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du discours médical au xix’ siécle ou a I'6poque moderne. Cette his- twire ne sera pas celle des découvertes et ues erreu's, ce He sexg pas celle des influences et des originalicés, mais l'histoire des congftions qui ont rendu possibles Papparition, le foncrionnement ec If trans- formation du discours. médical. Je suis aussi opposé & une forme d'histoire qui pose fe change- plus modeste, si vous voulez, ou plus radicale, qui gbnsiste & poser On peur dite que toute la civilisatiog/occclentale a écé assujetrie, et les phulosophes n'ont fait qu’en Aeablit le constat, en référane toute pensée et touce vérité & ta copécience, aur Moi, au Sujet. Dans Je grondemene qui nous ébranjé aujourd'hui, il’ faue peut-étre Feconnaitre la naissance d'un mfde oi I'on saura que le sujet est pas un, mais scindé, non pasouverain, mais dépendant, non pas otigine absolue, mais foncyi6n sans cesse modifiable, Ja question : en quoi précisément a consisté le c ‘veut dite : n'y a-t-il pas entre plusieurs niveaux de/:hangements cet- taines modifications immédiatement visibles,/scutant aux yeux comme des événements bien individualisés, et ferains autres, pour- Mickel Foucault, « Qu'est-e wun amkeuy 2» Paws Gallimard taads C3 cages) © Qu'est-ce qu'un auteur? (Conte dans Dits ok decits tome, cant trés précis, se teouvant enfouis a des nivedux od ils apparaissent beaucoup moins? Autcement dit, la premidye tiche, C'est de distin~ guer des types différents d'événements. IA seconce tache, c'est de defini les ansformadions qui se sont pecvemens produits, le stéme selon lequel certains variables/sone cestées constantes, tan- dis que dauces one &e modifices, A grande mythologe du cha gement, de lévolution, du perpetuym mobile, il faut substituer la description sieuse des types d évégements et des systémes de trans- formations, éablir des séries ec/es séries de séries. Or qu'estce ‘qu'un tableau, sinon une série Je séries? Evidemment, ce n'est pas du cinéma, = On a souvens rapprochi/vos travaux des recherches de Claude Lévi-Strauss et de Jacques/ Lacan, amalgamées seus Pétiquette de estructuralisme ». Dans quelle mesure acceptez-vous ce rapproche- ment? Y a-t-il une réefle convergence dans vos recherches? et Charlie Chaplin? Il n'y en a pas, car ils ont tous les deux ug barbe, a exception de Chaplin, bien entendu! Vhommef elle n'est que le cas particulier, ou si vous voulez une des formes fisibles d'un décés beaucoup plus général. Je n'entends pas par cejd la mort de Dieu, mais celle du sujet, du Sujec majuscule, du sujet Comme origine et fondement du Savoir, de la Liberté, du Lan- ‘gage et de Histoire, < Quisece qu'on aust?» Bullen dela Suit francine de plilenpin 63 anak, 3, hullecsepembre 1969, p. 73-104. (Sx lanaize de phlosophie 32 leniee OD atine fee Bk de Gane, L Gokimann, J. Lacan, J «'Onmesea, Ulla, J Waly Es 1970, a Funiveict de Bufo eat de New York, M, Foucault donne de cette cafe ‘ce une version mode publie en 1979 aux BacrUiis ois nfo e299) Lee fee roche we figuiint fas dans le tent ar M, Fasc Bato, Le iaedinecrte, {ql rac apporses sont signals par une noc. BM, Foucault aun nlc eo ion d'une Fauze sersion, cle du Buln da Sut rama de blebs das a ‘ere de pychanalse Livora 9, juin 1983), calle de Textual Shanes dant fe Fst Reader (6h. P. Rabioow, New York, Puan, Books, 1984) M. Michel Foucault, professeur au Centre universitaire expérimental de Vincennes, s¢ proposait de développer devant les membres de la Swcitté francaise de philosophie les arguments suivants : < Qu'importe qui parle? > En cette indifférence s‘afficme le prin- cipe éthique, le plus fondamencal peut-étre, de l'écricure contempo= faing, Velfacement de Tauteur est devenu, pour la critique, un ‘théme désormais quotidien, Mais lessentiel aest pas de constater tune fois de plus sa dispaticion; il faut repérer, comme lieu vide ~ da fois indifférent et contraignant ~, les emplacements ob s’exerce sa fonction. T° Le nom d'auteur : impossibilité de le traiter comme une des comme moment décisif dans la transformation d'un champ de discours?). COMPTE RENDU DE LA SEANCE La stance est ouverte a 16 b 45 au College de France, salle nt 6, sous la présidence de M. Jean Wabl. Jean Wabl : Nous avons le plaisic d'avoit aujourd'hui parmi nous Michel Foucault. Nous avons ét6 un peu impatients de sa venue, un peu inquiets de son recard, mais il est la. Je ne vous le présente pas, Cest le < vrai > Michel Foucault, celui des Mots et les Chose, celui de la thése sur la folie. Je lui laisse tout de suite la parole. Michel Foucault : Je crois ~ sans en étre ailleurs trés sér ~ qu'il cst de tradition d'apporter a cette Société de philosophie le résultat de travaux déja achevés, pour les proposer & votre examen et & votre critique. Malheureusement, ce que je vous apporte aujourd'hui ese beaucoup trop mince, je le crains, pour mériter votre attention : est tun projet que je voudrais vous soumettte, un essai d’analyse dont Jentrevois a peine encore les grandes lignes; mais il m'a semblé quien m’efforgant de les tracer devant vous, en vous demandant de les juget et de les rectifier, 'étais, < en bon névrosé >, a la recherche d'un double bénéfice : celui d'abord de soustraire les résultats d'un travail qui n'existe pas encore a la rigueur de vos objections, et celui de le faire bénéficier, au moment de sa naissance, non seulement de votre parrainage, mais de vos suggestions. Er je voudrais vous adresser une autre demande; c'est de ne pas m'en vouloir si, en vous écoutant tout a I"heure me poser des ques- tions, éprouve encore, et ici surtout, I'absence d'une voix qui m'a Gé jusquiici indispensable; vous comprendrez bien que tout 4 heure cest encore mon premier maitre que je chercherai invincible- ‘mene & entendre. Aprés tout, cle mon projet initial de travail c'est & [ui que j'avais d'abord parlé; a coup st, jaurais eu grand besoin quill assiste & l'ébauche de celui-ci et qu'il m’aide une fois encore lane mac incerrinides, Mais abrés tout. puisque I'absence est le lieu Michel Foucault, Dits et terits premier du discours, acceptez, je vous en prie, que ce soit & lui, en premier lieu, que je madresse ce soit. Le sujet que j'ai proposé : < Qu'est-ce qu'un auteur? >, il me faut, évidemment, le justifier un peu devant vous. Si ai choisi de tracer cette question peut-étre un peu range, est d'abord que je voulais faire une certaine critique de ce qu'il mest arrive auctefois d’écrire. Ex revenir sur un certain nombre imprudences qu'il m'est arrivé de commettre. Dans Les Mots et les ‘Chose, jfavais centé d'analyser des masses vetbales, des sortes de nappes discursives, qui n’étaient pas scandées pat les unités habi- tuelles du livre, de I'ocuvre et de l'auteur. Je patlais en général de Vckistoiee naturelle >, ou de I'¢ analyse “des richesses >, ou de I" &, mais non point d'ouvrages ou a écrivains Pourtant, cout au long de ce texte, jai utilisé naivement, c'est-d-dire sauvagement, des noms d’auceurs. J'ai parlé de Buffon, de Cuvier, de Ricardo, etc., et ai laisse ces “da Bieisice de unease guité fore embarrassante, Si bien que deux sortes d'objections pou- ‘valent éxce [égicimement formulées, et l'one été en effet. D'un cSt, on m’a die: vous ne décrivez pas comme il faut Buffon, ni ensemble de I'ceuvre de Buffon, ec ce que vous dites sur Marx ese détisoirement insuffisane par rapport a la pensée de Marx. Ces objections étaient évidemment fondées, mais je ne pense pas qu’elles éraient tout a fait pertinentes pat rapport a ce que je faisais; car le probléme pour moi n’étaic pas de décrite Buffon ou Mans, ni de tes- tituer ce qu'ils avaient die ou voulu dire : je cherchais simplement & trouver les régles selon lequelles ils dvaent-Tormé_on cea, Sours de concep ou-Wotembls Thorigues qu'on, peut ren enn duns Teun ones On a Tatas une sue objection: Yous Tormez, maton dit, des familles monstrueuses, vous rapprochez des noms aussi manifestement opposés que ceux de Buffon ev de Linné, vous meccez Cuvier a cOté de Darwin, et cela contre le jeu le pplus visible des parencés et des ressemblances naturelles, La encore, je cirais que lobjection ne me semble pas,convenir, cat je.n'ai jamais cherché & faire un tableau généalogique des individualicés spirituelles, je n'ai pas voulu constituer un daguertéorype.intellec- uel du savant ou du naturaliste du xvu‘ et du xvur siécle; je a’ai voulu former aucune famille, ni sainte ni perverse, jai cherché sim- plement — ce qui érait beaucoup plus modeste ~ les conditions de fonctionnement de pratiques discutsives spécifiques. Alois, ine direz-vous, pourquoi avoir utilisé, dans Les Mots ot les Ghares, des noms d’auteurs? Il fallait, ou bien n’en utiliser aucun, cou bien définir la maniéce dont vous vous en setvez. Cette objec- 1969 w tion-la est, je crois, parfaitement justfiée : j'ai esayé d'en mesuret expression : elle n'est référée qu’ elle-méme, et ponreane, elle a'est Jes implications et les conséquences dans un texte qui va paraitre i 2as prise dans la forme de intériorité; elle s identified sa propre exté- bientér; jessie d'y donner statut a de grandes unités discursives Hlorieé déployée. Ce qui veut dice qu'elle et un jeu de tgner dona? comme celles qu‘on appelle I'Histoire naturelle ou I'Economie poli- ‘moins a son contenu sigaifié qui la nature méme du signifimne; wais”_\! tique; je me suis demandé selon quelles méthodes, quels instru- stat que eene equantt de atin oa woes ee ments on peut les reper, les scander, les analyser et les décrce. «6té dese limites; elle est coujours en train de tranagresser etd inver. Voild le premier volet d'un travail entrepis ily 2 quelques années, ser cecte régularité qu'elle accepte et done elle joue; I'éaiture se déploie comme un jeu qui va infailliblement au-dela de ses régles, et passe ainsi au-dehors. Dans I’écricuce, il n'y va pas de la manifestation ude I'exaltation du geste d écrites il nes agit pas de Iépinglage Tun | Sleedans un Tangage; i est question de Fouvereure Tenepacoa le sujet écrivanc ne cesse de disparaftte. Le second théme est encore plus familier; est la parenté de et qui est achevé maintenant. Mais une autre question se pose : celle de I'auteur ~ et cest de celle-la que je voudrais vous enttetenir maintenant, Cetce notion auteur constitue le momen fort de Vindividualisation dans Phis~ tite des idées, des connaissances, des liteérarures, dans l'histoire de ic aussi, et celle des sciences. Méme aujourd'hui, quand ‘on faic histoire d'un concepe, ou d'un genre lirténaire, ou d'un. Lécicute & la mort. Ce lien renverse un théme millénaite; le rece “de philosophie, je crois qu'on nen considére pas moins de telles “ou Pépopée des Grecs, écait destin€ perpécuer immorealité du Tits comme des eancionsrltivement fab], seconde Super “Git comme des sansions relativement fables, condes-et Super hétos, et si le héros acceprait de mourir jeune, c’éeaie pour que sa ‘posées par rapport a T'unité premitre, solide et fondamentale, qui vie, consacrée ainsi, et magnifi€e par la mors, passe & 'immortaite; est lle de Pauceur et de oeuvre, le récit rachetaie ceete more acceptée. Dune autre facon, le récit ‘Je laisserai de c6xé, au moins pour l'exposé de ce soir, l'analyse arabe ~ je pense aux Mille et Une Nuits — avait aussi pour motiva- historico-sociologique du personnage de l'auteur. Comment I'auteur tion, pour theme ct prétexte, de ne pas moutic : on patlait, on A Sest individualisé dans une culeure comme la née, quel starue on facontait jusqu’au petit matin pour écarter la mott, pour repousser ui a donné,~a partir de quel moment, par exemple, on s‘est mis & cette échéance qui devaie fermer la bouche du natrateur. Le récie de faire des recherches d’authenticité ec d’ateribution, dans quel sys Shéhérazade, c'est Menvers acharné du meurtte, cest effort de téme de valotisation auteur a été pris, & qusl moment on a toutes les nuits pour aftiver & maintenir la mort-hors du cercle de “Commencé a raconter Ta vie non plus des héros mais des auteurs, existence, Ce théme du récic ou de I'écricure faits pour conjurer la comment s'est instaurée cette catégorie fondamentale de la critique mort, nowe culture Ta métamorphosé; Iécriture est maintenant lige , tout cela mériteraie & coup sir d'éxre ana- au sactifice, au sacrifice méme de la vie; effacement volontaire qui lysé. Je voudrais pour I'instant envisager le seul rapport du texte & a pas a etre représeneé dans les livres, pusqu'l et accompli dns auteur, la manitre dont le texte poince vers cette figure qui lui ese existence méme de léctivain. L'ceuvre qui avait le devoir d’appor- extérieure et antérieure, en apparence du moins. | ter Fimmoralicé'a fecu maintenant le droit de tuer, d'éere meut- Le théme dont je voudrais partir, en emprunte la formulation & titre de son auceut. Voyez Flaubert, Proust, Kafka. Mais il ya Beckerr : « Qu’importe qui parle, quelqu'un a dit qu'importe qui_ | autre chose: ce rapport de I'écritire a ¢_manifeste aussi } parle. > Dans cette indifference, je crois qu'il faut econnaitre un des dans l'effacement des caractéres individuels du sujet écrivanc: - | Srindpesaciquesfondamentasx de écture contemporine. Je dis i cout les chicanes qu'il lic ente lui eece qui ae Ie ace _ <éthique >, parce que cette indifférence n'est pas tellement un trait | éctivant_déroute tous les signes de son individualité particuli¢re; la ‘caractérisant la maniére dont on parle ou dont on écrit; elle est plu- amazque de écrivain n'est plus que la singularieé de son absence, il str une sorte de régle immanent, ins Cae Tepise, mal out T Tui auc ei ele da mare das le eu de eure Tears oe) Tait appliquée, un principe qui ne marque pas l'écriture comme conau; et il y a beau temps que la critique et la philosophie ont pris ade gh ane’ ‘résultat mais Ja domine comme pratique. Cewe régle est top acte de cette dispatition ou de cette mort de Taner a Connue pour qui soie besoin de Tanalyser longtemps; qu'il sufise Jene suis pa sr, cependane, qu'on atti fgoureusement routes ic de la spcifer par deux de ss grands ehémes. On peut dite 9 des conxéquencssrequlses parce conse, on ait pris aves cxacd yg 'abord que l'éricure d'aujourd’hui s'est affanchie du théme de YU -tudela mesure deT'événemene, Plus précistmnene, ime scmblequun 1 4) RS

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