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Les politiques en matiére de drogue: une question de valeurs ? @ Serge Brochu et Lyne Chayer [RESUMO: No Ambito das drogas actualmente iltas, asiste-se a um confronto entre duas correntes polticas opostas: um movimento & favor da represio opde-se a0 que frequentemente apelidamos de antipribicionisma. Como € que, a partir da realidade actual, che- amos a tomar posigées de tal manera opestas? O objectivo deste atigo consiste em fazer a andlse dos valores dominantes que se ‘encontram na base de cada um destes discusos. © método privlegiado para atingir este objecivo consiste num confronto entre os ta: baos cenicas elaborados nos tities 20 anos. Foram consultadas 4 bases de dados: NCIRS, Socio-fle, Psycit © Curent Content. esta pesquisa fram retirados 200 textos para andlse. ‘Aandlise dos textos centficos sobre politics repressivas contra a droga e a posiglo antiproibicionista permit realar ts valores prnc ‘pais: a gesto optmizada dos recursos humanos e socias: a promocio da saéde; e a liberdade individual versus a protecglo estatal Estes valores ndo s8o reciprocamente exclusivas uma vez que algumas das idelas invocadas com vista a justicar a posigio defendida ‘podem ser apcadas a qualquer dos valores identiicados, demonstrando como estes esto fortemente intertigados. Finalmente, referimos {que 0 conjunto destes textos sobre o tema estudado apresenta enormes pontos fracas - estes sdo discutidos em conclusdo. RESUME: Dans le domaine des drogues actuellement illicites, deux courants politiques opposés s‘affrontent: un mouvernent en faveur de la tpression ft face & ce que Ton nomme bien souvent Fantiprohibitionnisme. Comment, & partir de la réalité actuelle, en arive-t-on 3 prendre des postions tellement oppasées? Lobjecif de cet article consiste & analyser les valeurs dominantes qui sont & a base de cha- ‘un de ces scours. La méthode prviégiée pour atteindre cet objectifconsiste en une recension des écrts scientifiques des 20 demitres ‘années. Quatre bases de données furent consultées: NCIRS, Soco-file,Psyclit, et Current Content. De cette interrogation, 200 textes furent retenus pour analyse. LLanayse des Gots scentiiques traltant des poltiques répressives envers les drogues et de la position antipohibitionniste a permis de faire ressoni tris valeurs principales: la gestion optimale des ressources humaines et sociales, la promation et la santé, et la iberté ind idle vs la protection de Fétat, Ces valeurs ne sont pas mutuellement excusives puisque cetaines idées invoquées en vue de justfer la postion défendue peuvent stappiquer & Tune ou autre des valeurs identiées, démontrant combien ceucci sont fortement interreliées. Enfis, mentionnons que ensemble de ces écits sur le théme étudié présente des fibiesses majeures ~ elles sont discutes en conclusion, ABSTRACT: Inthe domain of the drugs currently considered as ili, we face @ confrontation between two opposit potical postions: a movement for repression opposes the frequently called antiprohibitionism. Based on present reality, how do we take such opposite posi- tions? The aim ofthis paper is to analyse the dominant values on which each of these speaches are based. The privileged methode to reach ths objective consists in a conffontation between scientifical works done in the last 20 years. Four databases were consulted: NORS, Sociose,Psycitt and Current Content. This search allowed the gathering of 200 texts to be analysed ‘Scientia texts on repressive politics against drugs consumption and antiprohibitonist position analysis allowed to emphasyse three main values: optimal management of socal and human resources; health promotion; and individual freedom versus statal protection These values are not reciprocally exclusive since some of the ideas used to justify the defended position may be applied to any of the identifed values, showing how these are strongly related. Finally, we refer that ths set of texts on the studied theme present enormous ‘weaknesses - these are discussed in conclusion, Palavas chave: Droga ~ Politica ~ Repressdo ~ Legalizagao ~ Valores 15 16 Veuicodependtnoins + wizero 1 - 1997 INTRODUCTION Dans le domaine des drogues actuellement illicites, deux courants politiques opposés Saffrontent: un mouvement cn faveur de la répression fait face 4 ce que l'on nomme bien souvent Fantiprobibitionnisme. a) Stratégies répressives Diun obté, les tenants de larépresion exigent Fapplication de mesures de plus en plus coerctives fice aux consommateurs et aux trafiquants de drogues. Aux Frats-Unis, certains requiérent maintenant des peines minimum de detention de deux années ou un renvoi obligatoire ves des centres de trate- ‘ment de la toxicomanie. Estimant que le probléme de la rogue n‘est pas apparu du jour au lendemain, les partisans une guerre plus farouche en ce domaine sont davis qu'un certain nombre d'années et defforts supplémentaires sone ‘encore nécessires afin de Timiner. Pour ews, la Kgalisation des drogus ne construe pas une altemative envisigeable et ce, ppisque les actions répressives déployées ont ores et défi per= mis une réduction significative au niveau de 'usage de rogues illctes (Drug Enforcement Administration, 1995). ‘Selon Bennet (1995), la population ameéricane est également de cet avis, un sondage Gallup portant sur la vision du prob- leme de drogue en Amérique démontrant que 88% des citoyens désirent une augmentation des efforts en vue de iéduire Foffre en drogues illictes aux Etats-Unis. Cet auteur condlue en indiquane que la population américaine est main- tenant préte & renouveler la guerre entreprise envers les rogues (Benner, 1995). De fagon & devenir plus efficace dans la guerre la drogue, les américains one permis & leurs corps policiers d'échapper ‘aux restrictions budgétares dictées par la crise économique tout en leur donnant accés & une entrée d'argent extraordi- naire, la saisie des biens et des profits découlant du com- merce de la drogue: au cours de l'année 1992, la Drug Enforcement Agency (DEA) a.téalisée 19) 868 saisies done la valeur totale s'établissait 4 $875 million. (U.S. Departmentof Justice, 1994as p 10), Avec de tels moyens financiers les Exats-Unis sont main- tenant la scéne d'un million d’arrestations par année en rapport avec des délits de drogue; la majorité de ces arrestations étant relige & la simple possession (U.S. Department of Justice, 1994). Il sagit d'une augmenta- tion de 61% sur le nombre d'arrestations effectuées en 1983. Des moyens extraordinaires sont done déployés pour fire face 2 un probléme que les américains consi- dérent comme extrémement important. b) Stratégie de normalisation D’un autre cété, malgré leur nombre et importance médiatique que prennent ces arrestations, certaines per- sonnes questionnent la pertinence des condamnations qui font en sorte que les centres de détention Nord- -Américains accueillent plus de toxicomanes que les cen- tres de réadaptation (Riley, 1994). D’autres affirment que cette guerre ila drogue est, de toute fagon, perduc. Des personnes dont Fntelligence n'est plus & douter se sone prononeées pour la légalisation des drogues aujourd'hui ilicites. Ainsi, Joseph Mc Namara (1996), ancien chef de police & Kansas City et & San José, affime que les policiers ‘ont été entrainés dans une guerre quills n'ont pas com- mencé... et quills ne peuvent gagner! Merril A. Smith (1988), un chef de probation retraté, converge en ce sens cn exprimant que les efforts déployés par a justice améri- caine en maitre de lute & la drogue depuis es 70 demitres années se sont soldés par un échec puisqu'ls étaient et ddemeurent basés sur un mythe: le mythe selon lequel un ‘comportement peut étre changé parla Kégislation. ‘Certains autres tel Apap (1991), Choiseul-Praslin, (1991), ‘Géxé, (1994), 04 More, (1990) affirment méme que le travail policier afiche un taux dieficacté entre 10 et 15% ce qui saffccte pratiquement pas les organisations criminells. Bien plus, Reuter (1990) estime que sl érait possible de ssi 50% de la cocaine qui entre aux Brats-Unis en provenance de la ‘Colombie, cere mesure n‘aceoitait que de 3% son prix aut 1997 comme un élément qui arténue Ihabilité de penser et de séagir rapidement (Lawn, 1990); attention est done accordée aux meéfaits des substances elles-mémes sur Vorganisme humain, que ce soit d’un point de vue physique ou psychologique. On affirme entre autres que la consommation de drogues rend les consommateurs improductifs (diminution du rendement, absentéisme, accidents de travail, décrochage scolaire conduisane au chOmage..), détruisane ainsi les cariéres, les familles et les vies humaines (Lawn, 1990). Un gaspillage humain et social est ici attribué aux conséquences de usage de rogues sur la santé physique et mentale du consom- ‘matcur, rendant celui-ci incapable de prendre des déci- sions pridentes et réfléchies (Tully et Bennet, 1989), Ceci nous améne a discurer de la deuxigme valeur qui appara fréquemment dans les textes discutant des poli- tiques en matiére de drogues. 2. LA PROMOTION DE LA SANTE Les discours prohibitionnistes et anti-probibitio insistent, de par ct d‘autres, sur cette valeur. Toutefois, leur conception de la mise en application d'une politique de promotion de la santé diverge. Pour les uns la drogue con- stitue un danger en soi (Tully et Bennet, 1989; Wilson, 1990), concribuant & la détérioration de Vorganisme ec & la diminution des défenses naturelles face aux maladies (Groupe de travail sur la lutte contre fa drogue, 1990). Les toxicomanes sont pergus comme des étres drainant exces- sivement les ressources accords aux systémes de santé, que ce soit en regard des risques de transmission dur VIH, des risques pour le foetus chez la mére faisant usage de subs- tances psychoactive illictes ou en fonction des décts et des suicides engendrés par Tusage de ces produits (Groupe de travail sur la lute contre la drogue, 1990). Ainsi, Vaccent est mis sur les risques de problémes de santé susceptibles de découler d'une consommation de drogues et sur la nécessité de ce fait d'interdire ces pro- duits considérés comme dangereux. Inciardi et MeBride (1991) insistent a cet effet sur les conséquences dévastatri~ ces que peut engendrer Pusage abusif de drogues elles que Ja marijuana, la cocaine et Phéroine sur Ja santé publique. Selon eur, les problémes physiques reliés & Pusage de ces substances dépassent largement les conséquences atribuables & leur prohibition. Ceux-ci discurent noram- ‘ment des dommages causés aux poumons par la marijua- na, des psychoses associées & Tabus de crack et du cas des Personnes consommatrices d’héroiine devenues séroposi- tives suite au partage de seringues usagées. La légalisation de ces substances n’est pas la solution souhairable et ce, parce qu'une plus grande disponibilité conduirait inévitablement 2 une augmentation de la consommation ce de ce fait, & une amplification de ces dangers affectant la santé publique (Inciardi et Me Bride, 1991). Ainsi les rogues ne sont pas dangereuses parce qu’elles sont ilé- gales, tel que le soutiennent les tenants de la Kgalisation comme nous le verrons plus loin; les drogues sont illégales parce qu’elles sont dangereuses (Bennet, 1995). Historiquement, la criminalisation de certaines substances psycho-actives a été longtemps justifiée par la réduction des risques liés & la santé des usagers de ces drogues (Boyd, 1983; Savarer, 1989). Toutefois, un courant critique sou- jent que la santé n'a pas été la motivation premiére & ‘implancation des lois sur les drogues, faisant pluto inter- venir des facteurs de nature politique, morale, économique et méme raciste (Beauchesne, 1991; Erickson, 1993; Hadaway etal, 1991). Pour les autres c'est la répression, de méme que le manque de controle causé par les mesures répressives et le manque informations cohérentes qui en découle, qui font que la consommation peut s'avérer dangereuse. D'une part, faute lun marché légal, c'est le marché noir qui sépond ala demande de drogues illctes, d’oi absence de contréles quant & la qualité des produits et aux lieux de distribution, Céré (1994; p. 73-74) écrit: «La prohibition pousse le ‘marché vers les formes de drogues les plus dures et les plus concentrées». En ce sens, Beauchesne (1991) soutient que absence de controle a fait en sorte que les vendeurs de ddrogues illcites se sont immiscés dans tous les milieu, offrant des produits frelatés afin d'accrofue leu profits ou fortement concentrés et toxiques en vue de créer une dépendance et de s'assurer ainsi d’avoir des acheteurs a vie. Enfin, Miron et Zwicbel (1995; p 179) affirment «Un autre eff de la prohibition est augmentation de Vincerti- tude a propos de la qualité des produits... Done, empoison- rnements accidentels et surdoses apparaitront plus fréquem- ment dans un marché prohibé.» . Ils ajoutent que: «Plusieurs complications de Phéroinomanie sone religes & tune utilisation de drogues en dehors des cadres sanitaires> (p. 182). En somme, les anti-prohibitionnistes estiment que le caractére landestin duu marché des drogues constirue un obstacle majeur & la promotion de la santé en ce domaine ou plus explicitement, que sla drogue n'est pas interdite parce quielle est dangereuse, elle est dangereuse parce quelle est interdite» (Apap, 1989; p. 24). Cette conséquence attribuce 2 la répression est fortement dénoncée par une coalition d’avocats new-yorkais, lesquels soutiennent que la politique de stolérance 2ér0», parson emphase sur application des lois ec des sanctions pénales, entraine des cotits importants au niveau de la santé des usagers de drogues dites illégales: selon eux, absence de contréle quant & la qualité de ces drogues aug- mente dramatiquement les risques de santé associé 4 un tel comportement (New York County Lawyers’ Association, 1996). Un sondage québécois mené auprés de 231 inter: venants en alcoolisme et toxicomanie illustre également «ete préoccupation pour un meilleur contidle de Vofite en ddrogues. Ainsi, 27,5% des répondants qui se sont dits «pours ou eplutée pour» la Kgalisation ou la décriminalsa- tion des drogues douces (42,8%)(2) ont estimé qu'un meilleur contréle de offre serait areint par cert stratégie et ‘e, par [imination partielle ou totale du marché clandes- tin actuel alors qu'une proportion de 11,5% ont exprimé {qu'un meilleur contre de la qualité des produits mis & la disposition des consommateurs pourraic suivre, engendranc des effes bénéfiques pour la santé des consommateurs (Cousineau er Brunelle, 1996). Diautre par, la prohibition est considérée par ce courant comme le véhicule d’un message incohérent en regard lane statégic de promotion santé: en maintenant la per ception eronée que le probleme de certains produits réside dans leur toxicieé particuliére plutée que dans leur usage, la seratégie prohibtionniste nuit aux programmes de préven- tion, d'aide ex d’éducation (Beauchesne, 1991). En fait la prohibition, en focalisant sur les dangers liés & la. consom- mation de drogues dite toxiques, contribue & une désinfor- ‘mation du public; ce dernicr demeure ignorant quant aux ffs réls des drogues, positifs ou négaif, ct relativement ave usages sécurtares qui peuvent en ére fait (Hadaway et al, 1991, New York County Lawyers’ Association, 1996)(@). Cette vision se voit @ nouveau soutenue par les incervenants quebécois en alcoolisme et toxicomanie ayant partcipé au sondage ci-haut cité. En eer, 2696 des répon- ddants pour ou «plutic pour> la légalisation ou la déerimi- nalisation des drogues douces (42,896) considérent qu'en prooédant 3 ce changement légslcf il y aura possbilté de Vosicodependtncins » nisero 1 - 1997 dliscuter plus ouvertement des drogues et de ce fit, de poser des actions plus efficaces sur le plan de la promotion de la santé (Cousineau et Brunelle, 1996). De plus, selon cette position, la politique actuelle en matidre de drogues con- duit & une autre conséquence néfaste en regard d'une stratégie de promotion de la sancé: les usagers de drogues ilicites qui one des consommations problématiques sont rétcents aller chercher de Vide par crainte d'étre confrontés a la répression, & Vincompréhension et a la dis crimination» (Beauchesne, 1991; p. 40). Toujours selon Beauchesne (1991), la classification 1997 position est la méme et, soutenue avec autant de ferveur, que ce soit parmi les tenants du camp dela répression que de legalisation. Un élément diffe routefoi: le moyen prvi pour mettre en place une prevention efficace consiste, pour les uns, en la tolérance 2éro alors que, pour les autre, i Sagic de kgaliser pour micux preven. Par ailleurs, ensemble de ces érits présente des faiblesses majeures. Résumons-les en huit points: 4. Dans bien des cas wle probléme de drogues nest pas clairement défini et semble ne pas avoir la méme signifi- ‘cation pour tous. Il s'agit parfois d'un simple usage de drogues illicites. D’auttes fois, il est davantage question de Fusage queen font les adolescents. Pour d'aures, cere définition se limite & un usage abusif ou 3 une consom- ‘mation qui entraine la tolérance et des symptémes de ¢ ev/ou psychologique). Pour jt d’une consommation qui occa- sionne des risques pour lentourage. Enfin, certains le definissent plutét exclusivement en rapport avec le trafic (egviolence, commiption...). 2. Dans le champ d’étude des politiques sur les drogucs, les données scientifiques rigoureuses constituent une denrée tres rare sinon exceptionnelle. 3. Dans bien des cas, causes et conséquences sont confon- dues: ainsi la criminalivé est parfois considérée comme une cause et d’autre fois comme une conséquence de la consommation de drogues (peut-étre cela varie-vil en fonction de la personne, des drogues consommées et du contexte d'utilisation). 4, Le rationnel cde souvent la place 4 Pémotif, au sensa- tionnalisme, voire au dogmatisme, 5. Le mythe edtoie la réalité: nous n'avons qu’a penser aux discussions sur les effets des drogues sur le cerveau ct le comportement humain - il faut bien se Pavouer, con en di beaucoup plus qu’on en sat réllement! 6. En somme, beaucoup de discours scientifiques n'ont que l'apparence et sont plutét simplement alimentés par des spéculations et des opinions personnels. 7 Un des ekéments qui semble déterminane dans le posi- tionnement des chercheurs consiste en leur propre croyance 4 propos des causes de la toxicomanie; ceux qui croient que ce sont les caractéristiques des drogues ilicites qui causent la toxicomanie adoprent habituelle ‘ment une position répressive; alors que ceux qui esti- ‘ment que la toxicomanie est plutor influence par des 21 22 yedtncias ~ ninero t+ 1997 facteurs psycho-sociaux ont tendance & se montrer plus libéraux (voir également Covington, 1987 ainsi que Lictrel et Diwan, 1995 pour des résultats similaires). 8 Relacivemene peu d'crits concluent en l'efficacité des mesures de guerre 4 la drogue; toutefois, les prohibi- tionnistes usilisene cet argument pour demander plus argent plaidant le peu de moyens que les autorirés policidres posstdent comparativement aux narco-trafi- ‘quants; alors que les anti-probibitionnistes prétendent que Cest la preuve que cette guerre est vouke & Méchec ec quill faue entreprendre un changement radical de politique face aux drogues aujourd hui illicies. Plus qu’un sujet d’étude neutre, l'analyse des politiques les drogues est issue davantage de nos valeurs que de nos ‘outils de recherche. On siaccuse mutuellement de raison- nement fallacieux ex d'erreurs dlinterprétation, mais on présente rarement un devis de recherche innovateur out des données inédives. Quand allons-nous substituer les recherches & ka spéculation? Les politiques en matiére de drogues vont chercher nos ‘conceptions les plus fondamentales en mariére du role de l'Etat et de responsabilité individuelle. La question con- siste & determiner oit doit se situer cette fine ligne qui trace la frontitre entre le «privé» et le «public». Cette ques- tion souléve la nécessvé de definir socialement Pusage de ddrogues en tant que comportement n’affectant que Findi vidu en cause ou & Popposé, en terme d'une action pou- vane engager des conséquences pour entourage de cette personne et la société dans son entité. Nous devons également nous questionner& savoir 1) dans {quelle mesure voulons-nous que le gouvernement prenne action pour protéger un individu contre lui-méme?; 2) quels sone les scénarios acceptables pour le faire?; 3) NOTES jusqu’ois acceptons-nous que les droits de cereaines per sonnes soient négligés de fagon & mener une lutte plus cfficace contre les trafiquants de drogue? ou encore 4) & quel moment le droit individuel & Vautonomie se ter- imine-cil pour fire place au droie de I Exat de Iégifner? lus loin encore, sil'on veut entreprendre un réel examen de-conscience, nous devrons honnérement nous question- ner sur la place quvoccupe actuellement la drogue dans notre socité: Ia place que nous lui avons donné Tel que écrit Rosenbaum (1991), «la maniére que nous choisis- sons pour définir un probleme détermine souvent com- iment nous choisissons la solution. Si nous pouvons, en tant que société, nous écarter de la définition du probleme comme étant «eux contre nous», ou «les bons citoyens contre les mauvais», peut-étre pourrons-nous commencer 3 examiner d‘auttes avenues possbless(p.265). La réflexion sur ces thémes apporte des réponses de Torre des valeurs, de la morale, de l'éthique; elles sont done, en parte, trés personnelles, mais comme elles enga- gent le Futur des générations moncantes elles doivent étre laborées avec sobriété. Tel que le proclamait haut ct fore la Société distributtice des vins et des spiritueux du Québec: La modération a bicn meilleur goo! Serge Broce Professeur agrégeé Directeur Centre international de ciminologie comparte Université de Montréal Lyne Chayer Asisuante de recherche Centre international de criminologie comparée Université de Montréal 2) Une premiére version de ce texte a été présentée lors du Vere Colloque de Association internationale des criminologues. de langue fangalse quia eu lieu 8 Athénes du 15 au 18 mai 1995, 2) Les catégories de réponses proposées par le sondage étaient «pour, «plutdt pouro, xindécisn,«plutét contre>, et «contre. 4) Wong et Alexander (3993), qui ont analyse la couverture que les media accordent aux déces relés a la cocaine, soutiennent que ce rmédium contibue fortement & cette désinformation du public. Ces auteurs estiment que les données utilisées par les media en vue de démontrer la relation entre ces décés et usage de cocaine sont souvent faussées, rlévent de la spéculation et permettent de justiier actuelle gueme a la drogue. 1) Le plus fréquemment, un poliier se présente comme un trafiquant de drogues afin eattirer les consommateurs Voxisodependtroiae » aisers 1» 109% €é BIBLIOGRAFIA » -APAP, G, (1989). La persécution des drogués reléve--elle d'une ‘déologie? Psychotropes,5(12), 2327. ‘APAP,G., (993). Dangerosité,toxicomanie et fo in Actes du col- loques La dangerosité, approche pénale et psychatrique (pp. 101- 108), Paris: Privat ARNO, G, (994). Antiproibiton: What Does it Really Mean? ‘The Intemational Journal of Drug Policy, 4(2). 155-158. BARATTA, A, (1990). Une politique rationnelle des drogues? ‘Dinensions socologiques du prohibitionnisme actuel, Déviance et soci, 400), 157-178 [BEAUCHESNE, L, (1991) La legalisation des drogues, pour mieux ‘en prévent les abus. 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