amené & proposer un terme nouveau (chapitre 5). Dans le schéma qui précéde, les consommateurs intermédialres de CST dont la téche consiste a retransmettre des CST : traducteurs, interprétes, rédacteurs, professeurs de Lsp, apparaissent dans la deuxiéme ligne de trans- mission. Les termes d'origine (TO) sont des termes produits par les spécialistes du domaine dans lour langue de travail ; les termes dappoint (TA) sont des termes produits par des intermédiaires (consommateurs de CST non spécia- listes de domaine), le plus souvent dans une langue autre que celle de la CST. line faut pas confondre ces termes avec les néologismes, parmi lesquels on peut retrouver aussi bien des termes d'origine que des termes d’appoint (volr le paragraphe 6.1.2.3.1.). La fonction secondaire de ces consommateurs intermédiaires de CST est indiquée au moyen de la fiche en pointillés orientée vers le rectangle Terminologies (TO + TA). Leur fonction principale est notée au moyen de la fiéche qui remonte vers Ia ligne de transmission des CST pour se diriger vers les récepteurs de CST. On trouve de plus, dans ta colonne des producteurs, la case Termino- Jogues, alimentée également par les GST. Les terminologues sont des con- sommateurs intermédiaires de CST, doi ils extraiont des terminologies d'origine ; ce qui les distingue des membres du premier groupe, c'est, d'une Part, que leur t&che ne consiste pas & retransmettre ou & assister la trans- mission des CST et, d’autre part, que leur production est destinée a faciliter le travail des membres du premier groupe. II faut noter par ailleurs que leur production de lexicographie termino- logique est faite en fonction de deux types d'usagers, les spécialistes de do- maine et les récepteurs de CST, comme lindiquent les fléches partant & gau- che et a droite de la case Lexicographie terminologique.. Les terminologues alimentent la case Terminologies en TO (extraites des CST) et en TA, c’est-a-dire en termes fabriqués par eux avec le concours de spécialstes de domaine, dans le but de remplir les «trous terminologiques»®. Crest ainsi que, par exemple, dans les cas oi la technologie de langue anglaise est plus avancée que celle de langue francaise, les terminologues sont appelés a créer des termes francais pour rendre les notions exprimées par des termes anglais. La création néologique ne représente cependant en général qu'une faible partie de la tAche du terminologue, et elle ne se falt qu’en consultation étrolte avec des spécialistes des différents domaines. Cette question sera de waitement den donne es données, ela fléche partant de la case Terminologues et se dirigeant en oblique vers le bas. Les principe destinges aux terminologues. Elles peuvent cependant étre utiles, notamment en ce qui concerne la création néologique, d'une part, aux traducteurs et aux rédacteurs et, d’autre part, comme 'llustre la fldche partant de la case Méthodes et se dirigeant vers la ‘gauche, aux spécialistes de domaines, les plus importants producteurs de termes nouveaux. C’est par le biais du traitement des données terminologiques que les. terminologues accomplissent leur tache de production en lexicographie ter- minologique. Cette production peut prendre diverses formes : lexiques, glos- saires, vocabulaires, listes de termes, fichiers automatisés ou non, ete. 1.3. DEFINITION DES TERMES ET EXPLICATION DES NOTIONS Dans les pages qui suivent, nous ferons appel & un certain nombre de concepts qui, dans le contexte de la terminologie, font l'objet d'une délimita- tion précise et sont représentés par des appellations spécialisées. En d'autres termes, la terminologie a son vocabulaire propre, qu'il importe de bien con- naltre d'abord. 3, Expression empruntée & FOtfice del langue frangale du Québec. Une équipe canadienne (Boutin-Quesnel et coll., 1979) a élaboré ré- ‘cemment un Vocabulaire systématique de la terminologie auquel on pourra se référer pour plus de détails. Nous traiterons ici briévement des principaux termes utllisés dans la suite du présent ouvrage. 1.3.1. Le terme «terminologie» La forme linguistique «terminologien est caractérisés non seulement par le fait qu'elle recouvre plusieurs notions différentes, mais également par le fait que, pour une notion donnée, les définitions sont multiples et different plus ou moins selon optique dans laquelle se place leur auteur. En linguistique, et plus précisément en lexicologie, on dirait de cette forme linguistique qu'elle est polysémique, c’est-a-dire qu’elle a plusieurs ‘sens ; en terminologie, on décrira ce phénoméne en disant qu’ plusieurs ‘termes homonymes (homographes et homophones) faisant appel & la forme linguistique «terminologie» pour représenter des notions différentes au méme titre quo, par exemple, et faisant abstraction de I'étymologie, les mots «louer» dans «louer une maison» et «louer quelqu’uny sont des tomonymes* On dira également, en terminologie, que pour un méme terme ater- minologie», la notion qui le constitue peut faire l'objet de plusieurs définitions (la notion restant identique & elle-méme) selon la perspective dans laquelle on envisage. A ce double titre, homonymie du terme et pluralité des définitions d'une mame notion, il existe un nombre important de définitions de la terminologi on en trouvera des exemples en annexe & la page 183. . Pour les fins du présent exposé, nous retiendrons les délimitations de notion suivantes (Rondeau, 1879) : | 1. Lensomble des termes d’un domaine, comme par exemple la biochimie, ou d'une ' eacptine, comme par exemple la linguistique. On dir alors la terminologie dela biochimio, dela inguistiaue, etc. 2. Les méthodes de collecte et de classement des termes, do eréstion néologlaue, de ‘normalisation des termes, de diffusion des termes : c'est ce & quoi s‘emplolent torminologues ot terminographes. 3. ie text c’ordre linguitique, mals qui est essontioloment plur- linguistique, dela logiqve, de Yontcloge, de 1.3.2, Le terme «terme» Le terme est essentielement un signe linguistique au sens défini par F, de Saussure (1916), est-a-dire une unité linguistique comportant un signi fiant et un signifié ; nous eonviendrons, dans les pages qui suivent, de don- ner le nom de(dénomination au signiiant et de!notion au signitié. \ ® co qui distingue le terme des autres signes linguistiques, c'est d'abord que son extension sémantique se définit par rapport au signifi lutOt que par. apport au signifiant. En terminologie, en effet, la question est non pas de savoir ce que signifie telle forme linguistique, mais bien plutot, une notion ant été délimitée clairement, de savoir quelle est la forme lingulstique qui la représente. Autroment dit, & l'opposé de la démarche du lexicologue qui, ayant identifi une forme linguistique, cherche & étabir le ou les sens qui s'y rattachent, le terminologue comment il se nomme ou, & défa attitude du terminologue, qui se fonde sur le postulat terminologique de la «* priorité de la.notion,sur la dénomination, a pour conséquence, on le congoit, importantes répercussions sur le plan méthodologique.. Une autre caractéristique du terme se trouve dans le fait que la partie signifié qui le compose se définit par rapport A un ensemble de signifiés ap- partenant au méme domaine. En somme, un terme ne peut pas étre considéré isolgment; il se présente toujours comme relié 8 un ensemble sémantique qui peut atte, soit une discipline ou une science, goit un domaine d'activtés, soit lune technique, etc., toujours dans un domaine spéclalisé. ‘© On trouvera une troisiéme caractéristique du terme dans le fait que, pour une notion donnée, ily, théoriquement, une dénomination et une seule, Cotte caractéristique du terme se fonde sur un autre important postulat de fa terminologie, celui du rapport d’univocité entre dénor notion (signifié).rapport de. tyne réflextt. ‘Comme on le verra plus loin au chapitre de la normalisation, le postulat de Yunivocité ne s’applique pas toujours dans les fats, de sorte que, pour une notion donnée, il est possible de.trouver, a 'intérieur d'une méme langue, plusieurs dénominations différentes, ce. qui constitue des cas de synonymie®. ‘Douatriame caractéristique du terme : ses modes de formation. On trouvera plus loin, au chapitre de la néonymie, un exposé plus complet de la question. Qu’ nous suffise de mentionner ici que le terme, forme linguistique spécialsée représentant une notion définie.al'intérieur d'un domeine parti- ulier, trouve son origine : ‘8. Ces cas de synonymia ne sont pas accoptés en terminologle et la normalisation a précis ‘ment pour but de les exchure, Cependant, la synonymie résultant des niveaux de lengues 151 Inévitable ot la terminologie dott en tenir compte. mt (p — soit dans la spécialisition.ctun mot de Ia langue commune. C’est ainsi que, par exemple, pour désigner le caractére des faisceaux lurnineux émis par des lasers, on fait appel au mot «cohérence» qui, reié 8 cette notion, devient alors un terme ; c'est également ainsi que, pour désigner un éloctron qui n’est pas apparié dans un atome, on fait appel au mot «célibatairen, qui devient des lors un terme dans le domaine de la chimie physiqui | — soit dans la création néologique, & partir de racines de langues ancien- nes ou en faisant appel, de multiples maniéres, a différents éléments des langues contemporaines : contraction, juxtaposition, remise en usage dun mot désuet, dérivation, etc. {voir le paragraphe 5.3.3.) ; — soit dans le revours aux forrtes périphrastiques ou syntagmatiques plus ‘ou moins complexds comirie c’sist le cas, par exemple, pour le terme sulvant : presse 4 plier & plateau ajustable et a bigorne. Le terme se caractérise. fin, cinquiémement, parle fait. que. thomo: nymie n'y constitue pas un risque d'ambiguité. Cette caractéristique se fonde 2 de tout terme 8 un groupe sémantique donné, de sorte que sur le plan du distours un terme constitue un couple dénomination-notion clalrement identifié par le contexte et que, sur le plan logique, il trouve sa place dans une structure higrarchique notionnelle & I'intérieur d'un domain C'est ainsi que, par exemple, la forme linguistique «chromatiquen se retrouve dans au mrioins(trols termes homonymes — dans le domaine de la musique, une suite de sons se succédant par demi- tons est dite chromatique — dans le domaine de la biologie, ce qui est relatif aux chromosomes est dit chromatique ; — dans le domaine de ‘optique, les défauts causés parla variation de t'indice de réfraction d'une lentile en fonction de la longuaur d’onde portent le nom d’aberrations chromatiques. Cette demiére caractéristique du terme illustre le nécessité, nologie, d’éviter de donner a Ja forme linguistique une importance prioritaire, par rapport a la notion que cotte forme représente, Une celle attitude risquerai de conduire & ce que Bally (1951: 38) qualifie d’instinct érymologique ou diinstint anafogique. C'est ainsi que, par exemple, le sujet parlant non spécialiste et non prévenu pourrait étre tenté de déduire de la forme «clcnique» qu'elle est un dérivé adjectival du teime «clone, substantif recouvrart la notion suivante : ensemble des cellules identiques issues d’une méme celule par division mito- tique. Or, cette notion na rién & voir avec celle que recouvre le terme «cloniquen dans le domaine médical, et qui peut s'énoncer comme suit : se dit de con- vulsions consistent en contractions musculaires rapides et désordonnées. Bref, le terme est un signe linguistique composé d'un signifiant et d’un signifié : D (dénomination) _ signifiant N (notion) signifié Cependant. la forme linguistique «termey peut également représenter la seule partie signifiant du signe terminologique, c’est-a-dire la dénomination. Cet emplol homonymique est fréquent dans la documentation terminologique = seul le contexte permet alors au lecteur de savoir sila forme linguistique «terme» ‘applique au couple dénomination et notion ou seulement a la dénomination, ‘Rinsi, dans la phrase : «Le dépouillement des CST permet de faire la col- lecte des termes», il s'agit des formes linguistiques ou dénominations ; mais dans la phrase : «La terminologie établit une distinction entre le terme et le non-termey, on fait référence au signe terminologique complet. T (terme)® = 1.3.3. Les termes «dénomination» et «notion» 1.3.3.1. Ladénomination La dénomination est la forme linguistique externe. du terme ; elle est également, & fa suite d'un rapport tabi soit par usage, soit de facon artificille (par exemple en création néologique), le représentant de la no Les travaux terminologiques portant sur les dénominations en étudient deux aspects : celui de la forme elle-méme et celui du rapport qui 'unit & une notion pour une langue donnée, Le rapport qui s'établit entre une dénomination et une notion est mono- férentiel, c'est-a-dire. que, pour un terme donné, & une dénomination cor- respond une notion et une, seule. Cela ne signifie pas qu'une méme forme linguistique ne puisse étre réutlisée, bien au contraire, mais. cola signfie que, chaque nouvel emplol d'une m&me forme linguistique exteme, associée 4 une notion différente, donne lieu aun nouyeau terme. Cela ne signifie pas non plus que la notion représentée par une dé- nomination est nécessairement simple. Par exemple, les dénomination: hypertension artérielle et ertériosclérose correspondent chacune & un référent composé de plus d’une notion. II peut méme se produire qu’un référent soit lukméme la somme de deux référents multinotionnels, ce qui est le cas, par ‘exemple, du terme maladie d’Alvarez (hypertension artétiele + artériosclérose). 6. Solon le professeur Siforov, président du Comité da terminclogie de FAcadémio des sclonces {de "URSS, ce mode de représentation : D/N, quise lit «0 sur Na, comporte une ambi- ‘ite, car I peut btre Interpr6té comme un quotient. Nous le consorvons cependant, car iL consttve un mayen commode da représenta efit qu'un sige terminologique compo ‘elle du sigifié. Ce rapport est également univoque, c’est-a-dire que, pour un terme donné, & une notion correspond une.dénomination.et une seule, Cola ne veut pas dire qu'il ne se trouvera pas de cas oi la méme notion est exprimée par plus d'une forme lingulstique externe, Les cas de synonymie terminologique (pour une notion, deux ou plusieurs dénominations dans une méme langue) sont nombreux ; c'est précisément I'une des taches de la nor- ‘malisation (chapitre 4) que de réduire ia synonymi En somme, la relation entre dénomination et notion est réflexive, ou iniveque, pour un terme donné, ce qui peut s'ilustrer de la faron suivant bi FIGURE II! : Réflexivité de la relation dénomination/notion univecté monorétérentiats 1.3.3.2. La notion terminologie est analogue & celle du con philosophie, et peut se décrire de facon générale comme une représen' abstraite composée de l'ens entiels & un grou btenue par soustraction des caractéristiques essentiels, on trouve I’un ou l'autre, ou ints : forme, fonetion et nature. Prenons le cas d'un premier groupe dentités, celul des objets et, dans ce groupe, un exemple, celui de la notion de chariot élévateur (domaine de la manutention).. ensemble des trois éléments Dans un premier temps, dépouilions tous les chariots élévateurs exis- tants de leurs caractéristiques individuelles non essentielles, comme, par ‘exemple, la couleur de ta peinture qui les recouvre, leur état de neuf ou d’oc- casion, le nom du fabricant, le degré de puissance du moteur, etc. Nous observons alors une classe d’objets qui ont ensemble des traits ‘communs essentiels : — quant & laizaturd : il s'agit d'une machine, c’est-a-dire d'un assemblage de pidces articulées capable de produire un travail ; — quant d laiformd : tous les chariots élévateurs comportent un mécanisme de déplacement au sol, un mécanisme de saisie et ce transport ainsi qu'un Jou de commandes, y compris une place prévue pour l'opératour ; — quant a la Fanction\: cette classe de machines sert A prendre des charges plus ou moins lourdes et plus ou moins facles d’accés pour les transporter ible des traits communs essentiels @ un groupe _ _d'un endroit & un autre, permettant ainsi & une seule personne d'accomplir ‘sans efforts musculaires un travail qui normalement requerrait les efforts conjugués de plusieurs manutentionnaires. Crest cette représentation abstraite qui constitue la notion représentée par la dénomination chariot é/évateur. Ii s'agit d’une notion générique, c’est- edie qu‘elle.recouvre A la.fois la. compréhension et I’extension (paragraphe 1.1.2.) dela notion de chariot élévateur. Dans un second temps, on constate que, parmi les traits communs cessentiels, se trouvent des variantes qui permettent de subdiviser cette classe d'objets en sous-classes, soit quant a la forme, soit quant a la fonction. On obtient alors un ensemble de notions spécifiques que nous représentons & aide de leur dénomination en langue anglaise’ : fork (litt) truck high-lft platform truck fowelife platform truck ‘nonlift platform truck pallet truck rider truck shelf truck, ete. Dans le second groupe d'entités, celui des idées, l'objet de la notion peut étre moins facile & cerner, mais c'est au moyen d'une démarche analogue® qu’on y arrive. Il faut entendre ici «idéen dans un sens large comprenant des procédés, des comportements, des activités, des concepts, des qualités, otc., auxquels on fait appel dans les langues de spécialité, 1.3.4. Les langues de spécialité (langages spécialisés)9 et la Tangue commune 1.3.4.1, La notion de langue de spécialité (Lsp) {I faut noter d'abord que les expressions «langue de spécialitén (langage spécialisé) et «langue commune» (Le) ne recouvrent qu'un sous-ensemble de 77. On trouvera fs dénominatione frangslses dans lo Petit lexique de fa manutention publié par Office de a langue frangaise, Québec, Editour officiel du Québec, 1874, p. 27, c'od cos ‘examples ont tb tds. Jcuns dront que cette conception de la notion est simpliste et concorde mal avec fos théoris philosophiques; i! auront raison, La philosophie était, en effet, une cistinction entre concept et notion, que ne retlent pas la terminologie, du moins dans état actuol dos choses. Il sagit il de une des nombreuses questions & propos desquelles la réflexion ‘devia se poursulvre, dans la cadre do laboration d'une théorie dla terminologi. 9. Nous conservone, dans la présente tion, & cause de son usage assez répandi, lo terme «langue de spécaltés, bien qu'l ne sot pas satistaisant (voir p, 78, note 12). la langue, celui des lexémes, La terminologie @ pour objet, en effet, Ja dé- nomination des notions ; ce n’est donc que de facon accessoire que ses pré- occupations rencontrent celles de la phonologie, de la morphologie et de la terminologi expressions, les notions en usage dans les activités spécial 1) clest doric aun ensemble lexical qu'elle s'intéresse"? d' | Dans l'ensemble des mots et expressions d’une langue donnée, les termes représentent, on a vu, une proportion de plus en plus importante par apport aux mots ou expressions de la langue commune, Le schéma de la figure V illustre cette dichotomi A Vintérieur du premier cercle se trouve la zone de la langue commune. Zone des ensembles utra-spicieisés de L=p i : i Ensemble des zones de Lp, Fromiere de domaines das Zone mitoyenne Zone centrale des Lep La frontire entre la zone de la langue commune et ensemble des zones de Lsp est perméable, de sorte qu’en principe rien n‘interdit & une forme lin- guistique de se trouver & la fols dans les deux zones, ce qui peut se produire cde doux marires, soit dans le sens Lc ——~ Lsp, soit dans le sens Lsp——= Lo. {Cest ainsi quo, par exemple, a forme ingulstique weoliquen se trouve & la fois dans les deux zones, avec cette différence toutefois que dans la zone des Lsp elle fait référence, dans le domaine médical, & une seule notion, alors que dans [la zone de Le, elle prend plusieurs sens, ensemble des zones de Lsp se répartit sur trois cercles concentriques allant de la zone mitoyenne, la plus rapprochée de la langue commune, jusqu’a la zone des ensembles ultra-spécialisés. La représentation en bandes [plus étroites de ces deux zones illustre qu’en général, mais cela varie d'un ‘domaine & autre, le nombre de termes est moins élevé dans ces zones que dans la zone centrale des Lsp. est dans la zone mitoyenne que se trouvent des termes du type de phase, moyenne, structure, atome, mesure, degré, etc. Ces termes n’ap- partiennent pas en général de facon spécifique & un domaine particulier, et les notions qu’is représentent se rapprochent souvent des sens que les mémes formes linguistiques ont en langue commune. Langues de spécialité et langue commune A opposé, le vocabulaire ultra-spécialisé ¢ 12s, ou lexdmes spécialsés, ne se imitant pas dans lour forme & des unités simp FIGURE IV Sil'on considére le schéma de la p. 25 sous angle des sujets pariants, centre, de sorte que le nombre des usagers so raréfie graduellement dans la direction des cercles excentriques. On notera que l'ensemble des zones de Lsp comporte des subdivisions d‘importance relative plus ou moins grande, destindes a représenter des ‘masses lexicales plus ou moins abondantes selon les domaines et marquées par des frontitres de domaines. Ces frontiares sont perméables, notamment dans des domaines, connexes comme ceux des sciences de la santé, ou en- core ceux de la chimie-physique. Le schéma n’offre pas dillustration dans le cas de trois autres phéno- ménes dont il faut également faire mention et qui seront abordés plus loin : a) Ia distribution des domaines en sous-domaines, b) es niveaux de langue en Lsp, fl morymie on terminotogie Précisons enfin que les expressions «langue(s) de spécialité» et «lan- ‘gue commune» ne doivent pas étre entendues dans un sens littéral, En effet, dans le juels) de spécialitén, c'est au niveau de. la parole et non a cel iques. Autrement di, cest en contexte, comme ont démontré entre autres Kogourek (1979) et Drozd (1978), et donc. en situation de discours, que telle unité linguistique appartiendra a la zone des Lsp ou ala zone de la Lc (voir en annexe, p. 189, Ahmanova, 1974). Dans le cas de «langue communes, il faut noter que tout l'appareil phono-morpho-syntaxique est sous-jacent aussi bien aux Lep qu’a la Le. Dans les deux cas, on a affaire & des ensembles lexicaux qui constituent des sous- ensembles d'une langue donnée. Johnson et Sager (1979) résument admirablemont cet aspect : the lexicon of a special codo will contain a large numberof items which are endowed With the property of special reterance. I wil also contain tems of general reference which do not usualy seem to be specific to any discipline or disciplines and whose ‘aferental properties are uniformly vague or generalized. The items which are charac | terized by special reference within a discipline are the terms of that discipline, and collectively they form its terminology ; those which function in general refecence over 2 varoty of codes we cal simply words, and their totaly the vocabulary ‘Since the number of lexical elements ina language is fice, some Rems may have to do ‘double duty, so that words may be pressed into service as terms in partieular codes {0.,, noel or the samme tam may function asa different tarm in different codes (2, entropy). jctualisent en termes ou.en non-... 1.3.4.2, Les caractéres spécifiques des Lsp Nous considérerons les caractires spécifiques sur le plan textuelet sur le plan lexical"', I faut entendre par un bilan texiyeh ta configuration globale du mes- sage, celle qui non seulement permet de distinguer facilement une CST d’un texte littéraire ou d'un article de journal, mats également, et sans faire appel au contenu, d’établir une distinction entre deux CST de domaines différents (par exemple le rapport d'un économiste et un rapport médical) ou entre deux CST de niveaux différents dans le méme domaine (par exemple un manuel d'entretien d’avion et l'article dun ingénieur dans une revue spécialisée en ‘aéronautique) 2, existe done, comme on I'a déja noté (Rondeau, 1979) un style soier -o-technique général, qui permet de départager les communications entre CST et non-CST, et des styles scientifico-techniques particuliers, observables sur deux axes, celui des domaines et celui des niveaux de langue. Dans les lignes qui suivent, nous nous limiterons aux caractéres spécifiques du style scientifico-technique général. Il faut entendre par [plan /exical|celul des terminologies. Encore ici, il faut noter I'existence — 1a) de terminologies plus générales, dont bon nombre d’éléments sont com- muns & plusieurs disciplines, ce que nous avons noté dans la figure IV sous le titre de zone mitoyenne ; b) _d’une masse terminologique correspondant a la structure notionnelle de domaines particuliers, y compris des sous-ensombles ultra-spécialisés véritablement propres & chaque domainé ou sous-domaine. Certains des ccaractires spécifiques que nous énumérerons, et qui sont tirés de la masse terminologique, peuvent étre plus accentués dans un domaine que dans un autre, C’est ainsi que, par exemple, en chimie la suffixation est exploi- 1t6e de facon beaucoup plus systématique qu'en médecine (dans la classi- 11. L. Hoffmann (1976) consid cette dichotomie comme atc ‘selon Iul trop généal et le second, trop trot. Cotte position se-congoit sl on se livre & des ‘analyses foulées de CST. Toutefois, dane optique d'une «introduction 8 la terminologie», Afton dos Lap sous un ou Fave do eux andes, pour eonsuterHotnann fo. ct. 12, Sila difference entre une CST et une communication non spécialisée est on géréral facile- ‘ment perceptible, c'est qu’ele «'appuie sur des caractires propros & une et autre de cos deux formes do communication. iddalement, done, I faudralt dégager las doux sie do ca- tactres. Il 6st beaucoup plus facie, copandant, parce que les CST constituent un ensomibla moins vaste at mioux déiits, de tenterd'en dégager les carctires spécifiques que d'essayer analyser coux des communications non spécialisbes, fication des éléments, a telle forme de suffixe correspond une notion et une seule, toujours identique & elle-méme). 1.3.4.2.1, Les caractéres spécifiques sur le plan textuel On peut les regrouper en trois catégories : a) coux qui sont d’ordre syntaxique ou linéaire ; ils se retrouvent dans le déroulement de la phrase ; b) ceux qui concernent les éléments constitutifs de la phrase ; c) ceux qui ont trait & la forme externe (support) du message. Dans le premier cas, on peut noter : j) la concision. La phrase de CST va, en effet, directement au but, sans circonlocutions. La redondance, qui caractérise et perfois fait le charme *\ de la communication non scientifique ou technique, est absente sauf en cas de nécessité. Il est intéressant de noter, & ce sujet, que plus la CST est spécialisée, c’ést-S-dire que plus le locutéur dont elle émane est spé- P cialisé, plus elle est concise, Cela tient au fait qu’a un niveau élevé de spécialisation, d'une part, les rapports entre dénomination et notion sont beaucoup plus étroits et, d'autre part, les termes évequent, dans esprit du locuteur et de 'interlocuteur, des types identiques de relations inter- notionnelles. la précision. Sous cet aspect, on peut noter I'emploi d'un nombre rolati- verent restreint de charniéres du discours (Vinay et Darbelnet, 1958) sans variantes sémantiques. C'est ainsi que, par exemple, la charniére done exprime normalement en Lsp une relation de cause a effet. la dépersonnelisation. Ce caractare varie, évidemmert, d'une discipline & autre en ce sens qu'il sera plus accentué, par exemple; dans un acte notarié ou une police d’assurance que dans le compte rendu d'une séance de commission parlementaire. Il n’en reste pas moins qu'il est fondamental et commun, & des degrés divers, & toutes les CST ; c'est d'aillours par lui surtout que les CST se distinguent de toutes les autres formes de com- munication, A opposé des CST se trouvent les textes littéraires, dans lesquels la personnalité de Yauteur joue, au contraire, un réle prépondérant, Dans le second cas, parmi'les caractéres propres eux éléments consti- tutifs de la phrase, on peut citer les études statistiques faites par Hoffmann (1976: 254) et qui révlent que : li) c’est le lexique qui confére a la phrase de CST sa spécificité, plus quo tout autre élément, comme Iillustre une courbe mettant en présence le phonéme, le lexéme et le membre de phrase ; iw verb tres termes, c'est le groupe nominal avec les chamiéres qui forment en général essential de la phrase de CST, le verbe ne jouant ‘souvent qu'un réle de charni&re modale entre le sujet et objet. Dans le troisiéme cas, parmi les caractéres propres a la forme externe du message, mentionnons : 1 importance fonetionnelle de {a langue écrite par rapport a la langue orale. En effet, mis & part les discussions entre spécialistes, la plupart des CST font Iobjet d'une rédaction et c'est généralement sous forme de message écrit qu’elles sont recues par I'interlocuteur. Bien plus, dans certains domaines, par exemple le droit et les st Ie texte écrit qui seul fait autorité ; Ti) Ie fréquent recours a Illustration, sous différentes formes : dessins, gra- phiques, schémas, signes divers, etc, 1.3.4.2.2. Les caractéres spécifiques sur le plan lexical Pas plus que dans le cas des caractéres spécifiques sur le plan textuel, hous ne tenterons ici d’étre exhaustif. Nous énumérerons huit caractéristiques propres aux terminologies, dont quatre ont rapport au u (signifié) et quatre ont rapport a la forme (signifiant), 1.8.4, ‘Quant ais contenu, on peut noter : a) La référence nécessaire & un domaine. La notion véhiculée par un terme se délimite principalement, pour un spécialiste de domaine, par la place qu’elle occupe dans le syst8me de notions de ca domaine, systdme structuré ‘qui fait partie intégrante des connaissances du spécialiste 9, Pour le non-spécialiste, le terme est une forme linguistique qui se distin- ‘gue d'autres formes linguistiques non considérées comme termes, mais pour des motifs différents. La oi le spécialiste.identifie instantanément et de facon spontanée un terme grdce & sa valeur de communication reliée & un ensemble notionnel dont il posséde ia connaissance, le non-spécialiste ne peut appliquer es. issance ot doit, par conséquent, avoir ecours dans tous les cas a la définition, ou a défaut, comme le note Dubuc (1979), au contes * b) La nécessité pour-une notion détre précise. Si son extension s'éta blit par rapport & d’autres notions, & I'intériour d’un systéme hiérarchisé, sa compréhension doit également faire l'objet d'une délimitation, réle générale- ment dévolu a la définition ou & un autre mode de représentation équivalent. Cette caractéristique des Lsp sur le plan lexical peut s‘énoncer comme suit : délimitation (ou précision) des notions. c) La monoréférentialité. Nous avons déja noté ce trait particulier du rapport qui s‘établit, pour tout terme, entre la notion et la dénomination qui jen constituent les deux faces. d) Des rapports d’affinité avec certains mots dela langue commune, 2 qui est le cas, notamment, pour des termes-substantifs & l’égard de mots- verbes de la langue commune. Ce type de rapport privilégié, comparable & la notion de valence en chimie, permet de poser I'hypothase d’un sous-ensemble minimal de la langue commune auquel font normalement appel les textes de Lsp. L'exomple suivant illustre cet aspect (Destouches, 1964: 114) (Les mots- verbes en italique ont été mis en relief par nous) : Le schéma dela thforie fonctionnelle peut s9résume anal: 1 Les corpuscules C,4'un systéme sont représontés chacun par une fonction de point de Fespace-tompe uj(P, tl: 2 Cos fonctions uP, t obéissant & un systime déquations aux dérvées particles fon lndares du premir ordre par rapport au ter 3 Les fonctions u;(P, t) anpartiennent chacune & un espace fonctionnel (R.,1) ; on ‘admet que cet espace est plongé dans un espace fonctionne vectra! (R,,,). Le systéme ' est alors reprdsenté par un seul point u dans Fespacefonctionnel ce cotiguation (R_) ‘form parle procul direct des expaces (Ry). Dans le cas réguler, sion denne un point intl Mo, (..) A.un engamble do conditions Intses imprécisas correspond un ensemble {de mouvement dane espace de configuration, Pour un systdme quanti, oss mouve- ‘ments tendont rapidement vers des mouvements quantfés. Ceux-cl sont décrits par des trojectotres particulléres cites trajectoires quantifies, Aux intégiaes premitres cores- ‘pondent des varétés dans espace (Fy,,) sur lesquelles sont tracées les ajectoires des points figuras. 1.3.4.2.2.2, Quant ala forme a) Sous cet aspect, le caractére spécifique des éléments lexicaux des Lp le plus facilement repérable est colui de la cancision, Ce caractere a ceci de particulier qu’ll est lié directement au fait que les termes sont d'origine (TO) ou d’appoint (TA). Dans le. cas des TO, ils ont tendance & devenir de plus en plus concis, par des moyens divéis, comme la rédyction (monnaie de la Ban- que centrale——r monnaie Banque centrale——» monnaie centrale), Ja ‘roncation (quasar = quasi-stellar), la siglaison (écu (European Currency Unit BP"4, ONU). Par contre, en TA, les créateurs de termes ont souvent tendance. 14. Tecme désignant un poste de bande publique, récamment normalsé par Office deta langue ‘francaise du Québec ot destiné & remplacer, dans usage québscois, le terme anglais C8 (eitzen’s band). Fminologigue, ce qui a pour effet scertuer le recours au syntagme, et méme parfois a la périphrase définitoire. Mais le besoin de concision se fait sentir aussi bien en TO qu’en TA c'est ce qui explique, dans les deux cas, le recours aux symboles (chlorure de sodium ——+ NaCl) ou aux synonymes de dimensions réduites (dans le domaine des semi-conducteurs : trou de conductibilits —» trou). La tendance & la concision est un phénoméne langagier naturel qui ne saurait & lui seul caractériser les Lsp (on pourrait, en effet, en citer de multi- ples exemples en langue commune). C’est par la systématisation de son em- ploi et des modles auxquels on a recours qu'il se rattache proprement aux Lsp. b)_ II faut citer également l'aspect morphologique. D'une part, les icales de Lsp font abondamment appel aux racines des langues an- Giennes (pour les langues indo-européennes) ou au fonds linguistique de la angue ellé-méme (israél, URSS, etc.) ; d’autre part, la préfixation et la suf- fixation, modes de formation bien connus en langue commune, font en Lap. objet d'un traitement particuliar, soit, comme c’est le cas pour le francais, en acceptant une dérivation beaucoup plus ouverte, soit encore, de facon générale, en assignant aux affixes des valeurs notionnelles fixes. ©) Le fixation des régles graphiques revet, en _Lsp, une importance ite d’un on desting & éviter toute smbiguité. ue, par exemple, en adoptant le SI'8, les pays partici pants ont adopté des graphies comme litre (méme pour anglais des Etats- Unis) ; de la méme maniare, & cause des servitudes qu’engendre le traitement des textes par ordinateur, des régles rigides concernant 'emploi du trait d'union sont a l'étude au sein de I'ISO. d) Contrairement & ce qui se passe en langue commune, dans laquelle le message est le plus souvent transmis de fagon orale ot parce que les CST se présentent le plus souvent sous forme graphique, Jes variantes phoniques sont, en Lsp, dimpartance.relativement moindre, C'est ce qui donne naissance ce que l'on appelle en ariglais des international words, caractérisés par une forme graphique & peu prés identique, peu importe la langue dans laquelle ils sont employés, méme si ces langues imposent & ces termes des formes s0- nores parfois fort différentes, L’exemple suivant est tiré du document de VISO/R 639 (1967) : 18, Hoffmann (1976: 254) » observé, au moyen de rlevés statistiques, dintérossants phénoménes de concentration dos suffices dans des friquonces davies pour la médecine, la physique ot la chimio, on trangals et en anglais, ainel que d'importantes ditférences de fréquence pour 4 mime sufi dans ls trois domaines (est e cas, par exemple, de -ure et do ~ment en fa sais). Le tableau montre également que les Lap de ces trols domaines sont beaucoup plus hhomegdnes, du point de vue des suffixes, en anglais qu’en transi. 16. Systime intemational unités. jon En, Fr positon F ton D positon s jon 8 positron ESv fone 1 Positron D jon SvPI Positrone 1 pozyton PL | 1.3.5. Terminologie monolingue et terminologie multilingue On a vu, au paragraphe 1.3.2., qu'un terme constitue, & lintérieur d'une langue donnée, un signe linguistique & double face, noticn et dénomination. lest fréquent, cependant, que les travaux terminclogiques portent sur deux ou plusieurs langues. On verra, au chapitre des méthodes de la termi- nologie, comment ce problame est abordé et traité. II est cependant utile de fournir dés maintenant un apercu du comportement du terme dans optique de la terminologie multilingue (que I'on nomme également terminologie bilingue, comparée ou différentielle). a, eur d'une méme langue et pour un terme don- 1né, un rapport biunivoque entre notion et dénomination, I n’en sauralt étre de méme dans la comparaison des termes entre deux ou plusieurs langues. La terminologie, phénoméne linguistique, obsit & cette foi fondamentale selon * laquelle. chaque langue constitue un découpage particulier du réel, ce qui donne parfois lieu & des correspondances entre notions d’une langue a I’au- ‘tre, mais parfois aussi a d’importantes différences. On peut représenter ces correspondances et ces différences de la facon suivante : Dans le premier cas, un terme exprimé dans une langue L; est en cor- Tespondance exacte avec un terme exprimé dans une autre langue Lz. On @ alors : 5 D ras tes=(2) = (2) Ny ANA, ‘olla dénomination D de Ly = Is dénomination D de Lz et fa notion N de Ly = la notion N de L., avec un rapport de D & N identique dars les deux cas. C'est ‘ce que f'on trouve, par exemple, dans les deux termes ordinateur (Fr) et com- puter (En), ot lg notion e sa dénomination et notion sont identig deux dénominations correspondent ‘en tous points une & autre. Dans le second cas, un terme exprimé dans une langue Ly ne correspond pas exactement & un terme exprimé dans une autre langue Ly: Tuy * Tag tat de fait qui provient de ce que la dénomination en langue L recouvre une notion moins étendue que la dénomination en langue L? (ict ‘soit parce qu'il faut deux termes” en langue Ly pour correspondre & un terme en langue Ly: (i).* (8) ). >) x WN}. WN, soit parce que la dénomination en langue L ne recouvre que partiellement la notion exprimée en langue La: rm). G), Ui peut arriver également qu’une notion ne soit pas exprimée dans une langue autre que la langue d'origine, parce qu'elle est encore inconnue ou parce qu’elle n'a pas regu de dénomination en langue étrangere. C'est le cas, ‘assez souvent, au Québec ou en France, oti on retrouve une notion congue ‘et dénommée en Amérique anglophone et pour laquelle il faut trouver une dénomination frangaise"®, D <* rai), -(@), te 1 Whe ce qui améne un spécialiste du domaine, un terminologue ou un traducteur & créer une dénomination, donnant ainsi existence a un terme nouveau. ‘On peut constater qu’en ce qui concerne fe second cas, le.principe fondamental de la démarche terminologique est de comparer les notions d'une autre, Cest.aprés cette comparaison des notions que viendra la com- paraison des dénominations sous angle de leurs rapports respectfs avec les notions. En d'autres termes, dans les travaux de terminologie bilingue ou mul tilingue, ce n’est pas une équivalence de dénominations que l'on recherche d'abord, mais. une équivalence de notions. Pour une notion donnée, délimitée ‘au moyen d'une définition et reliée & une dénomination en langue d'origine, 17, Los rapports signals ic! sont réversbles. ls peuvent dtze us de droite & gauche auss bien qua de gauche & droite. 1B, Crest co qui explique, per exemple, que bon nombre de vocabulaires spécalis * Québec, ou en Francs notamment par FAFNOR, sont bifingues, ‘ang ‘de point de départ et de moyen de cireonseziea.notion (bien que ia langue coi 29s doux ents gbopoltiques soit le francals). on tentera, s'il n’en existe pas, d’établir une dénomination conforme & cer- |teins critdres (voir paragraphe 5.4.1.) ; c'est la le. fondement de la création ‘néologique en terminologie. Chapitre 2 Documentation et terminologie 2.1, INTRODUCTION 1. On ne peut dissocier l'une de autre terminologie et documentation, car tout travail terminologique doit nécessairement faire appel, directement ou indi tune abondante documentation spéciaiisée. C’est la un prin- cipe admis dans les faits par tous les organismes publics ou privés & vocation terminologique. En effet, l'objet linguistique propre de la terminologie est lelfeme); ot les termes se trouvent, soit en vrac dans immense corpus que constituent les communications scientifiques ou techniques, soit sous une forme quelcon- que de classement dans des ouvrages lexicographiques de tous ordres (glos~ saires, Vocabulaires, dictionnaires, banque de termes, etc.), len résulte que le terminologue doit non seulement avoir la possibilité de consulter une documentation compléte, mais qu'il doit également étre en mesure de juger de la valeur et de la fiabilité des documents dont il se sert et ‘savoir faire usage de la documentation. Cette derniare question reléve co- pendant de la formation du terminologue ; c’est pourquoi elle ne sera abordée Ici que de fagon sommaire. - 2. Par ailleurs, si les CST peuvent se présenter sous forme sonore aussi bien que sous forme écrite, les méthodes de travail de la terminologie favorisent Je support fourni par I'écriture, C'est pourquoi, de fagon générale, ‘nous nous référerons, dans le présent chapitre, & la documentation sous forme crite : 3. Enfin, si 'on considére les documents produits par le travail termi- nologique, ils se répartissent en deux groupes : a) les documents produits 4 /‘usage des terminologues ; b), les documents destinés aux usagers des terminologies. Considérons le schéma de la figure V. GROUPEA™ Publication de guides, manuel, directives Jonah et Publication 'ouvrages ‘Traitement dot re entendu ic au sens large, comprenant en tout ou en parte le dépistage, Is collect, I vtifieation, la normalization, le eration etd articles, i utomatisés ‘Travaux de recherche théorigue ou apptique Rencontres et collegues ‘de formation | dee terminoloques Programmes ‘terminologies dans [TF stockage ses | LI A roaceneemace || ‘graphic terminclogique méthode diverses Identification de problemes ordre ‘théorique ou pratique ‘Mize au point de >| terminologies [ jques, compris les CST orale ov éertes Groupe A : documents produits usage des terminologues ; groupe 8: documents destinds aux usagers des terminologies néotogique. FIGURE V : Documentation produite par le travail On peut constater que le premier groupe se subdivise & son tour en deux sous-groupes : — celui qui comprend des ouvrages d'ordre théorique ou pratique, ainsi que des articles, communications, exposés présentés dans des colloques ou congrés, etc., portant, soit sur des questions proprement terminologiques (des questions relatives des termes), soit sur des problémes d'ordre méthodologique ou d’ordre linguistique au sens large, rencontrés au cours des travaux terminologiques; = celui qui concerne plus particuliérement les méthodes de travail, y com- pris, par exemple, les normes et recommandations émanant du Cor ‘technique 37 de ISO" {Organisation internationale de normalisation). Le second groupe de documents, outre qu'il se présente sous une tres grande variété de formes, se caractérise par le fait qu'il sert & réalimenter le bloc «Ensemble des sources terminologiques». 2.2, TYPOLOGIE DE LA DOCUMENTATION L’ensemble documentaire terminologique (sources et outils ou sources et produits lexicographiques) peut se partager en cing catégories qu’il-convient de passer briévement en revue. 2.2.1, Documentation relative a la recherche théorique et aux postulats fondamentaux de la discipline Ces documents ont en général pour point de départ des problémes rencontrés au cours des travaux terminologiques, comme le notaient Lotte et Wister au début des années trente et comme |'ont observé de nombreux autres par la suite. On y trouve des travaux de terminologues, de linguistes, de lexico- graphes, et Ils se caractérisent parle fat que, sls rouvent leur origine dans 1. Extrait do avant propos de Norme internationale ISO 1951, Genve, 160, 1873. = F160 8 contd un Cont Tocrique dont a mision et de digoger etd formar des pr cipasobdraux wn rtire de terminlogie ode elcographie = tarminologiques le Cori Techy ‘iqueS0/TC37, Taminlogie/Pnclps et coordination. se publications abodes parce Comité Tachrique concement 4 estégoras de queton, davai 1. Voesbuea dal teminooga: 2. Procetued Ssboraian des vocabulirs normalise nationeuxetinterrationaix 13, Normaiesdon naonale st enatonao des rotors, des termes et d lus dons: ines de fermatontertires de valour ‘4. Preston dos vocabulaes mondingues t mutingvs,y compris as symbole iexio- ‘rapigues Le pubcaon ressorisant bl cigars 2 conatve une conte de gue pour Frgaisaton du ‘wal ands qu cols des autres cages concarnent ds dts ecniues Pour plus de détals concemant cat organisme, voile paragraphe 4.8.1.1.7. les problémes quotidiens que rencontre le terminologue, ils n’ont pas pour but, court terme, de fournir au terminologue des recettes méthodologiques immédiatement applicables. Leur objectif général est d’élaborer pour la terminologie une base théo- rique suffisamment large et solide sur laquelle pourront s‘appuyer des tra- vaux de recherche appliquée, constituant un ensemble cohérent et orient vers la recherche de solutions aux problames dordre pratique. C’est le propre.. de toute sclence?, en effet, de se doter d’un cadre théorique, & partir du ‘Moment oil son objet et ses méthodes commencent a se dessiner avec plus, de précision, Le cas de la terminologie n’échappe pas 8 ce processus : née d'un besoin de précision et de clarté dans les langues de spécialité, elle s'est d'abord confondue avec la lexicologie et surtout la lexicographie, pour s’en dégager par la suite en identifiant, son objet propre et ses méthodes grace & des moyens empiriques. On a fait de la terminologie bien avant de tenter de définir cette discipli _____ Les quelques chercheurs qui se sont livrés & des réflexions sur la ter- minologie, encore que peu nombreux, ont jeté les bases d’une théorie de la terminologie dont on peut espérer des développements importants dc! Ia fin du sidcie. Parmi les réalisations & signaler dans cette catégorie, il faut mention- ner d'une pert les travaux germano-autrichiens, soviétiques et tchécoslovaques, dont la tradition remonte aux années trente, et d’autre part les travaux cana- do-québécois, frangais et britanniques, plus récents. Bon nombre des documents les plus importants & signaler sous les six aspects qui précédent sont mentionnés dans les ouvrages cités en référence, . 211. Pour plus de détails, on pourra consulter la bibliographie établie par Rondeau, Felber et col. (1983). Nous nous limiterons, dans les lignes qui suivent, a une analyse des grandes tendances qui se dégagent de ces ensembles de travaux, sur la question des fondements théoriques de la terminoloy 2.2.1.1. Travaux germano-autrichiens Le principal représentant de ce groupe est E. Waster, ingénieur, in- dustriel et professeur, qui vécut & Wieselburg et & Vienne. Parmi les autres 2. Dubuc (1978: 16) refuse de considérr la terminologle comme une sclanes; pour ll, ell ‘est encore qu'un at, considgration tout & fait normale, compe tenu de la ‘terminologin & laquelle T se réfere (p. 14). Cela démontre que appelaton etar recouvre plusiours notions, dont une correspond & ce que Fon st convenu ‘appl 0u pratiquey et autre & ce qui est & proprement rméthodes bion définis ou en vole de défn art jacen, avec un objet et das noms, il faut également citer |. Dahlberg et G. Wersig®. Les publications de ‘Wister ont eu une influence considérable qui se maintient encore aujourd'hui, mais elles sont en général replacées dans leur perspective historique. Parmi les grandes tendances de ta pensée germano-autrichienne, nous signalerons les suivantes, que nous énoncerons sous forme de postulats : 1. Le systéme notionnel est fondamental en terminologie ; ce sont les notions que 'on classe d’abord, pour ensuite classer leurs dénominations. 2. Un systéme de notions est un systéme logique aves higrarchisation ale : Tes jimitent une par rapport a l'autre selon des rap- ‘ports qui s‘établissent sur deux axes (voir paragraphe 1.1.2.) : horizontal al (extension). C’est sous cet aspect, notamment, que la terminologie participe de la logique et de I'ontologie (Waster, 1979). En corollare, uni syst8me de notions ne se définit que par rapport & un domaine. st une caractéristique.fondamentale.du terme, c'est-a- rapport qui s‘établit entre notion et dénomination est toujours, en pe, monoréférentiel®. D'od : a) rejet de la synonymie (sauf dans les cas exception) et b) nécessité de la normalisation terminologique. Le principe de I'univocité, appliqué littéralement, conduit logiquement vers I «unification internationale des notions et des termes» (voir ISO/R 860), la situation idéale étant représentée par les «mots internationaux», unités ter- minologiques représentant une méme notion et de forme & peu prés identi ‘que dans plusiours langues (exemple : chim. phys. : ion). Il favorise également los tontatives.de création de langues artiticelles. 4, La définition occupe en terminologie une place prépondérante : (ce n’est pas le terme qui fait 'objet de la défini- La démarche germano-autrichienne doit principalement & E. Wuster blissement de principes méthodologiques fort stricts, qui ont pour but de garantir une qualité uniforme des définitions en terminologie. 5. La documentation constitue un volet indispensable de tout travail terminologique. En corollaie, la science et les techniques de la classification (Waster, 1963, 1971 ; Dahlberg, 1976) sont également indispensables. 3. faut égaloment citer L. Hoffmann (1976, 1978) de Université Kar Marx Leipzig, dont les ‘travaux, publée on allemand, $8 rapprochent davantape des travaux soviétiques quant 8 Ia démarche: 4. Cette position extréme que Fon trauve dane le travaux germano-autrichlens,Ingpirée de piilosophes et des linguistes allemand, sp concoit facilemant.dans le cas des sciences ‘exacts ou de nomenclatuessystématques : ee est Inéaliste dés que fon tomibe dans d fomaines. Ele correspond au vieux réve de la langue parfiten évoqus par Roy (1873: 6. La science terminologique (Terminologielehro} s'applique & deux niveaux : celui de l'ensemble des terminologies et celui des terminologies particuliéres. 7. Dans le but de produire des ensembles terminologiques servant effectivement & facilter la communication, il faut normaliser les méthodes de {a lexicographie terminologique. 2.2.1.2. Travaux soviétiques Los travaux soviétiques remontent, comme dans le cas des travaux germano-autrichiens, au début des années trente avec D.S. Lotte et S.A. Caplygin. On peut dire de cette démarche qu'elle comprend, entre autres ca- ractéristiques, un nombre beaucoup plus important de représentants que dans le cas de la précédente. Parmi les chercheurs principaux, il faut signaler Drezen, Vinokur, Kulebakin, Klimovidki, Kutina, Golovin, Kandelaki, Ahmanova, Danilenko, etc. pour n’en mentionner que quelques-uns, Parmi les constantes qui se dégagent de ces travaux, notons les suivantes 1. Lat logie est une discipline appliquée en ce sens qu’ cherche des solutions 8 des problémes pratiques posés par ia dénomination des notions dans les domaines scientifiques et techniques. Ces problémes se retrouvent en particulier : al dans la normalisation terminologique en langue russe ainsi que dans les autres langues des républiques de 'URSS ; b) dans la création néologique. 2. Comme l'objet de la terminologie est dordre langagier, les solutions devront faire appel a la linguistique, D'oi : 2) une conception beaucoup plus linguistique de fa terminologie ; b) une influence moins profonde de la philosophie que chez les chercheurs germano-autrichiens. Cette conception se traduit d’aillours par une démarche différente eur 'e plan des méthodes de travail. Alors quo, dang la démarche wistéri par hypothése comme termes) d’un domaine pour revenir par la suite & la définition des notions, puis la mise en place des terme 3. Les problémes terminologiques sont dordre socio-culturel et sont dignes, par conséquent, de s‘intégrer a la recherche universitaire. C'est ainsi que la plupart des chercheurs soviétiques en terminologie sont rattachés, soit 5. Cotte démarche se rapproche par beaucoup de points de calle quia cours &FOLF, 8a DGTD et dans rentreprise privée, {A une université, soit & I'Académie des sciences de I'URSS. Le premier Col- loque sovistique de terminologie, organisé par Académie des sciences, a eu lieu, rappelons-le, en'1959.! 4. Les représentants du groupe soviétique ont, dés les débuts, ma- nifesté un intérét considérable & I'égard de problémes fondamentaux, qui font d'allaurs toujours objet de travaux de recherche dans les milieux termi- nologiques internationaux. Parmi ces probiémes, ment = le découpage du terme, — Is spécificité du terme (opposition terme/mot de la langue commune/syntagme de discours), = la notion en terminologie, = Ia definition de la terminologie — sa place parmi les autres disciplines, — a distinction entre terminologie et nomenclature. 5. Dans le domaine de la normalisation terminologique, phénomane diordre sociolinguistique, la démarche soviétique prone une attitude prudente et attentive qui n’est pas d’ailours sans rappeler celle de la France et du Québec, ui ont établi une distinction importante entre recommandation et normalisation d'un terme ou d'un ensemble donné de termes (voir paragraphe 4.3.4.), 2.2.1.3, Travaux tchécoslovaques Les chercheurs tchécoslovaques ont également été actifs das le début des années trente, comme le note Kofourek (1965). Les travaux terminologiques sont étroitement liés & la défense de deux langues et de deux cultures, dicho- ‘tomie qui se manifeste par I’établissement de I' Académie des sciences tchéque (Prague) et de I'Académie des sciences slovaque (Bratislava). Parmi les prin- cipaux représentants du groupe tchécoslovaque, mentionnons : Havranek, Horesky, Roudny, Drozd, Kotourek®, Les thames le plus souvent abordés par les chercheurs tchécostovaques sont : 1. La normalisation linguistique y compris la normalisation termino- Jogique) sur le plan national, ainsi que la normalisation terminologique sur le plan international?. 2. La considération des problémes terminologiques dans une optique Jinguistique, non sans rapport cailleurs avec la tradition structuraliste de Ecole linguistique de Prague. 6.. M. KoSourek enseigne dopuie une daaina ‘années & Université Dalhousie & Halifax. 7. Apis une période de participation assez Intense aux activités de normalisation tarminolo- ‘sigue internationale dbs 'aprés-guere, la Tehécoslovaqule, depuis le début des années sobcante, semble marquer le pas. 3. La spécificité du terme et le type particulier de relation que le signe terminologique permet d’observer entre notion et dénomination. 2.2.1.4. Travaux canado-québécois 2.2.1.4.1. Ladémarche La démarche canado-québécoise se distingue sous plusieurs aspects des trois précédentes ; nous en énumérerons quelques-uns. 1. Ilfaut d'abord faire état de.sa jeunesse. Ce n’est guére, en offet, que depuis le début des afinées soixante-dix®que se développent les travaux terminologiques et que s'est amorcée, en conséquencs, la réflexion métho- dologique. Ce facteur, lié au fait que les travaux terminologiques ont été mis en route pour répondre & des problémes pratiques urgents, explique sans doute que les principaux chercheurs canado-québécols, plutdt que de se lancer dans I'élaboration de théories nouvelles, ont préféré, dans une premigre étape, se livrer & une synthése critique des travaux des quarante premiéras. années et notamment de ceux de Wiister. Ils suivent en cela une courbe évolutive analogue & celle des trois plus anciennes «écoles» européennes, dont la pensée s'est élaborée au cours des années cinquante et soixante, & partir d'observations tirées des préoccupations d’ordre pragmatique et des travaux sur le terrain qui avalent marqué les deux décennies précédentes. 2, La démarche canado-québécoise se caractérise dé plus par son important dynamisme. Il suffit, pour s‘en convaincre, de parcourir "abondante liste des rencontres qui se sont échelonnées depuis 1972, de prendre connais- sance des nombreuses réalisations qui se trouvent 8 Ottawa, Québec et Montréal notamment, dans de multiples aspects de la terminologie, et de consulter la liste des cours de terminologie qui se donnent dans différentes universités. 3. Le groupe canado-québécois n’est pas refermé sur jui-méme. Au contraire, il alimente sa réflexion en faisant appel a des contributions inter- nationales, comme le font voir les colloques intemationaux qui se sont tenus ‘au Québec sous I’égide de la Régie, puis de I'Office de ‘a langue frangai 4, Dans le cadre de t'objectif général de I'amétioration de la commu- nication dans les domaines de la science et de la technologie, le groupe canado-québécois poursuit un double objectit, dichotomie marquée ¢'ailleurs dans les faits par une concentration sur deux péles des travaux terminologiques. Pour la Direction générale de la terminologle et de la documentation d’ Ottawa, 8, lly ovat eu, on 1902, dans le Bulletin de ia Société du parler frangais au Caneda, une ten- tative isolde certes, mais d'un intérét considérable aujourdhui, de présentation d'une tr- mminologe frangisa des chomins de fe. J. Delisle (1980: 29) a dress6 un paral entre ‘méthode mise au point de fagon empiique 8 "époque par JE. Prince et los méthodes pré- ‘sentement en cours au Canada . de méme qu’en général pour le groupe de Montréal, !a vocation principale des travaux terminologiques est d’abord traductionnel ; pour la Direction de la terminologie de I'Office de la langue francaise du Québec ainsi que pour le groupe qui s'y rattache (UQTR, UQAM, ete.), la terminologie est essentiel- lement un outil d’ordre sociolinguistique qui doit concourir & implantation du francais comme langue du travail (= des activités scientifiques, techniques ou professionnelles). 5. Enfin, les priorités des chercheurs canado-québécois sont orientées, dans,lordre, vers le développement des méthodes de travail, vers la formation des terminologues (et terminographes) et vers la formulation de prineipes directours destinés & assurer aux travaux terminologiquies une saine cohésion.® 2.2.1.4.2. Les tendances Parmi les grandes tendances qui se manifestent dans les travaux canado- québécois, nous retiendrons les suivante 1, Lalpotion, comme dans les autres écoles de pensée, est consi- dérée comme fondamentale en terminologie. C'est I'unité notionnelle qui ‘constitue 'obiet de la classification comme de la definition ; c'est elle qui sert do point de départ & la dénomination ; cest a la notion que l'on se réfere en terminologie comparée (bilingue). Par ailours, si les travaux terminologiques se fondent essentiollement, en ce qui concerne I'aspect dit thématique, sur des syst8mes hiérarchisés de » notions, le point de départ de la démarche, comme én le verra au paragraphe |: 3.4.2,, est d’ordre onomasiologique, Enfin, la relation d’univocité qui régit les rapports entre notion et dé- nomination constitue un postulat fondamental. 2. Le terme est essentiellement un signe linguistique & double face (notion et dénomination) faisant partie d'un ensemble notionnel donné et se définissant par rapport a cet ensemble dans un domaine scientifique ou technique excluant la langue commune. La distinction entre terme ot non-terme ainsi que les problémes de la ‘syntagmatique terminologique ont été étudiés, notamment, par Auger (Auger, Rousseau et coll., 1978 ; Auger, 1979) et Koéourek (1979, 1979a). 3, Ladéfinition de la terminologie constitue une préoccupation portante du groupe canado-québécois, car il se trouve, en particulier dans la zone francophone de Est du Canada, un nombre considérable de terminologues 8. Le GIRSTERM (Groupe inteeizepinare de recherche sclentiique et appliquée en termino- | logit), 6tabli depuis 1978 & FUniversté Laval, 9 pour mission de formar des terminologues ‘et des chercheurs. I paticipe aux travaux des deux groupes gouverementaux ainsi que de Tontroprise privée. ceuvrant dans tous les domaines. En 1975, la Régie dela langue francaise ‘enait un colloque international sur la question. Les quelque quarante par- ticipants présents se mirent d’accord pour reconnaitre quil ne peut y avoir de iAéfinition unique de la terminologie (RLF, 1976). 4. La normalisation terminologique, ‘on \'a vu, est envisagée d tune perspective sociolinguistique. Pour I'Office de la langue francaise, qui détient un mandat de normalisation du fran¢ais, la distinction entre norma- {sation et recommandation constitue un principe fondamental dont doit tenir compte la Commission de terminologie dans ses travaux. [Pour plus de détails au sujet de cette question, voir le paragraphe 4.3.2.1.) 5. Les travaux terminologiques, notamment en ce qui concerne le Conseil de la langue frangaise et ‘Office de Ia langue francaise du Québec, slintagrent dans une politique de planification linguistique. Cet aspect a 66 souligné récemment par la tenue de deux colloques, dont les actes ont ét8 ppubliés en 1980. Cos colloques avaient respectivement pour titre : «L'Etat et la planification linguistiquen et «La qualité de la langue... aprés la Loi 101». 6. Le groupe québécois, comme on pourra le constater au paragra- phe 5.5., s'est livré a d'importants travaux de recherche en néologie termino- Jogique ; ces travaux ont permis la mise au point d'une méthode de travail rigoureuse, exposée, notamment, dans Boulanger (1979). 2.2.1.5, Travaux en France |i convient d’abord de signaler Louis Guilbert, que on peut sans aucun Hloute qualifier de maitre & penser de la terminologle francaise. C'est dans lune optique linguistique et parfois socialisante que Guilbert (1965, 1973, 1976, 1977) envisage la terminologie (voir également Guilbert et Peytard, 1973). Disparu trop t6t pour avoir eu le temps d’élaborer sa conception dune théorie de la terminologie, il n'en a pas moins laissé des fragments importants d'un systéme cohérent. Guilbert (1871, 1975) a, de plus, élaboré les fondements d'une théorie de la dérivation lexicale, et il a apporté une importante contri- bution aux études portant sur la néologie, comme on pourra le constater au chapitre 5. Il faut citer également les travaux d’Alain Rey, qui présente de la ter- minologie une conception inspirée a la fois de la philosophie des sciences et de la lexicologie (voir notamment Rey, 1976, 1976a, 1977: 168-159, 1979), La pensée d'Alain Rey s’est exprimée, de plus, dans bon nombre de colloques de terminologie québécois et francais. Notons aussi les nombreux travaux de Josette Rey-Debove, dans les domaines connexes de la lexicologie et de la lexicographie, de méme que sa participation aux colloques de terminologie (Rey-Debove, 1979). D’autre: chercheurs frangais se sont également intéressés a la terminologie, comme C'est le cas pour J. et C. Dubois (1979). Edouard Natanson, qui vit & Paris depuis quelques années, publie ré- guligrement le résultat de ses réfiexions (volr, par exemple, Natanson, 1975, 1978). Enfin, ce bref tour é’horizon serait incomplet si 'on n'y feisait état des travaux de Bruno de Bessé, qui s'est occupé activement, en France, d’établir des liens entre chercheurs et praticiens, principalement par le biais de Afterm, 2.2.1.6. Travaux en Grande-Bretagne Peu de chercheurs britanniques ont étudié les aspects théoriques ou méthodologiques de la terminologie (qu'il ne faut pas confondre avec la d- dactique des langues de spécialité, domaine dans lequel ceuvrent plusieurs chercheurs britanniques). Les travaux relatifs & la terminologie comme discipline se concentront autour de Juan Carlos Sager et des membres de son équipe, au Centre for Computational Linguistics de V UMIST. Is portent sur des notions fondamen- {ales en terminologie comme la distinction entre le terme et le non-terme, les langages spécialisés (Sager, Dungworth et McDonald, 1980), ou, plus récem- ‘ment, sur les syst®mes de classification ot les banques de termes. Voir, notam- ment, J.C. Sager (1979), Johnson et Sager (1979), Sager et McNaught (1980, 1981). Comme les travaux frangais, tchécoslovaques, soviétiques et canado- québécois, c’est dans'une perspective linguistique, bien que pluridisciplinaire, que s‘inscrivent les travaux britanniques. 2.2.2. Documentation relative aux principes directeurs sur lesquels s’appuient les travaux terminologiques Cette catégorie de documents se caractérise par le fait qu‘elle regroupe dos textes dont I'objectif est d’ordre pratique et immédiat, sans toutefois entrer dans le détail des méthodes de travail. Ces documents ne contiennent as non plus de discussions relatives a des problémes théoriques. Ils traduisent en général un consensus, fruit de discussions plus ou moins longues entre praticiens, et ont pour objectif I'harmonisation des mé- thodes de travail, compte tenu de la diversité des buts a atteindre et, par conséquent, de [a souplesse & conserver dans I'application des postulats fon- damentaux. (On peut considérer ces données documentaires sur les plans interna- tional et nationaux. 2.2.2.1. Sur le plan international Sur le plan international, il faut mentionner les normes et recomman- gations émanant du Comité technique 37 de I'ISO. Ce «Comité technique» 4 pour mandat général d’élaborer des principes et d'assurer la coordination ‘en ce qui concerne les travaux terminologiques des multiples unités de tra- vail de I'ISO, qui regroupe 86 pays membres. Les documents publiés a ce jour sont : — 1SO/DP 704 —Principes de dénomination, — 1S0/DP 860 Unification internationale des notions. et des termes, — ISO/DP 1087 Vocabulaire de la terminologie. Ces documents sont en révision ; la coordination des travaux de révi- sion a été confiée au Sous-comité 1 de I'ISO/TC 37 (Secrétariat : VNIIKI, Moscou). II faut également citer les Directives générales relatives aux travaux d'élaboration du Vocabulaire électrotechnique international publiges par la Commission électrotechnique internationale (CEI, 1972) ainsi que la «Termi- nology Circular N° 3» publiée récemment par Organisation mondiale de la santé (OMS, 1977) : Guide lines for Terminology and Lexicography. Drafting of Definitions and Compilation of Monolingual Vocabularies. 2.2.2.2, Sur les plans nationaux : quelques exemples 2.2.2.2.1. URSS En Union sovistique, l’ouvrage le plus important signaler dans cette ccatégorie est celui de Korsunov et Samburova (1968, 1973), publié par I'A démie des sciences de 'URSS. Il s‘agit, comme I'indique le sous-titre, d’un ‘manuel rédigé d’aprds les travaux de D.S. Lotte et du Comité de terminologie scientifique et technique de I'Académie des sciences de 'URSS. Ce manuel, sans entrer dans le détail des téches terminologiques, expose, en fournissant de nombreux exemples, les principes sur lesquels doivent s'appuyer ces tra- vaux"", faut signaler également le chapitre 1 de I'Index bibliographique des ouvrages publiés par le Comité de terminologie scientifique et technique do ‘Académie des sciences de I'URSS ; une bonne partie de ce chapitre est re- prise dans Lotte (1961), ouvrage posthume dans lequel se retrouve l'essentiel de ses travaux effectués avant 1950. 10. Le Comité technique 37 de ISO est uiméme en rapport avec plus de 70 pays membres et pds de vingt membres correspondents. 111, Une traduction frangaise de édtion de 1968 a été fate parle Bureau des traductions du Cone Notons enfin I'existence d'un manuscrit de 320 pages conservé aux archives du méme comité et intitulé : Conférenice sur les principes et les mé- thodes d’ordonnance de la terminologie, donnée dans le cadre dateliers du Comité par D.S, Lotte entre 1938 et 1946. a 2. Autriche-Allemagne En ce qui concemne I'Autriche, sige du Secrétariat de 'ISO/TC 37, I'éla- boration de principes directeurs sur le plan national se confond avec les tra- vaux en cours sur le plan international. En effet, les premiéres versions des documents cités en 2.2.2.1, ont été rédigées par Waster et son équipe. Lorganisme de normalisation autrichlen, le Osterreichisches Normungs- institut (ON) a fait sionnes ces recommandations. En République fédérale allerande, c'est également l'organisme national de normalisation, le Deutscher Normenausschuss (DIN), qui voit & la prépa- ration et & la diffusion de principes directeurs, en faisant toutefois appel & des spécialistes de l'extérieur, comme ce fut le cas par exemple dans le domaine documentaire (Dahlberg (1976)) pour la révision de la norme DIN 2330. Parmi les principaux documents a citer sous ce rapport, on peut men- tionner : — DIN2330 — Begriffe und Benennungen. Allgemeine Grundsétze (Termes et dénominations, principes généraux) — DIN 2331 Begriffssysteme und ihre Darstellung (Réseaux notionnels et leur représentation) — DIN 2338 Begriffssystem Zeichen, Teil | und Teil 2 (Signes et symboles de syst#mes notionnels, partie 1 et partie 2) — DIN 2340 © Abkdreungsregein fir Benennungen von Fachbegritfen (Régles a abréviation pour la dénomination des termes). Notons enfin que c'est en République fédérale allemande que se trouve le Secrétariat du Groupe de travail 4 de I'ISO. Ce groupe de travail a pour man- dat d’élaborer une norme internationale destinée & faciliter les échanges de données terminologiques sur bandes magnétiques dordinateur. Au moment de la rédaction de ces lignes, les travaux en sont & I'étape du DIS 6156 («Draft International Standard»), qui précéde immédiatement celle de I'adoption d'une orme (voir paragraphe 4.4.1.1.5.). 2.2.2.2.3, Autres pays On peut citer a titre d’exemples la norme BS 3669, publiée en 1963 par la «British Standards Institution» : Recommendations for the Selection, For- = ISO/DP 1149 ‘mation and Definition of Technical Terms, ainsi que le projet de norme 3180, préparé vers 1962 par le «Nederlands Normalisatie-Institut» : Terminologie, Begripsvorming en definiering. '2.2.2.2.4. Canada-Québec On peut citer le Colloque intemational de terminologie tenu a Bale-Saint- Paul en 1972 (OLF 1976), au cours duquel a 6t6 élaborée la liste des éléments (essentiels et facultatifs) devant normalement faire partie d’un dossier termi- nologique. C'est partir de cette liste que, par exemple, les deux banques de terminologies du Canada et du Québec ont structuré leurs fichiers. | faut également faire mention des principes directeurs adoptés lors du Colloque canadien sur les fondements d'une méthodolocie générale de la re- cherche et de la normalisation en terminologie et en documentation, tenu & Ottawa en 1976 (Rondeau, réd. 1976, 1979), des Actes du colloque interna- tonal sur la normalisation linguistique (OLF, 1874), des études sur la néologie que l'on trouve dans Hamelin (1975, 1977) ainsi que dans le chapitre d’intro- duction de Néologie en marche (Boulanger, réd. 1978). 2.2.3. Documentation relative aux méthodes de traitement des terminologies Encore ic, ily a lieu de distinguer les plans international et nationaux ; on retrouve, dans les deux cas, deux sous-catégories : — celle des guides de travail ; {+ celle des cours et programmes de formation. 2.2.8.1. Sur le plan international Sur le plan international, on peut citer comme exemples les documents suivants, dans la catégorie des guides de travail : — ISO/DP 919 Guide pour I’élaboration des vocabulaires systématiques fexemple de méthode) Présentation des vocabulaires systématiques multiingues — 1SO/DP 4466 Présentation des vocabulaires systématiques monolingues — 18/1951 Symboles lexicographiques ~ 1SO/DP 639 Indicatifs de langue, de pays et d‘autorité — ISO/DIS 6158 Format d’échange sur bande magnétique des données terminologiques et/ou lexicographiques. Dans la sous-catégorie des cours et programmes de formation, on ‘trouve, outre les stages de formation envisagés par le TC 37 de I'ISO a l'in- tention des groupes de travail en terminologie des différents comités techni- ques de I'1SO, des stages régionaux comme celui de Nordterm (Picht, 1979) en Scandinavie, On peut également citer les programmes prévus par 'ONU, qui a, en 1978, formé a New York un groupe de travail avec mandat d’étudier la possibilité de création d'une banque de termes. 2.2.3.2. Sur les plans nationaux Sur les plans nationaux, dans la sous-catégorie des guides de travail, on trouve de nombreux exemples, parmi lesquels nous citerons : — Menuet pour la préparation et I’éleboration de terminologies scientifiques et techniques (ANSSSR, 1952) — Questions en rapport avec I’élaboration de vocabulaires spécialisés en terminologie (Adrianov, 1964) — Principes généraux de terminologie. Régles générales pour I'élaboration des vocabulaires techniques (AFNOR, 1967) — _ Eléments de terminologie internationale (Jusmanov, 1968) — Vocabulaire de la machine-outil (Waster, 1968) — Directives Relating to the Preparation of Classitied Vocabularies (Philips, 1969) — Guide de travail en terminologie (OLF, 1973) — Principes pour 'établissement de vocabulaires techniques bilingues (Ignatiev, 1974) : — Régles d'élaboration des normes. Normes terminologiques (PKNIM, 1974) — Méthodologie de la recherche terminologique (Auger, Rousseau et coll., 1978) — Guide de recherche terminologique (CN/AC, 1978) = Guide de rédaction de la fiche Termium il (DGTD, 1978) — Manuel pratique de terminologie (Dubuc, 1979) + La recherche documentaire (DGTD, 1979) Dans la sous-catégorie des cours et programmes de formation, los ‘exemples les plus anciens & citer sont les ateliers de Lotte et le cours de Wister, réédité récemment en allemand (Wister, 1979) et bientot disponible éga- Jement en francais et en anglais. Il y a de nombreux autres cours en marche de- puls quelques ennées, dont on trouvera une liste dans les Actes du colloque in- ternational sur lenseignement de la terminologie (Rondeau, réd. 1980). Une brave énumération de ces cours, bien qu‘incomplete, suffira & montrer 'ampleur des activités dans ce domaine : programmes de deuxiéme cycle et cours d'introduction dans une demi-douzaine d'universités canaciennes, programmes de formation structurés dans les organismes gouvernementaux canadiens, cours d’introduction dans plusieurs universités européennes, notam- ment & Vienne, Copenhague, Sarrebruck ; programmes de formation sur le tas dans des organismes intemationaux comme la CEE a Bruxelles et & Luxem- bourg, ainsi que dans des multinationales comme Siemeng,.dans des entre- ppses comme Bell Canada; stages organisés parle GIRSTERM 2 intention ides pays en voie de développement, etc. Ces cours ot programmes de formation varient considérablement dans our formule et dans leur contenu, en fonction des besoins du milieu dans lequel ils se donnent et selon les disponibilités de personnel enseignant. It faut noter, toutefois, que des efforts ont &t6 entrepris, sur le plan intemational, definition d'un contenu minimal commun. Ces efforts ont été amorcés a Vienne en 1977 dans une recommandation émanant d'un atelier sur la ter- minologie organisé dans le cadre du premier Colloque international sur la ter- ‘minologie et les Lsp (AILA) ; cette recommandation a donné lieu & la tenue & Québec du Colloque international sur enseignement de la terminologie en 1978 (Rondeau, réd. 1980) ; 'une des recommandations de ce colloque port sur la création d’un comité international de rédaction d'un ouvrage général destiné & 'enseignement de la terminologle. Enfin, le theme de I’enseigne- ment de la terminologie a été repris 8 Moscou en novembre 1979, lors du ‘Symposium international sur la terminologie organisé conjointement par Académie des sciences de I'URSS, le VNIIKI, Infoterm et fa Commission de terminologie de IAILA. Mentionnons enfin que le programme de travail de I’Association inter- nationale de terminologie (TERMIA) comporte un volet portant sur la promo- tion, par des moyens divers, de enseignement de Ia terminoloale et de la. formation des terminologues au moyen du transfert connaissances. '9.2.4. Documentation & contenu terminologique Cette catégorie comprend les documents dans lesquels se retrouvent dos terminologies, soit en contexte, soit hors contexte et, dans ce dernier cas, classées selon des modes divers. Certains de ces documents ne contiennent que des termes ; d'autres contiennent a la fois des termes et des mots de la langue commune. Ces documents se répartissent en huit sous-catégories : — . Normes internationales ou nationales portant sur des prodults et procédés (ISO, CEI, ACNOR, AFNOR, BSI, VNIIKI, ON, DIN, etc,). L’ensemble des termes contenus dans ces normes peut donner lieu, comme ce fut le cas pour 'AFNOR (paragraphe 6.2.3.3.), & la mi d'une banque de termes. — Manuels, catalogues, modes d'emploi, directives, quides de l'usager, etc. — Livres et revues spécialisés, actes de rencontres scientifiques, rapports de recherche, theses d’étudiants, etc. — Vocabulaires, thésaurus, glossaires, lexiques, etc. = Dictionnaires généraux et spécialisés, de langue ou encyclopédiques, ‘encyclopédies, etc. = Banques de termes, fichiers automatisés ou non. — Consultation de spécialistes d'un domaine. — Bibliographies ou listes portant sur ces sous-catégories. La place relativement faible qu’occupe le paragraphe 2.2.4, dans le pré- sent chapitre ne doit pas faire perdre de vue le fait que les documents qui y sont mentionnés constituent la masse documentaire la plus important, & la fois par le volume et le contenu, sur laquelle s’appuient les travaux termino- logiques. En outre, cette masse documentaire est sans cesse en évolution ; de nouveaux textes e'y ajoutent quotidiennement, dans tous les domaines, de sorte que I'un des principaux problémes auxquels ont a faire face les termi- rnologues — de méme que les autres langagiers qui font appel a leurs travaux ~ est précisément de se tenir & jour en documentation terminologique propre- ment dite. C’est pourquol tous les services terminologiques, dans les petites entreprises comme dans les grandes, doivent s‘appuyer sur des services do- cumentaires. A cet égard, les banques de données documentaires, doublées de ser- vices informatisés de communication interbanques, constituent une réalité que toute personne intéressée a la terminologie devrait connattre. 2.2.5. Documents d'information ou de coordination produits par divers organismes et réseaux On trouve par exemple, parmi ces organismes, infoterm, TermNet, Nordterm, Hispanoterm, Afterm'2, AILA-Comterm, TERMIA, etc. Parmi la liste des documents produits par ces organismes, on peut citer A titre d’exemples : — L’actualité terminologique (Bureau des traductions du Canada) — Terminogramme (Office de la tangue francaise du Québec) 12. After a fat place, au début de 1900, un nouvel organise : Franterm. On note, en fot, au Journal office du 17 mars 1980, que wle haut comité a fondé en mars 1960 un forganiame (Frenterm) chergé, sous son eutorté ot on liaisgn duct avec les départements ‘de promouvor fs erétion de mots nouveaux, de veller leur entrée on us

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